La censure imbécile de Facebook bat tous les records de n’importe quoi. Et pendant ce temps, les prêcheurs de haine passent entre les mailles des algorithmes, voire sont mis en avant…
Amis passionnés de guitare, surtout n’utilisez pas le mot « p*dale » (remplacez le * par un e, des fois que ça ne soit pas évident…) dans vos posts et vos commentaires car le grand méchant algorithme de FB considère que c’est une insulte homophobe que vous proférez… et vous avez un avertissement la première fois et un bannissement temporaire la seconde. Cela vient de m’arriver.www.facebook.com
Donc, des utilisateurs modérés se font bannir par les algorithmes de Facebook juste pour avoir utilisé un mot courant de la langue française ? Un mot qui est parfois une insulte, mais ne l’est évidemment pas dans la plupart des cas ? Même les mécanismes de censure automatique des premiers forums Internet il y a vingt ans étaient moins ridicules…
En parallèle, d’anciens employés de la compagnie confirment ce qu’on avait pressenti : c’est volontairement que le réseau social ne modère pas nombre de contenus mensongers et haineux. Et les tests anonymes de prouver, au contraire, que ces algorithmes favorisent la diffusion de cette haine en ligne…
« Le voyage de Carol vers QAnon », un rapport interne envoyé à la SEC (l’autorité boursière), évoque également la création d’un faux compte par un chercheur payé par l’entreprise pour étudier la polarisation de ses utilisateurs. D’après lui, dès l’été 2019, cette fausse mère de famille conservatrice était exposée à un « torrent de contenus extrêmes, conspirationnistes et choquants », dont des groupes liés à QAnon. Sans que le compte ne donne jamais d’intérêt aux groupes de cette mouvance, l’algorithme poussait continuellement leurs contenus, qui enfreignaient pourtant les règles de la plateforme. Facebook aurait conduit plusieurs expériences similaires ces dernières années, toujours avec le même résultat : les groupes extrémistes étaient largement mis en avant. www.clubic.com
Que faire ? Facebook est une entreprise privée et ne risque rien à saper la démocratie tant qu’elle n’enfreint pas ouvertement la loi. Sommes-nous donc totalement désarmés face aux médias sociaux ?
Non. Rappelons qu’un précédent existe : celui de l’audiovisuel, qui est, lui, soumis à un encadrement strict et à un contrôle par une autorité publique, le CSA. Inspirons-nous de ce modèle. Décidons que, au-delà d’une certaine taille (1 millions d’utilisateurs ?) les réseaux sociaux, moteurs de recherche, commerces en ligne, tous ces services devenus bien trop incontournables, doivent être soumis à un sévère contrôle démocratique. Une ou des autorités publiques, peut-être à l’échelle européenne, doivent pouvoir vérifier les algorithmes des géants du web, et, le cas échéant, sanctionner leurs dérives antidémocratiques ou monopolistiques.
Rappelons que la plupart de ces sociétés ont plié devant les exigences de la Chine. Il serait peut-être temps que nous, en Europe, nous leur imposions nos exigences démocratiques.