Un bon auteur, c’est un auteur pauvre

Auteurs, autrices, ce qui se passe en ce moment est très grave. Dans le cadre des négociations professionnelles1 le SNE, syndicat des éditeurs, a annoncé qu’il refusait de discuter sérieusement d’une amélioration de la rémunération des auteurs. Le SNE a clairement dit qu’il était « très attaché au modèle actuel »2, confirmant en cela que ce modèle lui est tout à fait favorable. Et tant pis si la plupart des auteurs professionnels se retrouvent dans une situation de grande précarité et de pauvreté. Cela semble être un dommage collatéral parfaitement acceptable pour le SNE.

Vu cette fin de non-recevoir sur la rémunération, l’ensemble des organisations d’auteurs impliquées dans la négociation viennent donc de refuser de signer le peu qui a été obtenu jusque-là. Si le SNE décide de nous marcher dessus de tout son poids, on ne va pas en plus faire semblant de ne pas avoir mal.

Vu ce blocage de la part du SNE et ce déséquilibre manifeste en sa faveur, il est vraiment urgent que le ministère de la Culture prenne enfin ses responsabilités. Comment peut-il ne pas défendre mieux les créateurs précaires face aux dirigeants des industries culturelles ? Si le SNE ne veut pas discuter, tant pis pour lui, c’est maintenant au politique d’imposer un rééquilibrage du partage de la valeur entre éditeurs et auteurs.

Ou alors, qu’on nous dise directement qu’un bon auteur, c’est un auteur pauvre.

Cette note de blog a été reprise par actualitte.com.

Notes

Utopiales 2023

Comme tous les ans, Valérie Mangin et moi avons le grand plaisir d’être invités aux Utopiales, le célèbre festival de la science-fiction de Nantes. Cette année les Utopiales consacrent une grande exposition rétrospective au travail de Valérie. Les expositions sur les scénaristes étant bien trop rares, je ne saurai trop vous conseiller de visiter celle-ci. Autrement, nous serons comme chaque année tous les deux en tables rondes et en séances de signatures pendant quatre jours. Surtout, si vous nous croisez, n’hésitez pas à nous arrêter pour discuter : nous venons pour ça !

Programme

Samedi 29 octobre

► 15h00-16h00 : Table ronde « Reality Check »

Notre perception de la réalité est déjà limitée par nos sens mais également par notre construction psychique : dissonances et biais cognitifs, préjugés ou intérêts secondaires, voire tout cela à la fois. Si bien que, même mis devant les faits, il nous est souvent impossible de revenir sur un concept erroné. Quelle réalité, papa ?

• Avec : Morgan of Glencoe, Denis Bajram, Jérémie Moreau, Auriane Velten
• Modération : Simon Bréan
• Lieu : Espace CIC Ouest

► 17h30-18h30 : Séance de signatures

• Avec : Denis Bajram & Valérie Mangin
• Lieu : Librairie

Dimanche 30 octobre

► 17h00-18h00 : Table ronde « Lignes de vie »

L’Imaginaire qui fait parfois profession de lire dans l’avenir a créé ses propres prophètes et prophéties. Du chemin d’or du Kwisatz Haderach à la psychohistoire de Hari Seldon, les pythies de science-fiction s’installent sur leurs trépieds pour changer le monde avant même son avènement…

• Avec : Mathieu Bablet, P. Djèlí Clark
• Modération : Denis Bajram
• Lieu : Scène Shayol

Lundi 31 octobre

► 9h00-10h00 : Table ronde « Au-delà du partage »

Aussi varié et protéiforme que le couple amoureux, et parfois plus sûrement fécond, le couple scénariste/dessinateur vit sans doute les mêmes sérénités et les mêmes orages. Quelles contraintes pour quelles richesses dans cette collaboration ? Rencontre avec une scénariste et ses dessinateurs…

• Avec : Valérie Mangin, Denis Bajram, Jenolab, Malo Kerfriden
• Modération : Gilles Francescano
• Lieu : Salle 2001

