Le Blog

UW2 récompensé par un OVNI de la BD

La saison étant aux prix, j’ai eu l’honneur de recevoir un « OVNI de la BD » décerné par Planète BD. C’est toujours délicat de dire qu’on mérite une récompense, mais, dans ce cas…


En plus, je suis bien entouré comme vous pouvez le voir ici : www.planetebd.com

Chers lecteurs et lectrices, rassurez-vous, je suis au travail sur les 3 tomes suivants

 


Mise à jour

On m’a remis mon trophée à Angoulême. Merci à l’équipe de Planète BD !

Nicolas Guerin

J’apprends à l’instant par Gilles Ciment le décès du photographe Nicolas Guerin. Il avait durant plusieurs années tiré le portrait de nombreux auteurs et autrices pour la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image. Valérie et moi avions eu la chance de passer devant son objectif durant le festival d’Angoulême 2011. Un ultime merci à lui pour cette très belle photo et toutes nos condoléances aux siens.

Soutien à actualitte.com et aux salariés d’Éditis

Si vous êtes un habitué de mon blog, vous connaissez le site ActuaLitté, ne serait-ce par ce qu’il a souvent parlé dans ses colonnes de tous les problèmes des auteurs et autrices. Depuis 15 ans, actualitte.com informe sur tout ce qui concerne le livre, que ce soit sur les plans éditoriaux, littéraires, artistiques, économiques, sociaux, techniques, historiques et futurs…

Aujourd’hui, la direction d’Editis fait pression pour que soient supprimés des articles qui révèlent un climat social problématique dans le groupe d’édition de Vincent Bolloré. Il y a des problèmes ? On s’en prend au messager !

Voici une bien étrange vision de la liberté d’informer en démocratie. Les grandes entreprises ou les puissants décideraient-ils donc de ce qu’on a le droit de dire sur eux ? On ne peut que soutenir les équipes d’ActuaLitté dans leur volonté d’indépendance. Et espérer que les salariés d’Editis mécontents seront entendus.

Arnaque aux images libres de droits

Vous croyez que vous pouvez illustrer tranquillement vos publications avec des images « Creative Commons » trouvées sur des sites Internet qui proposent des illustrations a priori libres de droits ? Eh bien, méfiez-vous, vous pourriez vous retrouver à devoir payer des milliers d’euros malgré votre bonne foi.

Des petits malins ont trouvé un filon pour piéger en toute légalité un maximum d’internautes. Les licences « Creative Commons » qui accompagnent les images qu’ils mettent à disposition du public sont en effet complétées avec des mentions très particulières (faire un rétrolien vers le site d’origine par exemple). Si vous ne respectez pas à la lettre ces petites lignes dans la licence, ça devient un usage illégal de l’image. Et les infractions au droit d’auteur, c’est grave.

Surtout, ne vous croyez pas protégé par la taille gigantesque d’Internet. Il n’y a rien de plus simple pour des robots que de parcourir tranquillement les sites web pour retrouver des images. Ces robots dédiés à rechercher vos éventuels « abus » finiront par les retrouver et vous enverrons immédiatement une facture salée. On parle souvent de plusieurs milliers d’euros !

Pire, il semblerait que certains fournisseurs d’images « gratuites » modifient leur licence au bout de quelques années, et partent ensuite à la recherche des « abus » qu’ils ont eux-mêmes favorisés. Comment pourrez-vous prouver, aujourd’hui, qu’une image avait une licence différente autorisant cet usage au moment où vous l’avez mise sur votre site ? L’arnaque est réelle mais est difficile à prouver !

Vous êtes prévenu. Les images libres de droit ne sont que rarement totalement libre d’usage. Et même sur des sites très connus, vous prenez un risque important dans la durée.

 

PS: Et voilà qui va pousser encore plus de gens vers les IA de génération d’images…

 

 

 

 


Mise à jour

Un intéressant commentaire de Mathieu Salvia, scénariste ET juriste spécialisé en propriété intellectuelle :

Complétement d’accord, mais je voudrais juste tempérer un peu les “risques” réels encourus. Pour commencer, je préciserai que cette situation n’est pas nouvelle. Dans ma carrière précédente, en tant qu’avocat, j’en ai traitée un certain nombre, y compris pour des auteurs qui avaient reçu des lettres de ce genre. Aujourd’hui, je deal avec ces plateformes et leurs CGV obscures tous les jours, et force est de constater que rien n’a réellement changé.

