ReLIRE devant la Cour de Justice l’UE

ReLIRE, le Registre des Livres Indisponibles en Réédition Électronique, était une belle idée : on ne pouvait que se réjouir de voir republier numériquement des livres que leurs éditeurs originaux avaient délaissés. Mais ce projet, dès le début, a eu la mauvaise idée de décider qu’il pouvait se passer de l’autorisation de auteurs pour les republier. Le collectif Le Droit du serf avait donc pris la décision d’acter en justice pour combattre cette dangereuse exception aux droits des créateurs.

Après le Conseil d’État, le dossier est maintenant devant la Cour de Justice de l’Union Européenne. Vues les conclusions de l’avocat général, il serait urgent que la Ministère de la Culture suspende le projet ReLIRE jusqu’à ce jugement qui pourrait bien lui être défavorable.

Merci en particulier à Sara Doke pour son engagement envers les auteurs depuis toutes ces années.

ReLIRE : “L’auteur et l’auteur seul décide de ce qui va être fait de son œuvre”

La numérisation de livres indisponibles, telle que la loi française l’a envisagée, ne répondrait pas à une directive européenne sur le droit d’auteur. Les conclusions de l’avocat général remises à la Cour de Justice de l’UE vont dans le sens des plaignants : sans l’accord préalable des auteurs, le registre ReLIRE représente une violation de la propriété intellectuelle. Sara Doke, qui fut à l’origine avec Ayerdhal, son conjoint, du recours porté devant le Conseil d’État revient avec nous sur cette première étape dans le processus européen.

« Ce que j’en retiens, c’est qu’étonnamment, l’avocat général, relisant la Convention de Berne, est en accord avec nos propres convictions : l’auteur et l’auteur seul décide de ce qui va être fait de son œuvre. » Et d’ajouter : « Il n’est pas possible de sortir d’un chapeau une exception qui spolierait l’auteur de ses droits sur sa création. Que l’avocat général insiste sur ce point devrait être salué par l’ensemble des sociétés d’auteurs. »

Sara Doke et Ayerdhal, aujourd’hui décédé, sont engagés dans un collectif, Le Droit du serf, « qui a travaillé sur la question numérique depuis son apparition. Que ce soit au Sénat ou au Ministère de la Culture, nous avons fait connaître notre sentiment et notre position. Et cela avant même que la loi ne soit présentée devant les chambres ».Lire l’article www.actualitte.com

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Lyon BD Festival

Je serais à Lyon ce week-end pour le Lyon BD Festival.

Vendredi, ce sera très professionnel, je présenterai les résultats nationaux mais aussi régionaux de la grande enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée. Avec la complicité d’Olivier Jouvray et de l’ARALD. Auteurs, venez nombreux, on ne parlera que de vous !

Dimanche, je vous montrerai comment je crée Universal War. Et pour ça, je vais devoir me trainer un ordinateur portable et une tablette graphique à travers toute la France, alors venez nombreux ! (14H30, Palais du Commerce, Salle Tony Garnier)

Un Rembrandt créé par une intelligence artificielle

Comment autant de spécialistes réunis peuvent-ils aboutir à un tel globiboulga mental ? Comment peut-on confondre un acte créatif et une sorte de morphing sophistiqué entre des œuvres ? Alors que c’est l’exacte définition du moment où l’œuvre d’un peintre deviendrait sans intérêt artistique.

VIDÉO : Un ordinateur a peint un “nouveau Rembrandt” après avoir analysé le style de l’artiste

ART – Depuis quelques années, les rapport alarmants s’enchaînent, prédisant sous peu le remplacement de millions d’emplois peu qualifiés par des robots. Et si les algorithmes arrivaient même à remplacer les artistes? Mardi 5 avril, un “nouveau Rembrandt” a été dévoilé. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une œuvre du maître mort il y a près de 350 ans, mais d’un ordinateur.

Dans une vidéo, les auteurs du projet expliquent comment ils ont programmé un ordinateur pour qu’il analyse les centaines d’oeuvres de l’artiste pour arriver à le copier. « Nous avons utilisé la technologie et les données comme Rembrandt a utilisé ses stylos et ses pinceaux pour créer quelque chose de nouveau », affirme Ron Augustus de Microsoft, qui a participé à l’expérience […]Lire la suite www.huffingtonpost.fr

Sénat VS Auteurs ?

L’Assemblée nationale avait introduit dans la loi “création, architecture et patrimoine” actuellement en préparation un amendement visant à ce que le gouvernement lui remette un rapport sur les actuelles concertations auteurs éditeurs, entre autres autour de la transparence des comptes. Le Sénat vient d’effacer cet article 4B, qui pourtant n’imposait rien aux deux partis. Apparemment, la simple idée d’un rapport sur le sujet est problématique !

