Ayerdhal

Yal Ayerdhal nous a quittés. Je n’ai pas du tout envie de me lancer dans un panégyrique de l’auteur de SF ou de l’homme, il n’aurait pas apprécié qu’on en fasse des tonnes, je pense. Mais je tiens juste à dire que c’est un des auteurs les plus attentifs au monde et aux autres que je connaissais. Yal, tu vas beaucoup nous manquer.

Avec toute mon affection et celle de Valérie à sa compagne, Sara Doke.

Jungle de Calais : l’appel des 800

J’ai signé l’appel de Calais. Parce que j’ai honte du comportement de mon pays. Parce que tout cela nous prépare au pire. Parce que c’est notre humanité qui est en jeu.

L’appel de Calais

Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.

Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite.

Jusqu’à quand allons-nous nous taire ?

Au prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire «un appel d’air» envers d’autres réfugiés, le gouvernement de notre pays a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés. Celles-ci sont admirables mais ne peuvent pas tout.

Ce désengagement de la puissance publique est une honte dans un pays qui même en période de crise, reste la sixième puissance économique mondiale.

La spirale du pire est amorcée.

Les discours réactionnaires ou fascisants ne cessent depuis des années de diviser les gens, d’opposer des catégories toujours plus fragmentées, pour mieux propager leur idéologie haineuse.

Aujourd’hui leur propagande avance l’argument qu’il n’y aurait plus de place pour les exilés d’où qu’ils viennent, soi-disant au nom de la défense des plus pauvres des Français.

Cette mise en concurrence des indigences est ignoble.

Elle nous habitue à l’idée qu’il y aurait des misères défendables et d’autres non.

Elle sape les fondements des valeurs constitutives de la France.

Elle nie notre humanité commune.

Elle nous prépare au pire.

Alors que ce sont, précisément, ces mêmes associations, ces mêmes bénévoles, ces mêmes hommes et femmes de bonne volonté qui nous alertent aujourd’hui sur Calais et qui agissent depuis des années à panser toutes les misères de France.

Alors que ce sont, précisément, les mêmes hommes et femmes politiques, ou les mêmes discours qui attisent le feu en soufflant sur les braises des divisions mortifères, qui, par leur action ou leur manque d’action politique, accentuent la pauvreté des plus pauvres et sont incapables de lutter efficacement contre le mal logement ou la misère alimentaire.

Aujourd’hui nous avons décidé de prendre la parole tous ensemble pour dire non à la situation réservée à ceux qui sont actuellement les plus démunis de droits en France : les exilés de Calais.

Au nom de nos valeurs communes d’asile et d’universalisme.

Et parce que nous serons plus forts demain pour nous battre ensemble contre les autres formes d’injustices et de misère.

Nous demandons solennellement au gouvernement un large plan d’urgence pour sortir la jungle de Calais de l’indignité dans laquelle elle se trouve.

Allez sur Change.org pour signer à votre tour.

