Photonik revient (et il a besoin de vous)

Vous étiez fans du super-héros français Photonik ? Aujourd’hui, il s’apprête à revivre pour une nouvelle saga sous le crayon de Paul Renaud !

Dans les années 80, alors que j’étais ado, j’étais accro aux revues Lug qui traduisaient les comics de super-héros Marvel en France. Il y avait dans leurs pages, entre autres merveilles, la série Photonik, dont j’adorais particulièrement le dessin, toute en élégance. Quelle ne fut pas ma surprise à l’époque quand mon copain de comics, Jean-Marc Lainé, m’expliqua que Photonik était une création 100% française. Et que ce n’était pas un vétéran de la BD qui réussissait à égaler les Américains, mais un jeune scénariste-dessinateur lyonnais nommé Ciro Tota.

Une décennie plus tard, je rencontrais Ciro chez Delcourt. Il dessinait à l’époque la série Aquablue – Étoile blanche avec Thierry Cailleteau au scénario, ce même Thierry avec qui j’avais failli faire la suite d’Aquablue et pour qui je dessinais Cryozone, une histoire de zombies dans l’espace. Je découvrais avec Ciro, au-delà de l’artiste que j’admirais, une des personnes les plus gentilles que j’ai pu croiser dans ma vie. Il était tellement sympa qu’il proposa au jeune débutant que j’étais un échange de planches. J’ai donc la chance d’avoir à la maison une des pages de l’ultime saga de Photonik, Les Enfants de l’Apocalypse, publiée en 1986 dans les numéros 80 à 83 de Spidey. C’est un des originaux qui fascinent le plus nos visiteurs, parce qu’il est très beau, très fin, mais aussi parce que toute cette finesse est réalisée à l’échelle 1, au format de publication (un grand demi A4) !

Planche dessinée au format de parution, 17 x 25 cm

Le temps a passé. Photonik a continué d’hanter ma génération. C’est par exemple à lui que les amis Stéphane Perger et Luc Brunschwig ont rendu un vibrant hommage dans leur série Luminary parue à partir de 2019 chez Glénat. J’avais moi-même dessiné un Photonik pour la réédition de la série originale en noir et blanc chez Black & White en 2013 . Enfin, dix ans plus tard, allaient paraître chez le même éditeur All Star PHOTONIK, des comics hommages proposés par Paul Renaud, Pierre Alary et Franck Biancarelli.

 

Mon hommage de 2013

Dans son comics de 16 pages, le Toulousain Paul Renaud a décidé de raconter la suite directe de la mythique saga Les Enfants de l’Apocalypse de 1986 dont je parlais ci-dessus. Cet hommage de la part de l’ami Paul m’a paru évident dès qu’il m’en a parlé. Déjà, Paul est aussi adorable que Ciro Tota, ce qui n’est pas peu dire. Mais surtout, Paul est un des plus dignes descendants du travail de Ciro sur Photonik. Il partage la même élégance, la même classe, la même capacité à la retenue et à la force en même temps. Rien de cela n’est une découverte, Paul nous le montrait depuis des années dans ses nombreuses pages et couvertures pour les USA. Car, si Ciro Tota était le Français égaré (avec Jean-Yves Mitton) dans les revues qui traduisaient Marvel en France, Paul Renaud fait, lui, partie des rares Français qui ont été publiés directement et continuellement par les Américains, en particulier par Marvel.

Ce comics All Star PHOTONIK : Les Soldats de l’Apocalypse, paru chez Black & White, en juin 2023, était une vraie réussite. On était cependant nombreux à avoir un gros regret : que ce soit un one-shot, et non le début de nouvelles aventures. Heureusement, Paul a eu le même sentiment que ses lecteurs. Aujourd’hui, les éditions Black & White annoncent donc une excellente nouvelle : le lancement d’un financement participatif pour que Paul s’attelle à une saga de 150 pages !

