Non à l’état d’urgence permanent

J’ai signé la pétition lancée par le bâtonnier de Paris contre l’état d’urgence permanent. Ses propos étaient très clairs dans la presse il y a quelques jours : « Tous les spécialistes le disent : l’arsenal juridique existait au moment des attentats, c’est juste que l’État n’a pas les moyens de l’utiliser. Une loi de plus ne changera rien. En revanche, en l’état actuel du texte, la France peut basculer dans la dictature en une semaine. Ce n’est pas acceptable. »

Publié le Catégories
Commenter Partager LinkedIn

Quotient intellectuel

Je vois tous les jours sur Facebook des gens qui postent de petits exercices sortis tout droit de tests de QI, genre “trouve le dernier chiffre” ou “déplace une seule allumette”, et plein de gens qui y répondent en commentaire.

Il serait bien que ces derniers se rendent compte que ça revient à la longue à publier un test de QI complet sur Internet. Et qu’il vaudrait donc mieux être sûr que leurs résultats ne les dévalorisent pas. Au delà de l’opinion que leurs “amis” se font d’eux par ce biais, il faudrait surtout qu’ils réalisent que les petits robots qui parcourent le web sont en train de ramasser les copies de ces tests. Des résultats qui vont atterrir chez les recruteurs de tous bords, les services commerciaux, les exploiteurs et les escrocs.

Bref, sur les réseaux sociaux, même ce qui paraît le plus léger pourra et sera utilisé un jour contre vous.

Plus de ​50% des policiers et militaires vote FN en 2015

J’aurais hurlé au cliché stupide si on m’avait dit que les forces de l’ordre votaient à plus de 50% pour le FN il y a quelques années. Et maintenant c’est devenu une réalité. J’espère que les 49% restant veillent sur les actes de leurs camarades. Et dire que c’est à ces mêmes forces de l’ordre que le PS et ses alliés de circonstance sont en train de donner de plus en plus de pouvoir, via l’état d’urgence et sa prochaine prolongation législative & constitutionnelle. Le cauchemar éveillé.

Plus de ​50% des policiers et militaires ont voté FN en 2015.

Les policiers et les militaires votent de plus en plus FN. C’est ce que révèle une étude du CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, qui relève que 51,5% d’entre eux ont déposé un bulletin Front national dans l’urne en 2015, contre 30% en 2012. «L’implantation du Front national (FN) au sein des trois fonctions publiques [de l’Etat, territoriale, hospitalière] s’est confirmée de manière impressionnante lors du premier tour des élections régionales de 2015», détaille l’étude, qui explique que le Front national est devenu « l’un des trois partis préférés des fonctionnaires », un milieu qui lui était traditionnellement hostile.

L’explication de cette conversion des fonctionnaires au vote FN, débutée lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012 et qui s’est accélérée ces trois dernières années ? L’auteur de l’étude, Luc Rouban, évoque l’« évolution de l’offre politique du FN qui défend désormais les services publics », une défiance vis à vis de « la gauche dont les fonctionnaires attendaient beaucoup après 2012», et un «décalage entre les discours sur la République et la laïcité et les pratiques du terrain ».

 

 

État d’urgence permanent ?

J’ai de plus en plus l’étrange sentiment d’être un extrémiste de gauche à refuser cet état d’urgence de longue durée. Alors que je ne suis qu’un citoyen qui s’oppose à la suspension prolongée des libertés et des droits démocratiques. Comment ne pas s’indigner quand on constate que le droit de manifester est suspendu trois mois au nom de la sécurité, mais pas la Saint-Sylvestre géante sur les Champs-Élysée ? Que pour combattre le terrorisme islamique on perquisitionne et met en liberté surveillée des militants écologistes ? Quel est ce silence général ? Ou est passé la presse de gauche ? Que fait la presse d’opposition ? Il n’y a eu quasi personne pour dire non à cet état d’urgence prolongé et ils ne seront pas plus nombreux à vouloir empêcher qu’il soit constitutionnalisé. C’est à dire rendu potentiellement permanent.

Hélas, la population est la première qui ne semble pas se sentir concernée. Pense-t-elle que sa sécurité vaut bien la sacrifice de la liberté de quelques-uns ? Voici le résultat de vingt ans de discours politique focalisé sur le tout sécuritaire. La bataille des esprits a été perdue, elle n’a même pas vraiment été menée. Car on a laissé les Sarkozy, Valls et consorts nous emmener sur leur champ de bataille, celui de la peur, de la menace permanente, d’un pseudo retour à l’autorité, d’un rêve de tolérance zéro… tout cela sans aucun résultat sur l’insécurité réelle, en plus. Des mots, des litanies, des imprécations qui ont reprogrammé le pays et créé un besoin impossible à combler. Sauf en allant jusqu’au bout de ce discours, en choisissant l’extrême droite. Et ce jour là, l’état d’urgence permanent et constitutionnel concernera bien tous les citoyens qui refuseront le nouvel ordre national.

