Le Blog

Librairie en danger à Bayeux

© Ouest France | Éric Marie

Une librairie n’est pas un commerce comme les autres. Si la loi Lang de 1981 n’avait pas imposé un prix unique pour les livres, les petits libraires auraient disparu depuis longtemps face aux coups de boutoir de la grande distribution. Malgré cela, ce commerce reste difficile. En tant qu’auteur, je peux vous dire que le livre rapporte bien peu à ceux qui en vivent… alors qu’il a tant à nous offrir.

Il ne faut jamais oublier que dans une ville, la librairie est un lieu fondamental pour la diffusion de la culture. Le libraire est un passeur. Il fait lire. Il fait circuler les idées. Il fait même souvent se rencontrer le public et les auteurs.

Lorsque le dernier libraire d’un centre ville ferme, c’est donc un sacré morceau de son âme qui meurt. C’est toute l’attractivité de ce centre ville qui s’en ressent.

Ce sont tous ceux pour qui la vie culturelle compte qui risquent de ne plus venir, voire de ne plus s’installer dans la cité.

Habitants de la Ville de Bayeux, mobilisons nous derrière Patricia et toute l’équipe du Préambule. Faisons l’effort de commander nos livres chez elles. Recommandons sa librairie à nos amis. Et espérons que notre municipalité comprendra qu’elle a aussi un rôle à jouer. Ce n’est pas quand notre centre ville aura dépéri qu’il faudra réagir, c’est maintenant !

20e Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens 2015

Mon programme au Rendez-vous de la Bande Dessinée d’Amiens le 6 et 7 juin 2015. Je vous attends chers lecteurs (et même chers pas lecteurs).

Sur les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens, il a toujours été entendu que l’auteur était au cœur du projet. À chacun de choisir sa façon d’être en relation avec le public, à nous de l’accompagner.

Prenons Denis Bajram, par exemple. Comment pourra-t-on le rencontrer, le voir, parler avec lui sur les 20es Rendez-Vous ?

Samedi de 15h à 16h, il animera une rencontre avec le public dans La Fabrique de la bande dessinée, au 1er étage de la Bibliothèque Universitaire. De la bande dessinée en train de se faire, un public spectateur et acteur (voir l’onglet dédié « Les rencontres sur le festival » sur le menu principal des 20es Rendez-Vous).

Ensuite, à 16h30, rencontre – discussion d’une heure avec lui, pour ceux qui souhaitent échanger avec l’auteur d’UW2 autour d’un verre, à la cafétéria du Crous.

À 18h, débat–rencontre avec Denis Bajram, Kris, Claude Gendrot (éditeur) et bien d’autres auteurs, au sein de l’espace de la Fabrique, sur le thème « Auteur de bande dessinée, un métier, oui, mais pour combien de temps ? »

Dimanche à 15h, nouvelle rencontre – discussion d’une heure avec lui, pour ceux qui souhaitent échanger avec l’auteur de Trois Christs autour d’un verre, à la cafétéria du Crous.

A l’issue des rencontres à la cafétéria, Denis Bajram remettra à ceux qui auront été sages un petit collector réalisé pour l’occasion (voir ci-dessous) et signera leur albums (signature seule, n’est-ce pas, sans dessin).

Informatique et liberté

Notre premier ministre, avec la finesse d’un Georges Bush après le 11 septembre 2001, propose un joli projet liberticide pour nous défendre des terroristes. Un projet qui donne des moyens de surveillance hyper intrusifs à l’État, et particulièrement au pouvoir politique, avec un champ d’application tellement large qu’il peut concerner à peu près tout le monde. En tout cas, toute personne qui envisagerait de contester les décisions du pouvoir en place.

Superbe timing : Marine Le Pen et ses amis trouveront un arsenal tout prêt pour mettre en place un état policier si par malheur ils devaient emporter les élections en 2017.