► 10h30-11h30 : Séance de signatures

• Avec : Valérie Mangin, Denis Bajram, Jenolab, Malo Kerfriden
• Lieu : Librairie

► 16h45-17h45 : Rencontre avec Mathieu Bablet

Auteur de l’affiche des Utopiales 2019, lauréat du Prix Utopiales BD 2021, président du Jury du Prix Utopiales BD 2022, Mathieu Bablet est le maître d’œuvre d’un univers ample et ambitieux dans lequel paysages et architectures grandioses s’organisent en théâtre où évoluent des personnages hors du commun. Rencontre avec le père de Carbone et Silicium…

• Avec : Mathieu Bablet
• Modération : Denis Bajram
• Lieu : Salle Tschaï

Mardi 1er novembre

► 14h15-15h15 : Table ronde « Dream Big »

Les grands vaisseaux, l’Étoile Noire, Rama, les planètes voyageuses, les sphères de Dyson ou les métropoles de l’espace hantent les pages des romans et les écrans. La science-fiction use fréquemment de la puissance d’évocation des Big Dumb Objects. Sont-ils possibles ou simplement plausibles ?

• Avec : Denis Bajram, Floriane Soulas, Lucie Poulet
• Modération : Simon Bréan
• Lieu : Salle Tschaï

 

Informations, programme, billetterie :

Photos de l’exposition d’Amiens : De Goldorak à Goldorak

De juin à octobre 2022, la Maison de la Culture d’Amiens a consacré la magnifique exposition au parcours de votre serviteur et à l’album Goldorak qu’il a réalisé avec ses amis.

Marie-Luz Ceva et moi avons conçu cette exposition avec un double objectif : proposer du grand spectacle et en même temps de la médiation culturelle.

Avec Goldorak, nous avions évidemment envie d’être dans une démesure à la hauteur du robot géant. La notoriété du personnage et l’impact de nos images allaient offrir l’occasion d’attirer dans une Maison de la Culture un public qui hésite, hélas, trop souvent, à en franchir les portes.

Mais une bonne exposition de BD doit aller au-delà des planches et des belles images. Avec Marie-Luz, nous avons construit tout un parcours pour montrer aux visiteurs comment et pourquoi on fait de la bande dessinée, et comment on en arrive à faire un album comme notre Goldorak.

J’ai été vraiment très heureux de pouvoir aller très loin et de pouvoir voir très grand avec cette exposition. Mille mercis à la MCA, au festival BD d’Amiens et à Marie-Luz de m’avoir suivi dans cette véritable folie. Avec plus de 13 000 visiteurs en 81 jours, le public a confirmé que ça valait le coup !

Le vernissage de l’exposition

Le 2 juin, nous avions confirmation de l’incroyable pouvoir d’attraction de Goldorak. La Maison de la Culture s’était en effet vite remplie d’une foule venue de tous les horizons. Et surtout, comme à chaque fois depuis que notre album de Goldorak est paru, les gens avaient tous l’air extrêmement heureux de partager ce moment.

 

 

Le reportage de la chaîne Glk Go réalisé ce jour-là :

La première partie de l’exposition

Au rez-de-chaussée de la Maison de la Culture, on pouvait découvrir la première partie de l’exposition, consacrée à mon parcours d’auteur. Le lieu était bien sécurisé, et il valait mieux, vu le nombre d’originaux que j’avais prêtés à l’occasion. J’y montrais comment j’avais commencé en dessinant tout gamin mes propres petites BD de Goldorak, puis comment j’ai fini par devenir le créateur qu’on connait aujourd’hui.

La seconde partie de l’exposition

L’étage de la Maison de la Culture et ses presque six mètres sous plafond présentait, lui, une exposition très grand format consacrée à l’album Goldorak que j’ai réalisé avec mes amis Xavier Dorison, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo. C’est extrêmement spectaculaire de voir son travail agrandi à ce point ! Au pied de ces gigantesques images, il y avait aussi tout un parcours montrant les étapes de création de nos pages : scénario, story-board, encrage et couleur. Les textes d’accompagnement permettaient de faire entrer les lecteurs un peu plus dans le coulisses de notre atelier.

