Témoignages sur le sexisme dans la BD

Donc, un auteur à succès, aussi hype que progressiste, peut déclarer en 2017 dans une interview sur le sexisme « Il n’y a aucun machisme dans la bande dessinée, aucun ! ».

Lui et tant d’autres mâles de notre milieu de la BD déduisent cela du fait qu’ils n’ont jamais subi de machisme ou qu’ils ne l’ont jamais observé. Pourtant, il suffit d’être un tant soit peu attentif. Rien que cette année, dans les soirées du festival d’Angoulême, j’ai assisté à beaucoup trop de scènes qui n’étaient vraiment pas à l’honneur de la gent masculine.

Pour finir, oser dire qu’il n’y a pas vraiment de sexisme ou de machisme dans la BD, c’est cracher à la figure des centaines d’autrices qui se sont réunies depuis deux ans pour combattre justement ces problèmes de sexisme dans la BD. Alors, les mecs, lisez leurs témoignages avant de dire qu’il n’y a pas de problème. Et ouvrez enfin les yeux.

Soisson, cathédrale martyre

Cette nuit, la tempête a éventré la rosace de la façade de la cathédrale de Soisson. Cette pauvre église, chef-d’œuvre du premier gothique, avait déjà souffert d’une mauvaise restauration au XIXe siècle, puis avait été en partie détruite pendant la première guerre mondiale.

Mais la structure de la rosace avait, jusque là, échappé au massacre…

 

Géométrie non commutative et physique

Un article passionnant (mais un peu réservé à ceux qui on fait des Maths, désolé)

Géométrie non commutative et physique

La théorie de la relativité générale est centenaire mais on a rapidement entrepris de la dépasser, à commencer par Einstein lui-même, qui rêvait d’une théorie géométrique unifiée de toute la physique. Le mathématicien Alain Connes, comme Riemann au XIXe siècle, a introduit une nouvelle généralisation de la géométrie, dite non commutative, qui permet peut-être de réaliser le rêve d’Einstein. Difficile d’accès, cette théorie est peu médiatisée. Mais comme nous l’expliquera le physicien Pierre Martinetti, elle mérite que l’on s’y intéresse un peu plus. Ce que nous allons faire avec trois articles.

20 mois sous état d’urgence…

Je me souviens que beaucoup s’étaient moqués de mon pessimisme quand j’avais écrit qu’on partait vers un “état d’urgence permanent” au moment du premier vote sur le sujet en novembre 2015. L’Assemblée Nationale vient pourtant de le re-prolonger jusqu’à juillet 2017, au bout d’à peine quatre heures de débats, et ce par 288 voix contre 32. En juillet, on aura donc passé 20 mois sous état d’urgence.

Et ensuite ? On sait qu’il sera impossible au vainqueur de l’élection présidentielle de mai 2017, très probablement de droite, voire d’extrême droite, d’en sortir rapidement. Ce serait passer pour un faible en matière de sécurité, surtout après les socialistes réputés pour leur “laxisme”. Et ce serait aussi se priver d’un outil bien pratique contre la contestation sociale, comme on l’a déjà vu hélas… L’état d’urgence deviendra aussi commun que le plan Vigipirate.

Que se passera-t-il alors si par malheur survient un nouvel attentat majeur ? Quelle rodomontade va-ton trouver pour monter d’un cran ? La loi martiale ? Et on moquera de nouveau mon pessimisme quand je parlerai de risque de “loi martiale permanente” ?

Personnages féminins en BD

Le traitement des personnages féminins dans la bande dessinée reste problématique. Deux récentes affaires permettent d’approfondir la réflexion : dans un cas le personnage de femme est réduit à un object sexuel, dans l’autre il est rendu simplement invisible. À lire.

Trump

Trump, ça veut dire “trompette” en français. Ça fait des mois que j’étais persuadé qu’il allait gagner. Et que je pensais aux trompettes de l’Apocalypse de Saint-Jean, le texte qui doit ouvrir les chapitres d’Universal War Three. Heureusement que je n’y crois pas.

