Le Blog

La part et la peur des auteurs

J’avais dessiné l’année dernière la Marianne marchant négligemment sur les auteurs pour illustrer nos États généraux du livre. Malheureusement, elle reste d’actualité, vu que l’État, après nous avoir oublié pour la hausse de la CSG (elle ne sera définitivement compensée qu’en 2020) nous fait maintenant très peur avec la réforme universelle des retraites qui pourrait être explosive pour les auteurs.

Le tome 2 des États généraux du livre portait cette année sur le partage de la valeur. En effet, beaucoup l’ignorent, mais la plupart des auteurs ne gagnent qu’une part très faible du prix de vente d’un livre, en général 8% du prix hors taxe. En Bande Dessinée, s’il y a un scénariste et un dessinateur, c’est donc 4% pour chacun… Dans l’édition jeunesse, les co-auteurs se partagent souvent seulement 5%… Qui dit moins ?

Lorsque le Conseil permanent des écrivains (CPE) qui réunit l’ensemble des organisations d’auteurs du livre m’a demandé de remettre le couvert, j’ai un peu cherché un angle. Puis, m’est revenu en tête notre première cession des États Généraux de la Bande Dessinée en 2015 où le président du RAAP, la retraite complémentaire des auteurs, avait tenté de défendre une réforme qui ne passait pas du tout. Il avait, entre autres choses, projeté un camembert de la répartition de la valeur dans la chaîne du livre, expliquant à un parterre d’auteurs et d’éditeurs comment marchait leur secteur. Suite à ça, les petits surnoms affectueux avaient fleuris, dont celui de « roi du camembert ».

Je suis donc parti sur l’idée du camembert. Ça tombe bien, moi aussi j’adore le camembert, je milite même pour sa défense comme les habitués de ce blog le savent. Plus sérieusement, le camembert, permet d’évoquer la répartition de la valeur, en particulier la faible part de l’auteur. Mais il permet d’évoquer aussi le côté petit producteur exploité de l’auteur. Pour insister sur nos difficultés actuelles, j’ai montré la part de l’auteur renversée et en train de couler :

J’ai envoyé, mais, là, retour gêné de mes amis du CPE : Ils trouvaient l’image trop déprimante, voire qu’elle donnait une impression de puanteur. Je confirme, c’était aussi le but visé : je trouve que la situation pue, et pas qu’un peu, et pas que pour les auteurs. J’avais essayé de faire une image caustique, mais même avec humour, une partie des autres organisations du livre trouvait ça déjà trop grinçant. Soit, je repartis à la recherche d’une autre idée.

Il fallait quand même bien évoquer cette part trop faible des auteurs, d’autant plus qu’on avait décidé entre temps de mettre en avant une revendication simple pour porter ces États généraux du livre : demander 10% de droit d’auteurs minimum. Histoire que les auteurs aient quand même droit à une part minimum du gâteau. Part du gâteau… part du gâteau… Mais, oui, là on n’allait pas me dire que ça puait ! La causticité restait là, avec un petit côté tout le monde est à la fête, mais celui qui en est à l’origine ne risque pas de faire d’abus de sucre…

Le CPE trouvant cela parfait, je me fis vite une raison, le principal était que le message passe, quitte à l’atténuer un peu.

Et pourtant, même un savoureux gâteau semble être une arme de destruction massive.. Le CPE avait demandé de pouvoir annoncer le tome 2 des États généraux du Livre sur le stand du Centre national du Livre (CNL) lors du salon Livre Paris.  Pour prolonger mon image, les représentantes de la SGDL et de la Charte avaient proposé qu’on partage sur le stand CNL un vrai gâteau avec le public, un gâteau qu’on aurait commandé identique à mon dessin. L’idée, à la fois gentiment revendicative mais surtout conviviale, avait séduit le CPE… mais pas le président du CNL, Vincent Monadé, qui nous l’interdit donc formellement. C’est dans ce genre de moment qu’on sait que même l’ensemble des organisations d’auteurs du livre réunies ne pèsent rien face à la crainte qu’ont certains de la réaction des éditeurs. C’est dans ce genre de moment qu’on comprend qu’il va falloir se montrer plus dur et revendicatif, car autrement la situation ne pourra que continuer à se dégrader.

