Inhumain : interview

Le podcast de C’est plus que de la SF de cette semaine est consacré à Inhumain. Un long et riche entretien de 45 minutes avec Valérie Mangin et votre serviteur.

Et merci Lloyd Chéry d’être venu se perdre dans notre campagne pour nous interviewer.

 

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Inhumain : la bande annonce

C’est aujourd’hui que Inhumain paraît en librairie.

« Dans un moment de folie, un petit vaisseau spatial en mission d’exploration s’écrase sur une planète océan inconnue. Heureusement des sortes de pieuvres géantes aident les cinq rescapés à remonter à la surface et à rejoindre la seule île à l’horizon. À leur grande surprise, ils sont accueillis sur le rivage par des humains aussi primitifs que bienveillants. Si ces hommes et femmes au sourire figé se révèlent être cannibales, le plus inquiétant reste leur totale docilité. Les naufragés sont-ils condamnés eux aussi à se soumettre à la volonté du mystérieux Grand Tout ? »

Scénario Valérie Mangin & Denis Bajram, dessin Thibaud de Rochebrune, édité par Aire Libre / Dupuis.

Un minimum de sérieux ?

Quand même, ça fait un peu peur de voir le grand n’importe quoi avec lequel Amazon.fr traite nos livres.

Je découvre que la plateforme de vente en ligne a attribué notre prochain livre, Inhumain, à une certaine Geneviève Mangin au lieu de Valérie Mangin, et ce comme illustratrice au lieu de scénariste. Bon, heureusement, Thibaud De Rochebrune et moi n’avons pas été virés. En fait, si, mais sur l’édition spéciale, qui n’a plus d’auteur du tout. Toujours plus fort, elle est classée, accrochez-vous, en « Livres › Sciences, Techniques et Médecine › Personnages scientifiques ». Enfin, les deux éditions sont marquées comme brochées au lieu de reliées…

On se demande qui indexe les livres chez Amazon. Si c’est même fait en France, voire par un humain. Franchement, Amazon, histoire de sauver au moins les apparences, embauchez un vrai libraire formé pour ce poste-là.

Précisons que d’autres librairies en ligne ne font souvent pas beaucoup mieux. N’est-ce pas étrange pour ces commerçants de se montrer aussi incompétents et depuis aussi longtemps sur ce qui est pourtant la vitrine de leur activité ? Imaginerait-on un marchand de fruits et légumes marquer fraises sur des framboises ?

À paraître : Inhumain

Avec Valérie Mangin, nous avons écrit un gros album de science-fiction pour l’ami Thibaud De Rochebrune. Parution début octobre chez Aire Libre / Dupuis.

« Dans un moment de folie, un petit vaisseau spatial en mission d’exploration s’écrase sur une planète océan inconnue. Heureusement des sortes de pieuvres géantes aident les cinq rescapés à remonter à la surface et à rejoindre la seule île à l’horizon. À leur grande surprise, ils sont accueillis sur le rivage par des humains aussi primitifs que bienveillants. Si ces hommes et femmes au sourire figé se révèlent être cannibales, le plus inquiétant reste leur totale docilité. Les naufragés sont-ils condamnés eux aussi à se soumettre à la volonté du mystérieux Grand Tout ? »

On vous en dit plus à la rentrée 🙂

 

l’œuf et la poule

La fusion nucléaire, c’est ce qui fait briller le Soleil lui-même. C’est une énergie particulièrement propre, tout à l’opposée de la fission nucléaire, celle de nos actuelles centrales. Le projet ITER vise à démontrer la faisabilité scientifique et technique de la fusion nucléaire comme source d’énergie. Construit en France, cofinancé par l’Union européenne, la Russie, les États-Unis, l’Inde, le Japon, la Corée et la Chine, c’est le lieu d’une des plus grandes coopérations scientifiques au monde. Le réacteur sera terminé et devrait commencer ses premiers essais en 2025 : https://www.iter.org/

Les Chinois, membres du projet donc, font depuis quelques temps des déclarations fracassantes sur les progrès de leurs propres réacteurs à fusion de type tokamak. Je viens encore de voir passer sur Numerama un article enthousiaste. Mais il est bon de rappeler que cela fait déjà très longtemps qu’on travaille sur les tokamaks dans le monde, et que, pour l’instant, en tout cas, il n’y a rien de révolutionnaire dans ce que fait la Chine : https://www.futura-sciences.com/

Ce mot de “tokamak” doit dire quelque chose aux lecteurs d’Universal War one. En effet, c’est la fusion nucléaire qui rend tout possible dans ma série. Le problème du confinement des plasmas y est réglé par le maîtrise de l’antigravitation. Et le problème de l’énergie nécessaire à l’antigravité est, lui, réglé par la maîtrise de la fusion nucléaire. Cette série aurait dû s’appeler l’œuf et la poule 🙂

Des nouvelles d’Universal War

Ceci est un long texte, je ne sais pas si vous aurez le courage de le lire jusqu’au bout, mais j’essaye d’y faire un point honnête et complet sur le retard du tome 4 d‘Universal War Two comme sur ma situation d’auteur aujourd’hui.