Ensuite, il faut garder en tête que parce que lorsqu’on est un particulier/consommateur ou même jusqu’à un certain point, un indépendant, on risque en réalité très peu de choses dans ce genre de situations (en tout cas rarement des milliers d’euros). Surtout si l’usage qu’on fait de l’image litigeuse s’est limité à un site ou à un blog, avec peu de fréquentation. Tout simplement parce qu’en droit d’auteur, en France, avant d’obtenir quelque chose de manière forcée, il faut passer par le juge, démontrer qu’on a bien les droits sur l’image (souvent tricky), la réalité de l’infraction, la réalité et le quantum du préjudice (c’est souvent ici que le gâteau se dégonfle dramatiquement) et le fait que le contrat (les CGV) était légal, et a bien été violé. Ouf. Il faut aussi comprendre que ce genre de procédure judiciaire prend de 12 à 18 mois et coûte finalement bien plus en frais de procédure et honoraires d’avocat que ce qui est réclamé par les ayant droits (le montant des D&I en France doit être proportionnel à l’atteinte).

Il y a d’autres barrages légaux qui jouent : notamment le fait qu’un particulier/consommateur sera considéré comme une partie faible au contrat et à ce titre, bénéficiera d’une plus grande protection. Un parallèle un peu similaire pourra être dressé pour les indépendants, n’exerçant pas dans un métier du droit. Le droit de la consommation s’ajoute alors au droit de la PI pour protéger les consommateurs des “pièges” tendus par les CGV et tout type de contrats d’adhésions similaire (mentions obligatoires, clauses interdites, acceptation expresse par le consommateur, lisibilité des CGV etc.). Lorsque les CGV ne sont pas claires, ou déceptives, elles ne peuvent servir à justifier une faute contractuelle (je vais vite, mais je me rends compte que je suis en train de créer une véritable tartine que peu de gens liront 🙂)

Enfin, j’ajouterai que si c’est l’auteur original de l’image qui réclame un dédommagement, il y aura, dans certains cas, la possibilité pour le particulier/consommateur ou l’indépendant, de se retourner contre la plateforme / ou de l’appeler en garantie.

Il ne faut aussi pas oublier que les avocats qui enverront la Cease and Desist letter chercheront toujours à taper les poches pleines (les plateformes) plutôt que celles d’un particulier ou d’un indépendant. En face d’un refus persistant, ils finissent souvent par… laisser tomber, sans suite.

Ceci étant, il faut bien évidemment TOUJOURS lire les termes des CGV, SURTOUT lorsque le contenu est soi disant gratuit. Si ce n’est pas clair, ou si la plateforme s’arroge le droit d’en changer les termes quand elle le souhaite, alors il vaut mieux renoncer et passer son chemin.

Bonne année 2023

Ces dernières années n’ont pas été simples et 2022 n’a pas échappé à la règle. Valérie et moi espérons que 2023 sera bien meilleure, en particulier pour tous ceux qui se retrouvent en grande difficulté aujourd’hui. Et qu’en décembre 2023, nous serons enfin un peu tristes de laisser partir une année qui se sera bien passée pour l’humanité !

 

Gros bug Photoshop 2023

Attention, la dernière version d’Adobe Photoshop, numérotée 24.1, peut vous faire perdre votre travail. En effet, la commande Annuler (Ctrl/Command Z) vous fait parfois revenir à une étape aléatoire de l’historique. Cela ramène votre fichier à l’état dans lequel il était des dizaines de minutes plus tôt et vous perdez donc tout ce que vous avez fait depuis ! Certains semblent même avoir expérimenté ce bug rien qu’en changeant de calque… Bref, ça n’aide pas à dessiner sa carte de vœux, croyez-moi

Seule solution pour l’instant, revenir à la version précédente de Photoshop, la 24.0.1, en passant par le gestionnaire Creative Cloud comme je le montre sur l’image ci-dessous.

