Festival de Blois

Valérie Mangin et moi-même serons ce week-end à Blois, pour participer à BD Boum, un des plus anciens festivals de France. Je ne dédicacerai pas, comme à mon habitude, mais je serai enchanté de discuter avec tous ceux qui auront la bonne idée de m’arrêter dans les allées du festival.

Pour ceux qui veulent me voir dessiner, je donnerai une démonstration/conférence sur mon travail d’auteur de BD sur ordinateur. Ce sera à la Halle aux Grains, le samedi 22 novembre à 15h. Venez nombreux, qu’on prouve encore une fois qu’un festival BD ce n’est pas qu’une réserve de chasse à la dédicace, mais aussi un vrai lieu de culture et d’échanges.

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Lancement du DVD “Objectif BD” à Caen

Dans le cadre de l’opération Lire en fête en 2007, la bibliothèque départementale du Calvados et les bibliothèques du département avaient proposé un programme d’animations autour de la bande dessinée. Suite à ces rencontres, la BDP désirait mettre en avant les auteurs et illustrateurs bas-normands en réunissant cinq de leurs représentants dans un DVD : Jean-Blaise Djian, Hugues Fléchard, Jean-Marc Lainé, Jérôme Félix et Denis Bajram.

Une projection du DVD sera proposée lors de cette soirée ainsi qu’une rencontre avec les auteurs et illustrateurs.

Le Mardi 4 novembre 2008 à 18h à Caen,
Maison de l’étudiant (Campus de l’université)
Réservation : 02 31 78 78 87

Texte © Conseil Général du Calvados

Marvel Comics

L’aventure américaine commence

Et voilà, c’est parti : la publication d’Universal War One aux USA par le premier éditeur de comics, le célèbre Marvel, a commencé. C’est une sorte de rêve éveillé pour moi, qui lisait dans mon adolescence avec ferveur les productions de la “Maison des Idées”. Je rêvais alors de dessiner Iron Man ou les 4 Fantastiques, et d’avoir l’insigne honneur d’être un jour publié par les successeurs de Stan Lee. Et voilà que c’est eux qui sont venus me chercher pour UW1 ! Merci donc à tous ceux qui, en France comme aux États-Unis, ont participé à cette la mise en place de l’aventure américaine d’UW1 !

Et pour fêter ça, voici, en exclusivité, la couverture “alternate” du comics book 1.

Nicolas Atchine

A STAR IS DEAD

Je regardais comme à mon habitude la Nouvelle Star tout en calinant mon canard lorsque Philippe Manœuvre dédicaça un titre de Bob Dylan à la mémoire d’un des plus grands experts de Dylan qui venait justement de mourir : “Nicolas Atchine”.

Ce nom n’a sans doute pas dit grand chose à grand monde. Mais moi ça m’a fait un méchant choc. Je le connaissais bien, le petit Nicolas… On avait fait nos premières armes ensemble à la fin des années 80 à Scarce, un fanzine spécialisé dans les comics américains. Nicolas était très jeune à l’époque, mais avait déjà une culture pop encyclopédique. Il écrivait très bien, avec beaucoup d’aisance. Il avait un avis sur tout, et donc beaucoup d’ennemis. Moi je l’ai tout de suite apprécié : on devait se ressembler un peu.

On faisait de la musique tous les deux, et ne jurions que par les comics… Lui a finalement choisi de suivre plutôt la voie du rock que celle de la BD, et j’ai perdu contact avec lui, ne le recroisant qu’en de rares occasions, genre avec le fils de Jodorowsky. Nicolas Atchine était devenu Nikola Acin, traduisait moultes ouvrages, interviewait moultes gens pour le magazine Rock & Folk de Manœuvre, avait monté son groupe les Hellboys, et je devais ignorer les trois quarts de ses activités…

J’ai fouillé la toile à l’instant. Une seule confirmation de la mort : “Nikola est décédé de façon soudaine le dimanche 18 mai 2008 à l’âge de 34 ans.” C’est jeune, 34 ans. pour mourir. Merde.

On ne s’attend pas à apprendre la mort d’un vieux pote en regardant la Nouvelle Star. Merde.

