Le Blog

UNESCO, paye ton auteur !

L’UNESCO refuse de rémunérer les auteurs lors de sa Journée mondiale du livre et du droit d’auteur ? Cherchez l’erreur !

L’UNESCO est l’organisation de l’ONU en charge de la culture et de l’éducation. Tous les 23 avril, elle organise la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Cette année, elle convie à cette occasion de nombreux auteurs et illustrateurs à venir animer des ateliers au siège de l’organisation à Paris. Mais son invitation est surprenante : « Nous fonctionnons uniquement sur la base du volontariat et ne pouvons rémunérer ce type de prestation. En échange, nous pouvons vous offrir une large visibilité sur notre site Internet et sur les réseaux sociaux. »

Une organisation qui a des centaines de millions d’euros de budget est-elle vraiment incapable de payer quelques auteurs ? Est-ce que les employés de l’UNESCO sont aussi  là sur le principe du bénévolat ? Est-ce que l’ancienne ministre de la Culture Audrey Azoulay qui est devenue directrice générale de l’organisation est bénévole aussi ? Est-ce qu’elle se contenterait de la publicité que ça lui ferait sur les réseaux sociaux ?

Quand il s’agit de financer la culture, on trouve des centaines de millions d’euros. Quand il s’agit de financer les créateurs, il n’y a plus rien dans les caisses. Le plus étonnant, c’est que ceux qui organisent la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur ne comprennent pas que la plupart des auteurs ont beaucoup de mal à en vivre, et qu’un des premiers des droits que réclament les auteurs, c’est de pouvoir remplir leur réfrigérateur. Cherchez l’erreur.

L’UNESCO dépense des fortunes pour la défense du patrimoine. Faut-il qu’un auteur soit mort pour être enfin soutenu financièrement par l’organisation ? #payetonauteur tant qu’il encore en vie !

PS : Vous pouvez bien sûr, vous aussi, soutenir les auteurs avec le hastag #payetonauteur sur tous les réseaux sociaux.

Publié le Catégories
Commenter Partager LinkedIn

Cher Apple, tu déconnes grave

Cher Apple, tu déconnes grave. Je suis un vieux militant de tes ordinateurs depuis les premiers Macintosh, j’ai fait basculer des dizaines d’utilisateurs de Windows à Mac OS. Mais, là, tu m’obliges à réfléchir. Vais-je devoir arrêter de te recommander ? Vais-je devoir te quitter ?

Il y a trois semaines, notre iMac 27″ i7 de 2012 a soudainement affiché un écran blanc. Après une extinction forcée, l’écran et ne s’est plus jamais rallumé. Problème de carte mère. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, en contactant le SAV, que ma machine, qui avait six ans, était déjà classée obsolète chez Apple et qu’on ne pouvait donc plus commander les pièces détachées pour la réparer.

Les pannes, c’est quand même bien plus embêtant sur une machine tout en un. Si le moindre de ses éléments est défectueux, on se retrouve à jeter à la fois son écran, sa carte mère, son alimentation, son boitier. Ça veut dire que quand on dépense plus de deux milles euros, c’est un investissement de type loterie. Que, passé cinq ans, chaque panne se transforme en désastre économique, mais aussi, et c’est grave, écologique.

Depuis 2013, on ne peut plus acheter de Mac au format “tour”, un Mac Pro sans écran, ouvrable, reconfigurable et réparable comme n’importe quel PC. Apple ne propose plus que des ordinateurs fermés. On pouvait espérer que cela irait avec un service après vente capable de réparer dans la durée ces machines fermées. Ce n’est pas le cas.

Nous avons donc dû racheter un iMac, en priant que lui dure au moins 10 ans, comme tous nos précédents ordinateurs Apple. J’ai digéré la déception, je me suis sans doute dit que c’était la faute à pas de chance… Et puis ce matin, je lis que, pour l’instant, on peut se faire refuser la réparation d’un iMac Pro NEUF. Une machine à plus de 5000 euros en configuration de base…

Le premium, c’est aussi au niveau des garanties et de la durabilité qu’il faut le proposer. Apple, j’en ai plus qu’assez que tu transformes mon outil de travail en smartphone hors de prix, trop vite vieillissant et irréparable.

Et crois-moi, si j’en suis là, moi, le vieux fan de la marque, moi le geek qui prend son pied à développer en C sous Linux mais qui adore aussi les produits clef en main quand ils fonctionnent, moi qui ne me pose pas de questions financières en achetant tes produits un peu trop chers… Crois-moi, si j’en suis là, ta clientèle pourrait redevenir aussi petite qu’elle l’était il y a 20 ans.

 

PS : on va éviter les trolls Mac/PC, on peut, hélas, en mettre aussi de sacrées couches à Windows, à Linux et à la plupart des fabricants de PC.

La jungle et le zoo

Vous savez, vous devez vraiment décider où vous voulez vivre, si vous voulez vivre dans la jungle ou dans le zoo.