Une histoire des mobilisations des auteurs de BD

Des auteurs et des illustrateurs se battent pour le bien de tous depuis longtemps. Plus d’un siècle de mobilisations raconté par Thierry Groensteen.

Si, comme l’écrit l’historien Christian Delporte, « le caractère solitaire de l’activité productive ne favorise guère les solidarités professionnelles », les dessinateurs n’en ont pas moins, depuis quelque quatre-vingts ans, montré à maintes reprises leur capacité à s’unir pour défendre leurs intérêts, face aux éditeurs ou au législateur. Contrairement à ce que croient nombre d’auteurs, notamment parmi les plus jeunes, le Groupement des Auteurs de Bande dessinée du SNAC, qui existe depuis 2007, a eu de nombreux prédécesseurs.

Voici – en l’état de nos connaissances – les principaux moments de l’histoire de cette mobilisation, au sein de l’espace francophone et plus particulièrement dans l’Hexagone. Elle commence au début du XXe siècle, c’est-à-dire à une époque où, non seulement l’expression bande dessinéen’était pas encore en usage, mais les dessinateurs qui pratiquaient la littérature en images ne constituaient pas une catégorie distincte. Ils se confondaient avec les caricaturistes, les illustrateurs, les dessinateurs de presse et souvent, du reste, menaient de front plusieurs activités graphiques. […]

EGBD : grande enquête auteurs

La Bande Dessinée va à la fois très bien et très mal. Elle n’a jamais autant produit, avec une profusion de sujets et de manières de faire, s’adressant à un public de plus en plus varié. Mais cette expansion s’est retournée contre la majorité des créateurs, dont les conditions de travail et les revenus sont en train de s’effondrer. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut l’énorme augmentation des cotisations de la retraite complémentaire des auteurs alors que la grande majorité a déjà du mal à remplir son frigo. Il devenait évident qu’il allait falloir réfléchir en profondeur à l’avenir de la BD.

Benoît Peeters, Valérie Mangin et moi-même avons donc proposé de lancer des États Généraux de la Bande Dessinée, rassemblant tous les acteurs impliqués dans la vie de la BD, afin d’étudier la situation le plus précisément possible et de tenter de proposer des solutions. Croyez-nous, cela n’a pas été simple de rassembler autour de la table toutes les organisations représentants les auteurs, les éditeurs, les libraires ainsi que l’État et les institutions sociales, culturelles…

Le premier travail des EGBD a été de mener une grande enquête auteurs. Les résultats en ont été présentés au festival d’Angoulême 2016. Avec près de 1500 réponses, il s’agit de la base de données la plus importante jamais recueillie sur les créateurs de BD francophones. Et les conclusions sont assez effrayantes.

Valérie et moi ne pouvons qu’espérer que vous suivrez avec attention les travaux des États Généraux de la Bande Dessinée. Ils nous prennent beaucoup de temps, mais nous avons la chance d’avoir suffisamment de succès pour pouvoir le prendre. Et surtout nous pensons que c’est indispensable.

Un engagement pour les États Généraux

Oula, les chiffres effrayant de l’enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée, et le fait que je m’engage aussi visiblement contre cette précarité ont l’air d’inquiéter certaines personnes sur ma propre situation. Rassurez-vous, tout va très bien pour moi. Vu l’ambiance générale, je suis même ce qu’on pourrait appeler sans hésiter un auteur “riche” (sans être bien sûr un des rares millionnaires de la BD).

Je m’implique socialement non pas parce que je suis pauvre, ou même menacé de pauvreté. Je le fais pour plusieurs autres raisons :

1) J’ai été très très pauvre en début de carrière et je ne suis pas près de l’oublier.

2) J’ai les moyens de passer 3 mois par an (et donc d’y laisser 25% de mes revenus s’il le fallait) à organiser ces États Généraux, ce qui n’est pas le cas des précarisés qui triment déjà chaque heure de la journée pour s’en sortir.

3) Je pense que le succès repose principalement sur la chance d’avoir fait le bon truc au bon endroit et au bon moment. L’investissement, la prise de risque et le travail peuvent y participer, mais quand on sait le nombre d’auteurs qui ont travaillé comme des bêtes de somme pour ne rien obtenir… Quant à croire que son succès reposerait sur le talent, il suffit de penser à la difficulté de beaucoup d’artistes talentueux à trouver un public et à l’inverse à la célébrité du dernier des idiots de la téléréalité pour savoir que talent et succès sont juste totalement déconnectés. Si le succès tient avant tout de la chance, on ne peut pas se contenter de vivre sur son tas de dollars et de regarder les “malchanceux” mourir de faim.