Les 800 premiers signataire

Hihi Abdelhamid (médecin), Michel Abramowicz (chef opérateur), Laure Adler (écrivain), Philippe Aigrain (poète), Karen Akoka (maitre de conférence), Pierre Albertini (professeur d’histoire), Guillaume Allary (éditeur), Jérôme Alméras (directeur de la photographie), Jean-Claude Aumont (directeur de la photographie), Siegrid Alnoy (cinéaste), Marianne Alphant (écrivain), Janine Altounian (traductrice, écrivain), Anne Alvaro (comédienne), Audrey Alwett (écrivain), Marie Amachoukeli (cinéaste), Mathieu Amalric (cinéaste, comédien), Jean-Pierre Améris (cinéaste), Marc Amfreville (professeur, traducteur), Louka Anargyros (étudiant), Thomas Anargyros (producteur), Michel Andrieu (cinéaste), Claire Angelini (artiste), Christine Angot (écrivain), Philippe Annocque (écrivain), Georges Aperghis (compositeur), Sophie Aram (humoriste), Danielle Arbid (réalisatrice), Christophe Arleston (scénariste), Nathalie Arroyas (professeure), Ariane Ascaride (comédienne), Marco Assennato (doctorant), Louis Astre (syndicaliste), Aurel (dessinateur), Nurith Aviv (cinéaste), Edith Azam (écrivain), Gabrielle Babin Guggenheim (productrice), Nicole Bacharan (historienne), Laurence Bachmann (productrice), Antoine de Baecque (historien du cinéma), Pénélope Bagieu (auteur de BD), Josianne Balasko (cinéaste, comédienne), Olivier Balez (auteur de BD), Etienne Balibar (philosophe), Jeanne Balibar (comédienne), Nadine Ballot (retraitée de l’édition), Gilles Bannier (réalisateur), Emily Barnett (journaliste), Antoine Barraud (cinéaste), Guillaume de Bary (producteur), Barbara Bascou (monteuse), Dominique Batraville (écrivain), Gérard de Battista (directeur de la photographie), Aziyadé Baudouin-Talec (écrivain), François Bayle (compositeur), Tina Baz (monteuse), Philippe Bazin (artiste), Emmanuelle Béart (comédienne), Alex Beaupain (musicien), Jean-Pierre Beauviala (inventeur d’Aaton), Xavier Beauvois (cinéaste, acteur), Annette Becker (historienne), Bérénice Bejo (actrice), Jérôme Bel (chorégraphe), Yahoutha Belgacem (directrice artistique), Lucas Belvaux (cinéaste), Salah Benacer (photographe), Jean Benguigui (acteur), Caroline Benjo (productrice), Florence Ben Sadoum (journaliste), Ted Benoit (scénariste et dessinateur), Hervé Bérard (réalisateur), Luc Beraud (cinéaste), Emmanuelle Bercot (actrice, cinéaste), Philippe Berling (metteur en scène), Alain Bernardini (artiste), Emmanuelle Bernheim (romancière), Laurent Bettoni (auteur), Didier Bezace (acteur, metteur en scène), Camille Bidault Waddington (photographe), Enki Bilal (dessinateur, réalisateur), Benjamin Biolay (musicien), Hervé Bismuth (enseignant-chercheur), Stéphane Bissot (actrice), Simone Bitton (cinéaste), Emmanuel Blanchard (enseignant-chercheur, président du réseau Migreurop), Catherine Blangonnet-Auer (revue Images Documentaires), Alain Blondel (Artiste peintre), Sylvie Blum (productrice), Sandra Boehringer (universitaire), Christian Boltanski (artiste plasticien), Olivia Bonamy (comédienne), Jacques Bonnaffé (comédien), Irène Bonnaud (metteur en scène), Jacques Bontemps (philosophe), Lucie Borleteau (réalisatrice), Henri Bosch (retraité), Sigrid Bouaziz (comédienne), Nicolas Bouchaud (comédien), Jean-Jacques Bouhon (directeur de la photographie), Patrick Bouffard (médecin), Jean-Marcel Bouguereau (journaliste), Stéphane Bouquet (scénariste), Fatma Bouvet de la Maisonneuve (psychiatre), Olivier Bouvet de la Maisonneuve (psychiatre), Frédéric Boyer (écrivain), Guillaume Brac (cinéaste), Benoît Bradel (metteur en scène), Rachida Brakni (metteur en scène et actrice), Claire Braud (auteur de BD), Dominique Brenguier (directeur de la photographie), Julie Brenta (technicienne de cinéma), Jean Breschand (cinéaste), Marika Bret (DRH à Charlie Hebdo), Pascale Breton (cinéaste), Patrice Bretaudière (philosophe), Laurence Briaud (monteuse), Geneviève Brisac (écrivain), Chantal Briet (cinéaste), Claire Brisset (ancienne défenseur des enfants), Isabelle Broué (cinéaste), Michel Broué (mathématicien), Stéphane Braunschweig (metteur en scène), Frédéric Brun (écrivain), Mickael Buch (réalisateur), Lydie Buguet (professeure des écoles), Érik Bullot (cinéaste), Daniel Buren (plasticien), Rodolphe Burger (musicien), Claire Burnoud (productrice), Nadia Butaud (éditrice), Michel Butel (écrivain), Judith Butler (philosophe), Max Cabanes (auteur de BD), Dominique Cabrera (cinéaste), Olivier Cadiot (écrivain), Marie-Claire Cailletaud (syndicaliste), Thomas Cailley (cinéaste), Claude Calame (historien), Sophie Calle (artiste plasticienne), Cali (musicien), Nicole Caligaris (écrivain), Stephane Cami (chef opérateur), Robin Campillo (cinéaste), Vivianne Candas (cinéaste), Robert Cantarella (metteur en scène), Laurent Cantet (cinéaste), Marilyne Canto (comédienne), Eric Cantona (acteur), Yves Cape (directeur de la photographie), Fabien Carniato (sociologue), Caroline Casadesus (artiste lyrique), Pascale Cassagnau (historienne de l’art), Margot Cassila (musicienne), Barbara Cassin (philosophe), Carmen Castillo (réalisatrice), Isabelle Catalan (actrice), Brigitte Catillon (comédienne), François Catonné (directeur de la photographie), Philippe Caubère (comédien), Yves Caumon (cinéaste), Antoine Cazé (professeur, traducteur), Clémentine Célarié (comédienne), Laurence Chable (comédienne), Sérénade Chafik (militante féministe), Fanny de Chaillé (chorégraphe), Magali Chaix (enseignante), Laurent Chalet (directeur de la photographie), Benoît Chamaillard (directeur de la photographie), Olivier Chambon (directeur photographie), Patrick Chamoiseau (écrivain), Caroline Champetier (directrice de la photographie), Christiane Charmasson (psychiatre/ psychanalyste), Frédéric Cheret (producteur), Luc Chessel (critique et auteur), Pierre Chevalier, Laurent Chevallier (cinéaste), Malik Chibane (cinéaste), Patric Chiha (cinéaste), Nathalie Chouchan (Professeur de philosophie), Jean-Marc Chouvel (compositeur), Pierre Christin (scénariste), Héléna Cisterne (Décoratrice), Hélier Cisterne (cinéaste), Christine Citti (actrice), Yves Citton (théoricien), Balthazar Clamoux (philosophe), Chantal Claudel (enseignant-chercheur), Sarah Clénet (contrebassiste), Denys Clerval (cinéaste), Olivier Clochard (universitaire), Roger Cochini (compositeur), Laurence de Cock (enseignante), Coco (dessinatrice), Anne Coesens (actrice), Olivier Cohen (éditeur), Grégoire Colin (comédien), Jérôme Colin (journaliste), Jean-Louis Comolli (cinéaste), Léonore Confino (auteur), Pascal Contet (musicien), Constance de Corbières (directrice artistique), Anne Consigny (comédienne), Jean-François Corty (Directeur des Opérations France de Médecins du Monde), Annie Couedel ( universitaire), Delphine Coulin (cinéaste), Pierre Courthiade (musicien), Constance de Corbière (directrice artistique), Catherine Corsini (cinéaste), Marie Cosnay (écrivain), Marc Benoît Créancier (producteur), Teresa Cremisi (éditrice), Marie Cuillerai (universitaire), Pierre-Louis Curien (chercheur CNRS), Jean-Paul Curnier (philosophe), Catherine Cusset (écrivain), François Cusset (écrivain), Isabelle Czajka (cinéaste), Arden Day (musicien), Angelique Delagree (chargée de Communication), Bajram Denis (auteur de BD), Nadia Daam (journaliste), Sylvain Dambrine (professeur), Celia Daniellou-Molinié (metteur en scène), Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne (cinéastes), Charles Dargent (économiste), Claude Dargent (professeur des universités, sociologie), Marie Darrieussecq (écrivain), Jean-Pierre Darroussin (acteur), Etienne Davodeau (auteur), Kethevane Davrichewy (écrivain), Emilie Deleuze (cinéaste), Benoit Delhomme (directeur de la photographie), Edouard Deluc (cinéaste), Henri Deluy (poète), Genevieve Delzant (Professeur de Médecine), Sylvie Demaizière (régisseuse), Anaïs Demoustier (actrice), Stéphane Demoustier (cinéaste), Claire Denis (cinéaste), Jean-Lous Déotte (professeur émérite de philosophie), Alex Descas (comédien), Caroline Deruas (cinéaste), Laurence Descubes (architecte), Arnaud Desplechin (cinéaste), Linda De Zitter (psychanalyste), Georges Didi-Huberman (philosophe et historien de l’art), Vincent Dieutre (cinéaste), Marcial Di Fonzo Bo (acteur, metteur en scène), Dominique Dimey (chanteuse), Xavier Dolan (cinéaste), Elise Domenach (enseignante et chercheur), Marie Dompnier (actrice), Valérie Donzelli (actrice, cinéaste), Suzanne Doppelt (auteur), Stéphane Douaillier (universitaire), Ariane Doublet (cinéaste), Jean Douchet (critique), Valérie Dréville (comédienne), André Dubost (compositeur), Ann Dufaux (ensignante), Marie-Hélène Dumas (écrivaine et traductrice), Sandrine Dumas (comédienne), Arnaud Dumond (musicien), Laurence Dumont (Présidente de la Ligue des Droits de L’Homme), Anne Durand (comédienne), Jean-Marie Durand (journaliste), Nathalie Durand (directrice de la photo), Jean-Pierre Duret (ingénieur du son, cinéaste), Pascal Dusapin (compositeur), Daniel Edinger (réalisateur), Nadia El Fani (réalisatrice), Maria Efstathiadi (auteure), Jérémie Elkaïm (acteur), Licia Eminenti (réalisatrice), Nicolas Engel (cinéaste), Didier Eribon (philosophe), Annie Ernaux (écrivain), Martine Esparcieux (Assistante Grands Comptes), Jean-Baptiste Eyraud (militant du DAL), Abbas Fahdel (cinéaste), Mireille FANON MENDES-FRANCE, (Experte ONU, Fondation Frantz FANON), Jacques Fansten (cinéaste), Frédéric Farrucci (cinéaste), Didier Fassin (professeur de sciences sociales), Éric Fassin (sociologue), Bertrand Faivre (producteur), Arlette Farge (historienne, écrivain), Emmanuelle Faucilhon (cinéaste), Philippe Faucon (cinéaste), Etienne Fauduet (directeur de la photographie), Jeanne Favret Saada (psychanalyste), Maurine Fazendeiro (réalisatrice), Carole Fékété (photographe), Nadja Fejtö (illustratrice), Cinzia Femia (chef de cuisine), Jacques Ferrandez (auteur de BD), Pascale Ferran (cinéaste), Jean-Noël Ferragut (directeur de la photographie), Leila Ferrault (documentariste), Laurence Ferreira Barbosa (cinéaste), Jacques Ferrier (architecte), Sophie Fillières (cinéaste), Frédéric Fisbach (metteur en scène), Fanny Fleury-Bluteau (enseignante), Odile Fleury-Zvénigorodsky (professeur, CIMADE), Pierrette Fleutiaux (écrivain), Rachel Floc’h (ergothérapeute), Elisabeth de Fontenay (philosophe), Jean Louis Fournel (universitaire), Irène Franchet (professeur), Dan Franck (écrivain), Alain Françon (metteur en scène), Denis Freyd (producteur), Jean-Michel Frodon (journaliste), Marik Froidefond (maître de conférence), Jean-luc Fromental (scénariste), Pierre Gadrey (réalisateur), Valéry Gaillard (réalisateur), Christophe Galland (metteur en scène), Valérie Ganne (journaliste), Jean-Michel Ganteau (professeur), Pierric Gantelmi d’Ille (directeur de la photographie), Anne-Marie Garat (écrivain), Nicole Garcia (cinéaste), Louis Gardel (romancier éditeur), Louis Garrel (comédien), Esther Garrel (comédienne), Philippe Garrel (cinéaste), Gilles Gaston-Dreyfus (acteur), Dominique Gaudé (enseignante), Costa-Gavras (cinéaste), Michèle Ray Gavras (productrice), Julie Gavras (cinéaste), Catherine Gazères (responsable artistique TV), Olivier Genet (assistant réalisateur), Pascal Gennesseaux (chef opérateur), Marie-Françoise George (communication), Sylvain George (cinéaste), Anne Georget (réalisatrice), Denis Gheerbrant (cinéaste), Andy Gillet (comédien), Jean-Claude Gillet (écrivain), Isabelle Ginot (universitaire), Xavier Girard (écrivain), Hyppolite Girardot (acteur), Suzanne Giraud (compositrice), Liliane Giraudon (poète), Christophe Givois (directeur artistique), Philippe Gladieux (éclairagiste), Bruno Glasberg (électricien cinéma), Jimmy Glasberg (cinéaste), Pierre-William Glenn (chef-opérateur), Raphael Glucksmann (essayiste), Agnès Godard (chef opérateur), Jean-Luc Godard (cinéaste), Fabienne Godet (cinéaste), Jacky Goldberg (journaliste), Jeff Gomez (chef de projets), Myrto Gondicas (traductrice), Yann Gonzalez (cinéaste), Anne Gorouben (peintre), Romain Goupil (cinéaste), Sophie Goupil (productrice), Judith Goyaud Schiltz (designer), Christine Gozlan (productrice), Charline Grand (comédienne), Sylvie Granotier (actrice et scénariste), Pascal Greggory (comédien), Anouk Grimberg (actrice), Emmanuelle Guattari (écrivain), Robert Guédiguian (cinéaste), Jean-Pierre Guérin (producteur), Karine Guerrouche (traductrice), Roland Gori (psychanalyste), Éric Guichard (directeur de la photographie), Christian Guillon (superviseur VFX), Patrick Guyomard (psychanalyste), Joanna Hadjithomas (artiste et cinéaste), Clarisse Hahn (artiste), Alexandrine Halliez (médecin, productrice de radio), Emmanuel Hamon (réalisateur de documentaires), Tran Han Hung (cinéaste), Jean Hatzfeld (écrivain), Garance Hayat (critique de cinéma), Michel Hazavanicius (cinéaste), François Hébel (photographe), Simon Hecquet (artiste chorégraphe), Serge Hefez (psychiatre des hopitaux, psychanaliste), Marie Hénocq (Cimade Bretagne), François Hers (artiste), Laurent Heynemann (cinéaste), Hippocampe fou (rappeur), Thomas Hirschhorn (artiste), Julien Hirsch (chef-opérateur), Nancy Huston (écrivaine), Ismaël El Iraki (cinéaste débutant), Antoine Jaccoud (scénariste), Geneviève Jacques (Présidente de la Cimade), Raphaël Jacoulot (cinéaste), Daniel Jacquin (sociologue), Nicolas Jalageas (libraire), Agnès Jaoui (actrice et cinéaste), Thierry Jault (directeur de la photographie), Vincent Jaury (directeur de la revue Transfuge), Yves Jeuland (réalisateur), Gaëlle Jones (productrice), Loïc Jourdain (cinéaste), Elise Jorge Do Marco (enseignante chercheur), Khalil Joreige (artiste et cinéaste), Claire Jubin (chercheuse), François Julien-Laferrière (professeur émérite de droit public), Serge Kaganski (journaliste), Lenio Kaklea (danseuse, chorégraphe), Christophe Kantcheff (rédacteur en chef de Politis), Keyman Karimi (cinéaste), Tcheky Karyo (comédien), Marin Karmitz, Nicolas Karmochkine (architecte), Reda Kateb (comédien), Jacques Kébadian (cinéaste), Maylis de Kerangal (écrivaine), Colette Kerber (libraire), Christine Kermoal (syndicaliste), Sophie Képès (écrivain), Miloud Khétib (comédien), Cédric Klapisch (cinéaste), Thierry Klifa (réalisateur), Helena Klotz (cinéaste), Nicolas Klotz (cinéaste), Lucie Knockaert (administratrice), François Koltès (écrivain), Gaetan Kondzot (acteur, metteur en scène), Marie Christine Kopyt (professeur de français), Panos Koutras (cinéaste), Marie-Cécile Kovacs (professeur de lettres), Mickael Kummer (cinéaste), Nathalie Kuperman (écrivaine), Jean Labib (producteur), Denis Lachaud, (écrivain), Romain Lacourbas (directeur de la photographie), Isabelle Lafon (metteur en scène), Geoffroy de Lagasnerie (philosophe), Eric Lagesse (distributeur), Pascal Lagriffoul (directeur de la photographie), Serge Lalou (producteur), Gaetane Lamarche Vadel (écrivain), Maya Lanfranchi (assistante sociale), Claude Lanzmann (cinéaste), Jeanne Lapoirie (directeur de la photographie), Constance Larrieu (metteur en scène), Eric Lartigau (réalisateur), François Lartigue (photographe), Emmanuel Laskar (cinéaste), Laurie Laufer (psychanalyste), Isabelle Launay (universitaire), Patrice Launay (universitaire), Camille Laurens (écrivain), Martin Laurent (producteur), Mélanie Laurent (comédienne), Raoul Lay (compositeur, chef d’orchestre), Philippe Lazar (chercheur), Safia Lebdi (conseillère Île de France), Françoise Lebeau (productrice), Gabriel Le Bomin (cinéaste), Erice Lecerf (universitaire), Bertrand Leclair (écrivain), Michèle Lesbre (écrivain), Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire), Laurent Léger (journaliste à Charlie hebdo), Joanne Leighton (chorégraphe), Pascal Légitimus (acteur et réalisateur), Christian Lehmann (écrivain, médecin), Olivier Lellouche (designer), Simon Lemoine (enseignant), Louis-Do de Lencquesaing (comédien), Anne Le Ny (comédienne, réalisatrice), Leo (auteur de BD), Emmanuel Lepage (auteur de BD), Serge Le Péron (cinéaste), Pierre Lescure (président du Festival de Cannes), Sylvain Lespérance (documentariste), Barbara Letellier (productrice), Christelle Lheureux (cinéaste, artiste), Pierre Lieutaghi (ethnologue), Sébastien Lifshitz (cinéaste), Thomas Lilti (cinéaste), Virginie Linhart (réalisatrice), Jean-Louis Livi (producteur), Danièle Lochak (professeur émérite de droit public), Hervé Loichemol (metteur en scène), Marie-Claude Loiselle (critique de cinéma), Christophe Loizillon (cinéaste), Didier Long (metteur en scène), Edouard Louis (écrivain), Florent Loulendo (professeur d’anglais), Olivier