EGBD : grande enquête auteurs

La Bande Dessinée va à la fois très bien et très mal. Elle n’a jamais autant produit, avec une profusion de sujets et de manières de faire, s’adressant à un public de plus en plus varié. Mais cette expansion s’est retournée contre la majorité des créateurs, dont les conditions de travail et les revenus sont en train de s’effondrer. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut l’énorme augmentation des cotisations de la retraite complémentaire des auteurs alors que la grande majorité a déjà du mal à remplir son frigo. Il devenait évident qu’il allait falloir réfléchir en profondeur à l’avenir de la BD.

Benoît Peeters, Valérie Mangin et moi-même avons donc proposé de lancer des États Généraux de la Bande Dessinée, rassemblant tous les acteurs impliqués dans la vie de la BD, afin d’étudier la situation le plus précisément possible et de tenter de proposer des solutions. Croyez-nous, cela n’a pas été simple de rassembler autour de la table toutes les organisations représentants les auteurs, les éditeurs, les libraires ainsi que l’État et les institutions sociales, culturelles…

Le premier travail des EGBD a été de mener une grande enquête auteurs. Les résultats en ont été présentés au festival d’Angoulême 2016. Avec près de 1500 réponses, il s’agit de la base de données la plus importante jamais recueillie sur les créateurs de BD francophones. Et les conclusions sont assez effrayantes.

Valérie et moi ne pouvons qu’espérer que vous suivrez avec attention les travaux des États Généraux de la Bande Dessinée. Ils nous prennent beaucoup de temps, mais nous avons la chance d’avoir suffisamment de succès pour pouvoir le prendre. Et surtout nous pensons que c’est indispensable.