4) J’ai la chance d’être connu et reconnu dans le milieu de la BD, d’être à l’aise avec les problématiques techniques, sociales, légales, avec les éditeurs, les journalistes, les libraires, les institutions, et de pouvoir donc peut-être faire changer des choses de l’intérieur. J’aurais du mal à dormir si je n’essayais pas. D’où mon investissement il y a 15 ans à la MDABD, puis pour la fondation d’un syndicat, et enfin aux EGBD.

5) J’aime, j’adore même la Bande Dessinée, dans toutes ses composantes et toutes ses différences. Et j’aimerais bien ne pas terminer ma carrière au milieu des ruines de Rome.

Voilà qui devrait éclaircir la situation et les raisons de mon engagement. Et je ne suis pas le seul, hein. Longue est la liste des auteurs qui ont donné de leur temps pour leurs pairs et la Bande Dessinée.

Pourquoi je m’implique socialement

Oula, les chiffres effrayant de l’enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée, et le fait que je m’engage aussi visiblement contre cette précarité ont l’air d’inquiéter certaines personnes sur ma propre situation. Rassurez-vous, tout va très bien pour moi. Vu l’ambiance générale, je suis même ce qu’on pourrait appeler sans hésiter un auteur “riche” (sans être bien sûr un des rares millionnaires de la BD).

Je m’implique socialement non pas parce que je suis pauvre, ou même menacé de pauvreté. Je le fais pour plusieurs autres raisons :

1) J’ai été très très pauvre en début de carrière et je ne suis pas près de l’oublier

2) J’ai les moyens de passer 3 mois par an (et donc d’y laisser 25% de mes revenus s’il le fallait) à organiser ces États Généraux, ce qui n’est pas le cas des précarisés qui triment déjà chaque heure de la journée pour s’en sortir.

3) Je pense que le succès repose principalement sur la chance d’avoir fait le bon truc au bon endroit et au bon moment. L’investissement, la prise de risque et le travail peuvent y participer, mais quand on sait le nombre d’auteurs qui ont travaillé comme des bêtes de somme pour ne rien obtenir… Quant à croire que son succès reposerait sur le talent, il suffit de penser à la difficulté de beaucoup d’artistes talentueux à trouver un public et à l’inverse à la célébrité du dernier des idiots de la téléréalité pour savoir que talent et succès sont juste totalement déconnectés. Si le succès tient avant tout de la chance, on ne peut pas se contenter de vivre sur son tas de dollars et de regarder les “malchanceux” mourir de faim.

4) J’ai la chance d’être connu et reconnu dans le milieu de la BD, d’être à l’aise avec les problématiques techniques, sociales, légales, avec les éditeurs, les journalistes, les libraires, les institutions, et de pouvoir donc peut-être faire changer des choses de l’intérieur. J’aurais du mal à dormir si je n’essayais pas. D’où mon investissement il y a 15 ans à la MDABD, puis pour la fondation d’un syndicat, et enfin aux EGBD.

5) J’aime, j’adore même la Bande Dessinée, dans toutes ses composantes et toutes ses différences. Et j’aimerais bien ne pas terminer ma carrière au milieu des ruines de Rome.

Voilà qui devrait éclaircir la situation et les raisons de mon engagement. Et je ne suis pas le seul, hein. Longue est la liste des auteurs qui ont donné de leur temps pour leurs pairs et la Bande Dessinée.

Vidéo des États Généraux de la BD 2016

La première des deux séances des États Généraux des la Bande Dessinée lors du festival d’Angoulême 2016 est en ligne. Cette version haute définition permet de bien voir les schémas.

N’hésitez pas à télécharger le PDF complet de l’étude auteurs ainsi que le sérieux cahier de doléances que nous a fourni le SNAC BD :

Avec un grand merci aux équipes de la webTV du FIBD.

Premiers résultats de l’étude auteurs des EGBD dans Le Monde

Dans Le Monde d’aujourd’hui, un aperçu des résultats de l’enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée :

Auteur de BD, un métier de plus en plus précaire

Il ne fait pas bon être auteur de bande dessinée en ce moment. Une précarité alarmante plane sur la corporation, comme en témoigne une enquête réalisée par la profession et à laquelle Le Monde a eu accès avant sa communication au Festival d’Angoulême, qui se déroule du 28 au 31 janvier. Plus d’un auteur sur deux (53 %) ayant répondu y déclarent toucher un revenu inférieur au smic brut, et même au seuil de pauvreté pour 36 % d’entre eux. La situation est pire pour les femmes : 67 % des auteures interrogées disent gagner moins que le smic, et moins que le seuil de pauvreté pour 50 % d’entre elles […]

Lire l’article sur www.lemonde.fr

Dans ce cadre, le Snac BD appelle au débrayage et demande à tous les auteurs présents au FIBD à poser le crayon et à se rendre à la deuxième session des EGBD qui aura lieu le Vendredi 29 Janvier de 11h30 à 13h à l’espace Franquin.