Monetcam

Une webcam filme maintenant en continu la façade de la cathédrale de Rouen. C’est évidemment en hommage à la célèbre série de tableaux de Monet et à leurs lumières changeantes sur le monument gothique.

Aujourd’hui, aux merveilles du jour s’ajoutent celles de la nuit :

Cette webcam permet bien sûr d’observer la cathédrale en direct mais on peut aussi regarder les jours précédents en temps accéléré. Je vous propose de regarder le 2 juillet, car on y voit les illuminations de nuit, un ciel bien chargé le matin, puis le soleil percer entre les tours, le temps se dégager et enfin le soleil se coucher sur la façade.

 

Merci à l’ami Laurent Bonnaterre pour m’avoir fait découvrir cette webcam.

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Baroque romantique

Vu que mes status sur la musique classique ne passionnent pas les foules, je continue. Né en 1970, j’ai été éduqué à écouter Bach dans des interprétations baroques, très baroques même. Des versions rapides, vives, scandées, détaillées, parfois même rugueuses. Sur les ondes de France Musique et dans les pages de Diapason, il était de bon ton d’afficher son mépris pour les interprétations classiques ou romantiques qui avaient précédé cette résurrection du baroque. Déjà elles avaient le mauvais goût d’être bien mal informées historiquement, d’ignorer comment on jouait ces œuvres à l’époque de Bach. Au-delà des instruments trop modernes, du mauvais diapason, on les trouvait trop lentes, trop lourdes, trop pompeuses, voire pompier.

J’ai un vinyle en mauvais état de la Passion selon St Matthieu par Karl Richter chez Deustche Grammophon (enregistrement de 1971, je pense) que je n’écoutais plus depuis longtemps car il me plaisait bien moins que mes Corboz, Leonhardt, Herreweghe et autres Gardiner. Cependant, depuis quelques temps, j’ai entendu ci et là dire à nouveau du bien de la première version enregistrée par ce même Karl Richter en 1958 et je viens donc d’en acheter le coffret CD remastérisé en 2001 par Archiv Produktion.

Eh bien, Karl Richter, à la tête de ses chœur et orchestre Bach de Munich, c’est peut-être, en effet, trop lent : cette version dure 3h 18 contre seulement 2h 37 pour celle de Gardiner ! C’est sans doute aussi, trop appuyé voire trop lourd pour les gardiens du temple baroque. Mais, pourtant, que c’est beau ! Cette version de 1958 offre tout ce qu’il y a de plus saisissant dans la vision romantique, mais annonce dans sa mise en place parfaite et ses détails ciselés ce que seront les interprétations baroques des décennies suivantes. Et quels solistes, leur maitrise technique est ahurissante. Mais surtout, quelle ferveur d’ensemble ! On est à Jérusalem à mourir avec le Christ, qu’on y croit ou pas. Extraordinaire !

Côté son, cet enregistrement des débuts de la stéréo tient sacrément le choc et sa remastérisation numérique est lumineuse et transparente. Côté prix, c’est à peine plus de 20 euros pour un coffret de trois CDs, c’est donc tout à fait correct. Pour en savoir plus : www.discogs.com

On trouve plusieurs fois cet enregistrement en intégral sur Youtube (il est grand le mystère du piratage). La qualité en est inévitablement un peu dégradée, mais bon, ce sera suffisant pour vous en faire une idée :

Magie au Walt Disney Hall

Je continue à acheter des disques, je ne sais pas très bien pourquoi. Sans doute parce que cela m’oblige à faire des choix, que c’est un moyen de réfléchir à ce que j’écoute, que cela me permet de résister au gavage, à l’ensevelissement sous une offre devenue démesurée. Sur le serveur hifi de l’atelier, il n’y a donc quasiment que des disques que nous avons acquis “physiquement”. Grâce à cela, nous sommes sûr que chaque morceau et chaque album est rejoué tous les trois ou quatre ans. Réécouter. Revoir. Relire. Le seul moyen d’affiner son approche des œuvres.

Orgue du Walt Disney Hall à Los Angeles © www.musiqueorguequebec.ca

Bref, aujourd’hui, je viens d’encoder les dernières nouveautés arrivées à la maison. Entre autres merveilles dont je parlerai peut-être plus tard, nous avons acquis un disque d’orgue assez étonnant, Once Upon A Time… At The Walt Disney Concert Hall. Jean-Baptiste Robin y interprète des transcriptions et œuvres originales autour de l’idée du conte de fée sur l’incroyable orgue du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles. Cet instrument, en photo ci dessus, est venu parachever la magnifique salle de concert construite au début des années 2000 par Frank Gehry.

