Long John Silver vs Kalish

Un making-of de ma contribution à l’intégrale du Long John Silver de mes vieux camarades de jeu Mathieu Lauffray et Xavier Dorison. Nos crapules respectives méritaient bien de se retrouver ensembles pour cette occasion !

À paraître en novembre chez Dargaud.

Adrian Frutiger

Un très grand créateur est mort hier, Adrian Frutiger. Ce vieux monsieur suisse était l’auteur de polices typographiques majeures. Vous connaissez tous son travail, vu qu’il a envahi notre quotidien depuis la fin des années 50. En particulier avec l’Univers qui l’a rendu célèbre dès l’époque, avec la Frutiger dérivée de celle qu’il créa pour les aéroports de Paris dans les années 60 et avec son travail pour le Métro parisien dans les années 70…

Je n’ai jamais eu l’honneur de le croiser, il avait été professeur aux Arts Déco de Paris bien avant que j’y sois étudiant. Mais il fait partie des grandes figures qui ont illuminé ma découverte de la typographie au début des années 90 auprès des professeurs suisses qui lui avaient succédé. Que dire d’autre, à part que j’utilise ses polices de caractères avec le même bonheur jour après jour depuis tout ce temps ? Un grand merci, monsieur Frutiger !

Classe plus moyenne

UW1 tome 6

Gratuité, low-cost, über, tout ceci nous donne l’impression de pouvoir consommer plus. Alors qu’en même temps tous les chiffres disent que la majorité de la population européenne s’appauvrit année après année.

Ce n’est pas un hasard. Une bonne partie de la “nouvelle économie” et de l’économie “low cost” gagne ses milliards en accompagnant cette paupérisation de la classe moyenne, voire en la dépouillant directement au profit, non des pauvres, mais des marchés, des multinationales et des hyper-riches.

Les auteurs oubliés par la loi Création

Le projet de loi Création sera discuté le 16 septembre prochain en Commission des Affaires culturelles. Un projet dans lequel le livre et les auteurs sont partie congrue…

Je cite mon confrère Maël, qui s’est très justement exprimé sur Facebook à ce sujet :

Quand nos représentants à l’Assemblée National se penchent sur les difficultés du secteur culturel, et sur les lois qui pourraient mieux soutenir les créateurs, et oublient totalement les auteurs du livre.

Terriblement accablant.

Nous (:-) SNAC BD) avons rencontré ces gens (:-) les députés), et continuons de le faire. Patrick Bloche, le rapporteur de la commission sur la Loi Création, connaît les difficultés des auteurs du livre.

Le fait est que, visiblement, ils s’en foutent.

Le secteur du livre joue un rôle crucial dans l’économie culturelle, mais ce n’est une priorité économique pour aucun gouvernement.

C’est vrai, nous n’avons pas de tracteurs, nous ne polluons pas, nous ne provoquons pas de fermetures d’usines, bref, nous, auteurs du livre, ne sommes un danger pour personne, dans nos chères démocraties occidentales.

Mais alors, pourquoi les dictatures de toutes sortes ont-elles pour priorité, depuis toujours, d’éliminer les gens comme nous, de les museler, de les réduire à néant ?

Laisser crever les auteurs n’est peut-être pas un problème immédiat, politiquement et économiquement parlant. Ça n’est pas une épine dans le mandat. Mais, un jour ou l’autre, la société entière risque d’en payer le prix, qui n’est pas celui qu’on croit.

Ce n’est pas grand chose, un livre. Un auteur, encore moins. Après tout, je peux disparaître, ou exercer un autre métier. C’est sans importance.

Jusqu’au jour où un livre, un auteur nous manque, parce qu’il pose le regard là où la conscience ne voulait pas. Avant, pendant, après.

Abonnements illimités BD

Les abonnements illimités s’attaquent à la BD. Pour offrir leur catalogue sur le site BD Buzz, les Humanos n’ont ni prévenu tous leurs auteurs, ni demandé leur autorisation. Pourtant, une formule par abonnement modifie totalement la donne par rapport à une vente au titre, et cela sans doute aux dépens des revenus des auteurs…

J’y ai évidemment découvert les deux  albums que j’ai scénarisés il y a longtemps pour les Humanos., Voilà qui vient s’ajouter à une longue liste de désillusions avec cette maison d’édition…

Librairie en danger à Bayeux

© Ouest France | Éric Marie

Une librairie n’est pas un commerce comme les autres. Si la loi Lang de 1981 n’avait pas imposé un prix unique pour les livres, les petits libraires auraient disparu depuis longtemps face aux coups de boutoir de la grande distribution. Malgré cela, ce commerce reste difficile. En tant qu’auteur, je peux vous dire que le livre rapporte bien peu à ceux qui en vivent… alors qu’il a tant à nous offrir.

Il ne faut jamais oublier que dans une ville, la librairie est un lieu fondamental pour la diffusion de la culture. Le libraire est un passeur. Il fait lire. Il fait circuler les idées. Il fait même souvent se rencontrer le public et les auteurs.