Ultime rebondissement de ce feuilleton, j’ai finalement réutilisé le camembert que j’avais fait au début. C’est la Ligue des auteurs professionnels qui en a hérité pour son premier Rendez-vous.

À la Ligue, ce genre d’image ne fait peur à personne. Peut-être parce que ceux qui l’ont fondée ont décidé d’arrêter d’avoir peur et au contraire de combattre la catastrophe en cours. En effet, nous avons pleinement conscience que si les choses n’évoluent pas rapidement pour rééquilibrer la chaîne du livre en faveur des auteurs,  alors ce sont les auteurs professionnels qui vont disparaître. Cela entrainera une crise de toute la chaîne du livre. La question de la répartition de la valeur laissera alors place à celle de l’effondrement de la valeur pour tous les acteurs la chaîne du livre, éditeurs, diffuseurs, libraires… N’ayons pas peur de le dire : renforcer la part des auteurs aujourd’hui, c’est sauver le livre de demain.

Pour terminer, je précise que je ne suis pas payé pour ce travail, contrairement à toutes les revendications que nous avons sur le paiement de tout travail. Mais mon engagement social en faveur des auteurs s’est fait bénévolement jusqu’à maintenant, je ne vois pas trop pourquoi, là, ce n’aurait pas été le cas. Vous avez aussi peut-être remarqué que, sans me cacher d’avoir fait ces dessins pour le CPE ou la Ligue, je ne les ai pas signés. Il y a une seule raison à ça : j’ai cherché à faire des images les plus simples possibles, à la limite du logo, et la présence de ma signature ne ferait qu’en compliquer inutilement la lecture. Et puis, soyons clair, je n’ai pas dessiné pour exprimer mon sentiment personnel, mais pour porter un message collectif des auteurs, autrices et artistes : c’est donc tous et toutes qui signent.

Un étonnant retournement de l’Histoire

The New Yorker est un excellent magazine américain connu pour la qualité de ses auteurs et de ses illustrateurs. Le 17 juillet 1944, un peu plus d’un mois après le débarquement allié en Normandie, il publie une couverture de Rea S. Irvin transposant les événements du moment dans le style de la célèbre Tapisserie de Bayeux.

Cette illustration souligne un étonnant retournement de l’Histoire : en effet, en 1944 les armées venues d’Angleterre ont débarqué sur des plages proches de celle de Dives dont était parti, en 1066, l’armée du duc Guillaume pour conquérir cette même Angleterre. Un peu partout dans la région, ces deux pans d’Histoire se sont télescopés. Par exemple, à Caen, la population s’est abritée des terribles bombardements anglo-américains qui ont rasé une bonne partie de la ville en se réfugiant dans les abbayes romanes édifiées par Guillaume le conquérant.

Par miracle, le débarquement, les bombardements et les batailles de chars qui ont suivi ont épargné la magnifique ville de Bayeux où nous habitons aujourd’hui. C’est même une des rares cités qui n’a pas souffert de la bataille de Normandie, là où tant d’autres ont été partiellement ou totalement rasées, comme Saint-Lô ou Le Havre. Au contraire, Bayeux, située juste en face des plages du débarquement, fut la première ville libérée de France continentale. On a presque l’impression que les Parques, les divinités de la destinée, avaient décidé que la cité et la Tapisserie qu’elle accueille depuis près d’un millénaire devaient être épargnées. Comme s’il fallait s’assurer que ce trésor historique survive pour témoigner de cet étonnant retournement de l’Histoire.

L’original de l’illustration de Rea S. Irvin

Citations et Meilleur des mondes

Je vois sans arrêt passer de fausses citations d’Aldous Huxley, toutes censées être extraites de son chef d’œuvre Le Meilleur des mondes. Très étrange phénomène.

