Le Blog

Illustration scientifique

Une régate stellaire autour de GJ436. Les plaisanciers spatiaux parqués dans le plan équatorial de l’étoile attendent que la planète chevelue jaillisse de ce plan pour «rider» le vent planétaire à l’aide de vaisseaux kite-surfs et ainsi s’élever jusqu’au-dessus des pôles de l’étoile, offrant une vue imprenable sur l’ensemble du système et sur la mystérieuse planète perturbatrice, qui apparaît comme un point brillant en arrière-plan.

Je viens d’illustrer une publication scientifique internationale (parue dans la célébrissime revue “Nature”) concernant GJ436, une étrange exoplanète. Les astronomes qui ont fait cette découverte sont venus me voir avec l’envie de sortir de l’illustration scientifique rigoriste du moment pour offrir un peu plus de “merveilleux scientifique” au grand public. Je ne pouvais qu’être d’accord, je milite pour cela depuis des années ! Quand j’étais gamin, je collectionnais à la fois les images de SF et celles de la NASA, les photos des télescopes comme les illustrations de prospective, en sachant bien faire la différence entre tous ces types d’images. Le merveilleux des récits de Jules Verne, des voyages de Tintin sur la Lune ou des images de science-fiction n’a jamais détourné qui que ce soit des sciences dures, mais au contraire leur a ramené des générations de curieux et de futurs savants. N’ayons pas peur de faire rêver avec la science !

Avec un grand merci à David Ehrenreich et Vincent Bourrier de l’Université de Genève.

RAAP : résultat des élections

Élection RAAP : renouvellement profond du conseil d’administration ! Ce résultat est très significatif du désaccord des auteurs et des artistes avec la gestion de leur régime de retraite complémentaire. Frédéric Buxin, le président emblématique de la si détestée réforme des “8%” ne sera plus que suppléant. Les candidats soutenus par le SNAC ont, eux, tous été élus.

Félicitation en particulier à mon camarade d’atelier virtuel, Alexis Sentenac, qui va se charger de porter la voix des auteur de BD au conseil d’administration !

Rapport d’expérience dédicace 2

Après le premier round à Toulouse, ce coup-ci, c’est à Gibert Joseph Paris que cela se passait. Que de monde ! J’ai finalement fait trois tirage au sort, donc trois dessins, un par heure, car j’ai senti que deux dédicaces ça allait faire un peu juste 🙂

J’en profite pour remercier publiquement Paul Renaud, qui a eu la bonne idée de me proposer de réaliser une couverture collector pour Marvel, ainsi que Panini Comics France, le Toulouse Game Show et la librairie Gibert Joseph Toulouse qui ont rendu ça possible !

Merci à Stéphane Girod pour l’accueil et les photos.

Rapport d’expérience dédicace

J’avais accepté de refaire quelques dédicaces, pour le collector Marvel Avengers spécial TGS Comics / Gibert Joseph Toulouse dont j’ai dessiné la couverture. Comme je n’avais jamais signé de comics, j’avais eu envie pour une fois de rejouer le jeu, bien que j’aie cessé les dédicaces dessinées depuis dix ans. Je dois dire que ça s’est très bien passé. Avec l’ami Paul Renaud, nous avons un peu été collés tout le week-end à notre table, au milieu de l’exposition “French Touch” de Marvel France. Le comportement du public est assez différent de celui de la BD franco-belge, sans doute parce qu’il a l’habitude de payer pour avoir un dessin (même si en l’occurrence pour ce collector c’était gratuit, sur tirage au sort). Je ne sais vraiment pas comment je pourrais adapter cette plutôt bonne expérience aux salons traditionnels. Je vais y réfléchir. Mais ne vous faites pas trop d’illusions non plus 🙂

Ah, oui, vendredi, les Parisiens, c’est votre tour ! Deux dédicaces dessinées à gagner (et ce sera sans doute les dernières avant longtemps)

Merci à Pascal Galibert, Rom Or, Panini Comics France et au Toulouse Game Show pour les photos.

