Goldorak, des gigas de travail

TER-MI-NÉ ! Notre BD de Goldorak est enfin entièrement bouclée ! Je viens en effet de livrer les fichiers pour les cahiers bonus des éditions normale et collector à Kana.

Ce projet, initié fin janvier 2016 au festival d’Angoulême, est donc terminé début août 2021. Cinq années et demie de réalisation ! Une sacrée aventure en compagnie de mes amis et coauteurs Xavier Dorison, Brice Cossu, Alexis Sentenac, Yoann Guillo et de la super team des Editions Kana.

Entre les recherches, les différentes versions, les multiples modifications, les repentirs, les améliorations, les re-re-re-re-retouches, c’est plus de 5 000 fichiers que nous avons générés, soit plus de 250 gigaoctets de données !

Ce projet est déjà titanesque rien que dans les chiffres. Mais c’est à l’image de l’investissement humain et émotionnel que nous y avons mis. J’espère vraiment que vous prendrez autant de plaisir à le lire que nous avons pris à le créer. Rendez-vous le 15 octobre en librairie.

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Réservez vite votre Goldorak collector

Attention, si vous souhaitez avoir l’édition collector de notre album Goldorak sous le sapin de Noël, je ne saurais trop vous recommander de le réserver dès maintenant chez votre libraire habituel. En effet, malgré un tirage conséquent de 10 000 exemplaires, on entend déjà parler de pénurie !

Le collector en détail :

  • Un grand format de 256 x 368 mm (contre 210 x 298 pour la version classique)
  • Un album de 184 pages (contre 168 pour la version classique)
  • Dont un dossier de 48 pages Dans l’Atelier pour découvrir les coulisses de la création de ce nouveau Goldorak avec 16 pages exclusives.
  • Un coffret cartonné avec illustration exclusive
  • Une jaquette avec illustration exclusive
  • Une couverture avec illustration exclusive
  • Un tiré à part du plan de Goldorak (taille 60 x 80 cm)

Celui-ci est donc disponible en précommande auprès de votre libraire habituel, au prix de 45€. L’édition classique sera pour sa part proposée à 24,90€. Les deux seront en librairie le 15 octobre 2021.

Scoop : on vous prépare même une petite tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse. Plus d’informations dans quelques semaines.

Allegretto à Delphes

Arte, je ne vous remercie pas, car hier vous m’avez fait décrocher de mon travail. En effet, pour accompagner mes 90 heures de dessin hebdomadaires, nous mettons parfois en fond à l’atelier des films que nous connaissons par cœur ou des replays de programmes TV. Hier soir, c’était le cycle des neuf symphonies de Beethoven que la chaîne avait proposé en direct toute la journée de dimanche qui était au programme.

Si j’ai été assez déçu par la prestation française à Strasbourg sur la 8e symphonie, convaincu par la 9e à Vienne, j’ai été totalement ébloui par la 7e proposée par la Grèce. Le cadre de ce concert est déjà une merveille à lui tout seul : le sanctuaire antique de Delphes1. C’est un lieu où coule la mythologie, l’art et la magie, comme j’ai eu la chance de le vérifier sur place il y a des années. C’est dans le théâtre antique, surplombant le sanctuaire et la vallée que l’orchestre s’est installé. C’est une petite formation, resserrée. Le son est net, clair, claquant, presque baroque. Les musiciens jouent debout, répondants aux danseurs contemporains dans le site. Les drones tournent autour de la scène. Tout est magie chorégraphiée alors que le soleil se couche lentement sur les montagnes. Extraordinaire ! Καλὸς κἀγαθός !

 

Si vous ne devez voir qu’un extrait de ce concert, je vous recommande le second mouvement, le célèbre allegretto, qui commence à partir de 18 mn 30. Celui-là même qu’on entend dans le film Zardoz qu’Arte diffusait il y a quelques jours, justement…

Arte, en fait, je vous remercie.

 

Notes

1J’ai eu la chance de profiter quasiment seul du site archéologique de Delphes pendant mes études de scénographie aux Arts déco de Paris dans les années 90, et ce grâce à l’entremise de l’école Française d’Athènes. J’ai connu à Delphes une véritable extase, traversé à la fois par la culture grecque classique que j’ai eu le plaisir de traduire adolescent et par la géographie extraordinaire de toute cette vallée. Assis dans le théâtre antique et méditant les mots de Nietzsche et de tant d’autres sur les origines de nos arts, je me souviens avoir pleuré longuement de bonheur. À Delphes se trouve l’omphalos marquant le centre du monde, et ce jour-là c’était bien le cas pour moi.