A la manière de Marvel et DC nous vous proposons de débaucher un auteur phare de Marvel : Paul RENAUD afin qu’il se consacre à la suite officielle de la série culte PHOTONIK. C’est une super production ambitieuse avec de nouveaux personnages mais également le retour de vieilles connaissances, l’histoire se situe 5 ans après les événements des Enfants de l’Apocalypse.

Paul Renaud est un acteur majeur de l’industrie du comics, il en connait ses rouages et contraintes, c’est donc aussi un nouveau départ et un point d’entrée pour les nouveaux lecteurs.

Paul m’en avait parlé il y a des mois, mais il fallait garder le secret. Ce n’était pas si facile, car, vous l’aurez compris, je suis emballé par ce projet. Je ne peux donc que vous encourager à vous joindre au financement participatif :

 

Et si vous êtes présents cette année au Festival d’Angoulême, passez voir l’éditeur sur le stand H19 de l’espace La Place du 9e Art, à côté du marché des halles, ils vous en diront plus. Ce sera aussi l’occasion d’en apprendre plus sur la fin de la série originale de Photonik que nous prépare Ciro Tota de son côté !

 

 

 

 

 

 

Bonne année 2024

Espérons que cette nouvelle année sera bien plus pacifique que les précédentes. Espérons que la raison pourra reprendre un peu le dessus sur la haine et la colère. Espérons, enfin, que nous pourrons tous nous retourner dans douze mois en nous disant que 2024 valait le coup d’être traversée.

Bonne année à toutes et tous !

Un dessin en accéléré

Il y a quelques temps, j’avais proposé de faire cinq dédicaces payantes au profit de la librairie La Cour des Miracles qui rencontrait de sérieuses difficultés économiques. Comme tous les lecteurs sélectionnés n’avaient pas pu venir sur place, j’ai réalisé une partie des dessins à la maison. Ça a été l’occasion de poser une caméra au-dessus de ma table afin vous montrer comment je réalise ce genre de « dédicaces » couleurs. Je vous laisse découvrir en cinq minutes ce qui m’a pris quelques heures de travail 🙂

 

 

L’Atelier virtuel fait son émission

Depuis de longues années Valérie et moi nous partageons un Atelier virtuel avec une vingtaine de collègues. Grace au logiciel Discord, nous nous retrouvons en ligne pour papoter pendant nos longues journées de dessin, mais aussi pour partager notre travail sur écran ou via webcam. Le tout est assaisonné de blagues idiotes mais aussi de discussions très sérieuses sur nos métiers et nos pratiques artistiques.

Nous avons réalisé qu’il pourrait être intéressant de montrer au grand public ce qui reste caché d’habitude derrière les murs virtuels de notre atelier que ce soit quand nous écrivons, dessinons ou colorisons. Nous avons donc ouvert une chaîne Twitch, pour vous permettre d‘assister en direct à des moments de création.

Mais notre chaîne va accueillir bien d’autres choses. En particulier, nous avons décidé de partager avec vous une partie de nos discussions professionnelles. En effet, à l’Atelier, nous avons un point de vue sur la Bande Dessinée et la création parfois bien différent de ce qu’on peut entendre habituellement. Sans penser détenir la vérité, nous espérons ainsi nourrir le débat d’idées.


Discussions & débats

Les autres vidéos :
https://www.ateliervirtuel.fr/videos/discussions/


Rencontres dessinées

Les autres vidéos :
https://www.ateliervirtuel.fr/videos/rencontres-dessinees/


 

Goldorak à Reims

Fans de Goldorak, avec Alexis Sentenac, Brice Cossu, Yoann Guillo, nous serons au salon Game’in Reims le 18 et 19 novembre 2023. Deux ans après la parution de la BD aux éditions Kana, nous avons réussi à rassembler sa team graphique au grand complet, c’est une occasion à ne surtout pas manquer !

 

Toutes les informations ici :

Tendres tendons

La semaine dernière, je suis allé aux Utopiales Nantes avec une grosse attelle à la main de travail. Apparemment, l’info a circulé, puisque certains me demandent des nouvelles de ma santé en message privé.