 

La journée finale avec les auteurs

Mes co-auteurs sur Goldorak, avaient suivi toute la création de l’exposition, mais, hélas, n’avaient pu se rendre disponibles en juin pour son inauguration. La Maison de la Culture proposa d’organiser une journée de “finissage”, afin que tous puissent découvrir l’exposition avant qu’elle ne soit démontée.

Même si un COVID surprise a empêché Yoann de se joindre à nous, nous avons eu un immense plaisir à tous nous retrouver un an après la parution de notre album. Nous avons fait visiter l’exposition à la grosse centaine de visiteurs qui réussit à réserver une place. Lors d’une table ronde, nous sommes revenus sur l’incroyable succès éditorial qu’a été ce Goldorak, en profitant de la présence de la directrice des éditions Kana, Christel Hoolans. Enfin, nous avons dédicacé des livres jusqu’à que le dernier lecteur soit satisfait. Une magnifique journée qui a donc conclu à merveille cette exposition. Merci à tous ceux qui étaient présents, merci aux fans si gentils, aux familles si nombreuses, aux cosplayers qui ont fait le spectacle, au pâtissier qui nous a fait des gâteaux et des chocolats aussi beaux que délicieux et, bien sûr, aux équipes de la MCA et des Rendez-vous BD d’Amiens. Longue vie à Goldorak !

Merci à Valérie Mangin et Marie-Luz Ceva pour les photos.

 

David Hockney à Bayeux

Ce matin, nous avons eu le privilège de visiter en avant-première l’exposition David Hockney à la Tapisserie de Bayeux. Ce fut un vrai moment d’éblouissement entre leçon de couleur et de perspective. Surtout, cette fresque toute en longueur se révèle être un très étonnant panoramique en cinq dimensions. Au moins cinq !

Le musée de la Tapisserie de Bayeux accueille en effet jusqu’à avril 2023 une œuvre exceptionnelle. Elle avait été précédemment exposée, sous une forme différente, au Musée de l’Orangerie à Paris. À Bayeux, on découvre,, en face d’une reproduction de la célèbre tapisserie médiévale, une longue fresque imprimée représentant le paysage qu’Hockney voit autour de sa maison en Normandie. Cette longue bande de papier est donc une sorte de gigantesque panoramique sur la campagne du Pays d’Auge. Mais c’est, déjà, un panoramique qui va au-delà des 360°, changeant de point de vue et de perspective (on connait le travail d’Hockney sur la question).

Aux trois dimensions de l’espace, s’ajoute la quatrième dimension du temps. En effet, cette fresque est le montage de très nombreux dessins réalisés durant toute une année par le peintre anglais. Cette durée de réalisation offre, entre autres choses, d’assister à un prodigieux jeu sur la couleur, changeante au fil du temps, passant des blancs de l’hiver aux couleurs les plus éclatantes du printemps, de l’été puis de l’automne. Cette couleur est presque éblouissante tellement elle est présente. David Hockney rend avec une extraordinaire justesse les émotions que l’on peut avoir face aux explosions chromatiques observables sous le soleil normand, en particulier dans les chatoiements de verdure.

Une cinquième dimension s’ajoute à ce panoramique. En effet, David Hockney a décidé de dessiner cette longue œuvre d’après nature sur un iPad. Son usage de l’outil est au début très simple et radical, il dessine en seulement quelques traits. Puis les aplats deviennent plus denses et la matière plus complexe au fur et à mesure que l’artiste s’approprie l’outil. La fin du printemps et l’été deviennent d’une foisonnement pictural intense. Une sorte de maturité calme se développe sur la seconde partie de l’année, jusqu’à revenir à la radicalité graphique d’origine pour la neige hivernale. Une radicalité qui n’a cependant plus rien à voir avec celle du début, toute enrichie qu’elle est par un an de pratique de l’outil numérique.

