Des auteurs et des illustrateurs se battent pour le bien de tous depuis longtemps. Plus d’un siècle de mobilisations raconté par Thierry Groensteen.
Si, comme l’écrit l’historien Christian Delporte, « le caractère solitaire de l’activité productive ne favorise guère les solidarités professionnelles », les dessinateurs n’en ont pas moins, depuis quelque quatre-vingts ans, montré à maintes reprises leur capacité à s’unir pour défendre leurs intérêts, face aux éditeurs ou au législateur. Contrairement à ce que croient nombre d’auteurs, notamment parmi les plus jeunes, le Groupement des Auteurs de Bande dessinée du SNAC, qui existe depuis 2007, a eu de nombreux prédécesseurs.
Voici – en l’état de nos connaissances – les principaux moments de l’histoire de cette mobilisation, au sein de l’espace francophone et plus particulièrement dans l’Hexagone. Elle commence au début du XXe siècle, c’est-à-dire à une époque où, non seulement l’expression bande dessinéen’était pas encore en usage, mais les dessinateurs qui pratiquaient la littérature en images ne constituaient pas une catégorie distincte. Ils se confondaient avec les caricaturistes, les illustrateurs, les dessinateurs de presse et souvent, du reste, menaient de front plusieurs activités graphiques. […]
Si, comme l’écrit l’historien Christian Delporte, « le caractère solitaire de l’activité productive ne favorise guère les solidarités professionnelles », les dessinateurs n’en ont pas moins, depuis quelque quatre-vingts ans, montré à maintes reprises leur capacité à s’unir pour défendre leurs intérêts, face aux éditeurs ou au législateur. Contrairement à ce que croient nombre d’auteurs, notamment parmi les plus jeunes, le Groupement des Auteurs de Bande dessinée du SNAC, qui existe depuis 2007, a eu de nombreux prédécesseurs.
La Bande Dessinée va à la fois très bien et très mal. Elle n’a jamais autant produit, avec une profusion de sujets et de manières de faire, s’adressant à un public de plus en plus varié. Mais cette expansion s’est retournée contre la majorité des créateurs, dont les conditions de travail et les revenus sont en train de s’effondrer. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut l’énorme augmentation des cotisations de la retraite complémentaire des auteurs alors que la grande majorité a déjà du mal à remplir son frigo. Il devenait évident qu’il allait falloir réfléchir en profondeur à l’avenir de la BD.
Auteur de BD, un métier de plus en plus précaire

Les prochains rendez-vous des États Généraux de la Bande Dessinée, c’est pendant le prochain salon d’Angoulême le 29 et le 31 janvier. On y présentera et débattra tous ensemble des résultats de la grande étude auteurs. La salle est ouverte à tous, mais je compte particulièrement sur vous, les auteurs !