Machines à Dessiner

Une vraie pépite, François Schuiten filmé pendant la réalisation de l’affiche de l’exposition Machines à Dessiner qui a lieu en ce moment même au Musée des Arts et Métiers. Je ne l’ai jamais caché, j’admire son travail depuis longtemps. Pendant l’adolescence, lui et Benoit Peeters m’ont redonné goût à la Bande Dessinée franco-belge avec La Fièvre d’Urbicande et La Tour. Merci à eux !

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Ego comme x

Le premier numéro d’Ego comme X en 1994

Je viens d’apprendre qu’Ego comme x ferme ses portes. Quelle tristesse.

Ego comme x fait partie de la poignée de maisons d’édition qui ont marqué la Bande Dessinée dans les années 90. Créée à Angoulême par Fabrice Neaud, Xavier Mussat et Loïc Néhou autour de la revue éponyme, elle est principalement connue pour avoir quasi inventé l’autobiographie en bande dessinée. Pendant 23 ans, Ego comme x n’a été que pertinence et exigence, se renouvelant sans cesse sans jamais tomber dans les modes ni les facilités. Depuis 10 ans, elle s’était ouverte à la littérature avec la même sagacité. Cette tenue dans le temps, on la devait à Loïc Néhou et à son sens du sacerdoce.

J’habitais à Angoulême au milieu des années 90, et j’ai bien connu les débuts de cette aventure. Je trouvais la revue excellente, j’ai cherché à les rencontrer, et ses trois fondateurs sont devenus des amis. Au delà de cette amitié, je garde le plus grand respect pour tout ce qu’ils ont créé. Je savais les difficultés de Loïc, il s’en était ouvert à moi. Oublié par les financiers culturels locaux, en particulier le CRL Poitou-Charentes et Magelis, il n’arrivait même plus à se verser un salaire depuis cinq ans. Il jette donc finalement l’éponge. Et Angoulême perd sa plus ancienne et prestigieuse maison d’édition.

Comment est-ce possible dans cette ville, ce département et cette région ou tant de politiques et décideurs revendiquent leur action pour la Bande Dessinée ? On ne parle pas de millions de subvention, mais de quoi financer une petite structure construite pour être la plus économe possible. Heureusement que tous ces acteurs locaux sont censés défendre la Culture. Comment mieux qu’avec Ego comme X pouvaient-ils le faire ? Franchement, c’est lamentable.

Je te fais une grosse bise, Loïc.

Un Regard Moderne

Je viens d’apprendre, en écoutant l’émission Mauvais genres le décès de Jacques Noël, le libraire d’ Un Regard Moderne à Paris. J’y allais beaucoup moins depuis que j’avais quitté la ville, mais, quand j’étais aux Arts décos, j’ai hanté ses murs et ses piles de livres plus que de raison. Quelle tristesse, cet homme m’a tellement fait découvrir de merveilles… C’est un vrai monde qui disparait.

Avec toutes mes condoléances aux siens.

 

photo © gonzai.com

Victor Mora

Gigantik © Mora & Cardona

Un scénariste de BD de science-fiction qui a marqué ma jeunesse vient de disparaître. J’adorais sa saga Gigantik qui paraissait dans Super AS sous les crayons de Cardona. Plus tard j’ai découvert avec plaisir ses Dani Futuro (avec Carlos Giménez) et autres Inoxydables (avec notre regretté Antonio Parras). Cher Victor Mora, je n’aurai jamais eu l’occasion de vous dire tout le bien que je pensais de votre travail.

Einojuhani Rautavaara

France Musique m’apprend le décès à 87 ans du grand compositeur finlandais Rautavaara. Voilà qui me donne un sacré vague à l’âme. J’ai acquis une bonne partie de sa discographie après être tombé en pâmoison sur sa musique sacrée un dimanche soir sur Arte. Je ne suis pas obligatoirement fan de tout, il faut dire que ça part dans tous les sens, mais il a écrit quelques unes des plus belles pages de la musique du XXe siècle. Espérons que ses concitoyens réuniront un grand chœur pour interpréter, par exemple, le magnifique Vigilia lors de son enterrement.

André Isoir

Une bien triste nouvelle pour les amateurs d’orgue que le décès d’André Isoir.

Au-delà de ses fameux enregistrements de Bach, j’avais découvert grâce à lui beaucoup d’œuvres méconnues et même quelques compositeurs oubliés.

C’est encore une grande perte pour l’orgue après celle de Marie-Claire Alain.

Je sais quels CD j’écouterai demain.

Hubert Mounier

Extrait de La Maison de pain d’épice

Hubert Mounier, alias Cleet Boris, leader et chanteur de l’Affaire Louis Trio, un des plus brillants musiciens de la scène pop/rock française, est décédé soudainement aujourd’hui. Je l’avais vu en concert la première fois quelques mois après mon bac et j’avais eu depuis la chance de le revoir aussi comme auteur de BD. J’avais toujours plaisir à le croiser sur Facebook. Mes pensées vont à ses proches et à tous ses autres fans. Et je m’en vais réécouter encore une fois ses albums dans « ma cabane en rondins cachée au fond des bois où on goûte la joie de vivre doucement… »

Les portes du panthéon

Croquis extrait de Desk.

Je découvre avec dépit qu’une sacrée petite cabale s’est mise en place contre le fait que Claire Wendling soit dans les trois derniers auteurs en lice pour le grand prix d’Angoulême. Au delà d’un éventuel mépris pour les auteurs “non complets”, des éventuels arguments (hors sujet) sur le nombre de livres ou l’activité récente, d’une éventuelle haine de la BD grand public, ou d’un éventuel sexisme (direct ou indirect), on peut lire une simple incompréhension sur l’arrivée de Claire aux portes du panthéon.

Ce résultat n’étonne pourtant pas la grande majorité des auteurs, qui savent bien, eux, la fascination que son dessin a exercé et exerce encore sur de très nombreux dessinateurs de BD, illustrateurs, animateurs et concept artists en France et dans le monde entier. J’ajouterai que l’Art de la Bande Dessinée étant hybride, on doit s’intéresser à son tout, à des auteurs très complets comme Hermann, mais aussi à ses parties. J’ai personnellement voté pour Alan Moore, parce que c’est un des génies qui a changé ma vie mais aussi pour mettre enfin un scénariste en avant. Mettre un dessinateur majeur en avant a tout autant de sens, et je le ferai avec plaisir une prochaine fois.

Bon courage Claire, avec toute mon affection et mon admiration !

Pierre Ouin

Photo BDZMag

Souvenirs. Au début des années 90, à peine majeur, maigre comme un clou et fringué comme un punk à chien, je dédicaçais le fanzine Scarce dans tous les festivals de BD de France. On était dans une ère dorée pour les revues amateur et semi-pro. Ça partait dans tous les sens, et j’y ai fait plus d’une rencontre inoubliable. J’étais particulièrement impressionné par le professionnalisme du très punk “Flag” qui rassemblait, entre autres, Benito, Géant vert, Pic & Zou, Shelton, Stéphane Blanquet ou encore l’ami Cromwell.

Et Pierre Ouin.