Un album sans droits d’auteur

Quand je disais il y a quelques jours que « un des plus gros éditeurs de France va publier un album sans payer un seul centime de droits d’auteur » c’est de Pepper & Carrot que je parlais. Bon papier de Xavier Guilbert qui pointe bien la zone de conflit.

Avouons-le : après un été sans histoire, on se préparait à une rentrée qui ne l’était pas moins. Sauf que. Le 30 août, soit juste avant la reprise du chemin de l’école, Calimaq (aka Lionel Maurel, « juriste & bibliothécaire » comme il l’indique sur son site) décide d’attirer l’attention sur Pepper & Carrot, projet atypique s’il en est. L’info était passée inaperçue en juillet — magie des réseaux sociaux, la voilà qui se répand comme une traînée de poudre en septembre.

Commençons par résumer les faits, le plus simplement possible :
En mai 2014, David Revoy (auteur français de son état) publie sur son site le premier épisode de son webcomic, Pepper & Carrot. Cet épisode, ainsi que les 17 autres parus à ce jour, est réalisé uniquement à l’aide de logiciels libres, et proposé gratuitement sous licence « Creative Commons Attribution » (aussi appelée, pour aller vite, « CC-BY »). La seule rémunération de l’auteur pour cette oeuvre provient du mécénat, par le biais des sites Patreon (pour les utilisateurs de dollars) et Tippee (pour ceux qui sont en euros) […]Lire la suitewww.du9.org

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Rencontres nationales de la bande dessinée : première édition

À l’heure de l’effondrement des revenus des auteurs de BD, au moment même où, très symboliquement, un des plus gros éditeurs de France va publier un album sans payer un seul centime de droits d’auteur, il est temps que nous, auteurs, réfléchissions à l’avenir de nos métiers. Cela tombe bien, les premières Rencontres nationales de la bande dessinée organisées par la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image en partenariat avec les Etats Généraux seront consacrées aux problématiques professionnelles en cours.

Auteurs nous avons besoin de vous ! La bonne nouvelle c’est que ceux qui souhaitent assister aux Rencontres du 28 au 30 septembre 2016 à Angoulême peuvent être pris en charge financièrement par la Cité (transport, hébergement et inscription), sous conditions de ressource.

En plus ça permettra de faire connaissance 🙂

Adieu au Préambule

Malgré les efforts de tous, la librairie de Bayeux, Le Préambule, va hélas fermer ses portes. Valérie et moi souhaitons chance et bonheur à Patricia, Maryline et Charles pour leurs vies prochaines.

En octobre, c’est deux jeunes qui tenteront l’aventure folle de faire et aimer et de vendre des livres dans les mêmes murs. Bonne chance à eux aussi !

Google Bubble Zoom

Je n’aimerai pas qu’on applique ça à mes planches, la taille et la forme des bulles faisant parti de la composition graphique (je passe un temps certain à équilibrer tout ça). Si on doit faire de la BD pour petit écran, il faut la penser directement pour ça, pas utiliser des outils automatisés qui bricoleront une transposition lisible de planches prévues pour d’autres supports et formats. Mais peut-être ai-je la mauvaise idée de penser que la BD est un Art, pas seulement un loisir de consommation. 🙂

La nouvelle application de Google, Bubble Zoom, permet d’augmenter automatiquement la taille des bulles durant la lecture de comics grâce à une intelligence artificielle.

Que seraient les comics sans leur lot d’onomatopées? Essentiels au rythme de lecture, ces « paf », « boom » et autres « AAAaaarg » sont la clé de voûte de toute bonne bande dessinée. Et aujourd’hui, Google met à l’honneur les phylactères grâce à une nouvelle application de lecture dynamique : Bubble Zoom.