Je fais donc un petit point rapide. En début de semaine dernière, en soulevant un objet très lourd dans l’atelier, j’ai ressenti une très vive douleur dans les doigts de la main droite ainsi que dans tout l’avant-bras. Aux urgences, on m’a diagnostiqué un problème de tendons et j’ai donc eu droit à une immobilisation quasi-totale de la main pendant les cinq jours passés aux Utopiales. Une fois rentré, le médecin m’a confirmé que c’était une bonne élongation. J’ai donc repris le chemin de l’attelle.

Normalement, je serai apte au service en fin de semaine prochaine. D’ici là, je bricole comme je peux sur l’ordinateur. Heureusement, j’ai le soutien de Valérie et des copains de l’Atelier virtuel. Donc, amis lecteurs, pas d’inquiétude, je reprendrai bientôt le travail sur Universal War 😊

Utopiales 2023

Tous les ans, c’est un véritable bonheur d’aller aux Utopiales de Nantes. Au-delà d’être la référence incontournable des festivals de science-fiction, nous y voyons surtout un lieu où règne l’intelligence, la raison, mais aussi la folie, la folie de croire que les lendemains peuvent toujours chanter. Et puis, Valérie et moi y retrouvons de très nombreux amis et amies, et nous nous en faisons chaque fois de nouveaux.

Le programme est un peu plus calme cette année pour nous, sans exposition ou autres grands enjeux. C’est chouette, on aura du temps à consacrer à tout le monde. Si vous venez dans ce merveilleux endroit, nous pourrons donc prendre le temps de bavarder. Alors n’hésitez pas à nous arrêter si vous nous croisez !

MES tables rondes

► L’héritage de la science-fiction

La grande anthologie de science-fiction dirigée par Gérard Klein donnait à voir un panorama à la fois historique et thématique de ce qui se faisait et s’était fait en science-fiction. Mais comment choisir les textes importants, historiques, ou encore simplement lisibles aujourd’hui ? Quels conseils aux jeunes lecteur·rice·s en 2023 ?

Avec Richard Canal, Stéphanie Chaptal, Sylvie Denis, modération Denis Bajram

Vendredi 3 novembre de 11h45 à 12h45
Lieu Unique, Atelier 1

► Transmission par les images

La science-fiction se nourrit des sciences mais les images qu’elle crée en retour sont souvent dotées d’une esthétique et d’une charge émotionnelle importante. Cette abondante production d’images a notamment accompagné, voire aidé, l’aventure spatiale. Comment sont conçues les images de science ? Au-delà de leur esthétique, quel est l’intérêt des images de fiction ? Que nous racontent-elles sur notre univers et nos rapports avec lui ?

Avec Lalex Andréa, Denis Bajram, Héloïse Chochois, Elsa Ducrot, moderation Bénédicte Leclercq

Vendredi 3 novembre de 16h15 à 17h15
Espace CIC Ouest

► Paradigmes, novums et révolutions scientifiques

Comment la science passe-t-elle d’une compréhension du monde à une autre ? Son histoire est-elle une suite de coups de génie ou une génération doit-elle succéder à une autre pour qu’une idée nouvelle fasse son nid ? Peut-être les spécialistes des idées dérangeantes et des novums que sont les auteur·rice·s de SF le savent-ils·elles mieux que personne…

Avec Denis Bajram, Estelle Blanquet, Éric Picholle, modération Xavier Mauméjean

Samedi 4 novembre de 11h45 à 12h45
Espace CIC Ouest

► L’IA qui dessinait Mona Lisa et qui écrivait La Comédie humaine

La technologie, avec les récents outils qu’elle propose, offre de nouvelles possibilités tout en nous en faisant perdre d’anciennes. Et nous oublions ce que nous avons perdu. Comment l’art évolue-t-il avec la technologie ? Se transforme-t-il pour le meilleur ou pour le pire ? Qu’allons-nous faire de l’IA ? Que va-t-elle faire de nous ?