Habillez-vous UW1

Il y a quelques temps, j’ai ouvert sur Internet une boutique de vêtements pour une association dont je m’occupe. Et j’ai trouvé ça top ! Donc, sans plus attendre, j’ai décidé d’en créer une seconde pour les collectors UW1.

C’est spreadshirt.com, le leader mondial dans ce domaine, qui fabriquera et livrera chez vous T-shirts, casquettes, mugs et tous les autres goodies que j’y ajouterez au fur et à mesure. Spreadshirt, qui imprime et livre depuis l’Allemagne, n’est pas obligatoirement le moins cher ni le plus rapide des fabricants, mais c’est une maison qui a pignon sur rue, et donc un partenaire fiable.

Pour les petits curieux, je ne ferai pas fortune avec cette boutique, puisque je perçois entre 2 et 3 euros par produit vendu. Enfin, je ne ferai pas fortune SAUF si vous m’achetez 1 000 000 T-shirts d’un coup 🙂

Opportunité + instinct = profit

« Opportunité plus instinct égalent profit »… quelle jolie devise.

La grande qualité des séries TV Star Trek est d’avoir imposé une école “positiviste” dans la science-fiction. Là où souvent les auteurs de S.F. nous prédisent le pire pour essayer de nous l’éviter (j’en suis un parfait représentant avec UW1), Gene Roddenberry imagina un monde où les humains seraient devenus, si ce n’est parfaits, du moins franchement altruistes. Ils exploreraient l’univers pour le plaisir de la science et dans l’espoir de sympathiser avec toutes les races de l’univers. En 1966, alors que les USA connaissaient de terribles émeutes inter-raciales, que le Viet-nam tournait au cauchemar et que la guerre froide battait toujours son plein, c’est vers l’idéalisme que se tournait Star Trek.

Lorsque les scénaristes de Star Trek introduisirent les Ferengis dans la série 20 ans plus tard, tout laisse à penser que c’est les Américains des années 80 qu’ils avaient voulu caricaturer. La hiérarchie sociale des Ferengis est en effet celle qui prévaut aux USA : les plus riches en haut, les plus pauvres en bas. Pour s’assurer cette richesse, toute la société ferengie est basée sur le commerce et le profit, au point d’en avoir fait un code (a)moral auquel tous se réfèrent : les Règles d’Acquisition ferengies. Là où en France on croyait encore dans les années 80 à la valeur intellectuelle, culturelle ou personnelle des hommes, les USA de Reagan étaient eux déjà totalement vendus au profit.

Il y a quelque jours, en regardant un épisode de Star Trek DS9, j’ai entendu une règle d’acquisition ferengie qui résonnait particulièrement avec notre actualité : « Opportunité plus instinct égalent profit ». Opportunité et instinct. Voilà exactement la méthode de gouvernement de Nicolas Sarkozy. Cet homme sans culture intellectuelle, au point qu’il change d’opinion comme de chemise, sans culture classique, (jamais la France n’avait eu un président parlant aussi mal le français), à qui il ne reste qu’une forte personnalité, est en fait l’incarnation exacte de l’opportunisme et de l’instinct. Lorsqu’il s’impose dans la prise d’otage de Human Bomb à Neuilly. Lorsqu’il trahit Chirac pour le candidat donné gagnant Balladur. Lorsqu’il arrive à revenir en grâce auprès de Bernadette Chirac et se saisit finalement de l’UMP. Lorsqu’il se fait élire sur des promesses populistes. Lorsqu’il séduit les femmes les plus en vue. Un incroyable opportuniste, une bête d’instinct.

L’instinct n’étant pas raison, il fait d’incroyables bévues. Car, dès que se présente une opportunité, il ne peut s’empêcher de la saisir, quitte à détruire ce qu’il a construit la veille. Il ne connaît tellement que l’opportunisme et l’instinct qu’il les a imposés à son gouvernement comme méthode de gestion. Alors que la gestion, l’organisation, la planification que nécessite la “bonne gouvernance” sont l’exact opposé de l’opportunité et l’instinct… Prenons l’ouverture à gauche, par exemple : ce n’est pas une décision politique réfléchie, c’est juste des opportunités people à saisir. Voilà donc qui nous dirige. Et nous voyons où cela nous a en quelques mois amenés : au grand n’importe quoi, ou même la majorité ne comprend plus rien.