La triple sauvegarde

Il ne se passe pas une année sans qu’on apprenne qu’un auteur a perdu tout son travail à cause d’une défaillance de son ordinateur. Pour rappel, la triple sauvegarde est le secret de la sécurité de vos données informatiques.

A) une sauvegarde quotidienne sur un disque dur externe
Pour se prémunir avant tout d’un panne de disque dur, ou d’un vol de machine portable. En mode différentiel, c’est rapide, seuls les changements sont copiés. Si cette sauvegarde est incrémentielle on pourra en plus retrouver un fichier qu’on aurait bêtement effacé (Time Machine sur Mac ou sauvegarde de Windows 7 et plus)

B) une seconde sauvegarde décalée dans le temps
Pour ne pas perdre tout en cas d’attaque informatique sournoise (ransomware par exemple). Peut être fait en alternant deux disques de sauvegarde de type A) une fois par semaine

C) une troisième sauvegarde distante
Par internet (idéal, mais nécessite de bons débits) ou en stockant une sauvegarde de type A) loin de chez soi, pour ne pas tout perdre en cas d’incendie ou de vol complet.

Et n’achetez pas tous vos disques durs d’un coup si c’est le même modèle. S’il y a un défaut sur un lot sortant d’usine, ils pourraient lâcher quasiment tous en même temps.


Mise à jour

Pour la sauvegarde distante de type C), j’utilise maintenant depuis plusieurs années avec satisfaction les services de Backblaze. Pas très cher, illimité, simple, discret et ultra sécurisé si on le souhaite.

UW1 chez Titan Books

Comme vous le savez sans doute, Marvel a publié Universal War One aux USA à partir de 2008. Mais le rachat de la maison d’édition américaine par Disney a provoqué l’arrêt de la publication de toutes les licences qui ne leurs appartenaient pas.

C’est avec un Titan Books, éditeur anglais de référence, que je reviendrai bientôt sur le marché anglo-saxon.

Enjoy !

Bayeux, the place to be

La cathédrale de Bayeux dans le tome 3 d’Abimes

Bayeux, cinquième meilleure destination en France derrière Paris, Nice, Marseille et Lyon pour Tripadvisor en 2015 ! Et il y en a encore pour nous demander à Valérie et moi pourquoi nous sommes allées nous planquer dans cette petite ville normande de moins de 15 000 habitants

Le Top 10 des destinations Travelers’ Choice de Tripadvisor pour la France :

1 – Paris
2 – Nice
3 – Marseille
4 – Lyon
5 – Bayeux
6 – Chamonix
7 – Strasbourg
8 – Bordeaux
9 – Cannes
10 – Morzine

Interview Cyberbulle

Longue interview au sujet de La CyberBulle, 1er festival BD virtuel et réel qui commence cette semaine sur internet, et qui aura sa séquence live ce week-end à Compiègne.

J’en profite pour donner quelques nouvelles de ma production (dont un scoop sur Expérience Mort) et pour reparler de tous les combats pour la cause des auteurs.

J’espère vous voir nombreux ce week-end sur place ou à suivre les lives Internet. Nous avons créé un festival qui au lieu de parquer les lecteurs dans des files de dédicaces va leur apporter plein d’informations sur comment et pourquoi nous faisons de la Bande Dessinée. Montrez-nous que nous avons raison de penser que vous êtes curieux !

Un travail de moine

Yves Rodier, auteur de BD, jette éponge dans un long message d’adieu. Je pense qu’il y résume très bien l’état d’esprit de tous les auteurs qui veulent encore aujourd’hui faire de la bande dessinée de manière perfectionniste, dans le sillage d’Hergé ou de Jacobs. Cette pratique de la BD est un travail de moine solitaire. Elle nous enferme dans une cellule monastique. Elle réclame des vœux de pauvreté, de discipline et parfois de chasteté. Elle réclame un engagement, une vocation totale. Et elle réclame une véritable éternité de temps de travail… Tout ceci est totalement contraire au monde d’aujourd’hui, qui consomme, voire dévore tout à grande vitesse. Les deux conceptions sont même quasiment inconciliables, et je suis étonné du nombre d’auteurs qui résistent encore…

En tout cas, bon courage à lui, se résoudre à rompre ses vœux en Bande Dessinée doit être un moment très dur. J’espère que sa nouvelle vie le récompensera de ce choix difficile.

