Le petit cirque ne jouera plus

Moins d’un mois après le décès de Comès, c’est au tour de Fred de nous quitter. Encore un auteur fondamental dans mon parcours artistique. Encore une triste journée, mais qui s’éclaire de merveilleux souvenirs.

Après être revenu à la Bande Dessinée franco-belge à la fin de mon adolescence grâce à la lecture de Peeters & Schuiten, Tardi & Forest et Comès, j’ai commencé à fouiller les

rayons des librairies d’occasion à la recherche d’auteurs au travail particulier. Je tombais assez rapidement sur Philhémon, que j’achetais dans la peu chère collection 16/22. Au début, je n’aimais pas le dessin, mais j’étais fasciné par son utilisation totalement libre de la structure de la planche. Et puis je fus conquis par sa poésie, par le sens de son non-sens. Et finalement par son dessin, le vecteur de toute cette merveille…

Fred, Denis Bajram et Philippe Marcel au domicile de Fred.

J’eus le grand plaisir et le grand privilège de l’interviewer en 1993 chez lui, au centre de Paris, en compagnie de Philippe Marcel et Johan Gauthier. C’était pour notre fanzine Le Goinfre. Ce fut un moment merveilleux, délicieux, malicieux et lumineux. De longues heures à évoquer son passé et son actualité (il venait de sortir le Corbac aux Baskets). Cela donna, après de longues heures de transcription, une belle interview, très riche, publiée dans le Goinfre n°13, le dernier numéro dont je me suis occupé. J’en profite pour remercier François Le Bescond, qui nous avait offert la chance de faire cet entretien. Un des plus précieux souvenirs de ma vie de lecteur.

Mes condoléances aux siens.

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ReLIRE : appel à la réaction des auteurs

Merci Benoît Peeters pour ce sens de la pédagogie et de la modération ! Tout à fait d’accord sur le beau ratage des sociétés d’auteurs et du ministère de la culture dans cette histoire…

ReLIRE : auteurs faites attention !

Amis auteurs : avez-vous entendu parler de ReLIRE, le Registre des Livres Indisponibles en Réédition Électronique ? Si non, il est temps de vous informer !

Par acquis de conscience, ne me croyant pas concerné par le vol, euh, pardon, la “mise en gestion collective” d’un mes livres indisponibles, j’ai tout de même fait une petite recherche. À ma grande surprise, j’ai trouvé dans la liste des 60 000 premiers ouvrages un roman que j’avais illustré chez Hachette il y a bien longtemps. Bref, si vous ne voulez pas vous retrouver dépossédé d’un de vos vieux travaux en septembre, je vous conseille d’aller faire de même :

Le modèle de “déclaration sur l’honneur” n’étant pas très pratique, j’en ai fait un formulaire pdf avec des champs à remplir, librement téléchargeable ici :

Un grand silence

À l’heure actuelle, je pourrais très bien être un auteur de comics aux USA. La rencontre avec Strange et les super héros Marvel dans mon adolescence avait été tellement intense que cela m’avait totalement éloigné de la BD franco-belge. Je ne relisais plus que mes vieux Tintin…

C’est quelques chefs d’œuvre qui m’ont ramené dans le “droit chemin”. Les deux premiers furent La Fièvre d’Urbicande et La Tour de Peeters & Schuiten. Enthousiaste, j’achetai alors les deux autres albums de la collection (À Suivre) disponibles dans ma maison de la presse de province. Le Ici-même de Forest & Tardi. Puis le Silence de Comès. Deux nouveaux chocs.

Trente-cinq ans plus tard, me voici chez Casterman. J’ai donc l’honneur et l’énorme plaisir de pouvoir discuter confraternellement avec ces auteurs qui ont bouleversé mon chemin créatif.

Au dernier festival d’Angoulême, Thierry Bellefroid m’a présenté à Didier Comès dont il assurait le commissariat d’exposition. Très impressionné, je lui ai dit toute l’importance qu’avait eu Silence pour la jeune tête remplie de super héros qu’avait été la mienne. Et je me suis enfui, en me disant que j’aurais bien d’autres occasions de discuter avec lui.Ce matin, j’apprends son décès. Je resterai donc sur cette courte rencontre, et sur la longue standing ovation que la BD lui a faite au théâtre d’Angoulême lors de la remise des prix.

