Ron Cobb

Un des maîtres qui ont nourri mon travail, en particulier sur mes vaisseaux, s’est éteint aujourd’hui à 83 ans : Ron Cobb.

C’est un des designers de cinéma que j’ai le plus admirés. Son travail avait pour lui d’être tellement évident qu’on ne se disait pas que quelqu’un avait inventé ça. L’exemple le plus flagrant était la station sous-marine du film Abyss. Quand on demandait aux gens si le film était de la science-fiction, ils réfléchissaient deux secondes, et il disaient oui, car « il y a des extra-terrestres. » Alors que la station sous-marine était en fait une invention complète, très en avance sur l’époque, de la pure SF donc. Elle était tellement crédible à l’écran que l’on croyait qu’elle existait dans la réalité et que l’équipe de tournage l’avait juste louée pour tourner le film…

Les contributions de Ron Cobb sont célèbres, en particulier pour Alien dont il fut au cœur de la création des décors, comme pour Conan le Barbare dont il fut le chef décorateur. La liste de ses collaborations hollywoodiennes avec Lucas, Spielberg, Carpenter, Verhoeven, Cameron etc. est longue.

J’avais découvert plus tard qu’il avait eu une première carrière dans les années 50 comme intervalliste chez Disney, puis une seconde dans les années 60 et 70 comme dessinateur politique, très marqué par l’écologie et la question technologique. Il avait alors participé à la création du drapeau écologique et peint en 1967 la pochette d’un de mes disques préférés, After Bathing at Baxter’s de Jefferson Airplane.

Bref, je suis un peu triste ce soir. Je ne peux que vous inviter à visiter son site en guise d’hommage.

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Un minimum de sérieux ?

Quand même, ça fait un peu peur de voir le grand n’importe quoi avec lequel Amazon.fr traite nos livres.

Je découvre que la plateforme de vente en ligne a attribué notre prochain livre, Inhumain, à une certaine Geneviève Mangin au lieu de Valérie Mangin, et ce comme illustratrice au lieu de scénariste. Bon, heureusement, Thibaud De Rochebrune et moi n’avons pas été virés. En fait, si, mais sur l’édition spéciale, qui n’a plus d’auteur du tout. Toujours plus fort, elle est classée, accrochez-vous, en « Livres › Sciences, Techniques et Médecine › Personnages scientifiques ». Enfin, les deux éditions sont marquées comme brochées au lieu de reliées…

On se demande qui indexe les livres chez Amazon. Si c’est même fait en France, voire par un humain. Franchement, Amazon, histoire de sauver au moins les apparences, embauchez un vrai libraire formé pour ce poste-là.

Précisons que d’autres librairies en ligne ne font souvent pas beaucoup mieux. N’est-ce pas étrange pour ces commerçants de se montrer aussi incompétents et depuis aussi longtemps sur ce qui est pourtant la vitrine de leur activité ? Imaginerait-on un marchand de fruits et légumes marquer fraises sur des framboises ?

Rentrée BD de fin du monde

Je viens de lire en quelques jours trois bandes dessinées de science-fiction sur la fin de notre civilisation : Labyrinthus, Renaissance et Carbone & Silicium. Je me disais que j’allais en sortir déprimé, mais, non, au contraire, les trois résonnent parfaitement avec ce que nous vivons, et viennent nous nourrir de sentiments et d’images bien plus riches que les récriminations et peurs du moment.

Le tome 1 de Labyrinthus, des amis Christophe Bec et Fabrice Neaud, raconte une invasion venue de l’espace, mais c’est une invasion sans envahisseurs. Pluie de cendres toxiques et pandémie déciment l’humanité. J’imagine l’effet que ça doit faire aujourd’hui aux auteurs d’avoir imaginé il y a plus d’un an la population obligée de porter des masques 24 h sur 24. Christophe développe, comme il sait si bien le faire, un parfait scénario hollywoodien de genre. Le dessin de Fabrice, quant à lui, nous immerge parfaitement dans ce récit de science-fiction à grand spectacle. Ce premier tome se lit donc d’une traite, s’achevant aux portes du fameux labyrinthus. On ne demande qu’à y entrer ! Suite et fin en librairie le 21 octobre 2020.