Ce n’est pas de gaieté de coeur que j’écris ce message. Après une longue période de réflexion de quelques années, étant donné l’état actuel de l’industrie de la BD, de la façon dont les maisons d’édition traitent leurs auteurs comme du bétail selon combien ils leur rapportent, et d’une lassitude et d’un désintérêt de ma part vis-à-vis mon travail, j’ai décidé d’abandonner la bande-dessinée.

Ce ne sera pas une grande nouvelle pour ceux qui me connaissent personnellement. Ils savent que parler de mon travail, et de la BD en général, ne m’intéresse pas. Mes champs d’intérêt sont ailleurs depuis longtemps. Je ne lis plus de BD, je ne m’intéresse plus au milieu de la BD. Je trouve que le détournement élitiste qu’on a fait de cet art, qui était à l’origine destiné à un public jeune, populaire, sans prétention intellectuelle, est très éloigné de mes aspirations.

Je n’ai rien contre la BD d’auteur et je comprend bien qu’en vieillissant, un art doit se raffiner. Mais je suis loin d’être certain que c’est ce qui est en train de se passer. En fait, nous vivons maintenant dans une économie de surproduction, ou on nous demande de tout faire de plus en plus vite! Vite! Il faut sortir un nouvel album “sinon les lecteurs vont oublier”. Pourquoi les éditeurs aiment tant les BD dites d’auteur maintenant, c’est qu’elles peuvent être vite dessinées. L’emphase est mis sur “le message” et non sur l’art. Mais je n’ai pas envie d’attaquer ce genre ou un autre en particulier. Comme je l’ai dit, le vrai problème est qu’on demande maintenant de surproduire pour combler une “demande” (fabriquée de toute pièce) et… tout ça m’éloigne de mon propos.

Moi, je n’ai jamais été un rapide. J’aime prendre mon temps pour faire des recherches graphiques. Recommencer quand ce n’est pas à la hauteur de ce que j’espérais. M’arrêter et réfléchir à la meilleure façon de représenter un mouvement. Créer une composition. Disposer les bulles dans une case pour que ce soit le plus fluide possible. Puis j’aime mettre plein de détails dans mes dessins, puis j’aime encrer à la plume et au pinceau. Lentement. J’aime observer. M’imprégner. Comprendre.

Tout ça pour dire que je ne suis plus à ma place dans le paysage de la bande-dessinée contemporaine. Si j’étais un auteur établi, dont les albums sont attendus et commandés à des centaines de milliers d’exemplaires des mois avant leur sortie, j’aurais sans doute les moyens de m’offrir le luxe d’être lent… Mais même encore, je suis certain que les éditeurs seraient anxieux d’une sortie prochaine pour rafler leur pourcentage. Le Monde a vraiment changé. Il n’y a plus de gloire au “travail bien fait”. La gloire vient maintenant quand ça rapporte de l’argent à ton employeur, le plus rapidement et le plus souvent possible. Et toujours plus.

Ça suffit pour moi. Je tire un trait sur la bande-dessinée. Je vais maintenant essayer de me trouver un travail où mes compétences et mon expérience pourront m’apporter ce que je n’ai jamais eu dans la BD: un salaire régulier, des weekends et des soirées libres, des congés payés, des assurances (chômage, maladie), et une pension de retraite, aussi petite soit-elle, car j’approche les 50 ans. En BD, à moins d’être un gros vendeur, d’avoir des produits dérivés et des adaptations audio-visuelles de ses créations, vous vivez au jour le jour. Avec rien derrière, et encore moins devant.