Un premier conseil : s’il y a le mot “dictature”, et c’est le cas presque à chaque fois, c’est à coup sûr une fausse citation (ou une citation mal attribuée). Sachez-le, le mot “dictature” n’est pas utilisé une seule fois dans Le Meilleur des mondes.

Un second conseil : il vaut mieux ne citer que des livres qu’on a lus 🙂


Mise à jour

Je vois depuis que j’ai écrit cette note que ces fausses citations ou mauvaises attributions sont reprises sans cesse un peu partout. Parfois en se référant à l’essai Le Retour au meilleur des mondes qu’Huxley publia en 1956, 26 ans après le roman. S’il contient, lui, le mot dictature, il ne contient pourtant pas les citations que je lui ai vu attribuées.

On retrouve ces fausses citations en particulier sur plein de sites de… citations. Ce qui viendra, hélas, rassurer ceux qui auraient la prudence de faire une rapide vérification. Leur diffusion semblent devenir inarrêtable.

Pourtant Le Meilleur des mondes et Le Retour au meilleur des mondes se trouvent facilement en ligne, ce n’est pas bien compliqué de vérifier à la source. Nous sommes bien, dans ce domaine comme dans tant d’autres, passés à l’ère de la post-vérité. Et c’est le copier-coller systématique qui en sera un des vecteurs.


Mise à jour

Depuis ce message, quelqu’un a fait le travail bien plus sérieusement que moi. Pour en savoir plus sur les fausses citations les plus courantes de Huxley sur Internet : https://www.mathemathieu.fr/art/articles-divers/85-huxley-prosopopee

 

Swift, un langage de programmation très convaincant

Je viens d’utiliser pour la première fois le langage de programmation Swift. J’avais besoin de coder une petite application pour afficher dans la barre de menu de mon Mac l’état du routeur dual WAN de l’atelier.

Je ne sais pas combien de langages de programmation j’ai appris et utilisés depuis le début des années 80, le Sinclair BASIC et l’assembleur du z80, mais à force c’est devenu très facile d’en apprendre un nouveau. Mais, là, avec Swift, je me suis senti chez moi en quelques minutes ! J’ai découvert une syntaxe très claire et précise à la fois. Des objets puissants et paramétrables. J’ai adoré l’interopérabilité transparente avec Objective C comme l’intégration à Xcode, proche de la perfection…

À l’arrivée, Swift est quand même dix fois plus pratique à utiliser qu’Objective C et tout aussi puissant, et il est beaucoup plus simple de générer un binaire stable. J’ai donc pu coder une application pleinement fonctionnelle en quelques heures, malgré ces multiples threads, accès réseau, logs et préférences…

 

 

Et dire qu’en plus Swift est un langage à la fois open source et multiplateformes, Mac OS, iOS puis, Linux, Android, maintenant Windows…

Bref, chapeau, Apple !

Le terinfoute

Avez-vous remarqué qu’une nouvelle unité de mesure des surfaces s’est répandue depuis quelques années ? Les journalistes ne parlent plus en hectares, mais en “terrains de football”. Déjà normalisée sur les chaines grand public, cette magnifique unité est même maintenant utilisée par les journaux de France Culture et d’ARTE…

Le système métrique est pourtant enseigné dans toutes les écoles de la République. La révolution nous avait, au sein de ce système, apporté l’are, comme « la mesure républicaine de superficie pour les terrains, égale à un carré de dix mètres de côté » et son multiple, l’hectare, égal à un carré de 100 m de côté, soit 10 000 m².

Ce beau système métrique, devenu la référence en tant que “Système international d’unités” nous avait donc débarrassé des coudées, lieues et autres sétérées qui changeaient selon l’époque ou le lieu…

Mais que vaut un “terrain de football” en mètres carrés ? Eh bien, on est de retour à l’Ancien Régime, puisque la réponse est : “ça dépend”.