J’ai découvert qu’une partie des libraires en ligne annonçaient la sortie du tome 4 d’Universal War Two pour le 20 novembre dernier. C’est, hélas pour mes lecteurs, totalement faux. Je n’ai aucune idée de comment cette date a pu être donnée et par qui. À aucun moment je n’ai dit à qui que ce soit que je pourrais livrer mon album cette année, j’ai même bien dit le contraire. Et, d’ailleurs, personne n’aurait pu le croire chez mon éditeur vu que je ne leur ai envoyé ni couverture, ni même une seule page terminée.

J’imagine que cette mise au point est des plus inquiétantes pour des lecteurs qui attendent depuis trop longtemps la suite d’Universal War. Qu’ils se rassurent, je travaille bien sur le tome 4 d’UW2. Je prévois même bien de finir cette série en 6 tomes, comme UW1 et comme c’est prévu dans le synopsis écrit il y a plus de 20 ans. Ce n’est pas parce que mon éditeur n’a rien vu que ce tome 4 n’est pas en cours de réalisation.

Pourquoi suis-je en retard ? Pourquoi est-ce si long ? Il y a de multiples raisons à cela.

Pour commencer, je l’ai souvent dit, je suis assez insatisfait de mon travail. La reconnaissance du public comme de la critique n’y change rien : j’ai une idée initiale de ce que devraient être mes livres mais, hélas, je n’arrive pas à la concrétiser aussi bien que je le voudrais. Année après année, mes exigences augmentant, cette insatisfaction ne va pas en s’arrangeant. J’ai donc tendance à refaire et refaire mon story-board. Cette étape chez moi est fondamentale, elle tient à la fois de l’écriture concrète des scènes et de crayonné des planches. Quand ça se passe bien, ça me prend entre 3 et 6 mois. Et derrière, je n’ai plus qu’à finaliser des planches déjà bien avancées. Mais quand ça se passe mal, que je refais sans cesse ce story-board, ce n’est pas la méthode la plus économe en énergie créative et en temps, bien au contraire…

Il s’avère qu’arrivé à ce tome 4, je dois aussi préparer des scènes des deux tomes suivants, afin d’être sûr que la trame écrite en 1997 fonctionne jusqu’au bout. Il y a une différence entre dire « il va se passer ça, ça et ça » et réussir à le faire dans 46 petites pages de Bande Dessinée. J’arrive en plus au moment des révélations : je vais présenter dans cette seconde moitié d’UW2 une nouvelle théorie physique, qui va donner un nouvel éclairage sur ce qui était donné comme évident depuis le début d’UW1. Dans ce tome 4, ces révélations s’entremêlent avec les réactions des personnages à la catastrophe et à la plongée dans l’inconnu qui vient de leur arriver dans les trois premiers tomes. Mélanger grand spectacle et touches subtiles qui permettent de mieux comprendre le caractère des personnages est un exercice d’équilibriste. Toute cette matière, ces enjeux, cette physique, ces personnages, ces civilisations, tout ceci est d’une complexité abyssale, surtout quand on veut rendre tout cela clair et évident à l’arrivée.

Malheureusement, alors qu’il m’aurait fallu le calme absolu pour mener ce travail, c’est tout le contraire depuis trop longtemps. La plupart d’entre vous ne l’ignorent pas, je me suis engagé beaucoup plus qu’auparavant dans la défense des auteurs. Depuis 2014, je suis débordé par le bénévolat que je fais pour les États généraux de la Bande Dessinée et la Ligue des auteurs professionnels. Certains mois, c’est un plein temps voire plus. Parce que la réforme des retraites ou de la Sécurité sociale n’attendront pas qu’on s’en occupe. Parce que la dégradation continue des rémunérations et des conditions de vies des autrices et des auteurs non plus.

