Je me souviens que beaucoup s’étaient moqués de mon pessimisme quand j’avais écrit qu’on partait vers un “état d’urgence permanent” au moment du premier vote sur le sujet en novembre 2015. L’Assemblée Nationale vient pourtant de le re-prolonger jusqu’à juillet 2017, au bout d’à peine quatre heures de débats, et ce par 288 voix contre 32. En juillet, on aura donc passé 20 mois sous état d’urgence.
Et ensuite ? On sait qu’il sera impossible au vainqueur de l’élection présidentielle de mai 2017, très probablement de droite, voire d’extrême droite, d’en sortir rapidement. Ce serait passer pour un faible en matière de sécurité, surtout après les socialistes réputés pour leur “laxisme”. Et ce serait aussi se priver d’un outil bien pratique contre la contestation sociale, comme on l’a déjà vu hélas… L’état d’urgence deviendra aussi commun que le plan Vigipirate.
Que se passera-t-il alors si par malheur survient un nouvel attentat majeur ? Quelle rodomontade va-ton trouver pour monter d’un cran ? La loi martiale ? Et on moquera de nouveau mon pessimisme quand je parlerai de risque de “loi martiale permanente” ?
Je lis que la Corée du Sud envisage de faire disparaître l’argent liquide et que ce n’est pas le seul pays à y travailler. Il y a plus de 10 ans, dans le tome 6 d’Universal War One, je me montrais déjà très inquiet à ce sujet…
J’ai donné une longue et sérieuse Interview à Vice Motherboard, site consacré à la technologie, à la science et au futur de l’humanité. Je m’y confie plus que d’habitude sur ma vision assez pessimiste de la marche du monde, mais aussi sur les raisons de certains de mes engagements.
Merci à Aurélien Noyer pour ce sérieux travail.
Nous faisons “les monstres” en une du cahier “Bayeux” du journal Le Bessin Libre de cette semaine. Merci à Frédéric Oblin ! Et, chers voisins du Bessin, n’oubliez pas de venir ce vendredi 2 décembre à la Librairie Metropolis pour une rencontre “monstrueuse” 🙂
ps: Je signerai, mais ne ferai pas dessin, je viens pour vous rencontrer et non vous mettre en file d’attente.
Le traitement des personnages féminins dans la bande dessinée reste problématique. Deux récentes affaires permettent d’approfondir la réflexion : dans un cas le personnage de femme est réduit à un object sexuel, dans l’autre il est rendu simplement invisible. À lire.
Pour les curieux, voici comment j’ai réalisé l’affiche des Utopiales 2016.
Trump, ça veut dire “trompette” en français. Ça fait des mois que j’étais persuadé qu’il allait gagner. Et que je pensais aux trompettes de l’Apocalypse de Saint-Jean, le texte qui doit ouvrir les chapitres d’Universal War Three. Heureusement que je n’y crois pas.
Puis les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner.
Le premier sonna de la trompette, et de la grêle et du feu mêlés de sang s’abattirent sur la terre. Le tiers de la terre fut brûlé, le tiers des arbres fut brûlé et toute herbe verte fut brûlée.
Le deuxième ange sonna de la trompette, et quelque chose qui ressemblait à une grande montagne embrasée [par le feu] fut précipité dans la mer. Le tiers de la mer devint du sang, le tiers des créatures qui vivaient dans la mer mourut, et le tiers des bateaux fut détruit.
Le troisième ange sonna de la trompette, et du ciel tomba une grande étoile qui brûlait comme un flambeau; elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources d’eau. […]
Souvenirs de la grande exposition des Utopiales 2016 consacrée à mon travail de Science-Fiction. Plus de 250 pièces, 80 planches originales, de splendides tirages numériques sur plexiglass (fichiers remastérisés pour l’occasion), le tout accompagné des story-boards afin de montrer les dessous de mon travail de BD, sans oublier les peintures de couvertures et même une petite toile. Et au milieu de ce gigantesque espace, des dizaines de milliers de personnes pendant 5 jours !
Un maxi merci à l’équipe des Utopiales, en particulier à tous les bénévoles qui ont monté et démonté cette exposition. Spéciale dédicace enfin à mon camarade illustrateur Gilles Francescano, commissaire et scénographe de cet événement : tu ne pouvais me faire plus plaisir !
J’ai reçu le Prix extraordinaire des Utopiales 2016. Ce grand prix du plus beau festival de Science-fiction de France (voire de l’univers connu) me touche évidemment beaucoup. En particulier parce que cette année il en a été décerné deux, et que je me suis retrouvé au côté de l’immense Gérard Klein. Auteur et éditeur en effet extraordinaire, son travail m’a fait découvrir, entre autres merveilles, Dune de Frank Herbert, la saga romanesque qui a le plus marqué mon adolescence. J’étais donc très très très ému. Et je le suis encore en écrivant ces mots deux jours plus tard.. Merci à toute l’équipe des Utopiales de m’avoir fait cet honneur et cet immense plaisir !
Une vraie pépite, François Schuiten filmé pendant la réalisation de l’affiche de l’exposition Machines à Dessiner qui a lieu en ce moment même au Musée des Arts et Métiers. Je ne l’ai jamais caché, j’admire son travail depuis longtemps. Pendant l’adolescence, lui et Benoit Peeters m’ont redonné goût à la Bande Dessinée franco-belge avec La Fièvre d’Urbicande et La Tour. Merci à eux !