Dévoilée à l’occasion de la Comic Con de San Diego, la nouvelle fonctionnalité permet de zoomer sur une bulle simplement en appuyant dessus, puis de passer à la suivante, et ce sans jamais quitter la page entière des yeux. Beaucoup plus simple que de zoomer manuellement sur la page, et risquer ainsi de perdre une partie de la planche en cours de route. Comment ça marche? Grâce à un algorithme d’intelligence artificielle, évidemment, qui se charge de détecter les différentes bulles de la BD et de les rendre interactives. […]Lire l’article www.konbini.com

ReLIRE devant la Cour de Justice l’UE

ReLIRE, le Registre des Livres Indisponibles en Réédition Électronique, était une belle idée : on ne pouvait que se réjouir de voir republier numériquement des livres que leurs éditeurs originaux avaient délaissés. Mais ce projet, dès le début, a eu la mauvaise idée de décider qu’il pouvait se passer de l’autorisation de auteurs pour les republier. Le collectif Le Droit du serf avait donc pris la décision d’acter en justice pour combattre cette dangereuse exception aux droits des créateurs.

Après le Conseil d’État, le dossier est maintenant devant la Cour de Justice de l’Union Européenne. Vues les conclusions de l’avocat général, il serait urgent que la Ministère de la Culture suspende le projet ReLIRE jusqu’à ce jugement qui pourrait bien lui être défavorable.

Merci en particulier à Sara Doke pour son engagement envers les auteurs depuis toutes ces années.

ReLIRE : “L’auteur et l’auteur seul décide de ce qui va être fait de son œuvre”

La numérisation de livres indisponibles, telle que la loi française l’a envisagée, ne répondrait pas à une directive européenne sur le droit d’auteur. Les conclusions de l’avocat général remises à la Cour de Justice de l’UE vont dans le sens des plaignants : sans l’accord préalable des auteurs, le registre ReLIRE représente une violation de la propriété intellectuelle. Sara Doke, qui fut à l’origine avec Ayerdhal, son conjoint, du recours porté devant le Conseil d’État revient avec nous sur cette première étape dans le processus européen.

« Ce que j’en retiens, c’est qu’étonnamment, l’avocat général, relisant la Convention de Berne, est en accord avec nos propres convictions : l’auteur et l’auteur seul décide de ce qui va être fait de son œuvre. » Et d’ajouter : « Il n’est pas possible de sortir d’un chapeau une exception qui spolierait l’auteur de ses droits sur sa création. Que l’avocat général insiste sur ce point devrait être salué par l’ensemble des sociétés d’auteurs. »

Sara Doke et Ayerdhal, aujourd’hui décédé, sont engagés dans un collectif, Le Droit du serf, « qui a travaillé sur la question numérique depuis son apparition. Que ce soit au Sénat ou au Ministère de la Culture, nous avons fait connaître notre sentiment et notre position. Et cela avant même que la loi ne soit présentée devant les chambres ».Lire l’article www.actualitte.com

Lyon BD Festival

Je serais à Lyon ce week-end pour le Lyon BD Festival.

Vendredi, ce sera très professionnel, je présenterai les résultats nationaux mais aussi régionaux de la grande enquête auteurs des États Généraux de la Bande Dessinée. Avec la complicité d’Olivier Jouvray et de l’ARALD. Auteurs, venez nombreux, on ne parlera que de vous !

Dimanche, je vous montrerai comment je crée Universal War. Et pour ça, je vais devoir me trainer un ordinateur portable et une tablette graphique à travers toute la France, alors venez nombreux ! (14H30, Palais du Commerce, Salle Tony Garnier)

Un Rembrandt créé par une intelligence artificielle

Comment autant de spécialistes réunis peuvent-ils aboutir à un tel globiboulga mental ? Comment peut-on confondre un acte créatif et une sorte de morphing sophistiqué entre des œuvres ? Alors que c’est l’exacte définition du moment où l’œuvre d’un peintre deviendrait sans intérêt artistique.

VIDÉO : Un ordinateur a peint un « nouveau Rembrandt » après avoir analysé le style de l’artiste

ART – Depuis quelques années, les rapport alarmants s’enchaînent, prédisant sous peu le remplacement de millions d’emplois peu qualifiés par des robots. Et si les algorithmes arrivaient même à remplacer les artistes? Mardi 5 avril, un « nouveau Rembrandt » a été dévoilé. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une œuvre du maître mort il y a près de 350 ans, mais d’un ordinateur.