Ceci dit, je n’accuserai pas que Sarkozy. Il a été copieusement élu par les Français. Et c’est logique : nous nous américanisons jour après jour.

Nos enfants ne veulent plus devenir médecins, chercheurs ou ingénieurs comme dans les années 80 ; maintenant ils vont tous en école de commerce. Les seules classes de mathématiques dont on nous a parlé dans les medias depuis 20 ans sont celles de mathématiques financières. Les amis chartistes de ma femme sont tous en train de déprimer devant le désintérêt de plus en plus flagrant de la société pour la recherche universitaire et pour les vrais historiens. Mais, c’est vrai qu’il n’y a que peu d’opportunités à saisir dans le passé, juste des enseignements. Et même quand les medias nous parlent tous les matins de “développement durable”, c’est une preuve en soit : c’est qu’en vrai nous sommes tous devenus des opportunistes sans conscience des lendemains.

Pou finir : si j’en crois Star Trek, un Ferengi vendra son propre frère si l’opportunité est bonne, et si son instinct lui dit que c’est le bon jour. Alors, chers lecteurs, vous êtes prévenus : vous n’êtes plus qu’une source de profit potentiel pour les autres humains. Pour savoir à quelle sauce vos propres enfants vous mangeront, lisez donc les les Règles d’Acquisition Ferengies.

UW1 still alive !

Plein de belles choses en préparation

Mes journées vont encore être bien remplies cette année : alors que je suis occupé à dessiner Trois Christs, mon prochain album, je suis aussi en train de travailler sur plusieurs projets liés à UW1.

En premier lieu, je passe du temps sur l’intégrale des 6 tomes qui devrait sortir pour les fêtes de fin d’année. On cherche un format un peu original, un livre à lire, mais je vous en dirais plus quand on aura arrêté notre décision avec mon éditrice.

Ensuite, on parle très sérieusement de la publication de l’intégrale des story-boards dans une collection spécialisée, et d’autres croquis dans une autre collection spécialisée (que de mystères). J’ai aussi pris des contacts à Angoulême pour faire une sculpture de Kalish, et/ou d’un Trihédron. Je travaille aussi sur un modèle des mes vaisseaux en Lego, mais là il va falloir que je passe aux vrais briques pour le finaliser (et je ne sais pas quand ce sera).

Le plus gros pour la fin : la publication d’UW1 chez l’éditeur américain Marvel sera évidemment l’événement de l’année pour UW1. Moi qui suis un vieux fan des super-héros de Stan Lee, je vais veiller à ce qu’on fasse ça au mieux : faut être au niveau 🙂

Bref une année qui promet d’être riche en expériences, mais je vous reparlerais de tout cela en temps et en heure.

Je croise beaucoup d’auteurs déprimés

Je croise beaucoup d’auteurs déprimés ces derniers temps.

Le dernier en date est assez célèbre. Et en ce moment, il est en pleine dépression : il vient de réaliser que l’humanité n’est pas entièrement constituée de boy-scouts. Pour commencer, certains l’accusent depuis quelques temps d’être un facho. De plus, le lancement du journal qui porte le nom de son personnage fétiche est assez délicat. Et enfin, il vient de découvrir que son agent l’escroque à tour de bras. Tout ceci se passe à la fin des années 40, et cet auteur, c’est Hergé. Vous l’aurez peut-être deviné, je suis en train de lire la copieuse et passionnante biographie que Philippe Goddin1 a écrit sur le père de Tintin. Et j’y découvre en ce moment un créateur épuisé par les 20 années de labeur qu’il vient de consacrer à la BD. Voilà qui résonne étrangement, car des auteurs de BD déprimés, j’en croise un peu trop ces derniers temps. Mais ce ne sont pas de grands auteurs lassés d’avoir trop travaillé à leur succès, ce sont des jeunes auteurs lassés de trop travailler pour rien.

Je m’explique : la bande dessinée est florissante en ce moment. On n’a jamais autant sorti d’albums chaque année. Lorsque je suis entré dans ce métier au milieu des années 90, on parlait de 600 nouveautés par an. Plus de dix ans après, ces chiffres ont triplé. Toujours plus d’éditeurs, toujours plus de livres par éditeurs, toujours plus d’auteurs, toujours plus de libraires, et heureusement plus de lecteurs. On devrait s’en réjouir, et pas déprimer, non ?