Voilà en tout cas qui rajoute un sacré grief à ce que j’avais dit sur la maison mère de Photoshop il y a quelques temps : Vais-je me séparer d’Adobe après 30 ans de vie commune ?

Geekerie : l’Amstrad CPC464

En 1984, après avoir fait mes gammes sur les ordinateurs de l’école, des Sinclair ZX81 puis Commodore VIC20, je m’offrais enfin mon premier ordinateur personnel, un splendide Amstrad CPC464 monochrome. J’avais travaillé tout l’été pour pouvoir le payer. Pourtant, c’était l’ordinateur le moins cher de l’époque, et de loin. Il ne coûtait que 2990 francs, ce qui correspond avec l’inflation à un peu moins de mille euros d’aujourd’hui.

Dans l’année qui avait suivi, je lui avais soudé un modem maison pour jouer par téléphone à Pong avec un voisin et, surtout, me prendre pour un pirate comme dans le film Wargame. J’avais aussi réussi à lui adjoindre un petit circuit électronique pour utiliser comme manette de jeu le commodo défectueux de la Peugeot 505 de mes parents. Je codais beaucoup, en particulier mes propres petits jeux vidéo, apprenant l’assembleur du Z80 pour réussir à faire des séquences en 3D filaire. Enfin, j’avais transformé mon Amstrad CPC464 en synthétiseur musical, jouant du clavier de l’ordinateur comme d’une sorte de clavier d’accordéon. Cerise sur le gâteau, ce synthé pouvait restituer de courts sons « réalistes », car j’avais détourné le magnéto cassette interne pour sampler (en 8bits) ce que je voulais…

Et dire que, même avec son processeur tournant à fond, il devait avoir moins de puissance que mon actuel smartphone quand il est en veille !

Je n’ai qu’un seul regret avec cet Amstrad CPC464, c’est de l’avoir vendu quand je suis parti étudier les maths à Paris. Autrement, il trônerait fièrement sur le dessus des étagères de mon bureau, entre le vieux Minitel à clapet et le Mac tournesol transformé en lampe…

 

Écrivez à vos parlementaires pour aider les auteurs

Dans une tribune publiée par Le Monde, un collectif rassemblant plusieurs organisations professionnelles représentatives des artistes-auteurs, dont la Ligue des auteurs professionnels, demande au Parlement de transcrire dans le droit français l’obligation européenne d’instaurer le principe d’une juste rémunération de la création. Les organisations proposent que vous interpelliez vous-mêmes les parlementaires à ce sujet. Je republie ici le texte de cet appel et le mode d’emploi pour nous aider.

« LES AUTEURS RÉCLAMENT LA TRANSPOSITION DE LEUR DROIT À UNE RÉMUNÉRATION APPROPRIÉE ! »

Suite à la demande de la Ligue des auteurs professionnels et du CAAP, le Conseil d’État a condamné le Ministère de la Culture pour excès de pouvoir et annulé partiellement l’ordonnance du 12 mai 2021 portant transposition de la directive 2019/790 du 17 avril 2019 parce qu’elle ne prévoit pas que les auteurs cédant leurs droits exclusifs pour l’exploitation de leurs œuvres ont le droit de percevoir une rémunération appropriée !

C’est une victoire pour les artistes-auteurs et autrices ! Mais le combat continue. Nous demandons maintenant la reconnaissance en droit français de ce droit, pour qu’il puisse désormais être établi, dans tous les domaines de la création !

AIDEZ-NOUS : INTERPELLEZ VOS PARLEMENTAIRES !

Si vous voulez aider les artistes-auteurs et artistes-autrices, nous vous proposons d’envoyer à vos parlementaires ce courrier. Vous n’avez qu’à copier-coller ce texte et choisir au début et à la fin à qui vous vous adressez.

