CSG des auteurs : enfin compensée ?

Enfin une bonne nouvelle sur le front de la compensation de la CSG pour les auteurs et artistes. Françoise Nyssen, Ministre de la Culture, a ENFIN officialisé ce qu’elle m’avait dit en direct il y a quelques semaines à Angoulême. Elle l’a fait dans le cadre d’une audition à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de finances pour 2018 qui s’est tenue ce mardi 7 novembre. Je cite le communiqué du Ministère : « La compensation de la hausse de la CSG pour les artistes-auteurs : le principe est acquis, et la solution technique retenue sera précisée rapidement ».

Cette promesse enfin officielle est rassurante. Reste qu’aucune solution viable ne semble avoir été pour l’instant trouvée du côté du gouvernement, ce que nous confirment nos sources ministérielles. Les organisations d’auteurs et tous ceux qui se sont impliqués sur ce dossier resteront donc très attentifs dans les jours et semaines à venir.

Se défendre, c’est collectivement

Suite à mon message sur la rencontre avec la Ministre de la Culture, un confrère auteur de BD écrit « Si Denis arrête, je ne vois pas qui s’investira autant pour les auteurs. »

C’est totalement faux. Ce n’est parce que je parfois je me retrouve très (trop) visible en première ligne du combat pour les auteurs que je suis le seul à le mener, bien au contraire. Déjà, Benoit Peeters et Valérie Mangin portent tout autant que moi la charge des États Généraux de la Bande Dessinée, sans oublier tous ceux qui se sont impliqués à nos côtés.

Mais, et surtout, n’oubliez jamais qu’il y a des dizaines d’auteurs qui consacrent plusieurs mois de leur temps de travail tous les ans au SNAC BD, dans le secret des nombreuses institutions ou nous siégeons, dans les négociations destinées à protéger les auteurs, et dans l’organisation de nos activités syndicales Un énorme salut respectueux aux bourreaux de travail du moment : Marc-Antoine Boidin, Christelle Pécout, Elvire DeCock, Gérard Guéro, Marc Lizano, Christian Lerolle, Antoine Ozanam, Gaelle Hersent, Gilles Corre et Alexis Sentenac.

Et, pour finir, je pense à tous ceux qui, un peu partout, travaillent là ou ils sont à aider les auteurs. Merci à eux !

CSG des auteurs : rencontre avec la Ministre de la Culture

La semaine dernière, j’ai rencontré rapidement la Ministre de la Culture, Françoise Nyssen. En apprenant qu’elle venait aux Rencontres Nationales de la Bande Dessinée à Angoulême, plusieurs associations et syndicats d’auteurs m’avaient demandé de lui transmettre leurs très vives inquiétudes.

En effet, à l’instant où j’écris, l’augmentation de la CSG n’est toujours pas compensée pour les artistes et auteurs, alors qu’elle l’est chez les salariés et indépendants. Si rien ne change, ce sera 1.7% de perte de revenus pour les créateurs, ce qui sera insoutenable aujourd’hui. Je rappelle qu’en BD, plus de moitiés des auteurs professionnels gagnent moins qu’un SMIC, que plus d’un tiers sont sous le seuil de pauvreté et que ce chiffre est constante augmentation. La situation n’est pas meilleure dans d’autres branches, voire pire, à commencer pour nos cousins de la littérature jeunesse.

Cette augmentation de la CSG est censée rendre du pouvoir d’achat aux travailleurs, par des baisses de cotisations sociales coordonnées. Il serait scandaleux qu’artistes et auteurs en soient eux les victimes, alors que la plupart font déjà partie des travailleurs les plus pauvres de notre pays.

La Ministre de la Culture s’est montré très concernée, et m’a demandé de rassurer les créateurs sur le fait que cette hausse devait être compensée, qu’il ne pouvait pas en être autrement. Mais sans me donner plus de précision sur les modalités.

L’ensemble des associations et syndicats d’auteurs continuent de suivre de très près ce dossier et de multiplier les contacts politiques (J’y ai un peu passé la journée d’hier). Il y a urgence, la survie de très nombreux créateurs, et donc de l’avenir culturel de notre pays, se décide en ce moment même à l’Assemblée nationale.