Rencontre avec Mathieu Bablet

Je n’ai pas caché tout le bien que je pensais du Shangri-la de Mathieu Bablet. C’est pour cela que j’ai demandé à modérer la rencontre que lui ont consacré les Utopiales Nantes cette année. J’ai essayé, au delà de son travail, de dévoiler un peu plus sa pensée et sa vision du monde. J’imagine que cela n’a pas été toujours simple pour Mathieu, surtout que cette rencontre se passait sur la très grande scène, et je le remercie d’autant plus d’avoir joué le jeu !

Écouter la rencontre :

Merci à Actu SF pour l’enregistrement, et au Cri du Troll pour les photos.

Alerte dédicace à Paris

Amis parisiens, c’est à votre tour ! Marvel France, le TGS et les librairies Gibert Joseph m’ont proposé de dessiner une couverture collector exclusive pour le premier numéro d’Avengers Universe. Et accrochez-vous, damnés collectionneurs, vu que je n’ai jamais dédicacé de comics Marvel à Paris, j’ai accepté exceptionnellement de faire DEUX dédicaces dessinées, sur tirage au sort parmi les Avengers Universe vendus. Autrement, je signerai, comme à mon habitude, ce collector, mais aussi vos “Fantastic Four 20 ans”, vos “Kirby & me”, vos “Universal War One Marvel” ainsi que tous mes autres albums français évidemment. Et là ou ça devient magique pour de bon, c’est que mon camarade Paul Renaud, le frenchy de chez Marvel qu’on ne présente plus, sera aussi de la partie ! Rendez-vous vendredi 8 décembre, à partir de 16h, chez Gibert Joseph Paris.

CSG des auteurs : la compensation

Très bonne nouvelle ce matin au sujet de la compensation de la hausse de la CSG pour les auteurs et artistes ! La pression que les organisations de créateurs ont mis sur le Ministère de la Culture, en direct ou via les parlementaires et personnalités que nous avons contactés, a enfin obtenu l’effet escompté. Nous restons vigilants, mais l’engagement de ce matin est politiquement franc et pragmatiquement clair.

On regrettera tout de même que ce soit au Ministère de la Culture de financer cela sur son budget, et non une compensation interne à la Sécurité Sociale comme pour les salariés. Il faudra aussi veiller que ce dispositif soit bien pour tous les artistes auteurs, et non seulement pour les affiliés (c’était le problème de l’amendement passé au Sénat), nous attendons avec impatience de voir le projet réglementaire. Enfin, si tout devait être résolu pour 2018, il va falloir très vite que le Ministère nous explique la manière dont cela fonctionnera à partir de la grand réforme AGESSA MDA de 2019.

La ministre de la Culture s’est mobilisée pour trouver une solution permettant de garantir aux artistes auteurs un maintien de leur pouvoir d’achat dans le contexte de hausse de la CSG.

Afin de sécuriser le dispositif, le Gouvernement a choisi par voie réglementaire un mécanisme de compensation qui sera mis en œuvre par les organismes agréés gérant le régime de sécurité sociale des artistes auteurs (Agessa et Maison des Artistes) et qui sera financé sur le budget du Ministère de la Culture en 2018.

Ce dispositif ne sera pas une subvention destinée à s’acquitter de la cotisation vieillesse de base, mais bien une mesure de garantie du pouvoir d’achat.Le communiqué complet www.culturecommunication.gouv.fr

Alerte dédicace à Toulouse

Je serai cette fin de semaine au TGS Comics à Toulouse. Pour l’occasion, Marvel France, le TGS et les librairies Gibert Joseph m’ont proposé de dessiner une couverture collector exclusive pour le premier numéro d’Avengers Universe. Et accrochez-vous, damnés collectionneurs, vu que je n’ai jamais dédicacé de comics Marvel, j’ai accepté exceptionnellement de refaire quelques dédicaces dessinées, sur tirage au sort parmi les Avengers Universe vendus. Autrement, je signerai, comme à mon habitude, ce collector, mais aussi vos “Fantastic Four 20 ans”, vos “Kirby & me”, vos “Universal War One Marvel” ainsi que tous mes autres albums.