Cela me coûte beaucoup en termes de temps, mais cela me coûte aussi beaucoup en termes d’énergie et de créativité. Imaginez : je passe une bonne partie de la semaine à lire des travaux sociologiques ou économiques qui montrent à quel point la situation des auteurs et des artistes se dégrade, je discute sans arrêt de cette réalité un peu effrayante pour l’avenir avec mes confrères et consœurs, je me retrouve sans arrêt à expliquer cela aux autres acteurs de notre milieu, aux ministères, aux politiques, aux journalistes, mais il faudrait que, juste après, je redevienne le joyeux Denis Bajram qui fait de la BD dans l’enthousiasme voire l’inconscience de tous ces enjeux ? Ce n’est pas possible. Tout cela est bien trop souvent démotivant. Je ne vais pas vous cacher que ça m’a cassé les mains pendant bien trop de semaines. Heureusement, je travaille parfois à ces moments-là sur un projet collectif avec des amis qui me permet de me nourrir de leur dynamisme et de leurs envies. Ça m’a fait beaucoup de bien à chaque fois. Je vous en reparlerai bientôt.

Certains, autour de moi, s’inquiètent gentiment de savoir comment je m’en sors financièrement. Si je peux m’engager autant, c’est que j’ai la chance de vivre bien de mes droits d’auteurs. Mais la plupart des auteurs n’arrivent pas à gagner même un SMIC en faisant de la Bande Dessinée. Plus de la moitié des autrices sont même sous le seuil de pauvreté ! On ne peut pas leur demander de travailler moins pour aller faire du bénévolat de longue durée dans les associations et syndicats d’auteurs. Dont acte : à un moment c’est aux veinards de ces métiers de donner de leur temps. Même si ça aura de grosses conséquences sur leurs revenus. Franchement, je préfère ne pas compter combien cela m’a coûté, mais c’est sans doute de l’ordre de la moitié de mes revenus d’avant…

Il y a une sorte de paradoxe dans cette situation : Aujourd’hui, vous qui avez fait le le succès de la série, vous, lecteurs qui attendez impatiemment la suite d’UW2, c’est vous qui m’avez offert des revenus suffisants qui font que j’ai pu m’engager si longtemps de manière bénévole au service des auteurs qui ont moins de chance que moi. En fait, c’est vous qui financez mon engagement social. En fait, c’est vous qui, à travers moi, défendez tous les auteurs.

J’espère sincèrement que vous comprenez l’importance de tout cela. Qu’attendre ce tome 4 trop longtemps vaut le coup. Je pense sincèrement que nous sommes quasiment arrivés à un point de non-retour. Si, rapidement, nous n’arrivons pas à protéger nos métiers, ce cycle se terminera en déprofessionnalisation massive. La Bande Dessinée en sortira irrémédiablement changée. Sans professionnels à plein temps, les albums au dessin très riche et long à faire deviendront inévitablement de plus en plus rares. Sans professionnels à plein temps, les séries à parution annuelle qui assuraient pourtant la rentabilité tranquille des maisons d’édition, ces séries se feront tout aussi rares. Et je ne suis pas sûr que les éditeurs et les libraires spécialisés s’y retrouvent très longtemps. C’est toute une économie qui va être touchée…

J’ai mis une bonne partie de mon énergie depuis cinq ans dans ce combat parce que je pense que c’est maintenant ou jamais. Mais je ne continuerai pas indéfiniment. Soit cette année nous aurons enfin vraiment avancé, en particulier avec le Ministère de la Culture, soit il faudra bien acter de l’échec et en tirer les conséquences.

Voilà, c’était un petit point sur mon travail et ma situation d’auteur. Croyez-moi, je n’ai qu’une envie aujourd’hui : écrire et dessiner, 24 heures sur 24. Et que les lecteurs d’UW2 se rassurent : j’ai mis tellement de moi dans Universal War, ce travail représente tellement dans ma vie qu’il est hors de question que je ne vous raconte pas rapidement la fin de cette incroyable histoire.

Aux armes, citoyen ?

Ce matin, j’ai répondu à France Culture au sujet de la Red Team que va créer le ministère des armées avec des auteurs de science-fiction pour nourrir ses capacités d’innovation. Pourquoi m’interroger moi, alors que le recrutement ne commencera qu’à la rentrée ? En fait, j’avais fait partie d’une première expérience du genre qui avait eu lieu, discrètement, pendant les Utopiales de Nantes, le grand festival de la science-fiction.

Je me souviens que, quand on m’avait proposé d’y participer, cela m’avait posé un vrai problème de conscience. La Marine venait nous chercher, moi et deux autres auteurs de SF, dans l’espoir, je cite, de « s’affranchir autant que possible des moyens habituels de la prospective ». Nous devions apporter dans ce petit groupe de travail mixte avec des officiers « la créativité de la SF ». Ça, je m’en sentais capable, d’autant plus que la guerre de demain, voire universelle, c’est clairement dans ma réflexion d’auteur. Et puis, avec un peu de chance, on allait enfin me construire le robot géant dont je rêvais gamin.