UW1 en réalité virtuelle à La Rochelle

L’expérience de réalité virtuelle UW1 proposée par le Miroir de Poitiers en 2018, puis aux Utopiales de Nantes et enfin aux 7 lieux de Bayeux en 2019 est maintenant déconfinée. Vous pourrez donc la découvrir à la Rochelle, dans une de ses fameuses tours médiévales durant tout l’été et l’automne.

Photo de Romero Schmidtke

L’exposition propose trois modules en métal, consacrés respectivement au travail de Marion Montaigne, Mathieu Bablet et votre serviteur. Dans ce dernier, deux casques de réalité virtuelle vous offrent une immersion sonore et visuelle en relief et à 360°. On croirait vraiment être à bord d’un des vaisseaux d’Universal War One. Magique !

Voici de quoi vous faire une petite idée de la qualité de l’expérience proposé par le Studio Nyx :

INFORMATIONS PRATIQUES :

Exposition jusqu’au 7 novembre 2021 (si la situation sanitaire le permet)

Ouvert tous les jours de 10h à 13h et de 14h15 à 18h

Tarif d’entrée de 9,50 euros pour l’accès à l’exposition et la visite des trois tours médiévales de La Rochelle.

L’entrée est gratuite pour les moins de 26 ans ressortissants de l’Union Européenne (sur justificatif).

Travail, travail, travail

Un petit mot rapide pour expliquer pourquoi je suis très peu présent sur les réseaux sociaux depuis quelques mois. Et pourquoi, en conséquence, je ne vois pas ou ne peux pas répondre aux nombreux messages qu’on m’envoie.

Pour commencer, je prie tous ceux à qui je n’ai pas répondu de m’en excuser. En fait, depuis 5 mois, je travaille 90 heures par semaine à la finalisation de notre bande dessinée de Goldorak. Les horaires sont les mêmes tous les jours, sept jours sur sept : debout à 7h30, au travail en gros de 8h30 à 12h30, puis de 13h30 à 19h30, puis de 21h à minuit, et enfin dodo à 1h. C’est massivement du travail de dessin, mais aussi pas mal de “direction artistique”, de préparation de contenus pour tous les supports concernées, marketing et commercial compris.

Dans ce planning, je ne m’accorde donc que quelques rares passages sur Internet histoire de m’aérer un peu la tête, partager quelques urgences sociales et donner quelques nouvelles. Heureusement, j’ai tout le support matériel de Valérie dans ce marathon, sans qui tout cela serait évidemment impossible. Et un support affectif indéfectible 🙂.

Heureusement, je passe aussi une bonne partie de la journée de dessin à papoter via discord avec les amis de l’atelier virtuel, en particulier en ce moment Brice Cossu, Alexis Sentenac, Thibaud De Rochebrune, Ronan Toulhoat, Malo Kerfriden, Yoann Guillo, Krystel, Nicolas Barral, Franck Biancarelli, Nicolas Siner… Mille merci pour le soutien, les amis !

Je serai sur ce rythme de travail soutenu jusqu’à août. Et après, promis, je redeviendrai un peu plus disponible pour tous. Enfin, avant de me trouver pris dans le maelstrom de promotion qui s’annonce pour Goldorak et de m’attaquer à la fin du prochain Universal War Two 🙂.

Goldorak, la couverture enfin dévoilée

Après la première petite vidéo qui annonçait notre projet de bande dessinée Goldorak, voici la seconde qui dévoile enfin la couverture de l’album !

Pour en savoir plus :

Roselyne Bachelot se plaint… de sa propre inaction

« Quant au reste, régler les conflits qu’il y a entre les artistes-auteurs, je préfèrerais régler les conflits territoriaux en mer de Chine, ce serait plus simple pour moi. »

J’avoue que j’ai été consterné d’entendre notre actuelle Ministre de la Culture oser se plaindre en ces mots des désaccords entre les différentes organisations qui parlent aujourd’hui au nom des artistes-auteurs.