Puis les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner.

Le premier sonna de la trompette, et de la grêle et du feu mêlés de sang s’abattirent sur la terre. Le tiers de la terre fut brûlé, le tiers des arbres fut brûlé et toute herbe verte fut brûlée.

Le deuxième ange sonna de la trompette, et quelque chose qui ressemblait à une grande montagne embrasée [par le feu] fut précipité dans la mer. Le tiers de la mer devint du sang, le tiers des créatures qui vivaient dans la mer mourut, et le tiers des bateaux fut détruit.

Le troisième ange sonna de la trompette, et du ciel tomba une grande étoile qui brûlait comme un flambeau; elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources d’eau. […]

Prix extraordinaire

J’ai reçu le Prix extraordinaire des Utopiales 2016. Ce grand prix du plus beau festival de Science-fiction de France (voire de l’univers connu) me touche évidemment beaucoup. En particulier parce que cette année il en a été décerné deux, et que je me suis retrouvé au côté de l’immense Gérard Klein. Auteur et éditeur en effet extraordinaire, son travail m’a fait découvrir, entre autres merveilles, Dune de Frank Herbert, la saga romanesque qui a le plus marqué mon adolescence. J’étais donc très très très ému. Et je le suis encore en écrivant ces mots deux jours plus tard.. Merci à toute l’équipe des Utopiales de m’avoir fait cet honneur et cet immense plaisir !

 

Machines à Dessiner

Une vraie pépite, François Schuiten filmé pendant la réalisation de l’affiche de l’exposition Machines à Dessiner qui a lieu en ce moment même au Musée des Arts et Métiers. Je ne l’ai jamais caché, j’admire son travail depuis longtemps. Pendant l’adolescence, lui et Benoit Peeters m’ont redonné goût à la Bande Dessinée franco-belge avec La Fièvre d’Urbicande et La Tour. Merci à eux !

Ego comme x

Le premier numéro d’Ego comme X en 1994

Je viens d’apprendre qu’Ego comme x ferme ses portes. Quelle tristesse.

Ego comme x fait partie de la poignée de maisons d’édition qui ont marqué la Bande Dessinée dans les années 90. Créée à Angoulême par Fabrice Neaud, Xavier Mussat et Loïc Néhou autour de la revue éponyme, elle est principalement connue pour avoir quasi inventé l’autobiographie en bande dessinée. Pendant 23 ans, Ego comme x n’a été que pertinence et exigence, se renouvelant sans cesse sans jamais tomber dans les modes ni les facilités. Depuis 10 ans, elle s’était ouverte à la littérature avec la même sagacité. Cette tenue dans le temps, on la devait à Loïc Néhou et à son sens du sacerdoce.

J’habitais à Angoulême au milieu des années 90, et j’ai bien connu les débuts de cette aventure. Je trouvais la revue excellente, j’ai cherché à les rencontrer, et ses trois fondateurs sont devenus des amis. Au delà de cette amitié, je garde le plus grand respect pour tout ce qu’ils ont créé. Je savais les difficultés de Loïc, il s’en était ouvert à moi. Oublié par les financiers culturels locaux, en particulier le CRL Poitou-Charentes et Magelis, il n’arrivait même plus à se verser un salaire depuis cinq ans. Il jette donc finalement l’éponge. Et Angoulême perd sa plus ancienne et prestigieuse maison d’édition.

Comment est-ce possible dans cette ville, ce département et cette région ou tant de politiques et décideurs revendiquent leur action pour la Bande Dessinée ? On ne parle pas de millions de subvention, mais de quoi financer une petite structure construite pour être la plus économe possible. Heureusement que tous ces acteurs locaux sont censés défendre la Culture. Comment mieux qu’avec Ego comme X pouvaient-ils le faire ? Franchement, c’est lamentable.

Je te fais une grosse bise, Loïc.