Avec Stéphane Levallois, Guillaume Singelin, Adrien Tomas, Elene Usdin, modération Denis Bajram

Dimanche 5 novembre de 09h15 à 10h15
Cité des Congrès – Salle 2001

 

Côté syndical

► Café Ligue

La Ligue des Auteurs Professionnels organise une rencontre autour d’un café, d’un thé ou d’un soft pour les auteurs et autrices présents aux Utopiales comme pour ceux et celles qui voudraient venir en voisins. Un Café Ligue, c’est un moment convivial où notre équipe vous tient au courant des questions et des actions du moment. En plus de s’informer auprès de nos juristes et de nos élus, c’est l’occasion pour nous, auteurs et autrices, de se retrouver et d’échanger sur nos métiers, notre situation et de réfléchir ensemble à notre avenir (et ce n’est pas de la science-fiction).

Avec l’équipe de la Ligue des auteurs professionnels

Samedi 4 novembre de 16h00 à 17h00
Sur inscription avant le 27 octobre midi au lien suivant :

Des fiches info pour les auteurs

Depuis le début, la Ligue des auteurs professionnels travaille à améliorer l’information des auteurs et autrices sur leurs droits dans l’édition, sur leur fiscalité, sur leurs obligations et droits sociaux. Afin de rendre tout cela beaucoup plus facile, nous lançons aujourd’hui un système de fiches info lié à un moteur de recherche. Il y a, bien sûr, des explications allant de vidéos de présentation jusqu’aux aspects les plus pointus du droit. Tout cela se veut facile d’accès sans perdre en précision, et surtout pratique, avec, par exemple, des courriers-types prêts à être envoyés à vos interlocuteurs.

Bref, indispensable !

 

 

Ministère amer

Vendredi a eu lieu au ministère de la Culture la réunion la plus ubuesque à laquelle j’ai pu participer en trois décennies d’engagement syndical. Ce fut aussi la réunion la plus courte.

Nous ne partions pourtant pas d’une situation idéale pour cette nouvelle concertation éditeurs / auteurs. Lancées depuis un an, nos négociations interprofessionnelles n’ont pas du tout apporté, pour l’instant, des résultats à la hauteur de la crise socio-économique qui touche les créateurs et créatrices du livre. En plus, le ministère avait déjà écarté de ces concertations le CAAP1, syndicat sans doute trop revendicatif à son goût, et ce malgré sa grande compétence technique.

Vendredi, lors de cette réunion au ministère, ce fut au tour du SNE, principal syndicat des éditeurs, de vouloir décider quelles personnes pouvaient représenter ou pas une organisation d’auteurs. Face au refus de la Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse d’écarter un de leurs représentants, l’avocat Denis Goulette, leur conseiller juridique, le SNE a donc quitté la réunion. Cerise sur le gâteau, une partie des représentants des auteurs, au lieu de soutenir la Charte, a trouvé le premier prétexte pour se lever à son tour et suivre les éditeurs dans leur refus de tenir cette réunion, laissant la Ligue des auteurs professionnels et la Charte seuls. Si-dé-rant.

Nous, représentants de la Ligue, avons demandé avec ceux de la Charte à ce que la réunion continue. Nous aurions pu au moins parler de ce qui venait de se passer. Mais le ministère a levé la séance, pliant ainsi devant les exigences du SNE. Ce n’était pas la première fois de la journée : à la demande du SNE, le ministère avait déjà tenté d’empêcher Maitre Goulette d’entrer dans la réunion, mais avait reculé en voyant qu’il était accompagné d’un huissier venu constater cette entrave manifestement illégale.

Tout cela est très grave et pose de sérieuses questions.

Déjà, peut-on parler de démocratie sociale lorsque les ministères ou les organisations patronales s’arrogent le droit de décider de qui va négocier pour les travailleurs ? Évidemment non. C’est tellement inéquitable qu’on se demande comment ils peuvent seulement oser le faire sans penser que cela va profondément choquer tous ceux qui l’apprendront.