Merci à Pierre Lungheretti pour son aide.

Photo Frédéric Bosser.

Rémunération des auteurs en festival BD [2]

Je vois des auteurs qui s’inquiètent de ne plus être invités en festivals si la rémunération à la simple présence se mettait en place. Bah oui, s’il fallait payer, les festivals n’inviteraient plus que des auteurs “bankables”, c’est évident, non ? Et bien, non, justement.

Les auteurs bankables, il y en a hélas bien peu, sont déjà très convoités par les organisateurs, ne serait-ce juste pour attirer du monde. Ces auteurs bankables n’iront pas plus en festival qu’ils soient rémunérés ou pas, vu que cette rémunération restera anecdotique pour ceux qui gagnent déjà beaucoup. Bref, rien ne changera, les festivals les plus âpres au gain n’auront pas d’autre choix que de continuer à inviter plein d’auteurs pas bankables pour remplir leurs travées.

Si le SNAC BD a lancé le sujet, c’est justement pour les auteurs pas bankables, les précaires, ceux qui ont besoin de tous les compléments de revenu possibles pour juste pouvoir survivre. Bref, chers confrères, n’ayez pas peur de ne plus être invités, et battez-vous pour améliorer un peu vos revenus !

Rémunération des auteurs en festival BD

Chers organisateurs de festival, savez-vous seulement qu’aujourd’hui, plus de la moitié des auteurs de BD gagnent moins que le SMIC ? Qu’un tiers d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté ? Et que c’est de pire en pire chaque année ? Dans ces conditions, trouvez-vous normal qu’ils passent leurs week-ends loin de chez eux, pour vendre, si tout va très bien, 20 livres qui leurs rapporteront donc entre 15 et 30 euros de droits d’auteur ? Et, encore, qui ne leur rapporteront probablement RIEN, vu que la plupart n’ont pas remboursé leurs avances sur droits, pourtant très faibles…

Chers organisateurs, si ça ne vous gêne pas de faire travailler des auteurs pauvres tout le week-end pour rien, alors il n’y a plus rien à faire. Si ça vous gêne, alors réfléchissez à comment repenser vos manifestations pour que les auteurs les plus pauvres en repartent un peu moins pauvres.

C’est dans ce cadre que le SNAC BD, syndicat des auteurs, s’adresse aux festivals et salons de bande dessinée à propos de la rémunération de la présence des auteurs et des autrices.

Vers une rémunération minimale de la présence des auteurs.trices en Festival et Salon

Chers organisateurs.trices de manifestations de bande dessinée,

Nous tentons de vous contacter aujourd’hui pour vous parler de l’importance de la place de l’auteur en Festivals et Salons.

Pour beaucoup d’auteurs, les Festivals et Salons tiennent une place importante dans leurs agendas. Dans une étude récente, il est d’ailleurs précisé que 65 % des auteurs participent à ces manifestations (près des deux tiers des 1.500 auteurs sondés).

Dans la très grande majorité des cas, lors de ces manifestations, les auteurs sont très bien accueillis, et nous vous en remercions chaleureusement. Rencontres amicales, échanges conviviaux, ces moments sont évidemment précieux pour vous, les auteurs et le public. Tous, nous devons faire en sorte qu’ils perdurent.

La présence des auteurs est le cœur d’un Festival de bande dessinée, c’est donc aussi la source de son attractivité. Par leur présence en signatures et dédicaces, les auteurs consacrent de leur temps, de leur talent et donc de leur travail. S’ils le font avec enthousiasme et naturel, cette présence est une activité professionnelle à part entière et devrait être, comme elle l’est pour un musicien invité à un Festival de musique, naturellement rémunérée.

Dans le domaine du Livre, cette initiative d’organiser une rémunération des participants professionnels n’est pas nouvelle, elle est mise en place depuis plus de trente ans par la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. Il est évident que les organisateurs de Festivals et Salons qui mettront en place cette rémunération, non seulement approfondiront leur lien et leur implication auprès des auteurs, mais participeront également, plus largement, au soutien de la création.