Lousteau (comédien, cinéaste), Irina Lubtchansky (directrice de la photographie), Marie-Ange Luciani (productrice), François Luciani (cinéaste), Wilfrid Lupano (scénariste de BD), Noémie Lvovsky (actrice, cinéaste), Mademoiselle K (groupe de rock), Brekke Magne Havard (comédien), Haroun Mahamat Saleh (cinéaste), Armelle Mahé (ingénieur du son mixage), Chowra Makaremi (anthropologue), Nadja Makhlouf (photographe, cinéaste), Laurine Malengreau (historienne de l’art, directrice de structure culturelle), Renée Malgoire (chef d’orchestre), Rémi Malingrey (dessinateur), Abd al Malik (musicien), Marie-Josée Malis (metteuse en scène), Jacky Mamou (médecin), Mary Mandy (documentariste), Jean Paul Manganaro (professeur), Philippe Mangeot (enseignant, militant associatif), Franck Margerin (auteur de BD), François Margolin (producteur), Tonie Marshall (cinéaste), Gilles Marchand (cinéaste), Pauline Marchetti (architecte), Frank Margerin (auteur de BD), François Margolin (producteur), Maguy Marin (chorégraphe), Alexandros Markeas (compositeur), Jean-Louis Martinelli (metteur en scène), Carole Martinez (écrivaine), Philippe Martinez (Secrétaire général de la CGT), Françoise Martres (présidente du Syndicat de la magistrature), Jean Claude Mas (secrétaire général de la Cimade), Corinne Masiero (comédienne), Valérie Massadian (cinéaste), Olivier Masset-Depasse (cinéaste), Stéphan Massis (directeur de la photographie), Laetitia Masson (réalisatrice), Antoine Mathieu (comédien), Marc-Antoine Mathieu (scénographe), Claire Mathon (directrice de la photographie),Stephane MAUGENDRE (Président du GISTI), Nicolas Maury (comédien), Anne-Cécile Méart (ancienne enseignante), Barbara Meazzi (italianiste), Mabrouk el Mechri (réalisateur), Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah (écrivains), Jean-Luc Menet (maitre de conférence), Annette Mengel (compositrice), Jean-Christophe Menu (éditeur de bande-dessinées), Macha Méril (actrice), Agnès Merlet (cinéaste), Christian Merlhiot (cinéaste), Constance Meyer (réalisatrice), Eric Meyleuc (poète), Béatrice Mialet (éditrice), Radu Mihaileanu (cinéaste), Patrick Mille (acteur, réalisateur), Gildas Milin (metteur en scène), Pierre Milon (directeur de la photographie), Félix Moati (acteur), Nadir Mokneche (cinéaste), Dominik Moll (cinéaste), Marie-José Mondzain (philosophe), Mathilde Monnier (chorégraphe, directrice du Centre National de la Danse), Isabelle Monnin (écrivaine), Anne Montaron (productrice radio à France Musique), Kate Moran (comédienne), Gérard Mordillat (cinéaste, écrivain), Jeanne Moreau (actrice), Yolande Moreau (actrice, réalisatrice), Susie Morgenstern (écrivain), Kate Moran (actrice), Edgar Morin (sociologue, philosophe), Francoise Moscovitz (écrivain), Yann Moulier Boutang (économiste, essayiste), Yoann Moulin (claveciniste), Philippe Moyen (graphiste), Richard Moyon (militant du RESF), Patricia Mowbray (auteure), Jean Paul Mugel (ingénieur du son), Catel Muller (auteure dessinatrice), Vincent Muller (directeur de la photographie), Eliza Muresan (cinéaste), Sylvain Mustaki (producteur de spectacles), Veronique Nahoum Grappe (anthropologue), Charles Najman (cinéaste), Jean-Luc Nancy (philosophe), Émilie Née (chercheur), Toni Negri (philosophe), Monique Nemer (éditrice), Marie Nimier (romancière), Hervé Nisic (réalisateur), Gaspar Noë (cinéaste), Soizic Noël (attachée de production à Radio France), Stanislas Nordey (metteur en scène), Gandolfo Notaro (chef de cuisine), Gilbert Nouno (compositeur), Valentina Novati (productrice), Anna Novion (cinéaste), Francoise Nyssen (éditrice Actes Sud), Gaelle Obiégly (romancière), Maurice Olender (historien), François Olislaeger (dessinateur), Véronique Olmi (écrivain), Antoine Oppenheim (comédien), Sylvie Orgeolet (médecin retraitée), Valérie Osouf (cinéaste), Orlan (artiste plasticienne), Paul Otchakovsky-Laurens (éditeur POL), Sophie Ott (brocanteuse), François Ozon (réalisateur), Yves Pagès (éditeur), Rithy Panh (réalisateur), Rosa Parlato (musicienne), Sonia Pavlik (auteur), Antoine Parouty (chef opérateur), Claire Payement (compositeur), Marie Payen (actrice), Marc Paquien (metteur en scène),Thierry Paturle (militant associatif), Claudio Pazienza (cinéaste), Benoît Peeters (auteur), Sébastien Peigney (Secrétariat national Union syndicale Solidaires), Charles Pépin (philosophe), Elisabeth Perceval (scénariste), Thierry de Peretti (cinéaste), Élisabeth Perez (productrice), Alberic Perrier (enseignant), Sylvie Perrin (céramiste), Eric Pessan (écrivain), Gerard Pesson (compositeur), Elise Pestre (maitre de conférences), Nicolas Philibert (cinéaste), Sylvie Pialat (productrice), Pamela Pianezza (photographe), Patrick Picard (syndicaliste), Eric Piel (psychiatre), Frédéric Pierrot (comédien), Fred Piet (monteur), Philippe Piffeteau (chef opérateur), Guillaume Pigeard de Gurbert (philosophe), Ernest Pignon-Ernest (artiste plasticien), Manon Pignot (universitaire, historienne), Thomas Piketty (économiste), Etienne Pinte (président du CNLE), Michel Plon (psychanalyste), Bruno Podalydès (cinéaste), Denis Podalydès (comédien), Clémence Poésy (actrice), David Poirot (producteur), Laurette Polmanss (scénariste), Mathieu Potte-Bonneville (philosophe), Olivier Poubelle (directeur du théâtre des Bouffes du Nord), Pascal Poucet (directeur de la photographie), Marilyne Poulain (syndicaliste), Julien Poupard (directeur de la photographie), Joana Preiss (actrice), Lorraine Prigent (artiste lyrique), Nathalie