Si vous désirez la beauté, si vous voulez la liberté, la jungle est votre monde. Mais bien sûr, vous y êtes en danger, vous devez vivre avec des serpents, des requins, des tigres, des putois, vous savez, des moustiques et des sangsues.

Si vous voulez être en sécurité, vous devez vivre dans le zoo. Vous y êtes protégé. Si vous êtes un agneau, vous savez que le tigre ne vous attaquera pas. Vous savez que vous aurez un petit quelque chose à manger tous les jours ; c’est très bien. Vous devez travailler dur, mais vous vivez à l’abri derrière les barreaux. Et ce qui est merveilleux, c’est que de derrière ces barreaux vous rêvez de la beauté de la jungle. […]

Vous serez surpris du nombre de personnes qui préfèrent vivre dans le zoo. Ils ne sont pas prêts à payer le prix de la liberté. Ils pensent que la liberté doit être, en quelque sorte, obtenue sans effort, et même offerte, ce qui n’est jamais le cas, jamais.

Miloš Forman

Citation extraite (et traduite comme je le pouvais) d’une passionnante interview de 1997 disponible sur le site de la George Washington University :


Mise à jour

Je n’avais pas fait le lien avec la chanson Dans la jungle ou dans le zoo de Jean Ferrat, ni avec l’album du même nom paru en 1991. Cela aurait pu pourtant me faire comprendre qu’initialement cette métaphore parlait du capitalisme (la jungle) et du communisme (le zoo). Alors que je n’y avais vu qu’un questionnement sur la soumission dans notre société de consommation très organisée… Comme quoi…

Amiens : journée pro : la rémunération des auteurs en festival

Table ronde d’importance lors la journée professionnelle des Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens. Sujet brûlant : la rémunération des auteurs en festival et autres manifestations. Elle réunira Vincent Monadé, président du CNL (Centre National du Livre), Sam Bailly, présidente de La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse, Pascal Mériaux directeur du festival, ainsi que votre serviteur qui sera là pour les auteurs de BD ( États Généraux de la Bande Dessinée / Groupement des Auteurs de Bande dessinée (SNAC) ) pour parler de la rémunération des auteurs en festival et autres manifestations.

On sait que La Charte a su imposer depuis longtemps le payement des interventions culturelles et éducatives des auteurs dans le secteur jeunesse, mais aussi bien au delà. On parle même des “tarifs Charte”. Le CNL a depuis deux ans rejoint le mouvement, liant ses subventions aux festivals à la rémunération des interventions des auteurs. Cette année, le Groupement des Auteurs de Bande dessinée (SNAC) a proposé d’aller plus loin : rémunérer tous les auteurs pour leur présence en festival, quelque soient leurs activités. En effet, la dédicace, qui est pourtant souvent l’activité le plus attractive pour le public, est exclue des rémunérations pour l’instant… Encore récemment on a vu que la question était cruciale avec #payetonauteur au Salon du Livre de Paris.

Pascal Mériaux, directeur du festival d’Amiens, est quelqu’un de très attentif aux auteurs, depuis toujours. Il m’a très vite proposé que la journée professionnelle du festival d’Amiens soit en partie consacrée à cette rémunération à la présence, question qui évidemment pose des problèmes financiers à un festival comme le sien. Et il a su y convier des acteurs de poids pour pouvoir mener une sérieuse discussion, merci à lui.

Auteurs, venez nombreux à cette journée professionnelle du vendredi 1er juin, car une partie de vos revenus de demain se joue sur cette question. La table ronde aura lieu de 13h30 à 14h45, suivi d’un long débat avec le public. Profitez-en pour venir aussi à la matinée qui sera consacrée à la place que peuvent tenir les auteurs dans le développement culturel.

Syndication

Beaucoup de gens quittent Facebook en ce moment. C’est dommage au moins sur un point : les réseaux sociaux sont d’excellents outils pour informer et fédérer. Pour les créateurs de Bande Dessinée, Facebook a joué un rôle fondamental depuis la mobilisation contre la réforme de leur retraite complémentaire, le RAAP jusqu’au récent #payetonauteur.

Collègues auteurs et autrices de BD, si vous voulez continuer à vous tenir au courant de l’actualité sociale qui vous concerne, j’ai rassemblé sur ce site les flux d’informations des principales organisations qui vous défendent. Une page à mettre dans vos favoris et à surveiller : nous pourrions bientôt avoir besoin de vous.

I want to believe

Photo Marshall Henrie / Wikipedia

Je découvre à l’instant l’étrange mystère de l’astronaute de la cathédrale de Salamanque. En effet, dans un des décors sculptés de cette cathédrale gothique tardive on trouve l’image très précise d’un homme en combinaison spatiale. Comment est-ce possible ? Les maîtres maçons du XVIe siècle connaissaient-ils des vérités cachées sur les extraterrestres ? Ou avaient-ils été contactés par des visiteurs venus du futur ?

En fait, cet étrange mystère s’explique très simplement : en 1992, lors d’une importante restauration, des petits détails du genre ont été ajoutés par les sculpteurs pour signer le fait que ces parties étaient de la reconstitution moderne. Dans le genre, on trouve aussi un démon mangeant une glace à la crème.