Et il y aurait bien d’autres dimensions à vous décrire ici… Mieux vaut voir par vous-même ! Alors, si vous passez en Normandie avant avril prochain, ne manquez surtout pas de visiter le musée de la Tapisserie de Bayeux. Pour le prix d’une entrée vous pourrez admirer deux chefs-d’œuvres !

 

Les 5 auteurs de Goldorak à Amiens

Fans de Goldorak, réservez le samedi 24 septembre ! En effet, pour la dernière semaine de l’exposition De Goldorak à Goldorak, les cinq auteurs de la Bande Dessinée seront à Amiens. Ce sera, peut-être, la dernière fois où nous serons tous réunis autour de notre album. Ultime occasion de visiter l’incroyable exposition d’Amiens, ultime occasion de nous rencontrer tous ensemble et ultime séance de signatures collective !

Comme mes camarades Xavier Dorison, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo n’avaient pas encore eu le plaisir de voir l’extraordinaire exposition que la Maison de la Culture d’Amiens a consacré à notre bande dessinée Goldorak, l’idée a germé cet été de tous se retrouver là-bas fin septembre. On s’est tous dit que ce serait évidemment l’occasion de rencontrer les fans du robot géant dans un cadre magnifique. Ce sera aussi l’occasion de revenir ensemble sur l’incroyable expérience artistique qu’a été la création de cet album. Ce sera enfin l’occasion de faire un bilan du succès extraordinaire qu’a rencontré cet album.

Vous pourrez aussi poser vos questions à Christel Hoolans, directrice des éditions Kana, qui est celle qui a convaincu Gō Nagai, le créateur japonais de Goldorak, de nous confier son robot géant pour une ultime aventure. Et vous pourrez aussi rencontrer Marie-Luz Ceva avec qui j’ai co-créé cette incroyable exposition.

Bref, venez nombreux, on va faire la fête à Goldorak !

Si vous ne pouvez pas venir ce jour là, il vous restera jusqu’au 2 octobre inclus pour visiter l’exposition. Et pour vous donner envie de sauter dans un train, le reportage de la chaîne Glk Go :

 

Programme

Samedi 24 septembre 2022 de 14h à 19h à la Maison de la Culture d’Amiens

Entrée libre.

► 14h00 – 14h30 : Accueil du public inscrit aux visites guidées

► 14h30 – 15h30 : visites guidées de l’exposition par les auteurs de la bande dessinée

Les auteurs vous mèneront dans les espaces d’exposition pour une visite personnalisée. Sur réservation et dans la limite des places disponibles. Inscription : maisondelaculture-amiens.com

► 15h45 – 16h45 : table ronde

Avec Denis Bajram, Xavier Dorison, Brice Cosssu, Alexis Sentenac, Yoann Guillo et avec Christel Hoolans, directrice des éditions Kana.
Modération : Marie-Luz Ceva, commissaire de l’exposition

► 17h00 – 18h30 : séance de signatures de l’album Goldorak par les 5 auteurs

Mais aussi :

► 10h-19h : Ouverture de l’exposition au public

► 14h-19h : Présence de la librairie Bulle en stock

► 14h-19h : Ouverture du Bar d’Entracte de la MCA

 

Derniers jours d’exposition à la MCA :

Jusqu’au 2 octobre inclus : du mardi au vendredi de 13h à 19h, samedi de 14h à 19h. Entrée libre.

 

Informations & réservations :

Goldorak, par Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo, paru aux éditions Kana en octobre 2021. Exposition produite par la MCA, en partenariat avec On a marché sur la Bulle et les éditions Kana.

Mal luné

Un extrait d’une récente interview télé de Thomas Pesquet a été remonté dans une courte vidéo par un zozo pour soit-disant prouver que l’homme n’a jamais été sur la Lune. Le spationaute s’en est agacé sur Twitter, et on le comprend. Mais le problème avec les complotistes (j’utilise ce mot faute de mieux), c’est qu’ils nous entrainent systématiquement dans un piège à con.