Prokhoris (comédienne), Sabine Prokhoris (psychanalyste), Martin Provost (cinéaste), Jeanne Puchol (auteur de BD), Hélène Puiseux (directeur d’études), Barlen Pyamootoo (écrivain), Anne Querrien (sociologue), Philippe Quesne (metteur en scène), David Quesemand (directeur de la photographie), Colette Quesson (productrice) Katell Quillévéré (cinéaste), Leyla-Claire Rabih (metteur en scène), Gilles Racot (compositeur), Jacques Rancière (philosophe), Alain Raoust (cinéaste), Christophe Rauck (metteur en scène), Philippe Ravon (graphiste), Jean-Patrick Razon (ethnologue), Chloé Réjon (comédienne), Claire Renard (compositeur), Jacques-Remy Girerd (réalisateur de films d’animation), Maxence Revault d’Allonnes (professeur), Judith Revel (philosophe), Mathieu Riboulet (écrivain), Céline Richard (programmatrice de cinéma), Pascal Ridao (directeur de la photographie), Jean François Robin (directeur de la photographie), Mathieu Robinet (producteur), Antoine Roch (directeur de la photographie), Alexandra Rojo (cinéaste), Frédérique Rolet (Secrétaire générale SNES-FSU), Nicolas Roméas (directeur de la revue Cassandre/Horschamp), Martin de Roquefeuil (vice-président de l’ONG Pour un Sourire d’Enfant), Christine Roquet (universitaire), Sophie Rosengart (journaliste), François Rossé (compositeur), Patrick Rotman (documentariste, scénariste), Vincent Rottiers (comédien), Denis Rouden (directeur de la photographie), Jean Rousseau (président d’Emmaüs International), Richard Rousseau (directeur de casting), Paul Rozenberg (producteur), Valéry Rozier (cinéaste), Christophe Ruggia (cinéaste), Véronique Ruggia (comédienne), Agnès de Sacy (scénariste), Numa Sadoul (metteur en scène, auteur), Céline Sallette (comédienne), Isabelle Saint-Saëns (militante associative), Pierre Salvadori (cinéaste), François Salvain (écrivain), Lydie Salvayre (écrivain), Tiphaine Samoyault (écrivain), Natacha Samuel (cinéaste), Sanseverino (chanteur), Ana Sardinha (universitaire), Marjane Satrapi (auteure de BD, cinéaste), Riad Sattouf (auteur de BD, cinéaste), Blandine Savetier (metteure en scène), Emmanuelle Scali (psychologue), François Scali (architecte), Vincent Scali (plasticien), Carole Scotta (productrice), François Schuiten (dessinateur), André Serre-Milan (compositeur), Florence Seyvos (écrivain), Céline Sciamma (cinéaste), Anne Serre (écrivain), Delphine Schmit (productrice), Joan Sfar (auteur de BD), Sophie Sherman (cinéaste), Jean-Pierre Siméon (poète, dramaturge), Dominique Simonnet (écrivain, éditeur), Michel Simonot (écrivain, metteur en scène), Jean-Marc Singier (musicien), Abderrahmane Sissako (cinéaste), Françoise Sivignon (présidente de Médecins du Monde), Serge Slama (juriste, CREDOV), Christophe Smith (réalisateur), Patrick Sobelman (producteur), Juan Solanas (cinéaste), Makis Solomos (musicologue), Tania Sollogoub (économiste), Danièle Sommelet (pédiatre), Isabelle Sorente (écrivain), Myung-suk Son (distributeur), Mylène Stambouli (avocate), Olivier Steiner (écrivain), Salomé Stévenin (comédienne), Omar Sy (comédien), André Szankowski (cinéaste), Mélodie Tabita (vidéaste), François Tanguy (metteur en scène), Laurence Tardieu (écrivain), Bertrand Tavernier (cinéaste), Nadia Tazi (philosophe), Serge Le Tendre (scénariste), Jenny Teng (cinéaste), Manée Teyssandier (membre du CA de Peuple et Culture), Irène Théry (sociologue), Sébastien Thiéry (politologue), Christopher Thompson (comédien), Danièle Thompson (cinéaste), Lefred Thouron (dessinateur), Lola Tinnirello (illustratrice), Serge Toubiana (directeur de la Cinémathèque française), Jacqueline Tran-Retif (retraitée), Enzo Traverso (historien), Muriel Trèves (psychiatre, psychanalyste), Jean-Louis Tripp (auteur de bandes dessinées), Lewis Trondheim (auteur de BD), Benoît Turquety (enseignant), Laurence Uebersfeld (productrice), Gaspard Ulliel (acteur), Céline Vacher (comédienne), Dominique Valadié (comédienne), Camille Vallat (scénographe), Vincent Van Damme (dessinateur), Fred Vargas (écrivain), Katherine Vayne (administratrice culturelle), Marie Vayssière (metteur en scène), Monique Veaute (directrice du Palazzo Grassi), Fabien Vehlmann (scénariste de BD), Anne Vellay (médecin), Laure Vermeersch (réalisatrice), Patrice Vermeren (directeur du département de philosophie Paris 8), Marion Vernoux (réalisatrice), Jonathan Verrier (journaliste), François Verret (chorégraphe), Karin Viard (comédienne), Rémy Viard (architecte), Bernard de Vienne (compositeur), Delphine de Vigan (romancière), Margot Vignat (chanteuse), Bénédicte Vigner (directrice artistique), Eric Vigner (metteur en scène), Philippe Vilain (écrivain), Fabrice Villard (écrivain), Hélène Vincent (actrice), Thomas Vincent (cinéaste), Ségolène Vinson (journaliste à Charlie Hebdo), Jean-Jacques Viton (poète), Caroline de Vivaise (chef costumière), Michel Volkovitch (traducteur), Antoine Volodine (écrivain), Christiane Vollaire (philosophe), Lise Wajeman (enseignant-chercheur), Sophie Walmish (directrice de recherche au CNRS), Jacques Walter (pasteur), Régis Wargnier (cinéaste), Jean-Pierre Weisselberg (Président de AGORA21), Sonia Wieder-Atherton (violoncelliste), Martin Winckler (médecin, écrivain), Romain Winding (chef opérateur), Bruno Wolkowitch (acteur), Youssoupha (rappeur), Dork Zabunyan (professeur), Jérôme Zajdermann (assistant réalisateur), Paule Zadjermann (cinéaste), Caroline Zéau (maitre de conférence), Malik Zidi (acteur), Rebecca Zlotowski (cinéaste), Pierre Zvenigorodsky (sculpteur).