En 1992… On peut se demander, vu l’explosion des théories complotistes, des fake news et autres vérités alternatives si un conservateur des monuments historiques pourrait encore se risquer à autoriser ça aujourd’hui. Vu le nombre de gens qui défendent à cor et à cri sur internet le fait que c’est vraiment une sculpture d’astronaute datant du Moyen-Âge, la réponse paraît, hélas, toute trouvée.

Comment illustrer la question sociale ?

Ce n’est pas un secret, j’ai dessiné la petite Marianne écrasant par erreur les auteurs qui sert à la communication des États Généraux du Livre. Nous en avons eu l’idée pendant une des réunions préparatoires. Il fallait bien montrer que l’État nous avait déjà marché un peu dessus par inadvertance au moment de la hausse de la CSG, et que les réformes à venir pouvaient tourner au désastre si ce même État ne prenait pas la mesure de la précarité actuelle de la plupart des créateurs.

Rentré chez moi, j’ai réfléchi, il fallait que ce dessin soit à la fois très clair mais pas trop violent, afin de ne pas provoquer de rejet immédiat. C’est toujours très délicat de communiquer sur des problématiques sociales et professionnelles. Les auteurs ne veulent pas faire pleurer dans les chaumières, ils veulent juste pouvoir vivre de ce qui est pour beaucoup un travail à plein temps (et souvent plus). C’est pour ça que j’ai choisi de montrer une petite Marianne tout innocente, et de la traiter graphiquement tout aussi naïvement.

Je n’ai pas signé ce dessin pour ne pas perturber la communication avec une information visuelle en plus. J’ai aussi donné ce dessin au CPE pour qu’il en fasse ce qu’il faut comme il le veut dans le cadre de ces Etats Généraux du Livre.

Tout cela m’a pris un peu de temps, vous le devinez, alors j’espère que vous prendrez quelques petites minutes pour signer la pétition qui accompagne l’annonce de ces états généraux : https://www.change.org/p/pas-d-auteurs-pas-de-livres

Merci !

États Généraux du Livre #auteursencolere

Les nuages s’accumulent sur l’avenir des auteurs. Plusieurs réformes prévues ou en cours sont très inquiétantes : CSG, AGESSA, impôt à la source… C’est pourquoi les auteurs lancent cette année des États Généraux du Livre. Vous en saurez plus en visitant leur site :

Je vous encourage à signer aussi la pétition qui l’accompagne :

https://www.change.org/p/pas-d-auteurs-pas-de-livres

Les États Généraux de la Bande Dessinée sont heureux que leur initiative pour la BD ait pu nourrir l’ensemble des organisations d’auteurs du livre. Nous avons été consultés par le CPE, l’association qui les regroupe toutes, et nous avons participé à la définition de ces États Généraux du Livre. Nous avons rappelé l’importance de ne pas dégrader encore la situation des auteurs et de mettre en place rapidement des solutions pour combattre leur précarité grandissante.

payetonauteur.com

Le site payetonauteur.com vient d’être lancé conjointement par La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse et le Groupement des Auteurs de Bande dessinée (SNAC) pour prolonger la solidarité de la campagne #PayeTonAuteur. C’est une très bonne nouvelle de voir les deux organisations d’auteurs se rapprocher ainsi pour mieux défendre les auteurs jeunesse et bande dessinée !

Paye ton auteur

Le salon Livre Paris se fait prier pour payer les auteurs en intervention. Et pas qu’un peu.

Ce sont les adhérents de La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse qui avaient lancé l’alerte : cette année, le salon du livre ne voulait pas les rémunérer. C’était s’en prendre à un symbole, car La Charte a su obtenir depuis longtemps le paiement des interventions des auteurs et autrices jeunesse. Cette bonne pratique a même été imposée par le Centre National du Livre à tous les festivals qui touchent ses subventions.

Mais voilà, Livre Paris est un salon, c’est à dire une organisation à but lucratif, contrairement à un festival. Comme il ne touche pas de subventions du CNL, il s’est donc senti libre d’imposer la gratuité aux auteurs. Au mépris des usages, au mépris surtout du travail qu’il leur demande de fournir.

Détail plus que croustillant, c’est le SNE, le syndicat des éditeurs, qui organise ce salon, même s’il est délégué à un prestataire, Reed Expositions. C’est donc, très symboliquement, le syndicat des éditeurs qui affiche par ce biais qu’un auteur ça ne se rémunère pas.

Aujourd’hui, suite à une première bronca des auteurs de La Charte, Livre Paris a accepté de payer… enfin, pas exactement toute le monde… enfin, c’est compliqué, vous comprenez…

Chers éditeurs, il serait peut-être temps d’appeler vos élus au SNE pour râler, non ? Acceptez-vous vraiment, que le seul salon organisé par votre syndicat affiche aussi ostensiblement son mépris des auteurs ?

#PayeTonAuteur