Les portes du panthéon

Croquis extrait de Desk.

Je découvre avec dépit qu’une sacrée petite cabale s’est mise en place contre le fait que Claire Wendling soit dans les trois derniers auteurs en lice pour le grand prix d’Angoulême. Au delà d’un éventuel mépris pour les auteurs “non complets”, des éventuels arguments (hors sujet) sur le nombre de livres ou l’activité récente, d’une éventuelle haine de la BD grand public, ou d’un éventuel sexisme (direct ou indirect), on peut lire une simple incompréhension sur l’arrivée de Claire aux portes du panthéon.

Ce résultat n’étonne pourtant pas la grande majorité des auteurs, qui savent bien, eux, la fascination que son dessin a exercé et exerce encore sur de très nombreux dessinateurs de BD, illustrateurs, animateurs et concept artists en France et dans le monde entier. J’ajouterai que l’Art de la Bande Dessinée étant hybride, on doit s’intéresser à son tout, à des auteurs très complets comme Hermann, mais aussi à ses parties. J’ai personnellement voté pour Alan Moore, parce que c’est un des génies qui a changé ma vie mais aussi pour mettre enfin un scénariste en avant. Mettre un dessinateur majeur en avant a tout autant de sens, et je le ferai avec plaisir une prochaine fois.

Bon courage Claire, avec toute mon affection et mon admiration !

Rappel EGBD

Cela fait trois jours que je maquette les résultats de l’enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée. C’est un bon moyen d’assimiler toutes ces données. J’avais l’impression de bien connaître les conditions de vie de mes confrères… eh bien je me trompais.

Ne ratez surtout pas les deux séances à Angoulême, il va y avoir de quoi sérieusement discuter !

IIe session des États Généraux de la BD à Angoulême

Les prochains rendez-vous des États Généraux de la Bande Dessinée, c’est pendant le prochain salon d’Angoulême le 29 et le 31 janvier. On y présentera et débattra tous ensemble des résultats de la grande étude auteurs. La salle est ouverte à tous, mais je compte particulièrement sur vous, les auteurs !

Avec près de 1500 réponses, l’enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée a connu un engouement impressionnant, très significatif de la mobilisation et des inquiétudes actuelles des créateurs de BD. Les résultats de cette étude sont toujours en cours de traitement et d’analyse statistique, mais, d’ores et déjà, nous pouvons vous dire qu’ils recèlent quelques surprises.

Afin de vous les présenter au mieux, deux séances des États Généraux leur seront consacrées pendant le festival d’Angoulême 2016.

Séance professionnelle, le vendredi 29 janvier, de 11h30 à 13h00 : rappel de l’histoire des mouvements d’auteurs de BD, puis présentation complète des résultats de l’étude suivie d’un débat avec la salle. Destinée plus particulièrement aux auteurs, éditeurs, journalistes et autres professionnels, l’entrée est ouverte à tous.

Séance grand public, le dimanche 31 janvier, de 11h45 à 13h15 : présentation générale des résultats de l’étude suivie d’un débat avec la salle. Pour conclure, la parole sera donnée au Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme, afin qu’elles présentent leur cahier de doléances.

Les résultats complets de l’étude seront bien sûr disponibles sur le site www.etatsgenerauxbd.org après le festival, ainsi que les vidéos des deux séances. Mais que cela ne démotive surtout personne de venir sur place. Il est, en particulier, très important que le plus d’auteurs possible soient présents aux deux séances pour poser leurs questions, défendre leurs points de vue et faire des propositions. Auteurs, nous comptons sur vous !

Lieu : Salle Luis Buñuel, Espace Franquin, 1 Boulevard Berthelot 16000 Angoulême. Entrée libre dans la limite des 310 places disponibles.

Pour la presse : un document de synthèse vous sera proposé à Angoulême en salle de presse dès jeudi matin. L’équipe des États Généraux sera disponible pour répondre à vos questions à la suite des deux séances, à 13h00, espace Franquin. Pour toute demande de rendez-vous, veuillez utiliser le formulaire de contact

www.etatsgenerauxbd.org

La sociologie, pour comprendre

Le premier ministre a déclaré au Sénat, ce 26 novembre 2015, qu’il en avait « assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé ».

Et pourtant… Comprendre au lieu de rester dans l’émotion. Analyser pour sortir de la colère. Les sciences humaines contre les politiques du pire. C’est exactement ce que fait le sociologue Bernard Lahire dans cet entretien. Je suis très fier que nous ayons un esprit aussi solide dans le conseil scientifique des États Généraux de la Bande Dessinée.

Ayerdhal

Yal Ayerdhal nous a quittés. Je n’ai pas du tout envie de me lancer dans un panégyrique de l’auteur de SF ou de l’homme, il n’aurait pas apprécié qu’on en fasse des tonnes, je pense. Mais je tiens juste à dire que c’est un des auteurs les plus attentifs au monde et aux autres que je connaissais. Yal, tu vas beaucoup nous manquer.

Avec toute mon affection et celle de Valérie à sa compagne, Sara Doke.

Enquête auteurs de BD

La grande enquête des États Généraux de la Bande Dessinée sur les auteurs est disponible en ligne.

Chers confrères, nous avons besoin que vous répondiez tous, que vous en parliez à vos amis, à vos élèves, à vos retraités. Il faut que tous les auteurs de BD répondent, du jeune étudiant à la vieille star internationale. De l’ampleur de l’étude viendra son impact sur les décideurs. Merci d’avance !

