Bricolage de l’information

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Deux journalistes de I-dio-tv sommés de s'expliquer sur une information mensongère qu'ils viennent de passer en direct prétendant que les forces de l'ordre sont intervenus en réaction à des violences ce matin lors de l'évacuation des réfugiés du lycée Jean Jaurès, reconnaissent finalement "une maladresse"…

CINEMETEQUE 发布于 2016年5月4日

« Il y a une méprise de notre part ». Des journalistes d’iTélé pris en plein bricolage de l’information lors de l’évacuation forcée des migrants réfugiés dans le lycée désaffecté Jean Jaurès. Cette petite séquence rend concrète ce sentiment que nous avons tous que les médias dénoncent les violences que subit la police, mais quasi jamais celles que subit la population, malgré les nombreuses vidéos disponibles sur Internet.

On ne dira jamais assez la catastrophe qu’a été l’apparition des chaines d’information continue gratuites BFM et iTélé. Primeur au direct improvisé et vide de sens, illusion d’être informé alors que seul le recul permet de comprendre les choses, recherche du buzz et peur de le louper, transformation de tout en un spectacle destiné à boucher l’espace entre les pages de pub… Pire, elles ont imposé leur rythme à des hommes politique qui confondent maintenant gouverner et passer à l’antenne.

Un ami très énervé disait il n’y a pas longtemps « il va y en avoir des journalistes à tondre à la libération ». Mais ce n’est pas une compromission tant réfléchie que ça, c’est l’appât du gain de certains et surtout la précarisation de la grande majorité qui détruit les médias. D’où découle cette explosion de bêtise, approximation et/ou veulerie. Il n’est plus que temps de s’inquiéter de l’effondrement continue du quatrième pouvoir, celui qui dans une démocratie est censé surveiller les trois autres (législatif, exécutif et judiciaire). Mais je crains qu’il ne soit déjà trop tard : toute cette bêtise va probablement nous exploser à la gueule en 2017.


[EDIT] En parallèle, l’observatoire des médias Acrimed, qui n’a jamais été tendre avec les journalistes, se retrouve à devoir dénoncer les violences policières contre les journalistes. C’est aujourd’hui, c’est en France.

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