Ce disque rend un bel hommage aux dimensions et aux possibilités de cet instrument. Pour vous en faire une idée, écoutez la transcription du Prélude no15 de Chopin, devenu presque terrifiante jouée ainsi :

Pour en savoir plus, en particulier sur cet orgue, je vous recommande l’excellente critique qui m’a appris l’existence de ce disque :

Une lecture à compléter par cette fiche descriptive de l’instrument qui revient aussi sur l’histoire du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles :

Les CD de Brilliant Classics sont très peu chers, il vous coutera moins de 8 euros pour acquérir celui-ci. En attendant, vous pouvez l’écouter intégralement en ligne :

 

Photoshop : la conversion RVB vers CMJN fait du bruit

Amis dessinateurs et graphistes, avez-vous déjà regardé de près un fichier RVB converti en CMJN avec Photohop ? De manière très étonnante, avec les réglages par défaut, du bruit apparait au niveau des pixels.

Ce phénomène est particulièrement visible dans les aplats. Si on s’amuse à convertir dix fois de suite un fichier de RVB vers CMJN puis RVB, on finit par obtenir un bruit très visible, comme on peut le constater sur l’animation ci-dessous (cliquez pour agrandir) :

Je ne m’étais jamais aperçu de cela auparavant. C’est Alexis Sentenac, mon compère de l’atelier virtuel, qui a levé ce lièvre, en découvrant que les aplats sur ses pages n’étaient plus vraiment des aplats après passage en CMJN, et que cela lui posait des problèmes pour les sélectionner proprement.

Après avoir exploré le problème avec lui dans Photoshop, on a fini par comprendre que c’était une option de conversion qui provoquait cela. C’est ce qu’Adobe appelle « simulation » en français, « dither » en anglais, et qu’on traduit d’habitude par « diffusion d’erreur » en français.

Diffusons des erreurs pour que ça aille mieux

Le dither est donc un procédé qui consiste à introduire du bruit dans un signal numérique. C’est courant dans le domaine de l’audionumérique, mais je n’avais pas réalisé que c’était aussi le cas par défaut dans notre bon vieux Photoshop. Mais pourquoi ajouter du bruit à une image au moment de la convertir ?

Il faut savoir que l’espace de couleur CMJN qui sert à l’impression est plus petit que l’espace RVB de nos écrans.

Donc, quand on passe de l’un vers l’autre, le CMJN peut manquer de couleurs pour représenter toutes celles du RVB. En conséquence beaucoup vont se retrouver transformées et simplifiées. Cela va se traduire, dans certains dégradés, par des transitions violentes entre certaines plages de couleurs, alors qu’elles étaient fluides en RVB, Cela provoque à l’arrivée des effets de bandes assez inesthétiques.

C’est pour cela qu’est introduit ce dither, ce bruit aléatoire, durant la conversion, afin de masquer ces transitions brutales.

C’est une assez bonne solution, mais il vaut mieux le savoir, car cela n’est donc pas sans impact sur nos fichiers. Et il ne faut surtout pas hésiter à décocher cette option pour certains usages qui nécessitent une grande fidélité des aplats. Pour contrôler cela au cas par cas, vous pouvez utiliser le menu Édition > Convertir en profil :

Une histoire de poids

Ce dither a un autre impact : cela fait longtemps que je ne comprenais pas pourquoi les fichiers CMJN étaient parfois beaucoup plus lourds que les RVB. Car si le RVB comporte trois couches et le CMJN quatre, la différence de poids entre les deux ne devrait être que de 25%. Or, le plus souvent, c’est beaucoup plus. C’est en fait lié à la manière dont les fichiers sont compressés et au dither.

Quand plusieurs pixels consécutifs ont la même couleur, les formats de fichiers courants se contentent de n’enregistrer la couleur qu’une seule fois, et de noter ensuite le nombre de pixels consécutifs de la même couleur. Décrire un grand aplat ne pèse donc pas bien lourd, une page blanche encore moins. Si au contraire, chaque pixel a une couleur particulière, c’est 3 octets en RVB, 4 octets en CMJN qu’il faut enregistrer à chaque fois.