Les auteurs oubliés par la loi Création

Le projet de loi Création sera discuté le 16 septembre prochain en Commission des Affaires culturelles. Un projet dans lequel le livre et les auteurs sont partie congrue…

Je cite mon confrère Maël, qui s’est très justement exprimé sur Facebook à ce sujet :

Quand nos représentants à l’Assemblée National se penchent sur les difficultés du secteur culturel, et sur les lois qui pourraient mieux soutenir les créateurs, et oublient totalement les auteurs du livre.

Terriblement accablant.

Nous (:-) SNAC BD) avons rencontré ces gens (:-) les députés), et continuons de le faire. Patrick Bloche, le rapporteur de la commission sur la Loi Création, connaît les difficultés des auteurs du livre.

Le fait est que, visiblement, ils s’en foutent.

Le secteur du livre joue un rôle crucial dans l’économie culturelle, mais ce n’est une priorité économique pour aucun gouvernement.

C’est vrai, nous n’avons pas de tracteurs, nous ne polluons pas, nous ne provoquons pas de fermetures d’usines, bref, nous, auteurs du livre, ne sommes un danger pour personne, dans nos chères démocraties occidentales.

Mais alors, pourquoi les dictatures de toutes sortes ont-elles pour priorité, depuis toujours, d’éliminer les gens comme nous, de les museler, de les réduire à néant ?

Laisser crever les auteurs n’est peut-être pas un problème immédiat, politiquement et économiquement parlant. Ça n’est pas une épine dans le mandat. Mais, un jour ou l’autre, la société entière risque d’en payer le prix, qui n’est pas celui qu’on croit.

Ce n’est pas grand chose, un livre. Un auteur, encore moins. Après tout, je peux disparaître, ou exercer un autre métier. C’est sans importance.

Jusqu’au jour où un livre, un auteur nous manque, parce qu’il pose le regard là où la conscience ne voulait pas. Avant, pendant, après.

Abonnements illimités BD

Les abonnements illimités s’attaquent à la BD. Pour offrir leur catalogue sur le site BD Buzz, les Humanos n’ont ni prévenu tous leurs auteurs, ni demandé leur autorisation. Pourtant, une formule par abonnement modifie totalement la donne par rapport à une vente au titre, et cela sans doute aux dépens des revenus des auteurs…

J’y ai évidemment découvert les deux  albums que j’ai scénarisés il y a longtemps pour les Humanos., Voilà qui vient s’ajouter à une longue liste de désillusions avec cette maison d’édition…

Librairie en danger à Bayeux

© Ouest France | Éric Marie

Une librairie n’est pas un commerce comme les autres. Si la loi Lang de 1981 n’avait pas imposé un prix unique pour les livres, les petits libraires auraient disparu depuis longtemps face aux coups de boutoir de la grande distribution. Malgré cela, ce commerce reste difficile. En tant qu’auteur, je peux vous dire que le livre rapporte bien peu à ceux qui en vivent… alors qu’il a tant à nous offrir.

Il ne faut jamais oublier que dans une ville, la librairie est un lieu fondamental pour la diffusion de la culture. Le libraire est un passeur. Il fait lire. Il fait circuler les idées. Il fait même souvent se rencontrer le public et les auteurs.

Lorsque le dernier libraire d’un centre ville ferme, c’est donc un sacré morceau de son âme qui meurt. C’est toute l’attractivité de ce centre ville qui s’en ressent.

Ce sont tous ceux pour qui la vie culturelle compte qui risquent de ne plus venir, voire de ne plus s’installer dans la cité.

Habitants de la Ville de Bayeux, mobilisons nous derrière Patricia et toute l’équipe du Préambule. Faisons l’effort de commander nos livres chez elles. Recommandons sa librairie à nos amis. Et espérons que notre municipalité comprendra qu’elle a aussi un rôle à jouer. Ce n’est pas quand notre centre ville aura dépéri qu’il faudra réagir, c’est maintenant !

20e Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens 2015

Mon programme au Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens le 6 et 7 juin 2015. Je vous attends chers lecteurs (et même chers pas lecteurs).

Sur les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens, il a toujours été entendu que l’auteur était au cœur du projet. À chacun de choisir sa façon d’être en relation avec le public, à nous de l’accompagner.

Prenons Denis Bajram, par exemple. Comment pourra-t-on le rencontrer, le voir, parler avec lui sur les 20es Rendez-Vous ?

Samedi de 15h à 16h, il animera une rencontre avec le public dans La Fabrique de la bande dessinée, au 1er étage de la Bibliothèque Universitaire. De la bande dessinée en train de se faire, un public spectateur et acteur (voir l’onglet dédié « Les rencontres sur le festival » sur le menu principal des 20es Rendez-Vous).

Ensuite, à 16h30, rencontre – discussion d’une heure avec lui, pour ceux qui souhaitent échanger avec l’auteur d’UW2 autour d’un verre, à la cafétéria du Crous.

À 18h, débat–rencontre avec Denis Bajram, Kris, Claude Gendrot (éditeur) et bien d’autres auteurs, au sein de l’espace de la Fabrique, sur le thème « Auteur de bande dessinée, un métier, oui, mais pour combien de temps ? »

Dimanche à 15h, nouvelle rencontre – discussion d’une heure avec lui, pour ceux qui souhaitent échanger avec l’auteur de Trois Christs autour d’un verre, à la cafétéria du Crous.

A l’issue des rencontres à la cafétéria, Denis Bajram remettra à ceux qui auront été sages un petit collector réalisé pour l’occasion (voir ci-dessous) et signera leur albums (signature seule, n’est-ce pas, sans dessin).