Adrian Frutiger

Un très grand créateur est mort hier, Adrian Frutiger. Ce vieux monsieur suisse était l’auteur de polices typographiques majeures. Vous connaissez tous son travail, vu qu’il a envahi notre quotidien depuis la fin des années 50. En particulier avec l’Univers qui l’a rendu célèbre dès l’époque, avec la Frutiger dérivée de celle qu’il créa pour les aéroports de Paris dans les années 60 et avec son travail pour le Métro parisien dans les années 70…

Je n’ai jamais eu l’honneur de le croiser, il avait été professeur aux Arts Déco de Paris bien avant que j’y sois étudiant. Mais il fait partie des grandes figures qui ont illuminé ma découverte de la typographie au début des années 90 auprès des professeurs suisses qui lui avaient succédé. Que dire d’autre, à part que j’utilise ses polices de caractères avec le même bonheur jour après jour depuis tout ce temps ? Un grand merci, monsieur Frutiger !

Classe plus moyenne

UW1 tome 6

Gratuité, low-cost, über, tout ceci nous donne l’impression de pouvoir consommer plus. Alors qu’en même temps tous les chiffres disent que la majorité de la population européenne s’appauvrit année après année.

Ce n’est pas un hasard. Une bonne partie de la “nouvelle économie” et de l’économie “low cost” gagne ses milliards en accompagnant cette paupérisation de la classe moyenne, voire en la dépouillant directement au profit, non des pauvres, mais des marchés, des multinationales et des hyper-riches.

Librairie en danger à Bayeux

© Ouest France | Éric Marie

Une librairie n’est pas un commerce comme les autres. Si la loi Lang de 1981 n’avait pas imposé un prix unique pour les livres, les petits libraires auraient disparu depuis longtemps face aux coups de boutoir de la grande distribution. Malgré cela, ce commerce reste difficile. En tant qu’auteur, je peux vous dire que le livre rapporte bien peu à ceux qui en vivent… alors qu’il a tant à nous offrir.

Il ne faut jamais oublier que dans une ville, la librairie est un lieu fondamental pour la diffusion de la culture. Le libraire est un passeur. Il fait lire. Il fait circuler les idées. Il fait même souvent se rencontrer le public et les auteurs.

Lorsque le dernier libraire d’un centre ville ferme, c’est donc un sacré morceau de son âme qui meurt. C’est toute l’attractivité de ce centre ville qui s’en ressent.

Ce sont tous ceux pour qui la vie culturelle compte qui risquent de ne plus venir, voire de ne plus s’installer dans la cité.

Habitants de la Ville de Bayeux, mobilisons nous derrière Patricia et toute l’équipe du Préambule. Faisons l’effort de commander nos livres chez elles. Recommandons sa librairie à nos amis. Et espérons que notre municipalité comprendra qu’elle a aussi un rôle à jouer. Ce n’est pas quand notre centre ville aura dépéri qu’il faudra réagir, c’est maintenant !

Informatique et liberté

Notre premier ministre, avec la finesse d’un Georges Bush après le 11 septembre 2001, propose un joli projet liberticide pour nous défendre des terroristes. Un projet qui donne des moyens de surveillance hyper intrusifs à l’État, et particulièrement au pouvoir politique, avec un champ d’application tellement large qu’il peut concerner à peu près tout le monde. En tout cas, toute personne qui envisagerait de contester les décisions du pouvoir en place.

Superbe timing : Marine Le Pen et ses amis trouveront un arsenal tout prêt pour mettre en place un état policier si par malheur ils devaient emporter les élections en 2017.

La triple sauvegarde

Il ne se passe pas une année sans qu’on apprenne qu’un auteur a perdu tout son travail à cause d’une défaillance de son ordinateur. Pour rappel, la triple sauvegarde est le secret de la sécurité de vos données informatiques.

A) une sauvegarde quotidienne sur un disque dur externe
Pour se prémunir avant tout d’un panne de disque dur, ou d’un vol de machine portable. En mode différentiel, c’est rapide, seuls les changements sont copiés. Si cette sauvegarde est incrémentielle on pourra en plus retrouver un fichier qu’on aurait bêtement effacé (Time Machine sur Mac ou sauvegarde de Windows 7 et plus)

B) une seconde sauvegarde décalée dans le temps
Pour ne pas perdre tout en cas d’attaque informatique sournoise (ransomware par exemple). Peut être fait en alternant deux disques de sauvegarde de type A) une fois par semaine

C) une troisième sauvegarde distante
Par internet (idéal, mais nécessite de bons débits) ou en stockant une sauvegarde de type A) loin de chez soi, pour ne pas tout perdre en cas d’incendie ou de vol complet.

Et n’achetez pas tous vos disques durs d’un coup si c’est le même modèle. S’il y a un défaut sur un lot sortant d’usine, ils pourraient lâcher quasiment tous en même temps.


Mise à jour

Pour la sauvegarde distante de type C), j’utilise maintenant depuis plusieurs années avec satisfaction les services de Backblaze. Pas très cher, illimité, simple, discret et ultra sécurisé si on le souhaite.

Bayeux, the place to be

La cathédrale de Bayeux dans le tome 3 d’Abimes

Bayeux, cinquième meilleure destination en France derrière Paris, Nice, Marseille et Lyon pour Tripadvisor en 2015 ! Et il y en a encore pour nous demander à Valérie et moi pourquoi nous sommes allées nous planquer dans cette petite ville normande de moins de 15 000 habitants

Le Top 10 des destinations Travelers’ Choice de Tripadvisor pour la France :

1 – Paris
2 – Nice
3 – Marseille
4 – Lyon
5 – Bayeux
6 – Chamonix
7 – Strasbourg
8 – Bordeaux
9 – Cannes
10 – Morzine

Un travail de moine

Yves Rodier, auteur de BD, jette éponge dans un long message d’adieu. Je pense qu’il y résume très bien l’état d’esprit de tous les auteurs qui veulent encore aujourd’hui faire de la bande dessinée de manière perfectionniste, dans le sillage d’Hergé ou de Jacobs. Cette pratique de la BD est un travail de moine solitaire. Elle nous enferme dans une cellule monastique. Elle réclame des vœux de pauvreté, de discipline et parfois de chasteté. Elle réclame un engagement, une vocation totale. Et elle réclame une véritable éternité de temps de travail… Tout ceci est totalement contraire au monde d’aujourd’hui, qui consomme, voire dévore tout à grande vitesse. Les deux conceptions sont même quasiment inconciliables, et je suis étonné du nombre d’auteurs qui résistent encore…

En tout cas, bon courage à lui, se résoudre à rompre ses vœux en Bande Dessinée doit être un moment très dur. J’espère que sa nouvelle vie le récompensera de ce choix difficile.