Selon les règlements de la Fédération International de Football (FIFA), la longueur de la ligne de touche d’un terrain de football doit être comprise entre 90 m et 120 m, et sa largeur, la ligne de but, entre 58 m et 90 m… soit une unité de mesure qui vaut entre 5 220 et 10 800 m². Du simple au double ! Même dans le cas des matchs internationaux, les mesures vont de 100 m à 110 m pour la longueur, et de 64 m à 75 m pour la largeur… soit de 6400 à 8 250 m². La FIFA donne, finalement, une moyenne pour le terrain de football de 7 266 m²…

Dans quelques siècles, on se demandera peut-être d’où est venue cette mesure des surfaces en “terinfoute”. On se demandera aussi pourquoi, au début du deuxième millénaire, on a remplacé le système métrique par des unités de mesure aussi imprécises que ce terinfoute, mais aussi le cétrocho ou le avudné.

Pourquoi ? Parce que certains ont décidé qu’il fallait parler aux gens comme à des idiots.

 


Mise à jour

Sur Facebook, un commentaire est revenu plusieurs fois, à savoir que le terinfoute est plus simple, plus accessible, plus visualisable. C’est exactement ce qui me gêne : À un moment, on a présupposé que les gens ne comprenaient ou ne visualisaient plus les mesures apprises à l’école, et on a décidé de leur parler, à tous, comme à des imbéciles incapables de faire le moindre effort. Résultat, en effet, aujourd’hui, l’hectare, ou autres mesures fiables et claires, ne risquent plus d’être comprise vues qu’elles ne sont plus utilisées que par des spécialistes…

C’est avec ce genre de processus, appliqués à tous les champs, qu’on participe à l’abêtissement d’une population. Si on parle en permanence aux citoyens comme s’ils étaient idiots, et il y a de fortes chances qu’ils le deviennent.

Notre-Dame

Certains de mes plus vieux souvenirs d’enfance sont dans le square au pied de Notre-Dame de Paris. Mes grands-parents habitaient non loin de là, au début du Marais, à l’époque où ce n’était pas encore réservé aux riches… Puis j’ai fait une partie de mes études dans la lumière de sa façade sud,, rive gauche, le quartier des écoles et des librairies de Bande Dessinée. Je me souviens des heures passées sur ces quais chez un bouquiniste spécialisé en comics… C’est là, juste en face de Notre-Dame, que Valérie et moi nous sommes rencontrés comme je l’ai dessiné dans cette case d’Abymes. Depuis ce jour-là, nous ne nous sommes plus quittés. Et c’est à cet endroit merveilleux que nous avons eu la chance d’habiter plusieurs années…

Il y a tous ces moments personnels et il y a aussi la passion pour l’architecture médiévale. Je ne compte pas les heures passées à Notre-Dame, autour de Notre-Dame, en haut de Notre-Dame… J’ai accumulé les livres et les articles sur le sujet, et j’ai passé des heures à essayer de comprendre les différentes étapes qui avaient amené à l’édifice d’aujourd’hui… Ceux qui suivent mes actualités m’ont vu blanchir quand la tempête avait éventré la rosace de la façade de la cathédrale de Soisson… Vous imaginez la tête que je fais ce soir…

On verra demain ce qu’il en est. Mais, ce soir, je suis bien content d’habiter loin du quartier, loin de Paris, à Bayeux, au pied d’une autre cathédrale, intacte elle. Ce soir, sa plus triste cloche a longuement sonné le glas pour sa sœur en flamme.

Un métier génial ?

C’est quoi ces auteurs et ces artistes qui se plaignent encore ? Tout le monde a des augmentations de charges, non ?!

C’est sûr, mais pas de cette ampleur… Car si la réforme de la retraite universelle passe sans ménagement, un auteur gagnant l’équivalent d’une fois et demi le SMIC brut aura vu ses cotisations obligatoires passer de 16,6% à plus de 36% entre 2004 et 2025… des cotisations multipliées par plus de deux ! 20% de baisse de pouvoir d’achat rien que par la hausse des cotisations sociales !