Plus sérieusement, je m’étais posé une vraie question : est-ce que j’avais envie, est-ce que j’étais même simplement prêt à travailler, même ponctuellement, avec l’armée de mon pays ?

D’un côté, l’étudiant des beaux-arts qui avait tout fait pour être réformé du service militaire me criait « Non, mais ça ne va pas ? Tu veux les aider à tuer des gens ? Et si par hasard, tu les aidais à faire émerger une idée qui s’avérerait meurtrière ? Genre bombe nucléaire, virus Ebola ou Terminator ? » Au-delà de cette angoisse viscérale, j’essaye depuis toujours d’éviter le conflit et la destruction, tentant, vainement souvent, de rassembler et de construire… Il n’y a donc pas grande chose de pire pour moi que de prendre les armes, de partir en guerre, même intellectuellement…

De l’autre côté, à presque 50 ans, j’en ai fini avec un certain romantisme, voire un certain angélisme, et j’ai bien compris que nous n’avons pas que des amis autour de nous. Je ne suis pas prêt à dire : « OK, démantelons nos arsenaux et notre armée et, devant tant de bonne volonté, les autres vont s’incliner et faire de même. ». Je me suis donc demandé s’il n’y avait pas quelque chose de l’ordre du faux-cul à se laver les mains des questions militaires. Genre moi je suis monsieur propre, mais je compte quand même sur l’armée pour me défendre…

Comme c’était pour un seul atelier, une seule après-midi, j’ai dit oui. C’était le meilleur moyen d’éprouver la réalité de tous ces sentiments entremêlés. Et puis, bon, en quelques heures, je ne risquais pas de changer le destin de l’humanité.

J’ai bien fait d’y aller, ce fut passionnant, comme toujours quand on échange avec des gens très différents. Je me suis rendu compte qu’au-delà d’avoir des idées originales d’auteur de SF, le fait de pouvoir dessiner des schémas, voire des engins qui me passaient par la tête était un vrai plus pour mes interlocuteurs. J’ai découvert beaucoup de choses et rencontré des gens plus qu’intéressants. Bref, j’ai passé un bon moment. Et je n’ai eu à tuer personne.

Je suis sorti de cette rencontre sans avoir réussi à trancher dans mes sentiments très contradictoires. Je ne sais toujours pas si c’est la place ou le rôle d’un auteur de SF.

En fait, quelque part, ça rejoint ce que je vis dans la lutte syndicale en faveur des auteurs. Je ne suis pas, politiquement, un grand supporter du libéralisme économique, ni de l’actuel gouvernement. Mais, « en même temps », il faut bien réussir à travailler avec lui. Car si je ne devais travailler qu’avec les pouvoirs publics qui auraient exactement les mêmes valeurs sociétales et politiques que moi, je pourrais attendre longtemps…

Ceci est valable, en fait, pour l’ensemble de nos interactions. À un moment, il faut faire avec le réel, pas avec nos fantasmes.

Bref, quand j’étais plus jeune, j’étais un idéaliste qui se refusait à tout compromis. J’avais fière allure, j’étais bien drapé dans ma dignité, et je pouvais contempler le reste du monde avec les certitudes de celui qui croit connaître le bien et le mal. Depuis, j’ai compris que tout était bien plus compliqué. J’ai appris qu’il n’y avait rien de plus immobilisant que d’avoir peur de se salir les mains. J’ai compris qu’avancer, construire, faire, voire simplement exister ne pouvait se faire sans compromis. J’ai compris que vivre, pleinement, c’était accepter de se tromper. Souvent.

 

Sujet Red Team à 12 mn :

Notre-Dame

Certains de mes plus vieux souvenirs d’enfance sont dans le square au pied de Notre-Dame de Paris. Mes grands-parents habitaient non loin de là, au début du Marais, à l’époque où ce n’était pas encore réservé aux riches… Puis j’ai fait une partie de mes études dans la lumière de sa façade sud,, rive gauche, le quartier des écoles et des librairies de Bande Dessinée. Je me souviens des heures passées sur ces quais chez un bouquiniste spécialisé en comics… C’est là, juste en face de Notre-Dame, que Valérie et moi nous sommes rencontrés comme je l’ai dessiné dans cette case d’Abymes. Depuis ce jour-là, nous ne nous sommes plus quittés. Et c’est à cet endroit merveilleux que nous avons eu la chance d’habiter plusieurs années…

Il y a tous ces moments personnels et il y a aussi la passion pour l’architecture médiévale. Je ne compte pas les heures passées à Notre-Dame, autour de Notre-Dame, en haut de Notre-Dame… J’ai accumulé les livres et les articles sur le sujet, et j’ai passé des heures à essayer de comprendre les différentes étapes qui avaient amené à l’édifice d’aujourd’hui… Ceux qui suivent mes actualités m’ont vu blanchir quand la tempête avait éventré la rosace de la façade de la cathédrale de Soisson… Vous imaginez la tête que je fais ce soir…

On verra demain ce qu’il en est. Mais, ce soir, je suis bien content d’habiter loin du quartier, loin de Paris, à Bayeux, au pied d’une autre cathédrale, intacte elle. Ce soir, sa plus triste cloche a longuement sonné le glas pour sa sœur en flamme.