Lorsque le dernier libraire d’un centre ville ferme, c’est donc un sacré morceau de son âme qui meurt. C’est toute l’attractivité de ce centre ville qui s’en ressent.

Ce sont tous ceux pour qui la vie culturelle compte qui risquent de ne plus venir, voire de ne plus s’installer dans la cité.

Habitants de la Ville de Bayeux, mobilisons nous derrière Patricia et toute l’équipe du Préambule. Faisons l’effort de commander nos livres chez elles. Recommandons sa librairie à nos amis. Et espérons que notre municipalité comprendra qu’elle a aussi un rôle à jouer. Ce n’est pas quand notre centre ville aura dépéri qu’il faudra réagir, c’est maintenant !

20e Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens 2015

Mon programme au Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens le 6 et 7 juin 2015. Je vous attends chers lecteurs (et même chers pas lecteurs).

Sur les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens, il a toujours été entendu que l’auteur était au cœur du projet. À chacun de choisir sa façon d’être en relation avec le public, à nous de l’accompagner.

Prenons Denis Bajram, par exemple. Comment pourra-t-on le rencontrer, le voir, parler avec lui sur les 20es Rendez-Vous ?

Samedi de 15h à 16h, il animera une rencontre avec le public dans La Fabrique de la bande dessinée, au 1er étage de la Bibliothèque Universitaire. De la bande dessinée en train de se faire, un public spectateur et acteur (voir l’onglet dédié « Les rencontres sur le festival » sur le menu principal des 20es Rendez-Vous).

Ensuite, à 16h30, rencontre – discussion d’une heure avec lui, pour ceux qui souhaitent échanger avec l’auteur d’UW2 autour d’un verre, à la cafétéria du Crous.

À 18h, débat–rencontre avec Denis Bajram, Kris, Claude Gendrot (éditeur) et bien d’autres auteurs, au sein de l’espace de la Fabrique, sur le thème « Auteur de bande dessinée, un métier, oui, mais pour combien de temps ? »

Dimanche à 15h, nouvelle rencontre – discussion d’une heure avec lui, pour ceux qui souhaitent échanger avec l’auteur de Trois Christs autour d’un verre, à la cafétéria du Crous.

A l’issue des rencontres à la cafétéria, Denis Bajram remettra à ceux qui auront été sages un petit collector réalisé pour l’occasion (voir ci-dessous) et signera leur albums (signature seule, n’est-ce pas, sans dessin).

Informatique et liberté

Notre premier ministre, avec la finesse d’un Georges Bush après le 11 septembre 2001, propose un joli projet liberticide pour nous défendre des terroristes. Un projet qui donne des moyens de surveillance hyper intrusifs à l’État, et particulièrement au pouvoir politique, avec un champ d’application tellement large qu’il peut concerner à peu près tout le monde. En tout cas, toute personne qui envisagerait de contester les décisions du pouvoir en place.

Superbe timing : Marine Le Pen et ses amis trouveront un arsenal tout prêt pour mettre en place un état policier si par malheur ils devaient emporter les élections en 2017.

La triple sauvegarde

Il ne se passe pas une année sans qu’on apprenne qu’un auteur a perdu tout son travail à cause d’une défaillance de son ordinateur. Pour rappel, la triple sauvegarde est le secret de la sécurité de vos données informatiques.

A) une sauvegarde quotidienne sur un disque dur externe
Pour se prémunir avant tout d’un panne de disque dur, ou d’un vol de machine portable. En mode différentiel, c’est rapide, seuls les changements sont copiés. Si cette sauvegarde est incrémentielle on pourra en plus retrouver un fichier qu’on aurait bêtement effacé (Time Machine sur Mac ou sauvegarde de Windows 7 et plus)

B) une seconde sauvegarde décalée dans le temps
Pour ne pas perdre tout en cas d’attaque informatique sournoise (ransomware par exemple). Peut être fait en alternant deux disques de sauvegarde de type A) une fois par semaine

C) une troisième sauvegarde distante
Par internet (idéal, mais nécessite de bons débits) ou en stockant une sauvegarde de type A) loin de chez soi, pour ne pas tout perdre en cas d’incendie ou de vol complet.

Et n’achetez pas tous vos disques durs d’un coup si c’est le même modèle. S’il y a un défaut sur un lot sortant d’usine, ils pourraient lâcher quasiment tous en même temps.


Mise à jour

Pour la sauvegarde distante de type C), j’utilise maintenant depuis plusieurs années avec satisfaction les services de Backblaze. Pas très cher, illimité, simple, discret et ultra sécurisé si on le souhaite.

UW1 chez Titan Books

Comme vous le savez sans doute, Marvel a publié Universal War One aux USA à partir de 2008. Mais le rachat de la maison d’édition américaine par Disney a provoqué l’arrêt de la publication de toutes les licences qui ne leurs appartenaient pas.

C’est avec un Titan Books, éditeur anglais de référence, que je reviendrai bientôt sur le marché anglo-saxon.

Enjoy !