Ensuite, comment a-t-on pu en arriver là ? Rappelons que la recommandation n°5 du Rapport Bruno Racine était d’organiser rapidement des élections professionnelles dans chaque secteur de création artistique afin de doter les artistes-auteurs d’organisations représentatives et financées. Cette urgence à avoir des élections afin que les auteurs et autrices choisissent qui parle en leur nom s’avère plus que nécessaire quand on constate que le simple choix des négociateurs est soumis aux coups de force des uns ou des autres. Face à ce blocage, on se demande vraiment pourquoi cette recommandation du rapport Racine a été enterrée… comme la plupart des autres d’ailleurs.

Enfin, tout cela interroge la neutralité du ministère de la Culture. Ne doit-il pas veiller à la réalité du dialogue social ? A quel point a-t-il cédé devant les industries culturelles aux dépens des créateurs et créatrices ? Incompétence ou malveillance ?

Cher ministère, après tous ces faux pas, il va vraiment falloir maintenant que tu nous prouves que tu soutiens notre droit en tant qu’auteurs et autrices à pouvoir nous défendre sérieusement. Et nous ne nous contenterons pas de quelques mots.

 

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé lors de cette réunion :

Notes

Bomb X

Bomb X est une nouvelle série de science-fiction qui a mûrit au sein de notre atelier virtuel. Sans que je ne sache vraiment de quoi parlait le scénario de Vincent Brugeas, c’était passionnant de voir comment Ronan Toulhoat, Brice Cossu et Yoann Guillo étaient en train mixer leurs styles, le tout sous l’excellente direction artistique d’Alexis Sentenac.

Leur éditeur m’ayant proposé d’écrire une préface à l’album, j’ai tout de même demandé à lire l’album finalisé avant de donner mon accord. heureusement, je n’ai pas été déçu, bien au contraire, par la lecture !

C’est donc avec un grand plaisir que j’ai écris ces quelques mots pour le livre de mes camarades :

Qu’est-ce que la science-fiction ? Durant des décennies des aéropages d’érudits ont proposé de bonnes définitions, mais il suffisait qu’un nouveau chef-d’œuvre bouleverse le genre pour qu’il faille les réécrire. Bien sûr, on peut définir la SF par ses sujets évidents, comme les histoires sur le progrès scientifique, les voyages dans l’espace ou dans le temps voire dans des univers parallèles, les extra-terrestres, les créations technologiques les plus incroyables… Mais, défini comme cela, ce vaste univers de la SF peut passer pour de la pure fantaisie jusqu’à n’être qu’un genre d’évasion un peu creux.

Je vois, au contraire, dans la science-fiction un genre des plus sérieux. Si je devais réduire la définition de la SF au plus court, je dirais qu’elle est spéculation sociétale. Car, si on invente tous ces mondes hypothétiques, c’est en fait pour observer différemment nos organisations humaines et nos comportements actuels. Si on amplifie certains phénomènes ou questions à l’extrême, c’est pour les voir fonctionner plus clairement, mieux en comprendre tenants et aboutissants et mieux identifier avantages et risques.

Bomb X correspond, bien sûr, à la définition classique de la science-fiction d’évasion. Sans rien vous dévoiler, on y retrouve beaucoup des grands thèmes que j’évoquais au début. Si vous avez feuilleté l’album, vous l’avez déjà constaté, les dessinateurs et le coloriste ont réalisé de sublimes images de SF. Et quelle mise en scène, quelle vie dans les personnages ! Bref, côté évasion, le lecteur est choyé.

Mais Bomb X est aussi de la science-fiction telle que j’aime à la définir. En effet, la micro-société que les auteurs nous décrivent est le résultat du télescopage d’humains venus d’horizons très différents. Il ressort inévitablement de cette expérience, voire de cette confrontation, des questions fortes, en particulier pour les Occidentaux de ce début de millénaire que nous sommes.

Je suis évidemment curieux maintenant d’en savoir plus sur ce monde énigmatique. Mais, je suis aussi curieux de continuer l’aventure avec tous ces personnages, de vivre avec eux cette expérience d’humanité inédite. Ne l’oublions jamais, la fiction a parfois plus à nous apprendre sur nous-mêmes que la réalité.

Denis Bajram

Pour avoir un aperçu de l’album :