En effet, quand ils trouvent un bout de truc qui semble confirmer leurs théories fumeuses, ils pensent avoir la preuve qu’ils ont raison. Quand on ne répond pas à leurs assertions tellement elles sont ridicules, ils pensent que ce silence est la confirmation gênée du fait qu’ils ont raison. Si au contraire on leur démontre par A + B qu’ils ont tort, ils pensent qu’ils ont malgré tout raison, que ce sont leurs interlocuteurs, voire les savants, qui sont idiots ou soumis au système. Même quand ils se retrouvent acculés au fond d’une impasse, avec des néons qui clignotent partout en désignant leur bêtise, ils pensent toujours avoir raison et tirent même une grande fierté de leur différence et de leur rejet par le reste du monde.

Bref, ce qui compte pour les complotistes, ce n’a jamais été la vérité ni la réalité, ce qui compte c’est juste leur sentiment de supériorité. C’est pour ça qu’ils détestent tant les « élites » : ils détestent ceux dont ils rêvent en fait de prendre la place au sommet.

Vais-je me séparer d’Adobe après 30 ans de vie commune ?

J’ai depuis quelques semaines un nouvel ordinateur, un Mac M1, qui vient remplacer le gros MacPro de 2012 qui me satisfaisait pleinement jusque-là. Je dois dire que j’ai eu plein de mauvaises surprises avec la nouvelle version du système, devenu très restrictif. Mais j’ai surtout eu des problèmes avec les nombreuses mises à jour d’application devenues nécessaires. J’ai eu beaucoup de licences à repayer, parfois pour régresser en possibilités…

Je découvre en particulier qu’Adobe a décidé de retirer le support des polices de caractères de Type 1 de tous ses logiciels, en particulier de Photoshop et InDesign. Je viens de regarder, la moitié des polices que j’utilise sont toujours sous ce vénérable format, y compris mes polices personnelles de lettrage pour Universal War. Il faut donc que je rachète ces polices, quand c’est possible, ou que je les convertisse, si c’est possible. Et, évidemment, mes vieux logiciels d’édition de polices ne marchent plus sur mon système récent…

Mais POURQUOI ? Les polices Type I fonctionnaient parfaitement jusque-là pour 99,99% des utilisateurs. Bien sûr, le format Type I est archaïque et inadapté aux usages modernes, mais il marche. IL MARCHE. Enfin, il marchait, donc…

Au pire, si une société de la taille d’Adobe voulait prendre ce genre de décision, elle devait accompagner ses fidèles clients dans la transition. Elle pouvait, par exemple, proposer un convertisseur de format de police par exemple. Je vois que FontLab le fait, mais c’est 122 euros tout de même…

Je vais donc repasser à la caisse, alors que je laisse déjà 62 euros par mois d’abonnement à Adobe. Car, oui, pour pouvoir utiliser mes applications sur le dernier système, seul compatible avec mon nouveau Mac, j’ai été forcé de m’abonner, vu qu’Adobe ne vend plus de licences illimitées. Mais malgré cette dépense importante, je découvre donc que le service n’est pas la hauteur. Et donc l’agacement fait plus que monter.

J’ai déjà abandonné les tablettes graphiques de Wacom au profit de la concurrence pour des histoires de drivers indisponibles au bout de quelques années. Je crois que je suis en train de faire un grand pas vers la décision d’abandonner les produits Adobe dès que je le pourrai. Et dire que je rappelais ici, il y a peu, que j’avais commencé sur Photoshop 2.0 au tout début des années 90. Dire que j’ai fait des démonstrations pour Adobe, et même mis dans ce cadre un logo Adobe sur le le tome 6 d’Universal War One

Vais-je me séparer d’Adobe après 30 ans de vie commune ?