Donc, avec l’ajout du bruit à la conversion, qui fait que chaque pixel devient un peu différent de son voisin, c’est bien la taille du fichier qui explose à la fin inévitablement. Tout s’explique.

Conclusion

Pour finir, ce qui m’effraye un peu, c’est d’avoir utilisé Photoshop depuis la version 2.0 sans n’avoir jamais été confronté à cette question du dither RVB vers CMJN. Ces logiciels font énormément de choses et on oublie trop vite à quel point on n’en maitrise jamais tous les arcanes, même avec une véritable expertise, même au bout de 30 ans. Un rappel de la prudence et de la modestie qu’il faut garder face à toutes les technologies qui ont envahi nos vies.

 

Autofichage politique de précision

Ces derniers jours, un test politique refleurit sur Facebook. On vous promet de vous donner votre positionnement politique exact si vous remplissez un petit questionnaire sur  le site irdlabs.com.

Enfin, petit, c’est vite dit : le questionnaire compte tout de même  trente-six questions. Avec autant de réponses, on peut en effet établir un profil politique assez précis. Cela veut donc dire que, si c’est proposé par un ami sur Facebook, beaucoup vont aller dévoiler leurs opinions politiques profondes à un site web inconnu.

Quand on voit la sensibilité de la plupart de ces mêmes personnes sur leurs données personnelles, on s’étonne. J’ai vu, par exemple, une partie de ceux qui ont rempli ce test se plaindre en parallèle de l’application StopCovid, dénonçant un risque de surveillance par l’État. Alors pourquoi les mêmes passent-ils de longues minutes à déclarer leur pensée politique profonde à une entreprise inconnue ?

Se sont-ils seulement demandés qui est derrière ce site web ? Qui est IRDlabs ? D’autant plus que c’est une vraie question, vu l’absence d’information à ce sujet sur leur site. Quand on l’explore, on découvre surtout de très nombreux tests, qui ne portent pas que sur les opinions politiques, mais aussi religieuses, sexuelles… C’est donc clairement très intrusifs, et dans tous les domaines. Si le site possède une page sur sa politique de confidentialité, il est impossible de trouver nulle part une information sur IRDlabs. Est-ce une société ? Qui sont ces dirigeants ? Dans quel pays est-elle déclarée ? À quelle législation est-elle soumise ?

Si on cherche à savoir dans quel pays se trouve ce serveur web, on s’aperçoit qu’il est abrité derrière les services de Cloudfare, un outil qui empêche, entre autres, de le localiser. Quand on fait une recherche whois sur le domaine irdlabs.com, on n’a pas plus de coordonnées ou d’identification Mais on découvre que ce domaine est déclaré aux Bahamas, un paradis fiscal bien connu pour son manque de transparence et de collaboration judiciaire. Très rassurant.

On pourrait s’en moquer en se disant que les opinions qu’on va déclarer sur ce site restent anonymes, vu qu’on ne donne pas son nom ou son adresse, mais que son adresse IP. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Quand quelqu’un s’y connecte via Facebook, IRDlabs récupère une information, le fbclid que Facebook ajoute à toute adresse, qui permet de suivre un utilisateur ou une source. Et, bien pire, si cet utilisateur partage les résultats depuis le site lui-même, comme j’ai vu beaucoup le faire, cela offre à IRDlabs la possibilité de capturer son identité à ce moment-là, et de la lier aux données récupérées…

En clair : si ce site a décidé de ne pas respecter l’anonymat qu’il promet, si cette société bien cachée est aussi malhonnête que cela le laisse penser, elle doit être en train d’établir des fichiers d’opinions politiques, sociales, religieuses et sexuelles sur des millions d’utilisateurs. Le scandale Cambrige Analatyca de 2018 a déjà montré que non seulement des sociétés dûment déclarées et enregistrées ne se gênaient pas pour le faire, jusqu’à influencer les résultats de l’élection américaine, alors imaginons ce que peut faire cette société fantôme…

Je m’étais alarmé il y a quelques temps, dans cette note de blog, de voir apparaître des initiatives sur ces même réseaux sociaux qui permettaient à n’importe qui d’établir très facilement des listes de militants gilet jaune. Il est vraiment temps que nous, citoyens, commencions à réfléchir à qui nous confions nos opinions et nos données, et qui pourrait bien s’en servir pour nous manipuler à grande échelle en retour.