 

Gibert Joseph Toulouse
Vendredi 1er décembre 2017

Signatures + 2 dessins (sur tirage au sort )
À partir de 15h00 (et avec l’ami Paul Renaud)

TGS Comics Toulouse
Samedi 2 & dimanche 3 décembre 2017

• Signatures + 5 dessins par jour, sur tirage au sort, toute la journée (horaires variables, voir sur place)
• Table ronde “Marvel : La French Touch” (avec Paul Renaud et Xavier Fournier, dimanche 15H15, amphithéâtre Pandora, hall 6)
• Expo Marvel French Touch

Et il y aura bientôt une autre surprise du genre… C’est Noël !

La BD est-elle encore populaire ?

Ça parle beaucoup ces derniers jours de ce que devrait être le métier ou le statut d'”auteur de BD”, du fait qu’il n’aurait jamais existé, du fait qu’il serait à créer ou du fait au contraire qu’il serait en train de disparaître. Puisqu’on parle de perspective historique, je vais vous en proposer une. Mais elle n’a rien des lendemains économiques qui chantent.

“Auteur de BD” n’a jamais été autant un “métier” que pendant les 30 Glorieuses, l’âge d’or de la BD populaire. Les auteurs étaient payés à la pige ou étaient salariés des journaux, certains même avaient la carte de presse. Personne ne roulait sur l’or, mais peu étaient pauvres. Quelques-uns gagnaient très bien leur vie, ceux qui avaient droit en plus à des “albums” qui collectaient les aventures parues dans les journaux, ou les quelques vedettes de presse (Gillon me disait qu’il gagnait des fortunes à France Soir, par exemple). Bref, la plupart gagnait décemment leur vie parce qu’ils livraient chaque semaine ou chaque mois un travail régulier à un employeur régulier pour un revenu fixe. C’était tout sauf des droits d’auteurs d’un livre, il y avait, de fait, une péréquation des revenus au sein des rédactions : l’argent gagné par le journal étai, de fait, redistribué de manière relativement homogène entre les auteurs (une fois les bénéfices patronaux pris, bien sûr, et à de rares exception près). Car il y avait de l’argent, malgré les faibles prix des périodiques, tout simplement parce que le public était beaucoup plus nombreux. La BD n’a jamais eu autant de lecteurs qu’à l’époque. Des millions de jeunes allaient acheter des tonnes de revues toutes les semaines, dont beaucoup tiraient à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Tintin, Spirou, Pif, Mickey et des centaines d’autres…

Il faut dire qu’à l’époque, il n’y avait pas ou peu de télévision et que le cinéma n’était pas très accessibles en dehors des centres villes ou du patronage catholique le jeudi après-midi. La BD était quasiment le seul art narratif visuel à diffusion de masse. Elle occupait tout l’espace occupé aujourd’hui par la télévision, le jeu video et les contenus internet… Il ne faudrait vraiment pas sous-estimer l’impact négatif sur nos métiers de l’entrée en masse dans les foyers de la télévision à la toute fin des années 70 et l’explosion des programmes pour la jeunesse avec l’apparition des chaines privées. Le grand public, au fur et à mesure qu’il a pu occuper son temps libre et ses envies de fictions visuelles devant le petit écran, a délaissé les journaux.

Mais, par dessus, il y a eu un phénomène concomitant qu’on ignore trop souvent dans l’équation : au même moment, les nouvelles générations d’auteurs, pourtant biberonnés au populaire, ont voulu sortir de la seule BD pour la jeunesse et obtenir une reconnaissance culturelle. A partir des années 80, la simultanéité de l’abandon du populaire/jeunesse par les auteurs les plus prometteurs au profit d’une BD plus adulte et de l’arrivée de la télévision jeunesse de masse ont ravagé et presque totalement détruit la presse. Le public conquis pendant les 30 Glorieuses est passé à l’album, dont l’âge d’or sera les années 80 et 90.