Mais il reste que cette croissance a totalement changé la donne pour les auteurs : leurs livres sont moins visibles. Ils sont noyés dans la quantité. De la profusion, on est passé à l’avalanche de nouveautés ces dernières années. A tel point que lecteurs, journalistes et libraires ne savent plus où donner de la tête. Bien sûr, quand un titre se détache, ou est déjà connu, il profite à fond du côté “valeur-refuge”, et son succès s’en accentue d’autant (je sais, j’en profite avec Universal War One). Mais, à côté, ce sont des centaines d’albums qui ne sont pas vus : ils arrivent sur la table de nouveautés du libraire, où on leur trouve (pas toujours) une petite place au milieu de l’émeute. Et puis, si très vite (une semaine) ils ne trouvent pas leur public, si le bouche à oreille n’est pas tonitruant, si la campagne de pub de l’éditeur ne tape pas du poing sur la table, et bien, la table, ils s’en font virer. Car, chaque jour, de nouvelles palettes de nouveautés se déversent sur le pas-de-porte du libraire dans l’espoir à leur tour d’exister… un peu.

Résultat : des auteurs qui avaient une sympathique visibilité il y a quelques années, découvrent que maintenant ils bossent POUR RIEN. Car, passées les avances sur droits de l’éditeur, qui font bouillir la marmite, cooool, que reste-t-il de tout ce travail ? Que reste-t-il du colossal investissement créatif qu’est un album de BD ? RIEN. Une référence dans les bases de données des libraires, un de ces milliers d’albums qu’on peut commander. Et quelques tristes remarques en festival « Ah bon, il est sorti ton dernier album ? Aaaah, flûte, je ne l’ai pas vu. ». En fait, beaucoup d’auteurs se demandent qui a pu bien les lire dans ces conditions. Parfois, même, l’auteur se met à penser que son éditeur, pris lui-même dans sa surproduction, n’a pas fait plus que de feuilleter rapidement ses pages finales en se rappelant du synopsis signé deux ans plus tôt.

Peut-on faire des livres en sachant parfaitement qu’on ne sera finalement pas lu ? Peut-on cuisiner des plats qui ne seront jamais mangés ? C’est du gâchis. Voilà pourquoi je ne croise quasiment plus que des auteurs déprimés : nul n’a envie de gâcher sa vie…

 

PS : Certains se sont inquiétés de mon moral après ce petit texte : qu’ils se rassurent, malgré cette triste ambiance, j’ai la patate en ce moment. D’ailleurs, je n’aurais pas le courage d’écrire ce genre de constat déprimant si je déprimais 🙂

 

Notes

1Lignes de vie de Philippe Goddin – Editions Moulinsart 2008

Meilleurs vœux

Nous avons le grand plaisir de vous présenter nos meilleurs vœux pour la nouvelle année… Vous voyez : nous l’espérons héroïque ! 🙂

Vous avez encore été très nombreux à me rendre visite sur ce site en 2007 et je vous en remercie. Je vous promets plein de surprises et d’exclus en 2008.

Bon réveillon à tous !

Valérie Mangin & Denis bajram

Quadrants

Pour la rentrée Quadrant Solaire fait peau neuve et devient… Quadrants, une maison d’édition indépendante à part entière.

Denis et moi en profitons pour redevenir des auteurs à temps plein. Nous laissons la direction de notre bébé à Corinne Bertrand qui travaillait (bien) avec nous depuis déjà presque un an.

Elle s’occupera de 4 différentes collections :
– Quadrants Azimut (humour)
– Quadrants Astrolabe (intimisme)
– Quadrants Solaires (SF)
– Quadrants Boussole (Aventure)

Les premières nouveautés sortiront fin septembre. Il s’agit de mon Dernier Troyen en Quadrants Solaires et du tome 1 de Couleur de Peau : Miel de Jung en Quadrants Astrolabe.
Pour découvrir cet album, vous pouvez d’ors et déjà allez voir le dossier que lui consacre le site sceneario.com