Un vieux Mac des années 90 dans votre navigateur

Je me souviens de mes débuts sur Photoshop en 1991. J’étais étudiant à l’école des Arts décoratifs de Paris et on y trouvait une incroyable salle informatique emplie d’ordinateurs Mac plus chers les uns que les autres. Dès les premiers cours, j’avais eu droit à une démonstration de la toute récente version 2 d’Adobe Photoshop sur un rutilant « Macintosh II » couleur. Quel émerveillement cela avait été ! On pouvait manipuler une image exactement comme on le voulait, pixel par pixel s’il le fallait ! Que de promesses ! Si on m’avait laissé faire, je n’aurais plus quitter la salle informatique.

Et pourtant, rétroactivement, que ce pauvre Photoshop 2.0 était lent, limité et incomplet (sans même parler de l’archaïsme du système Mac OS 6). Trois décennies plus tard, on a du mal à se souvenir à quel point les débuts de l’informatique personnelle était laborieux. Les grands gagnants étaient surtout les fabricants de machines à café vu le temps qu’on a passé à attendre devant des ordinateurs qui moulinaient…

Heureusement, plusieurs projets permettent de revivre cette incomparable expérience. Si ça vous amuse, vous pouvez dès maintenant essayer cela dans votre navigateur avec un Mac virtuel de 1997.

Vous (re)découvrirez les grosses fenêtres boudinées de Mac OS 8.1, les icônes en mauvais plastique, les polices pixelisées du bon vieux temps. Dans le dossier « Graphics » vous trouverez surtout un Photoshop 3.0, une version presque moderne puisque c’était la première à proposer les calques.

En fouillant dans les autres dossiers, vous pourrez essayer plein d’autres vieux loukoums comme Word 5, Hypercard, Filemaker II, ou des vidéos Quicktime d’époque. Pour les amateurs de retrogaming, c’est aussi l’occasion de jouer les vieilles versions de Prince of Persia, Sim City, Civilization, Indiana Jones, Warcraft II, Maelstrom…

Les ordinateurs d’aujourd’hui sont devenus tellement puissants, qu’ils peuvent émuler nos anciens systèmes en javascript dans le premier navigateur venu. On voit bien là les incroyables progrès qu’ont connus toutes ces technologies en trente ans !

Avec un grand merci à l’excellent Korben pour l’info.

 


Mise à jour

J’avoue que j’ai pris un plaisir fou à refaire quelques parties de Maelstrom, un excellent clone pour Mac du jeu Asteroid d’Atari. Résultat, j’ai vérifié si quelqu’un n’en aurait pas fait un portage moderne. J’ai fini par découvrir que le code source de Maelstrom était devenu libre. Depuis, des passionnés ont continué à le compiler pour des systèmes récents, dont nos Mac M1.

Maelstrom, me revoilààààààààààààà !

Concert d’orgue de François Lemanissier

Vendredi 29 juillet, à 21h, ce sera le premier des quatre concerts d’orgue estivaux de Bayeux. Le Cavaillé-Coll de la cathédrale recevra François Lemanissier, titulaire des grandes orgues de Notre-Dame-de-Saint-Lô et co-titulaire de celles de la cathédrale de Coutances.

Je connais François Lemanissier depuis 40 ans, et j’ai même eu le plaisir d’être son élève. Après mon grand-père organiste et ma maman fan de Bach, François a sans doute été la principale raison de mon amour pour l’orgue. J’ai passé de longs moments avec lui à la tribune de celui de Saint-Lô, mais surtout je l’ai longuement écouté jouer. J’ai été initié par lui à tout une culture de l’instrument. Il m’a fait découvrir, entre autres, Messiaen et Jehan Alain que j’aime tant aujourd’hui. Il m’a aussi fait découvrir le travail d’André Fleury, d’André Isoir et de tant d’autres organistes merveilleux… Bref, je vais être très heureux de revoir et réentendre François !

 

Concert gratuit – Libre participation aux frais

Organisé par les Amis de la cathédrale de Bayeux

 

François à son orgue de Saint-Lô – Photo © Ouest-France