On a donc basculé d’un produit peu cher et de grande diffusion à un produit de plus en plus cher et de bien plus faible diffusion (à de rares exceptions près). Ce repli du lectorat sur les seules classes moyennes éduquées est un effondrement économique dont on ne parle pas du tout assez. L’arbre des millions d’Asterix masque la forêt des albums à 14.50 euros ou plus (14.50 euros !!) vendus à seulement quelques milliers exemplaires. Et si un certain public jeune et populaire a continué à entrer en librairie pour des nouveautés BD, c’est parce qu’il a trouvé avec les mangas une périodicité de presse, des tarifs accessibles mais surtout des auteurs qui s’intéressaient encore à lui.

On va me dire “mais les centaines de milliers d’Arabe du futur, c’est pas un succès grand public ?” Non, c’est un colossal succès chez les CSPP+. C’est aux classes moyennes supérieures ce qu’Asterix est au Français moyen : tout le monde l’achète. Bon, c’est dommage, malgré ce succès fou, un lectorat sociologiquement plus resserré fait que ça vendra toujours 10 fois moins. Donc que l’édition y gagnera toujours 10 fois moins à injecter dans le financement des autres créations. On voit le le phénomène de resserrement du public très clairement si on regarde la timeline : Décennies 1950/1970 : des millions de lecteurs toutes les semaines avec la presse => Décennies 1980/1990 : des millions de lecteurs sur plusieurs titres, et une longue traine de séries à plus de cent mille exemplaires => Décennies 2000/2010 : à l’exception d’Asterix, plus que quelques best-sellers aux centaines de milliers de lecteurs…

Tous les phénomènes transitoires qui ont marqué la fin des périodiques sont toujours à l’œuvre. La péréquation des revenus qu’il y avait au sein des rédactions a été définitivement remplacée par l’individualisation des revenus : un auteur, son livre, son argent, avec une avance sur droit en correspondant plus au travail, mais aux faibles espoirs de vente. Chaque génération d’auteurs semble aussi vouloir encore plus de reconnaissance culturelle. Sans doute déjà parce que les succès grand public semblent devenir inaccessibles et que, quitte à mourir de faim, autant le faire avec classe. Mais surtout, beaucoup des jeunes auteurs ne veulent pas passer pour un crétin, parce que c’est l’image que tout le monde renvoie de la BD populaire. Et puis, la voie royale est devenue l’école de BD. Mais pour pouvoir s’offrir une école privée (elles le sont quasi toutes), il faut venir d’un milieu favorisé. C’est avec tout cela qu’on est passé d’un milieu d’auteurs majoritairement issus des classes populaires à un recrutement dans les classes bourgeoisies et moyennes éduquées. Et comme un auteur parle naturellement à sa classe sociale d’origine… C’est comme ça qu’on s’est mis à dire “livre” à la place d'”albums”, et à vouloir faire du “roman graphique” à la place de la “BD”. En plus, les auteurs de demain sont les jeunes lecteurs d’aujourd’hui : le cycle suivant aura toujours tendance à accentuer les phénomènes en cours dans le précédent.

Bref, cycle après cycle, le public se raréfie, se concentrant toujours plus vers des classes moyennes supérieures de plus en plus éduquées, capables de se payer (et d’apprécier) des romans graphiques à plus de 20 euros. Et comme, cycle après cycle, les auteurs s’éloignent aussi de plus en plus du grand public…

De moins en moins de public, compensé par des livres de plus en plus chers : combien de temps est-ce tenable ? Est-ce que la BD est condamnée à devenir aussi grand public que la musique classique ?

Je ne mets évidemment aucun jugement esthétique dans tout ça. Je suis moi-même un pur produit de la bourgeoisie culturelle. J’ai moi-même milité pour la reconnaissance culturelle de la Bande Dessinée. Mais quand on me dit qu’Universal War, dans toute sa complexité, est “grand public” ou “populaire”, je suis toujours inquiet : le milieu de la BD semble avoir vraiment oublié ce que c’est que la BD populaire, de la BD accessible à toute la population en âge de lire…

Ah, oui, vous remarquerez aussi que je n’ai pas parlé de surproduction. On lui a quand même un peu facilement collé toutes les problématiques économiques sur le dos.

PS: ceci est au départ un statut facebook, pas un livre de sociologie de 300 pages, il contient bien sûr pas mal de raccourcis et d’approximations volontaires.