La solution à cette confusion est pourtant des plus simples : il suffit, comme le recommandait le rapport Bruno Racine il y a un an, d’organiser des élections professionnelles. Comme ça les artistes-auteurs décideront enfin eux-mêmes quelles orientations ils veulent pour l’avenir et qui va les représenter. Cette solution de l’élection professionnelle est évidemment la plus démocratique. C’est aussi celle qui prévaut pour quasiment tous les autres travailleurs. Mais madame Bachelot l’a balayée d’un revers de main, comme la plupart des grands changements proposés par la mission Racine, remplacés aujourd’hui par des mesurettes imparfaites et souvent inutiles

Bref, je trouve notre ministre de la Culture franchement gonflée de venir se plaindre du problème alors qu’elle a elle-même refusé la solution ! En fait, elle reproche aux autres sa propre inaction. Le courage politique se cantonnerait-il à tout oser dire pour se défausser ? Les artistes, auteurs et autrices précarisées apprécieront.

 

Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture de la réponse de l’intersyndicale artistes-auteurs aux propos de la ministre de la Culture :

#créerestunmétier

La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse a lancé uen campagne à laquele participe la Ligue des auteurs professionnels : #créerestunmétier. Voici mon témoignage.

Depuis 27 ans, créer est un métier pour moi. Mais comme c’est un métier sans salaire ni revenu minimum ni code du travail, ça a été un métier qui m’a à peine nourri pendant de longues années. Et puis, j’ai eu la chance que mes bandes dessinée rencontrent le succès et je suis rentré dans le club très fermé des auteurs qui s’en sortent bien. Mais ça ne veut pas dire que mon métier est beaucoup plus encadré. Souvent, je consacre 90 heures par semaine au travail, surtout quand je suis au dessin. C’est le seul moyen que le résultat soit à peu près au niveau de mes aspirations…

Bref, créer est un métier très exigeant même quand tout se passe au mieux. Alors imaginez la difficulté pour la très grande majorité des créateurs et créatrices qui n’ont pas la chance d’avoir rencontré un vrai succès, mais dont le travail fait tout de même tourner toutes les industries et les commerces culturels !

Créer est un métier et il serait temps que les artistes-auteurs aient enfin un statut professionnel à la hauteur de leur travail.

Pour voir les autres témoignages :

Goldorak perd son musicien

Shunsuke Kikuchi , le compositeur de la bande son originale de Goldorak est décédé en cette fin avril à l’âge de 89 ans. Souvent surnommé le Ennio Morricone japonais, il a marqué de ses compositions symphoniques et percussives beaucoup d’entre nous. Sa musique a accompagné des dessins animés aussi célèbres que Goldorak, Albator 84, Dr Slump, Dragon Ball et Dragon Ball Z. Beaucoup connaissent aussi la chanson Urami-Bushi, écrite en 1972 pour le film La Femme Scorpion de Shunya Ito, qui a été réutilisée par Quentin Tarantino dans Kill Bill.

Pendant que je travaille sur la bande dessinée de Goldorak que nous réalisons avec Xavier Dorison, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo, j’écoute souvent les musiques du dessin animé original. C’est un vieux CD pirate récupéré sous le manteau chez un copain marchand de comics dans les années 90, car à l’époque il était impossible de trouver ces musiques en France. Il reprend toutes les compositions de Shunsuke Kikuchi pour Goldorak, jusqu’à la moindre petite virgule sonore. Chaque thème mais aussi chaque son m’évoque encore les incroyables émotions que j’avais, enfant, en regardant Goldorak à la télé.

Ce sont ces émotions que j’ai essayées de retrouver en dessinant notre Goldorak d’après l’œuvre de Gō Nagai. Ce sont aussi ces émotions que j’ai tentées de recréer en composant la musique que nous avons mise sur le premier teaser vidéo annonçant notre Goldorak, une petite composition électro basée sur les premières notes du thème de la série animée.

Voilà, je retourne à mes dessins, notre livre sortant en octobre 2021. Je suis bien sûr en train de réécouter encore une fois mon vieux CD. Aujourd’hui, mais aussi à chaque fois maintenant que j’entendrai un des morceaux de Goldorak, j’aurai une pensée émue pour Shunsuke Kikuchi. Qu’il soit remercié pour tout ce qu’il nous a offert !

#metoo dans l’édition

Mediapart vient de publier une longue enquête sur Stéphane Marsan, le patron des éditions Bragelonne. Entre remarques sexistes, mains aux fesses et menaces à peine voilées, c’est un portrait assez terrifiant que dressent les nombreux témoignages présentés par l’article.

Bref, c’est à vomir, et on se demande comment il a pu se comporter ainsi aussi longtemps sans avoir à en payer les conséquences. Au moins, maintenant, tout le monde sait.