Mes condoléances à toute sa famille. Moi, je me sens un peu orphelin.

Abymes : preview du tome 3

Mise en abymes et autofiction

1993. Valérie Mangin, jeune étudiante du Quartier Latin, achète le tome 1 d’Abymes, intriguée que la scénariste ait le même nom qu’elle. Après se l’être fait voler, elle oublie cette coïncidence.

C’est lorsque la même mésaventure se reproduit avec le tome 2 qu’elle part à la recherche de ces albums… pour découvrir qu’ils n’existent pas ! Ou plutôt pas encore… Tombée amoureuse de l’auteur de BD Denis Bajram, elle commence elle-même à écrire. Mais deviendra-t-elle pour autant la scénariste d’Abymes ?

Vous l’avez compris ce dernier tome d’Abymes est en fait une auto-fiction réalisée avec la complicité de mon mari Denis Bajram, au co-scénario et au dessin.

Vous pouvez en lire les premières scènes en exclusivité sur le site BD Gest’ : Abymes, troisième partie.

Abymes sur France 3 Normandie

A l’occasion de la sortie du triptyque Abymes, la sympathique équipe de l’émission Là où ça bouge de France 3 Basse Normandie est passée à la maison mercredi dernier faire un reportage sur notre travail.

Ils nous ont filmé, Valérie et moi, dans notre atelier. Découvrez l’antre où naissent UW2 et Alix senator :

Marie-Claire Alain

Je suis très triste ce soir : je viens d’apprendre le décès de Marie-Claire Alain à l’âge de 86 ans. C’est l’organiste qui a le plus bercé mon enfance, et j’écoute en boucle ses intégrales de Bach depuis sans doute plus de 30 ans. J’ai eu la chance de la voir en concert à Saint-Pierre de Caen il y a quelques années…

Madame Alain, je vous remercie.

Sous les Bulles

Amis organisateurs de festival (et autres institutions culturelles)

Je ne saurais trop vous recommander d’organiser des projections de l’excellent documentaire Sous les Bulles, L’autre visage de la BD lors de la prochaine édition de votre festival.

Il a déjà la grande qualité d’éclairer parfaitement pour le public le fonctionnement et les structures complexes de l’économie de la Bande Dessinée.Tous les maillons de la chaine sont interviewés, auteurs, éditeurs, libraires, imprimeurs, diffuseurs, distributeurs, syndicats…

Il montre aussi la précarité de la majorité des auteurs, et la pauvreté qui accompagne le plus souvent ce métier-passion. On est souvent surpris de l’irresponsabilité avec laquelle cette paupérisation en cours des auteurs est traitée par certains autres acteurs de la chaîne : c’est pas moi, c’est la faute des autres ou de personne.

A recommander, ne serait-ce que pour informer votre public du fonctionnement économique de cette BD qu’il aime tant. Sachant que ce documentaire a le bon goût de rappeler, justement, à ce public, qu’il est le maillon final de toute cette chaîne : il a décidé de ce qu’est la BD d’aujourd’hui, il décide maintenant de ce qu’elle sera demain.

Vous pouvez contacter sa production directement sur Facebook.

On vous fait confiance, ne ratez pas cette occasion !

Preview d’UW2 et d’Abymes

Le n°56 du journal Casemate consacre son dossier central à Universal War Two à paraître en septembre 2013. Longue interview de votre serviteur, premiers dessins et surtout trois planches du tome 1. C’est donc vrai qu’UW2 arrive :-).

Cette exclusivité est complétée d’une seconde : deux pages du tome 3 d’Abymes pour la prestigieuse collection Aire Libre. C’est celui que j’ai dessiné, et que Valérie Mangin et moi avons scénarisé ensemble. Elle est la femme de ma vie, la scénariste de toute la série, le sujet de ce tome 3 après Balzac et Clouzot. Valérie est interviewée sur tout cela par le toujours excellent Jean-Pierre Fuéri.

Vous pouvez vous procurer Casemate dans votre point presse habituel, ou sur son site.