Monsieur le député,
Madame la députée,
Monsieur le sénateur,
Madame la sénatrice,

Dans une décision n° 45-4477 du 15 novembre 2022, le Conseil d’État vient d’annuler en partie une ordonnance du Ministère de la Culture du 12 mai 2021 en tant qu’elle ne transposait pas le droit à une rémunération appropriée pour les artistes-auteurs et autrices.

Je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour transposer à la lettre dans le droit français cette obligation européenne : il s’agit de l’un des droits les plus élémentaires des artistes-auteurs et autrices : être rémunérés pour leur création de manière appropriée.

Je vous demande de défendre auprès d’eux :

  • qu’il n’est pas approprié de ne pas prévoir de versement de droits d’auteur ou de prévoir des pourcentages de rémunération proportionnelle ridiculement bas ;
  • que le caractère approprié de nos rémunérations doit s’apprécier au regard de l’étendue et de la durée de cession de nos droits, trop souvent imposées par les exploitants de nos œuvres.
  • qu’il n’est pas approprié, dans le cadre d’une commande, de ne pas payer le travail de conception de l’œuvre (autrement que par une avance amortissable) et de demander aux artistes-auteurs et autrices de rembourser les sommes qui leur ont été versées pour le travail de création intellectuelle d’une œuvre ;
  • qu’il n’est pas approprié que des exploitants de nos œuvres puissent nous imposer une cession gratuite via des règlements ou d’autres formes de contrats d’adhésion ;
  • qu’il n’est pas approprié que, dans les appels d’offres publics, il soit demandé aux candidats de fournir un travail gratuit.

J’espère que vous saurez soutenir à l’Assemblée nationale ou au Sénat les propositions qui iront dans ce sens.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le député, Madame la députée, Monsieur le sénateur, Madame la sénatrice, l’expression de ma haute considération.

Pour contacter votre député ou députée, obtenir son nom, son adresse e-mail ou son adresse postale, consultez le site de l’Assemblée nationale : www.assemblee-nationale.fr

Pour contacter vos sénateurs et sénatrices, consultez le site du Sénat : www.senat.fr

Auteurs et artistes, vous pouvez bien sûr écrire une lettre plus personnalisée, témoignant de votre situation. Vous pouvez même demander, individuellement ou collectivement, à rencontrer vos parlementaires pour leur parler des difficultés actuelles des créateurs !

Il en va de l’avenir de nos métiers !

Colloque « Propriété intellectuelle et pop culture » au Palais Bourbon

Le jeudi 15 décembre, je serai à Paris au Palais Bourbon pour la 4e édition du colloque « Propriété intellectuelle et pop culture » organisé par le CEIPI et la Ligue des auteurs professionnels en collaboration avec Quatrebarbes, SCAN Avocats, Artlex, GUIU IP, LexisNexis France et ARDAN. Au programme : Jeux vidéos, NFT, Bande dessinée, Intelligences artificielles…

J’interviendrai lors de la table ronde « Mid-journey et autres intelligences artificielles : menace fantôme pour les métiers de la bd ? » le matin à 10h aux côtés de Stéphanie Le Cam, maître de conférences à l’Université Rennes 2 et directrice générale de la Ligue des auteurs professionnels, Caroline Le Goffic, professeur à l’Université de Lille Marie-Anne Ferry-Fall, directrice générale de l’ADAGP et Frédéric Maupomé, scénariste de BD.

Date :
Jeudi 15 décembre 2022 de 9h à 18h

Lieu :
Palais Bourbon (Assemblée Nationale), Salle Colbert
26 Rue de l’Université 75007 Paris

L’inscription est obligatoire :
https://sondagesv3.unistra.fr/index.php/768825?lang=fr

Liste des intervenants :
Denis Bajram, Yann Basire, Émilie Bulledop, Stéphanie Carre, Jean-Pierre Clavier, Carole Couson, Nathalie De Quatrebarbes, Jean-Marc Deltorn, Julien Delucenay, Anaïs Dépinoy, Marie-Anne Ferry-Fall, Aurelie Guetin, Denis Goulette, Stéphanie Le Cam, Caroline Le Goffic, Frédéric Maupomé, Alexandre Nappey, Xavier Pres, Mathieu Salvia, Laurent Teyssèdre, Gilles Vercken.