À l’heure actuelle, je pourrais très bien être un auteur de comics aux USA. La rencontre avec Strange et les super héros Marvel dans mon adolescence avait été tellement intense que cela m’avait totalement éloigné de la BD franco-belge. Je ne relisais plus que mes vieux Tintin…
C’est quelques chefs d’œuvre qui m’ont ramené dans le “droit chemin”. Les deux premiers furent La Fièvre d’Urbicande et La Tour de Peeters & Schuiten. Enthousiaste, j’achetai alors les deux autres albums de la collection (À Suivre) disponibles dans ma maison de la presse de province. Le Ici-même de Forest & Tardi. Puis le Silence de Comès. Deux nouveaux chocs.
Trente-cinq ans plus tard, me voici chez Casterman. J’ai donc l’honneur et l’énorme plaisir de pouvoir discuter confraternellement avec ces auteurs qui ont bouleversé mon chemin créatif.
Au dernier festival d’Angoulême, Thierry Bellefroid m’a présenté à Didier Comès dont il assurait le commissariat d’exposition. Très impressionné, je lui ai dit toute l’importance qu’avait eu Silence pour la jeune tête remplie de super héros qu’avait été la mienne. Et je me suis enfui, en me disant que j’aurais bien d’autres occasions de discuter avec lui.Ce matin, j’apprends son décès. Je resterai donc sur cette courte rencontre, et sur la longue standing ovation que la BD lui a faite au théâtre d’Angoulême lors de la remise des prix.
Mes condoléances à toute sa famille. Moi, je me sens un peu orphelin.