Des astronautes dans un dragon

Demain soir, mercredi 27 mai, la NASA va envoyer deux astronautes vers la station spatiale internationale par ses propres moyens pour la première fois depuis l’arrêt des navettes en juillet 2011. C’est SpaceX qui fournit la fusée, une Falcon 9 réutilisable, et le vaisseau des passagers, le tout nouveau Crew Dragon. Le chemin parcouru par la société d’Elon Musk depuis sa fondation en en 2002 est impressionnant. Espérons pour les deux astronautes que tout se passera au mieux.

 
Décollage à 22h33, à suivre sur la chaîne de la NASA :
Un article qui résume toutes les informations pour ceux qui ne suivraient pas de près l’actualité spatiale :

Mise à jour

La météo a empêché le lancement. Nouvelles fenêtres de tir : samedi 30 mai à 21h22 et dimanche 31 à 21h00.

Peder Mørk Mønsted

Autoportrait

Un des grands plaisirs des réseaux sociaux, c’est d’y trouver une sorte de grand atelier élargi avec tous les amis dessinateurs. Comme dans tout atelier, nous discutons beaucoup de nos influences, de nos maîtres, de nos admirations.

Aujourd’hui, c’est Jean-louis Mourier qui m’a refait penser au peintre Peder Mørk Mønsted, génie danois du paysage, né en 1859 et mort en 1941.

Voici donc une bonne occasion de ressortir des tréfonds de mon ordinateur quelques unes de ses nombreuses peintures que j’ai pu collecter avec le temps. Voyage dans la lumière.

 

Le quartier latin se vide de ses libraires

© Julien Primard
© Julien Primard

La librairie Boulinier historique du quartier latin est obligée de fermer ! C’est donc un des plus anciens commerces de bande dessinée de Paris qui disparait. Installé depuis 1938 au début du boulevard St-Michel, Boulinier avait basculé vers la BD dans les années 80 et vers l’occasion dans les années 90. Avec Gibert et Aaapoum bapoum, ce fut une de mes principales sources d’approvisionnement d’étudiant fauché.

Les libraires sont à la merci de propriétaires des murs qui peuvent ne pas renouveler leur bail. Juste pour toucher de plus gros loyers. Hélas, la plupart des commerces sont plus lucratifs au m2 que celui du livre. Quand les librairies sont installées depuis longtemps dans des quartiers qui ne cessent de se gentrifier, elles sont particulièrement menacées. Dire qu’elles finissent en général remplacées par des franchisés ou des agences comme il y a en a déjà mille. Comme la grande librairie Dupuis/Glénat/Album du boulevard St-Germain disparue au profit d’un assureur aux vitrines mortes…

 

2015 / 2020 © Google Street View
2015 / 2020 © Google Street View

Et la liste est longue. Je pense en particulier à la mythique librairie La Hune, ou j’avais eu le plaisir d’être reçu pour une  conférence et un cocktail, victime d’un terrible incendie et convertie depuis en « corner shop », ou à la Libraire des Presses Universitaires de France, place de la Sorbonne, ou j’avais mes habitudes étudiant, et dont la fermeture fut tout un symbole…

Acculturation et uniformisation…

 

Les robots sont parmi nous

Depuis quelques jour, la cité-État de Singapour expérimente les “chiens-robots” de la société Boston Dynamics pour vérifier l’application des mesures anti COVID-19.

Tous ceux qui ont vu la série Black Mirror ne peuvent s’empêcher d’avoir un petit frisson dans le dos…

À ce sujet, je ne peux que vous recommander de regarder jusqu’au bout cette autre vidéo :

 

Du côté de chez Swan

© Gerald Rhemann

Voici madame Swan, pris en photo dans le ciel de Namibie par Gerald Rhemann. Cette comète, qui répond aussi au doux nom de C/2020 F8, est en train de passer au plus près de la Terre, à un plus de 84 millions de kilomètres (tout de même).

Il faut être dans l’hémisphère sud pour observer la comète Swan en ce moment, mais elle devrait être visible pour nous à partir du 21 mai, peu avant l’aube, et ce juste au dessus de l’horizon, dans la constellation de Persée. Si tout va bien, elle atteindra son éclat maximum un peu moins d’une semaine après, le 27, quand elle sera au plus proche du Soleil. À surveiller pour les lève-tôt, donc.

Et en bonus, une petite capture animée :