Dans une vidéo, les auteurs du projet expliquent comment ils ont programmé un ordinateur pour qu’il analyse les centaines d’oeuvres de l’artiste pour arriver à le copier. « Nous avons utilisé la technologie et les données comme Rembrandt a utilisé ses stylos et ses pinceaux pour créer quelque chose de nouveau », affirme Ron Augustus de Microsoft, qui a participé à l’expérience […]Lire la suite www.huffingtonpost.fr

Sénat VS Auteurs ?

L’Assemblée nationale avait introduit dans la loi « création, architecture et patrimoine » actuellement en préparation un amendement visant à ce que le gouvernement lui remette un rapport sur les actuelles concertations auteurs éditeurs, entre autres autour de la transparence des comptes. Le Sénat vient d’effacer cet article 4B, qui pourtant n’imposait rien aux deux partis. Apparemment, la simple idée d’un rapport sur le sujet est problématique !

Une histoire des mobilisations des auteurs de BD

Des auteurs et des illustrateurs se battent pour le bien de tous depuis longtemps. Plus d’un siècle de mobilisations raconté par Thierry Groensteen.

Si, comme l’écrit l’historien Christian Delporte, « le caractère solitaire de l’activité productive ne favorise guère les solidarités professionnelles », les dessinateurs n’en ont pas moins, depuis quelque quatre-vingts ans, montré à maintes reprises leur capacité à s’unir pour défendre leurs intérêts, face aux éditeurs ou au législateur. Contrairement à ce que croient nombre d’auteurs, notamment parmi les plus jeunes, le Groupement des Auteurs de Bande dessinée du SNAC, qui existe depuis 2007, a eu de nombreux prédécesseurs.

Voici – en l’état de nos connaissances – les principaux moments de l’histoire de cette mobilisation, au sein de l’espace francophone et plus particulièrement dans l’Hexagone. Elle commence au début du XXe siècle, c’est-à-dire à une époque où, non seulement l’expression bande dessinéen’était pas encore en usage, mais les dessinateurs qui pratiquaient la littérature en images ne constituaient pas une catégorie distincte. Ils se confondaient avec les caricaturistes, les illustrateurs, les dessinateurs de presse et souvent, du reste, menaient de front plusieurs activités graphiques. […]

EGBD : grande enquête auteurs

La Bande Dessinée va à la fois très bien et très mal. Elle n’a jamais autant produit, avec une profusion de sujets et de manières de faire, s’adressant à un public de plus en plus varié. Mais cette expansion s’est retournée contre la majorité des créateurs, dont les conditions de travail et les revenus sont en train de s’effondrer. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut l’énorme augmentation des cotisations de la retraite complémentaire des auteurs alors que la grande majorité a déjà du mal à remplir son frigo. Il devenait évident qu’il allait falloir réfléchir en profondeur à l’avenir de la BD.

Benoît Peeters, Valérie Mangin et moi-même avons donc proposé de lancer des États Généraux de la Bande Dessinée, rassemblant tous les acteurs impliqués dans la vie de la BD, afin d’étudier la situation le plus précisément possible et de tenter de proposer des solutions. Croyez-nous, cela n’a pas été simple de rassembler autour de la table toutes les organisations représentants les auteurs, les éditeurs, les libraires ainsi que l’État et les institutions sociales, culturelles…

Le premier travail des EGBD a été de mener une grande enquête auteurs. Les résultats en ont été présentés au festival d’Angoulême 2016. Avec près de 1500 réponses, il s’agit de la base de données la plus importante jamais recueillie sur les créateurs de BD francophones. Et les conclusions sont assez effrayantes.

Valérie et moi ne pouvons qu’espérer que vous suivrez avec attention les travaux des États Généraux de la Bande Dessinée. Ils nous prennent beaucoup de temps, mais nous avons la chance d’avoir suffisamment de succès pour pouvoir le prendre. Et surtout nous pensons que c’est indispensable.