Plus de vie privé au nom de la sécurité

Ceux qui suivent ce site savent que j’ai parlé dès les premiers jours d’un risque d’état d’urgence permanent. Cela fait presque deux ans qu’au nom de la lutte anti-terroriste, l’état de droit est partiellement suspendu dans notre pays. Pour en sortir, le gouvernement a décidé… de faire passer une bonne partie des mesures de l’état d’urgence dans la loi commune, et en plus d’en ajouter pas mal d’autres. Beau tour de magie : rendre définitif l’état d’urgence sous couvert de retour à l’état de droit.

Dans la série des atteintes aux liberté fondamentales, le fait d’exiger maintenant que nous livrions toutes les clefs d’accès à notre vie privée numérique est digne du pire des Patriot Act à la Bush. Comme si ces mesures n’allaient s’appliquer qu’aux pires des terroristes tueurs de bébé, comme si elles n’allaient pas aussi servir contre tous ceux qui déplairaient au pouvoir. La Commission nationale consultative des droits de l’homme dénonçait déjà il y un an « des détournements de l’état d’urgence, sans lien avec la lutte contre le terrorisme, pour entraver des manifestations d’écologistes, de syndicalistes, et pour lutter contre l’immigration clandestine. »

Il y a urgence à exiger l’abandon de toutes ces mesures d’exceptions. Elles n’offrent que l’illusion de sécurité. Elles n’offrent qu’un terreau où faire pousser le totalitarisme et la haine.

Les députés adoptent l’obligation de déclarer tous ses identifiants électroniques

Les députés ont voté hier soir les mesures de contrôle et de surveillance individuelles. Dans le lot, a été adoptée l’obligation pour une personne au comportement suspect de fournir l’intégralité de ses identifiants aux autorités administratives.

Le projet de loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme poursuit sa route à l’Assemblée nationale. Les députés ont voté tard dans la nuit l’article 3 du projet de loi où se nichent les mesures de surveillance individuelle comme le port d’un bracelet électronique ou l’obligation de pointer une fois par jour au commissariat du coin, outre l’obligation de résider dans un périmètre déterminé. […]Lire al suitewww.nextinpact.com