Intelligent et artificiel

Après les deux révolutions industrielles, la révolution informatique, voici venir la prochaine révolution économique. Extrait :

« Même les libertaires de la Silicon Valley commencent à s’inquiéter. Jaron Lanier, le génie universel à l’origine de l’intelligence artificielle a déclaré : « Même si ça me fait mal de le dire, on pourrait survivre que si on éliminait les classes moyennes de musiciens, de journalistes et de photographes. En revanche, ce qui nous serait fatal, c’est la destruction de la classe moyenne dans les transports, la production, l’énergie, le travail dans les bureaux, l’éducation et la santé. »

Martin Ford fait référence à un colloque sur le travail auquel il a assisté avec environ cinquante dirigeants de sociétés technologiques : « Ici, dans la Silicon Valley, il y a un consensus remarquable à ce sujet. Tout le monde était d’accord pour dire qu’on est au bord d’une rupture et qu’on va devoir bouger nos lignes pour s’assurer un revenu minimum garanti. Il y a eu une entente sans équivoque dans ce sens. »

Pessimisme présidentiel

J’entends encore parler du “plafond de verre” que ne pourrait pas dépasser le FN, mais jamais de son “plancher en béton” qui monte pourtant plus haut à chaque élection. Plafond et plancher sont si proches aujourd’hui qu’ils sont en train de comprimer tout ce qui se trouve entre eux. Gare à l’énorme explosion si ou quand le plafond cèdera sous la pression…

A ce sujet, je viens de lire “La Présidente”, qui raconte l’élection de Marine Le Pen en mai 2017 et les 9 premiers mois qui suivent. Valérie et moi avions pensé très sérieusement à nous attaquer à cet exercice de prospective il y a quelques années. Notre pronostic pour sa première année de pouvoir était en gros le même, mais je vous laisse le découvrir.

Nous n’avions finalement pas concrétisé ce projet, pour plein de raisons plus ou moins valables : la complexité et le nombre de sujets à maîtriser (économiques, institutionnels, politiques, sociologiques, médiatiques…), les limites légales (entre autres, prêter des actes et pensées à des personnes existantes), l’impression de ne pas avoir l’autorité pour le faire, mais aussi la peur de participer à une certaine psychose collective qui, en cherchant à le combattre, mettrait le FN au centre du jeu politique…

Finalement, d’autres ont eu plus de courage ou d’inconscience que nous. Félicitations à François Durpaire et Farid Boudjellal pour ce travail. Lisez “La Présidente”, ça n’arrivera sans doute pas exactement tel que c’est raconté, certains événements sont déjà contredits… mais d’autres sont aussi déjà tristement devancés. Winter is coming ?

La sociologie, pour comprendre

Le premier ministre a déclaré au Sénat, ce 26 novembre 2015, qu’il en avait « assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé ».

Et pourtant… Comprendre au lieu de rester dans l’émotion. Analyser pour sortir de la colère. Les sciences humaines contre les politiques du pire. C’est exactement ce que fait le sociologue Bernard Lahire dans cet entretien. Je suis très fier que nous ayons un esprit aussi solide dans le conseil scientifique des États Généraux de la Bande Dessinée.

État d’urgence

Sur Facebook, je me pose beaucoup de questions sur la dérive sécuritaire post attentats…

Toutes les lois sécuritaires votées depuis les attentats Charlie et les changements constitutionnels liberticides qu’on nous promet maintenant seront bien au point pour 2017. C’est très aimable de mettre en place l’état policier pour le FN, ça lui fera moins de travail si ou quand il sera élu…Statut Facebook

La France a regardé avec incompréhension, voire un joli petit mépris, les dérives sécuritaires et militaires des USA après le 11 septembre 2001… et on va suivre la même voie 14 ans après ? C’était donc juste notre éternel retard sur les modes venues des USA…Statut Facebook

Notre premier ministre devant le Sénat :

« Je suis extrêmement dubitatif sur l’idée de saisir le Conseil constitutionnel. Je souhaite que nous allions vite sur la mise en œuvre des dispositifs […] que vous allez voter, mais il y a toujours un risque à saisir le Conseil constitutionnel. Si le Conseil répondait que la loi révisée est inconstitutionnelle sur un certain nombre de points, sur un certain nombre de garanties apportées, cela peut faire tomber 786 perquisitions et 150 assignations à résidence déjà faites. Il y a y compris des mesures qui ont été votées hier à l’Assemblée nationale – je pense à celle sur le bracelet électronique, je suis dans la transparence – qui ont une fragilité constitutionnelle. »

Et tous les partis ont l’air d’accord. Bof, la constitution, quelle importance, hein.Statut Facebook

Bataclan

Je me souviens d’un concert dans les années 90 au Bataclan où on avait eu un gros problème de sécurité avec deux abrutis qui s’étaient fait virer et étaient revenus avec un fusil de chasse. Heureusement, ils n’avaient pas eu l’idée de s’en servir et avaient fui l’arrivée de la police. J’avais admiré le sang froid des deux agents de sécurité ce jour là. Et, oui, j’avais eu très peur, sur le coup, mais aussi rétrospectivement. Je n’ai jamais pu retourner au Bataclan, côté loges ou côté public, sans y repenser.

Mais ça c’était avant.