 

Le tome 3 de Renaissance, des amis Fred Duval, Emem et Fred Blanchard, raconte, lui, aussi une invasion venue de l’espace. Mais cette fois-ci, c’est une invasion extra-terrestre « humanitaire », destinée à sauver l’humanité de la catastrophe écologique qu’elle a elle-même provoquée, et de toutes ses conséquence sociales, sanitaires, militaires…. Ce récit interroge, bien sûr, la question écologique comme la pandémie en cours, mais aussi et surtout la manière dont l’Occident a écrasé de tout son poids le reste de la planète. Ce tome 3 est la conclusion de Renaissance, mais j’avoue que j’en aurais bien lu plus, vu la richesse du monde présenté. Heureusement, la dernière page s’achève sur « fin de la première époque » qui annonce un second cycle.

 

Carbone & Silicium de l’ami Mathieu Bablet est sans doute une des nouveautés les plus attendue de l’année après le succès de son précédent livre, Shangri-la. Mathieu relève le gant brillamment. Cette fois encore, ce n’est pas un livre facile à résumer. Le récit suit sur près de trois siècles la vie de deux robots, de deux intelligences artificielles. Cette grande histoire d’amour (comment appeler ça autrement) a pour toile de fond la catastrophe écologique et la chute de notre civilisation. Encore une fois, Mathieu sait mêler de très belles images et des sentiments très riches sur ce que sont nos vies, en particulier la question de l’individualisme. Comme Shangri-la, Carbone & Silicium interroge aussi la temporalité. En effet, on pense souvent, dans le catastrophisme actuel, que la civilisation tombera en quelques jours, que la fin du monde sera rapide. Mathieu nous montre qu’elle pourrait tout autant être lente, très lente, complexe, mouvante, parfois très belle, voire être plus un changement qu’une fin… À lire absolument.

 

Belle rentrée S.F. en bande dessinée, donc ! Ce sera un vrai plaisir d’y voir paraître notre Inhumain le 2 octobre. Un récit qui, s’il ne parle pas lui de fin de civilisation, interroge aussi les limites de notre humanité.

POPCON Toulouse 2020 : je dessine !

Je serai à la toute première convention POPCON de Toulouse, consacrée à la pop culture geek, le week-end du 12 et 13 septembre 2020.

L’ambiance très comics de ce genre de convention m’a décidé à tenter l’expérience des commissions, c’est-à-dire des dessins payants sur commande. Si vous venez sur place, vous pourrez donc avoir dans vos livres ou sur papier libre :

  • pour 450€ : un personnage en pied et un bout de décor si le sujet s’y prête
  • pour 150€ : un personnage en buste
  • pour 50€ : une simple tête de personnage
  • pour 0€ : une signature de livre et/ou une conversation (comme d’habitude, quoi)

Le sujet de ces commissions est libre, dans la limite de mes capacités bien sûr. Et ce sera du dessin au crayon, feutre et ou marqueur.

C’est donc une première expérience. Et peut-être une dernière, on verra comment ça se passe. Alors, ne prenez pas le risque de rater cette expérience peut-être unique, et venez ce week-end si vous le pouvez ! Et je précise, quoi qu’il en soit, que je ne ferai sans doute jamais de commission à la maison, ayant bien trop de travail en retard…

Vous pourrez bien sûr profiter aussi des mes nombreux camarades dont Maliki, Olivier Vatine, Stéphanie Hans, Paul Renaud, Christophe Bec et Valérie Mangin, ainsi que de l’ensemble des activités proposées par cette nouvelle convention. Et rassurez-vous, masques, gestes barrières et tentes à l’air libre devraient nous permettre de repartir tous en bonne santé.

 

POPCON TOULOUSE : 12 et 13 Septembre 2020 / Manoir du Prince