Lorsque, auteurs et artistes, nous osons nous plaindre, beaucoup pensent que nous avons déjà la chance de faire un métier génial. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que si nous ne demandons pas à être riches, nous demandons juste à pouvoir gagner assez pour pouvoir continuer à faire ce métier génial, justement.

Je pense que beaucoup ne réalisent pas que ce “gagner assez pour pouvoir continuer à faire ce métier”, c’est gagner le plus souvent bien moins que le SMIC, et trop souvent vivre sous le seuil de pauvreté. Quand un auteur pense “bien gagner sa vie”, wow, l’extase, c’est qu’il arrive enfin à gagner l’équivalent d’un SMIC… Bref, il faut bien comprendre que les quelques auteurs à succès sont les sequoias qui cachent une forêt de brindilles fragiles.

Aujourd’hui, entre crise et hausses de cotisations sociales, de plus en plus d’auteurs passent, année après année, sous le minimum vital de revenus… et doivent donc arrêter de faire ce métier. Alors justifier de ne pas se soucier des auteurs parce qu’ils font un métier génial, c’est juste faire qu’ils ne feront plus ce métier du tout.

Vous êtes prévenus.

 


Si vous voulez aider les auteurs et artistes, nous vous proposons d’écrire à vos parlementaires. C’est très simple ça prendra 5 minutes de votre vie, tout est expliqué ici :

Les auteurs vont-ils tomber dans un trou noir ?

Aujourd’hui a été dévoilée la première “photo” d’un trou noir. En coordonnant huit télescopes répartis à travers le monde, le projet Event Horizon a réussi cet incroyable exploit.

Mais, malgré ma passion pour l’astrophysique, je n’ai pas eu le temps de regarder les conférences qui faisaient l’événement cet après-midi. Car aujourd’hui, comme depuis pas mal de jours, j’étais occupé à essayer d’empêcher les artistes-auteurs de tomber dans un autre trou noir, bien plus effrayant.

Ceux qui suivent ce site savent que les auteurs prennent coups sur coups depuis des années, entre crise de surproduction et hausses de cotisations sociales. Mais c’est une catastrophe d’une ampleur encore jamais atteinte qui s’annonce à l’horizon. En effet, avec la réforme des retraites que prépare actuellement le gouvernement, les artistes-auteurs pourraient bien perdre encore près de 13% de leurs revenus, voire 17% pour les auteurs du livre !

À la Ligue des auteurs professionnels, nous avons proposé aux autres organisations professionnelles concernées d’aller au-delà des discussions en cours avec les pouvoirs publics et de lancer une grande campagne pour éviter la catastrophe aux artistes-auteurs.

Nous vous demandons donc d’écrire à vos députés et sénateurs pour les mettre au courant du danger et obtenir leur soutien. La démarche est simplifiée au maximum, tout est regroupé sur un site au nom explicite : extinction-culturelle.fr. Vous y trouverez un modèle de courrier et les liens pour récupérer rapidement l’adresse de vos parlementaires. Et, bien sûr, des explications complètes sur ce qui menace les créateurs avec la réforme des retraites.

Il faut tout faire pour que les auteurs, les artistes et avec eux une bonne partie de la culture française ne finissent pas dans un trou noir dont ils ne pourraient bien ne jamais ressortir.

 

Réforme des retraites : catastrophe pour les auteurs ?

Cela fait quelques mois que nous pressentons la catastrophe pour les auteurs avec la réforme des retraites. Ce qu’on va nous proposer par défaut, c’est probablement de perdre 13% de nos revenus. Quel auteur peut encore endurer ça ?

La petite surprise récente, c’est de découvrir qu’en payant beaucoup plus, nous aurons probablement des pensions de retraite bien moins bonnes…

J’avoue que c’est une libération d’enfin parler publiquement de ce dossier explosif. Nous ne voulions pas causer une panique chez les auteurs avant d’en savoir plus.

