Bonne année 2019

Le 21 juillet 1969 , un homme posait pour la première fois le pied sur la Lune. En pleine guerre froide, la compétition entre l’URSS et les USA avait permis en moins de deux décennies de passer des tous premiers missiles balistiques inspirés des V2 de l’Allemagne nazi à de gigantesques fusées civiles.

Le projet Apollo, c’est un budget cumulé de plus de 18 milliards de dollars de l’époque, environ 150 milliards d’aujourd’hui. Au plus fort du programme, 400 000 personnes travaillaient pour la NASA, qui consommait à elle seule 4,5% du budget fédéral des USA. Le projet Apollo, c’est 17 lancements de fusées Saturn V, dont 6 des 7 derniers vols ont été se poser sur la Lune. Le projet Apollo, c’est donc 12 astronautes qui ont pu fouler le sol lunaire et en ramener 382 Kg de roches qui enchantent depuis les laboratoires et musées du monde entier. C’est 3 réflecteurs posés sur ce sol lunaire qui permettent encore aujourd’hui de mesurer la distance qui nous sépare de notre satellite avec un simple laser.

Et pourtant, lentement, a commencé à monter la rumeur que tout cela n’aurait pas eu lieu. Que les images télévisées des hommes sur la Lune étaient réalisées en studio. Que tout n’était qu’une gigantesque conspiration aux buts variés et aux contours protéiformes. Au début, on se disait que ce déni venait d’une rupture de confiance  d’une partie des Américains envers leur gouvernement fédéral, en particulier depuis qu’ils avaient découvert les pratiques obscures de la CIA, du complexe militaro-industriel et même de leur président avec l’affaire du Watergate. Aujourd’hui, cette défiance s’est mondialisée : en 2018, un sondage de l’IFOP révélait que 16% des Français doutaient que les Américains aient jamais marché sur la Lune.

C’est toute la science voire la rationalité qui sont maintenant menacées par cette vague de rejet. Tous les faits ou preuves scientifiques peuvent se retrouver contestés comme si c’était juste des opinions parmi d’autres. Sachant que toutes les études montrent que ce rejet est particulièrement marqué pour les plus jeunes générations. En 2018, en France, près d’un sondé sur dix était d’accord avec l’affirmation « il est possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l’école ».

Si nous avons un souhait pour l’avenir, c’est que la défiance, légitime, envers les autorités ne tourne pas à l’obscurantisme généralisé. Car, contrairement à ce que pensent ceux qui doutent de tout, ce n’est pas leur liberté de penser qu’ils défendent, mais un grand fatras sans queue ni tête qui ne peut que profiter à ceux qui sauront en abuser : les systèmes totalitaires, les seigneurs de guerre, les intégristes religieux de tous bords… Bref, à tous ceux qui exigeront, eux, que nous nous soumettions vraiment à une seule et unique vision du monde : la leur.

Alors, en ces 50 ans des premiers pas de l’humanité sur la Lune, souhaitons-nous une bonne et rationnelle année 2019 !

Denis Bajram & Valérie Mangin