Grave pénurie de papier dans l’édition

La pénurie de papier et de carton est en train de faire du dégât dans l’édition. De plus en plus d’auteurs et autrices voient même la parution de leurs livres décalée à 2022, hélas. Pour les livres déjà parus, on ne saurait trop recommander aux libraires de sécuriser aujourd’hui leurs commandes pour Noël, car les réimpressions sont elles aussi menacées…

La pénurie de papier, un nouveau coup dur pour le monde de la BD

La pandémie n’a pas fini de perturber le secteur de la bande dessinée. Cette fois, c’est la production qui ne suit plus.

Suite aux confinements, de nombreux albums avaient vu leur sortie repoussée pour ne pas paraître durant la fermeture des librairies. Et l’autre conséquence inédite de la crise sanitaire, c’est la pénurie de matière première : le carton, le papier et même l’encre viennent à manquer.

Tous les lecteurs de bande dessinée qui se promènent sur les réseaux sociaux, et en librairies, en ont entendu parler. Les éditeurs s’excusent régulièrement de reports de parutions, malheureusement pour les lecteurs impatients… et aussi pour les auteurs […]

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Une exoplanète gonflée à l’hélium

Après la revue scientifique internationale de référence Nature, j’ai réalisé une illustration pour accompagner un article paru dans la toute aussi réputée revue Science.

C’est ma troisième collaboration avec l’observatoire de l’Université de Genève. Après deux images consacrées aux exoplanètes GJ436 et Kelt-9b, l’astrophysicien David Ehrenreich m’a proposé de m’attaquer à une vrai gageure : traduire visuellement leurs observations de l’exoplanète HAT-P-11b, qui a la particularité d’avoir une atmosphère gonflée à l’hélium.

J’ai commencé par dessiner l’étoile et la planète, en essayant de rendre les effets de souffle de l’étoile sur cette atmosphère d’hélium. Je ne peux que vous recommander de lire les articles que je partage en fin de ce message pour vous faire une meilleure idée du phénomène.

J’en ai aussi fait, comme les fois précédentes, une version science-fiction, que j’ai essayé de nourrir d’un peu de tendresse. Mais, comme pour le précédent article, c’est l’image la plus “sérieuse” qui a surtout été relayée par la presse. Dommage, on a bien besoin de merveilleux et de tendresse en ce moment 🙂Avec un grand merci à l’équipe de l’observatoire de l’Université de Genève pour sa confiance.

Quelques liens parmi les nombreux articles publiés sur cette découverte :

Métal brûlant

Cela fait bizarre de se réveiller avec un de ses dessins reproduit dans le presse du monde entier. Il faut dire que cette image accompagne une publication scientifique dans la prestigieuse revue Nature, ce qui explique cette importante diffusion.

C’est ma seconde collaboration avec l’observatoire de l’Université de Genève. Après une première illustration consacrée à l’exoplanète GJ436, c’est à une autre, Kelt-9b, que l’astrophysicien David Ehrenreich m’a proposé de m’attaquer. Avec une vraie difficulté, représenter une géante gazeuse tellement proche de son soleil que son atmosphère contient du fer et du titane gazéifiés par la chaleur intense (4000°).

L’idée était de faire encore une fois une image de science-fiction. Nous avons eu de nombreux échanges, entre autres pour représenter le plus justement possible les couleurs de l’étoile et de l’atmosphère de la planète. Nous sommes tombés d’accord pour montrer des vaisseaux récoltant du métal au moment où il se condense en brume liquide, à la limite entre les faces sombre et éclairée et de la planète.

Mais la science-fiction comme outil pédagogique et machine à faire rêver le grand public a toujours du mal à être légitime en science, même quand il s’agit de vulgarisation. C’est la version sans les vaisseaux qui a finalement été diffusée en presse.

Je milite depuis des années pour qu’on utilise le “merveilleux scientifique” pour intéresser beaucoup plus le grand public aux sciences. J’ai donc évidemment un petit regret. L’erreur a sans doute été de laisser le choix aux médias.

Avec un grand merci à David Ehrenreich, ce fut encore une fois passionnant !

Quelques liens parmi les centaines d’articles publiés sur cette découverte :


Mise à jour

Le Huffington Post m’a demandé s’il pouvait publier cette note de blog. J’ai évidemment dit oui. Voilà qui renoue avec de bons souvenirs, lorsque j’avais été rédacteur-en-chef du futur pour leur site.

Universal War One en réalité virtuelle à Poitiers

L’année dernière se tenait à Poitiers l’exposition C’est arrivé demain consacrée à la Bande Dessinée de science-fiction, pour laquelle j’avais prêté des originaux. Cet été, une étonnante suite lui est donnée, puisque c’est une exposition de bande dessinée… sans bande dessinée !

Le lieu et la scénographie valent déjà le détour. Au milieu d’une magnifique chapelle jésuite du XVIIe siècle semble s’être posé un vaisseau spatial en métal.