Ceci dit, je vois aux premiers commentaires que la colère l’emporte sur la panique. Et que beaucoup envisagent même de se joindre à ceux qui manifestent leur colère dans la rue depuis déjà des mois. Nous allons évidemment transmettre cette information au Ministère de la Culture. Nous avions déjà dit aux pouvoirs publics que la situation était explosive. Je pense, comme je l’avais déjà dit aux États généraux du Livre, qu’il ne faudrait pas qu’ils sous estiment la capacité de nuisance de ceux dont la spécialité est d’écrire, dessiner, transmettre des idées et créer de l’émotion.

Aujourd’hui, je me rends à Paris pour un conseil d’administration de la Ligue des auteurs professionnels. Nous allons bien sûr parler de ça. La hausse continue de nos cotisations sociales en parallèle de la dégradation continue de nos revenus ne peut continuer. La Ligue s’est créée, entre autres, sur la nécessité de construire un solide statut pour les auteurs, un statut qui les protège et leur permette de vivre de leur création, condition nécessaire pour simplement pouvoir continuer à créer. Vu ce qui nous tombe encore dessus, c’est plus que jamais une nécessité.

Livre Paris 2019 : table ronde auteur professionnel

Ce vendredi 15 mars, je représenterai la Ligue des auteurs professionnels à Livre Paris pour la table ronde :

Auteur professionnel : un métier, un statut, un avenir incertain

C’est aussi l’occasion de se rencontrer , alors venez nombreux !

Livre Paris 2019 : table ronde auteur professionnel

La Ligue sera présente à Livre Paris pour une table ronde proposée par le CPE et le CNL : Auteur professionnel : un métier, un statut, un avenir incertainLes organisations d’auteurs vont bientôt consacrer la seconde partie de leurs États Généraux du Livre au partage de la valeur, venant ainsi compléter la question sociale qui était au cœur de la première session. Ces deux sujets interrogent la capacité des auteurs à vivre aujourd’hui de leur création. Métier, profession, professionnalisation : c’est autour de ces problématiques que s’est créée en septembre 2018 la Ligue des auteurs professionnels.

Cette table ronde s’intéressera aux nombreuses questions qui concernent les auteurs de métier, ceux qui voudraient le devenir et ceux qui s’inquiètent de ne pouvoir le rester :

  • Qu’est-ce qu’un auteur professionnel du livre ? Y a-t-il une ou des définitions ?
  • Pourquoi, jusqu’à récemment, ne parlait-on jamais de la question professionnelle ?
  • Métier ? Métiers ! Quelles sont les réalités professionnelles selon les secteurs du livre ?
  • Y a-t-il actuellement à une déprofessionnalisation des auteurs ?
  • Comment faciliter l’accès au métier ?
  • Comment améliorer la professionnalisation des jeunes et des minorités ?
  • Faut-il construire un véritable statut de l’auteur professionnel ?
  • Y a-t-il opposition entre Art et métier ? La professionnalisation serait-elle nuisible à la culture ?
  • Les professionnels sont-ils indispensables à l’industrie culturelle ?
  • La professionnalisation, un enjeu de concurrence culturelle mondiale ?

Seront sur scène pour en parler :

  • Pascal Ory, auteur, président du Conseil permanent des écrivains (CPE)
  • Denis Bajram, auteur, vice-président de la Ligue des auteurs professionnels
  • Louis Delas, éditeur, membre du bureau du Syndicat National de l’Édition (SNE)
  • Nicolas Georges, directeur du Service du livre et de la lecture du ministère de la Culture.

La table ronde sera modérée par Jean-Claude Perrier, de Livre Hebdo.

Venez nombreux, pour affiner votre vision de ce riche sujet, mais aussi pour poser vos questions.

Enfin, plusieurs représentants de la Ligue se tiendront à votre disposition à la suite de la table ronde.
Publication originale : ligue.auteurs.pro

Informations pratiques :

Livre Paris, Porte de Versailles
Vendredi 15 mars de 17h à 18h
Stand du Centre National du Livre / F102

Entrée du salon payante pour le public :

https://www.livreparis.com/infos-pratiques/preparer-sa-venue/