Nous sommes conscients que la mise en place de cette rémunération dans l’équilibre souvent fragile de vos budgets sera probablement complexe et délicate, mais déjà, de nombreux auteurs ont annoncé leur décision de ne plus dédicacer.
C’est un fait : l’auteur ne peut plus se permettre de passer du temps loin de son travail, de sa famille, à titre gracieux. Aussi, nous vous encourageons vivement à prendre le plus rapidement possible cette proposition en considération, afin de pouvoir l’intégrer à votre projet de manifestation BD.

Vous trouverez ici les tarifs conseillés et les modalités ainsi qu’une FAQ. Sourcewww.snacbd.fr

Salon du Livre de Paris 2017

Je serais au Salon du Livre de Paris le vendredi 24 mars 2017.

De 14h à 15h, je participerai à la table ronde “L’auteur et le traducteur, demain” proposée par le Centre National du Livre. J’y évoquerai bien sûr les mutations actuelles des métiers et des pratiques des auteurs de Bande Dessinée.

De 15h30 à 17h, je signerai mes livres sur le Stand Casterman BD. Sans dessin, comme à mon habitude, mais avec conversations enthousiastes. Je me fais très rare sur Paris, alors ne manquez pas cette occasion !

L’auteur et le traducteur, demain

Quel sera le statut de l’auteur dans 20 ans ? Comment évoluera la cartographie juridique, économique et sociale des auteurs ? Quels seront les changements et les invariants de la création ? La place de l’auteur ? Avec Denis Bajram, scénariste et dessinateur de bande dessinée, Jörn Cambreleng, traducteur et directeur du Collège International des Traducteurs Littéraires, Marie Sellier, écrivaine, présidente de la Société des Gens de Lettres.

Stand CNL (F68)

Formation pro Angoulême 2017

Grande première cette année au festival d’Angoulême, nous avons obtenu qu’il y ait enfin des sessions de formation professionnelle gratuites pour nous, les auteurs ! Elles se tiendront le jeudi et le vendredi. Inscrivez-vous sans tarder !

– Comprendre son contrat d’édition:
– Le statut d’auteur
– Comprendre son relevé de droits
– Le scénario
– Comprendre et pratiquer la modélisation
– Animer un atelier
– Les droits sociaux pour les auteurs
– Auto-édition
– Atelier Turbomedia
– Crowfunding

RAAP : ce qui change

Amis auteurs, votre retraite complémentaire, le désormais fameux RAAP, change totalement cette année, dans un processus qui doit nous amener à cotiser non plus par classes, mais à hauteur de 8% de nos revenus (4% après SOFIA).

Le SNAC s’est battu, aux côtés d’autres organisations, pour obtenir que cette réforme ne soit pas adoptée sans concertation. Nous avons obtenu de vrais aménagements. Cela va permettre aux plus précaires de ne pas trop souffrir et autres de s’adapter plus ou moins progressivement.

Chers consœurs et confrères, lisez ce document ! Car vous allez devoir rapidement choisir à quelle sauce vous allez être mangés.

Sénat VS Auteurs ?

L’Assemblée nationale avait introduit dans la loi “création, architecture et patrimoine” actuellement en préparation un amendement visant à ce que le gouvernement lui remette un rapport sur les actuelles concertations auteurs éditeurs, entre autres autour de la transparence des comptes. Le Sénat vient d’effacer cet article 4B, qui pourtant n’imposait rien aux deux partis. Apparemment, la simple idée d’un rapport sur le sujet est problématique !

Vidéo des États Généraux de la BD 2016

La première des deux séances des États Généraux des la Bande Dessinée lors du festival d’Angoulême 2016 est en ligne. Cette version haute définition permet de bien voir les schémas.

N’hésitez pas à télécharger le PDF complet de l’étude auteurs ainsi que le sérieux cahier de doléances que nous a fourni le SNAC BD :

Avec un grand merci aux équipes de la webTV du FIBD.