Ce parcours contient quatre modules consacrés à quatre livres de quatre auteurs. Dans l’ordre, Marion Montaigne pour son Dans la combi de Thomas Pesquet, Mathieu Bablet pour son Shangri-La, votre serviteur pour Universal War One et Beb Deum pour Mondiale™. Entre ces modules, des créations sonores, lumineuses et vidéo.

C’est une expérience particulière, aux antipodes de ce qu’on voit habituellement dans nos festivals BD, un parcours entre science-fiction, Bande Dessinée et Art contemporain.

 

Le module consacré à Universal War One est quasiment vide. Deux casques de réalité virtuelle vous y attendent. Une fois posé sur la tête, on se retrouve en immersion, relief et 360°, dans le cockpit d’un de mes vaisseaux trihédrons. Et là ça devient totalement grandiose, puisqu’en un peu plus de trois minutes, on revit les scènes principales du tome 1 d’UW1 : navigation dans la gigantesque flotte spatiale, explosion des anneaux de Saturne, arrivée sur le Mur…

Un grand merci au Studio Nyx pour ce remarquable travail. J’étais au bord des larmes de me retrouver ainsi immergé dans mon univers ! Je ne peux que recommander à tous les fans d’UW1 d’aller y faire un tour.

Je tiens tout particulièrement à remercier le commissaire de l’exposition, Jean-Luc Dorchies, ainsi que toutes ses équipes, pour avoir donné corps à cette exposition originale. Je passe mon temps à dire que la Bande Dessinée doit sortir de son petit intra-muros… et bien là c’est carrément la grande évasion ! Enfin, ce qui ne gâche rien, cette démarche aussi originale que sérieusement menée s’est accompagnée d’une vraie rencontre humaine. Merci pour ces bons souvenirs !

Pour conclure, une petite visite rapide de l’exposition, filmée comme j’ai pu au smartphone :

Information pratiques

C’est arrivé demain, le retour. BD, SF et nouvelles images.
Une exposition du Miroir de Poitiers, présentée à la Chapelle Saint-Louis à Poitiers

Du 7 juillet au 14 octobre 2018, puis itinérante jusqu’en 2020

Juillet
du lundi au vendredi : 12h – 19h, le samedi : 14h – 22h, le dimanche : 14h – 18h-

Août
du lundi au vendredi : 14h – 18h, le samedi : 14h – 22h, le dimanche : 14h – 18h-

Septembre & octobre
du mardi au samedi : 14h – 18h
Sauf le Week-end des journées du Patrimoine
Samedi 15 septembre : 14h-22h et dimanche 16 sept : 14h-18h

Entrée libre.

Visites commentées en juillet : tous les mardis et jeudis à 18h sur réservation. Jauge limitée, durée 45 min.

 

Entre croissance et grande précarité, la BD en plein paradoxe

Lorsque le Groupement des Auteurs de Bande dessinée (SNAC) a commencé à dénoncer la précarisation montante des auteurs, cela n’intéressait visiblement aucun media. Au début, les États Généraux de la Bande Dessinée ont dû remuer ciel et terre pour obtenir quelques précieux papiers. Les résultats effrayants de leur enquête auteur ont fini par ouvrir les vannes médiatiques. Aujourd’hui, il n’y a plus besoin d’appeler les journalistes, c’est eux qui viennent à nous, et en nombre.

Espérons juste que cette pression médiatique autour de la question de la précarité des créateurs de Bande Dessinée ne deviendra pas qu’un marronnier de plus au moment du festival d’Angoulême. Espérons au contraire que cela donnera envie à l’État et à tous les acteurs de la Bande Dessinée de prendre à bras le corps ce problème de la précarité des auteurs. L’idéal serait qu’on n’ait plus à en parler, non ?

Entre croissance et grande précarité, la BD en plein paradoxe

Alors que le secteur affiche une excellente croissance sur les dix dernières années, les auteurs de BD s’inquiètent pour leur avenir.

Jeudi s’ouvre le 45e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, la grand-messe du neuvième art. Et ce, quelques semaines après la publication du chiffre d’affaires du secteur, qui affiche une santé étincelante. 20% de croissance environ sur les dix dernières années, selon un rapport du Syndicat national de l’édition (SNE), grâce notamment à des grosses locomotives qui vendent toujours très bien, comme Lucky Luke, Astérix ou encore Corto Maltese. Oui mais voilà, derrière ces chiffres positifs, les auteurs de BD ne présentent pas le même bulletin de santé.