Ce n’est pas de gaieté de coeur que j’écris ce message. Après une longue période de réflexion de quelques années, étant donné l’état actuel de l’industrie de la BD, de la façon dont les maisons d’édition traitent leurs auteurs comme du bétail selon combien ils leur rapportent, et d’une lassitude et d’un désintérêt de ma part vis-à-vis mon travail, j’ai décidé d’abandonner la bande-dessinée.

Ce ne sera pas une grande nouvelle pour ceux qui me connaissent personnellement. Ils savent que parler de mon travail, et de la BD en général, ne m’intéresse pas. Mes champs d’intérêt sont ailleurs depuis longtemps. Je ne lis plus de BD, je ne m’intéresse plus au milieu de la BD. Je trouve que le détournement élitiste qu’on a fait de cet art, qui était à l’origine destiné à un public jeune, populaire, sans prétention intellectuelle, est très éloigné de mes aspirations.

Je n’ai rien contre la BD d’auteur et je comprend bien qu’en vieillissant, un art doit se raffiner. Mais je suis loin d’être certain que c’est ce qui est en train de se passer. En fait, nous vivons maintenant dans une économie de surproduction, ou on nous demande de tout faire de plus en plus vite! Vite! Il faut sortir un nouvel album “sinon les lecteurs vont oublier”. Pourquoi les éditeurs aiment tant les BD dites d’auteur maintenant, c’est qu’elles peuvent être vite dessinées. L’emphase est mis sur “le message” et non sur l’art. Mais je n’ai pas envie d’attaquer ce genre ou un autre en particulier. Comme je l’ai dit, le vrai problème est qu’on demande maintenant de surproduire pour combler une “demande” (fabriquée de toute pièce) et… tout ça m’éloigne de mon propos.

Moi, je n’ai jamais été un rapide. J’aime prendre mon temps pour faire des recherches graphiques. Recommencer quand ce n’est pas à la hauteur de ce que j’espérais. M’arrêter et réfléchir à la meilleure façon de représenter un mouvement. Créer une composition. Disposer les bulles dans une case pour que ce soit le plus fluide possible. Puis j’aime mettre plein de détails dans mes dessins, puis j’aime encrer à la plume et au pinceau. Lentement. J’aime observer. M’imprégner. Comprendre.

Tout ça pour dire que je ne suis plus à ma place dans le paysage de la bande-dessinée contemporaine. Si j’étais un auteur établi, dont les albums sont attendus et commandés à des centaines de milliers d’exemplaires des mois avant leur sortie, j’aurais sans doute les moyens de m’offrir le luxe d’être lent… Mais même encore, je suis certain que les éditeurs seraient anxieux d’une sortie prochaine pour rafler leur pourcentage. Le Monde a vraiment changé. Il n’y a plus de gloire au “travail bien fait”. La gloire vient maintenant quand ça rapporte de l’argent à ton employeur, le plus rapidement et le plus souvent possible. Et toujours plus.

Ça suffit pour moi. Je tire un trait sur la bande-dessinée. Je vais maintenant essayer de me trouver un travail où mes compétences et mon expérience pourront m’apporter ce que je n’ai jamais eu dans la BD: un salaire régulier, des weekends et des soirées libres, des congés payés, des assurances (chômage, maladie), et une pension de retraite, aussi petite soit-elle, car j’approche les 50 ans. En BD, à moins d’être un gros vendeur, d’avoir des produits dérivés et des adaptations audio-visuelles de ses créations, vous vivez au jour le jour. Avec rien derrière, et encore moins devant.

J’espère que je retrouverai maintenant le plaisir de dessiner… Pour le simple plaisir de me faire plaisir, ou de faire plaisir. Sans me sentir pris à la gorge, obligé de produire en vitesse pour une maison d’édition qui n’apprécie pas tout le travail et la minutie que ça demande, simplement pour réussir à payer mon loyer à la fin du mois.

Même sans tenir compte de l’état actuel de l’industrie, la vie d’un dessinateur n’est pas rose. Wallace Wood, un grand dessinateur de comics américain, avait dit dans une interview quelques temps avant sa mort: “Avoir su qu’être auteur de BD c’était se condamner à la prison, aux travaux forcés, et au confinement solitaire à perpétuité, je ne l’aurais jamais fait.” Écoutant ces sages paroles, je me tire pendant qu’il est encore temps.

C’est une décision que je prends avec tristesse, car faire de la bande-dessinée mon métier était mon rêve d’enfance. Mais la réalité de ce milieu, aujourd’hui, est loin d’être à la hauteur de mon rêve. Je réalise pleinement que je n’ai rien à apporter à la BD d’aujourd’hui. Vaut mieux pour moi arrêter les frais pendant qu’il me reste encore quelques années pour préparer ma vieillesse.

Merci à ceux et celles qui m’ont prodigué leurs encouragements et leur appui tout le long de mon chemin. Je peux vous assurer que ça aura compté beaucoup plus que le salaire que j’ai touché. Vos sourires, vos mots gentils, vos poignées de main, resteront dans mon coeur.

J’espère aussi que les rares albums que j’ai produit continueront à apporter quelques sourires à ceux et celles qui les trouveront et les achèteront dans les brocantes et les marchés aux puces…Yves Rodier