J’espère que je retrouverai maintenant le plaisir de dessiner… Pour le simple plaisir de me faire plaisir, ou de faire plaisir. Sans me sentir pris à la gorge, obligé de produire en vitesse pour une maison d’édition qui n’apprécie pas tout le travail et la minutie que ça demande, simplement pour réussir à payer mon loyer à la fin du mois.

Même sans tenir compte de l’état actuel de l’industrie, la vie d’un dessinateur n’est pas rose. Wallace Wood, un grand dessinateur de comics américain, avait dit dans une interview quelques temps avant sa mort: “Avoir su qu’être auteur de BD c’était se condamner à la prison, aux travaux forcés, et au confinement solitaire à perpétuité, je ne l’aurais jamais fait.” Écoutant ces sages paroles, je me tire pendant qu’il est encore temps.

C’est une décision que je prends avec tristesse, car faire de la bande-dessinée mon métier était mon rêve d’enfance. Mais la réalité de ce milieu, aujourd’hui, est loin d’être à la hauteur de mon rêve. Je réalise pleinement que je n’ai rien à apporter à la BD d’aujourd’hui. Vaut mieux pour moi arrêter les frais pendant qu’il me reste encore quelques années pour préparer ma vieillesse.

Merci à ceux et celles qui m’ont prodigué leurs encouragements et leur appui tout le long de mon chemin. Je peux vous assurer que ça aura compté beaucoup plus que le salaire que j’ai touché. Vos sourires, vos mots gentils, vos poignées de main, resteront dans mon coeur.

J’espère aussi que les rares albums que j’ai produit continueront à apporter quelques sourires à ceux et celles qui les trouveront et les achèteront dans les brocantes et les marchés aux puces…Yves Rodier

Pas d’auteurs, pas de livres !

Important message SNAC BD :

A la veille du Salon du livre de Paris, le CPE , qui regroupe plusieurs organismes d’auteurs de l’écrit, dont le SNAC, vient de transmettre à la presse une lettre ouverte des auteurs du livre (pour voir la lettre et les noms des premiers signataires cliquez ici ) afin de rendre compte de la dégradation des conditions des auteurs, et des perspectives hélas peu réjouissantes qui nous attendent si nous ne faisons pas entendre notre voix :

Des revenus à la baisse, des réformes sociales pour le moins préoccupantes (RAAP-SECU), un droit d’auteur fragilisé par l’Europe…

La Cyberbulle

Le premier festival BD virtuel + réel

Du 23 au 29 mars prochain, aura lieu un festival BD d’un tout nouveau genre: la Cyberbulle. Créée sous le parrainage de Denis Bajram, elle est à la fois virtuelle et réelle.

Pendant la semaine, elle se tiendra en live sur une plateforme web dédiée : la Cyberbulle et le week-end à l’Université de Technologie de Compiègne.

Là, pas de séance de dédicaces mais de nombreuses conférences sur les nouvelles pratiques de la BD. Voici celles qui nous concernent plus précisement :

 

Samedi 28 mars

10h30-11h30 : Amphithéâtre : Faire de la BD sur un logiciel de retouche d’image avec Denis Bajram

11h-12h : Rencontre avec Valérie Mangin (attention: à la bibliothèque de Compiègne)

14h-15h : Dessin et peinture numérique, avantages et inconvénients avec Matthieu Lauffray, Nicolas Barral, Denis Bajram, Olivier Taduc, Pascal Croci

 

Dimanche 29 mars

10h30-11h30 Concrètement, comment fait-on de la bande dessinée numérique ? Avec Denis Bajram, Nicolas Barral, Jean-Louis Mast, Olivier Taduc

11h30-12h30 : Scénariste, un job de chercheur ou de créateur ? avec Valérie Mangin
12h-13h : Lire sur support numérique : bide ou révolution ? avec Sitthideth Bandassak, Denis Bajram

14h-15h Quand la bande dessinée parle de science(s) Avec Denis Bajram, Charles Lenay, Marion Montaigne, Valérie Mangin

15h30-16h30 Et demain, l’art séquentiel du futur ? Avec Denis Bajram, Marion Montaigne, Valérie Mangin