53% des auteurs de BD gagnent moins que le Smic. En 2016, une enquête des États Généraux de la BD établissait un constat très inquiétant. “On pensait que ça allait mal et de fait, on a constaté que c’était pire. Et surtout, on a des tendances qui prouvent que cela s’accélère”, explique Denis Bajram, secrétaire et coordinateur général des États Généraux. Selon cette enquête : 53% des auteurs de BD gagnent moins que l’équivalent du Smic, 36% sont sous le seuil de pauvreté et pour 80% d’entre eux, le travail se prolonge sur au moins deux week-ends par mois. “Aujourd’hui, il est probable que l’on soit à 56-57% sous le Smic”, évalue même Denis Bajram. […]

Lire la suite de l’article www.europe1.fr

Illustration scientifique

Une régate stellaire autour de GJ436. Les plaisanciers spatiaux parqués dans le plan équatorial de l’étoile attendent que la planète chevelue jaillisse de ce plan pour «rider» le vent planétaire à l’aide de vaisseaux kite-surfs et ainsi s’élever jusqu’au-dessus des pôles de l’étoile, offrant une vue imprenable sur l’ensemble du système et sur la mystérieuse planète perturbatrice, qui apparaît comme un point brillant en arrière-plan.

Je viens d’illustrer une publication scientifique internationale (parue dans la célébrissime revue “Nature”) concernant GJ436, une étrange exoplanète. Les astronomes qui ont fait cette découverte sont venus me voir avec l’envie de sortir de l’illustration scientifique rigoriste du moment pour offrir un peu plus de “merveilleux scientifique” au grand public. Je ne pouvais qu’être d’accord, je milite pour cela depuis des années ! Quand j’étais gamin, je collectionnais à la fois les images de SF et celles de la NASA, les photos des télescopes comme les illustrations de prospective, en sachant bien faire la différence entre tous ces types d’images. Le merveilleux des récits de Jules Verne, des voyages de Tintin sur la Lune ou des images de science-fiction n’a jamais détourné qui que ce soit des sciences dures, mais au contraire leur a ramené des générations de curieux et de futurs savants. N’ayons pas peur de faire rêver avec la science !

Avec un grand merci à David Ehrenreich et Vincent Bourrier de l’Université de Genève.

Rencontre avec Mathieu Bablet

Je n’ai pas caché tout le bien que je pensais du Shangri-la de Mathieu Bablet. C’est pour cela que j’ai demandé à modérer la rencontre que lui ont consacré les Utopiales Nantes cette année. J’ai essayé, au delà de son travail, de dévoiler un peu plus sa pensée et sa vision du monde. J’imagine que cela n’a pas été toujours simple pour Mathieu, surtout que cette rencontre se passait sur la très grande scène, et je le remercie d’autant plus d’avoir joué le jeu !

Écouter la rencontre :

Merci à Actu SF pour l’enregistrement, et au Cri du Troll pour les photos.

Le temps dans Universal War One

Photo ActuSF

J’ai eu le plaisir de partager une table ronde sur “Le temps dans Universal War One” avec Roland Lehoucq.

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Roland est astrophysicien, spécialiste en particulier de la topologie cosmique. Normalien, agrégé de physique, il travaille au Commissariat à l’énergie atomique à Saclay. Professeur de relativité restreinte et d’astrophysique stellaire à Polytechnique, professeur d’Humanités scientifiques à Sciences Po Paris, c’est aussi grand passeur de science auprès du grand public, comme le prouve ses nombreux ouvrages de vulgarisation tel que son “Faire de la science avec Star Wars”. Roland est aussi le président des Utopiales depuis 2012. Et surtout, il est aussi sympathique qu’il est passionné. Bref, je ne vais pas cacher que j’ai plus que de l’admiration pour lui ! Il m’a donc vraiment fait très plaisir en me proposant cette “Interro surprise”.

Voici la session de rattrapage pour ceux qui n’étaient pas Utopiales, ou ceux qui n’ont pas pu rentrer dans la salle de conférence pleine à ras bord. Et merci à Actusf de nous proposer ainsi d’écouter ou réécouter les conférences et tables rondes de ce formidable festival. Bonne écoute !

Photo Marie Masson

Un entretien de deux heures

C’est n’importe quoi ! Deux heures ! J’ai causé deux heures avec David Geiger pour le podcast PLOP !

Ceci dit, avec ce format long, il s’en est dit des choses qu’on n’entend jamais d’habitude. Je crois même qu’on a eu le temps de refaire le monde deux ou trois fois.

Alors, bonne écoute :

Pour en savoir plus, vous abonner à PLOP, ou soutenir le projet :

Le marché de la BD se porte bien, pas les auteurs

Un papier de l’AFP La bande dessinée, secteur en plein essor, repris par de très nombreux sites de la grande presse, a énervé pas mal d’auteurs la semaine dernière. Nous avions été nombreux à faire remarquer qu’on ne pouvait pas se contenter du seul discours du SNE, syndicat des éditeurs, et que la situation des créateurs de BD était loin d’être triomphale, elle. Notre énervement sur les réseaux sociaux n’est pas passé inaperçu. Merci à Francis Forget de Culturebox / France Télévision d’avoir pris le sujet en main et d’avoir donné la parole aux auteurs.