Exposition et réalité virtuelle UW1 à Bayeux

Exposition de planches originales de Denis Bajram et réalité virtuelle UW1 à la nouvelle médiathèque de Bayeux du 2 février au 3 mars 2019.

La médiathèque de la ville de Bayeux partageait jusque-là le bâtiment de l’ancien grand séminaire avec le musée de la célèbre Tapisserie dite de la Reine Mathilde. Avec plus d’un demi million de visiteurs par an, le musée commençait à se sentir à l’étroit. Le projet d’une grande rénovation été l’occasion pour la municipalité de proposer à l’intercommunale de construire une grande médiathèque adaptée, elle aussi, aux usages d’aujourd’hui.

La Médiathèque des 7 lieux, c’est son nom, vient d’ouvrir, et c’est une très belle réussite, lumineuse, pratique, confortable et conviviale. Notre petite cité historique et les communes du Bessin qui l’entourent ont là un bien bel outil à leur disposition.

La médiathèque me fait l’honneur d’inaugurer ses espaces d’expositions et sa programmation culturelle avec mon travail. L’exposition part de mes premières planches originales de jeunesse sur papier pour vous emmener jusque dans une expérience de réalité virtuelle consacrée à UW1. En cela, elle résume bien les enjeux d’une médiathèque d’aujourd’hui, qui se doit d’aller de la bibliothèque traditionnelle jusqu’aux derniers médias et technologies.

L’expérience de réalité virtuelle par laquelle se conclut l’exposition est celle qui a été montée par le Miroir de Poitiers avec le Studio Nyx, et qui vient donc à Bayeux après un détour aux Utopiales de Nantes. C’est une expérience réellement magique, qui vous emporte grâce à un casque VR pendant quelques minutes en immersion dans la flotte spatiale du premier tome d’Universal War One. Je ne peux que vous recommander de profiter de sa venue si vous êtes de la région.

Un grand merci à Jérôme Félix, le commissaire de l’exposition, pour son implication et son sérieux. Bravo pour cette réalisation, et chapeau d’avoir réussi cela au milieu des urgences et des complications qui accompagnent toute ouverture d’une telle structurelle culturelle. Merci aussi à Birdie et aux équipes de la médiathèques pour leur accueil. Amis de Bayeux et du Bessin, n’hésitez pas à aller leur rendre visite !

Médiathèque les 7 lieux
Boulevard Fabien Ware 14400 Bayeux
(sur le “bypass”, à côté du cimetière militaire britannique)
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h et le dimanche de 15h à 18h.
Fermé les lundis et jours fériés.

Exposition du samedi 2 février au dimanche 3 mars 2019
Entrée libre

Jeu des sept erreurs, pardon, horreurs

Un ami a partagé une photo d’immeubles biscornus typiquement parisiens. J’ai voulu lui montrer où cela se trouvait, car cette vue, j’ai eu plaisir à l’admirer tous les jours en sortant de chez moi à la fin des années 90. En allant sur Google Maps, j’ai eu un étrange sentiment. Quelque chose clochait…

Après vérification, c’est devenu évident. Cette carte postale pittoresque a tout simplement été massacrée entre temps. Vu les dates des travaux qu’on peut voir sur Google Maps, vers 2008, le bâtiment vert a été relevé d’un bon mètre à partir du dessus de la fenêtre du premier étage. Déjà, ce mur aveugle est très laid et ne correspond à rien en termes d’architecture. Mais en plus, cela a gommé le différentiel de hauteur entre les deux maisons qui faisait une bonne partie du charme de la vue…

On est juste en face de Notre-Dame, il a donc fallu que non seulement la Ville de Paris, mais aussi probablement les Monuments historiques donnent leur accord à cette horreur. Résultat, de la fausse architecture “authentique”. La disneylandisation de Paris n’en finira-t-elle donc jamais ?

PS : Valérie et moi passons devant cet endroit, mais en vue opposée, dans Abymes tome 3, notre autobiographie décalée.