Vœux amiénois

Merci aux Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens de m’avoir proposé de faire leur affiche cette année. Pour me mettre en jambes, je leur ai donc concocté une petite carte de vœux pour 2022 :-).

On se donne donc rendez-vous dès le 4 juin prochain à la Halle Freyssinet pour les 26es RDV BD d’Amiens !

Vœux 2022

Fin 2016 paraissait le tome 3 d’Universal War. Cela fait plus de cinq ans ! Ces cinq années ont été complètement folles pour moi. Après avoir consacré toute mon énergie à la lutte en faveur des auteurs et autrices, entre autres avec la fondation des États Généraux de la Bande Dessinée puis de la Ligue des auteurs professionnels, j’ai accumulé à nouveau un trop grand nombre d’heures sur la bande dessinée Goldorak… alors que nos vies étaient profondément bouleversées par la pandémie COVID-19. Enfin, la parution et la promotion de ce Goldorak ont été un énorme moment d’émotion et de folie.

Mais tout cela est d’ores et déjà du passé. Et 2022 est une toute nouvelle année. Je retourne donc enfin à ma table à dessin. Je suis sûr que, sur notre carte de vœux commune avec Valérie Mangin, mes lecteurs les plus impatients auront reconnu Théa, l’héroïne d’Universal War two. Qu’ils se réjouissent : je suis au travail sur le tome 4 ! Et je compte bien enchainer avec les deux derniers tomes d’UW2 ! Si tout va bien dans les trois prochaines années, vous aurez la fin de cette histoire. Enfin, jusqu’à que je commence UW3, bien sûr 🙂

D’ici là, je vous souhaite à toutes et tous une très heureuse année 2022 !

 

Les coloristes existent, il serait temps de s’en apercevoir

Excellente intervention de Yoann Guillo, auteur des couleurs de notre Goldorak, au sujet de la place des coloristes dans la bande dessinée. C’est en fait un retour d’expérience, puisque nous, les cinq co-auteurs, avons tenu dès le début de la promotion de notre album à mettre en avant le travail de la couleur. Il est temps que les coloristes et leur art aient la visibilité qu’ils méritent !

Je viens de lire la récente actualité d’Isabelle Merlet sur son mur FB et les nombreux commentaires qui en découlent. Pour la faire courte, cela tourne autour d’un coup de gueule à propos de l’invisibilisation des coloristes, dans certaines maisons d’éditions, sur certains sites, par certaines personnes…
Le coup de gueule d’Isabelle est motivé par le fait que n’étant pas créditée comme il se doit, on fini par attribuer son travail à quelqu’un d’autre, pour la énième fois…
Ça pourrait paraître capricieux qu’une coloriste se plaigne que son nom ne soit pas quelque part, c’est vrai quoi, il y a plein de professions où ce n’est pas le cas, pourquoi ça serait un problème là ?

Eh bien parce-que la couleur prend une part entière dans la manière dont l’ouvrage sera perçu par le lecteur. Le talent ou les univers graphiques de certains coloristes sont tels, qu’il est impossible de les interchanger sans que cela ait un impact sur le ressenti du lecteur.
Pour citer Isabelle, la couleur est à la BD ce que la musique est au cinéma. Vous comprendrez très bien l’histoire sans la musique, mais elle peut transformer votre film en navet ou en chef d’œuvre.

Au-delà de l’aspect artistique, il y a une seconde raison pour laquelle la quasi-totalité de nos BD sont en couleurs : c’est que la couleur fait vendre.
Alors oui, on pourrait discuter longtemps pour savoir si le coloriste doit ou ne doit pas avoir son nom en couverture, doit ou ne doit pas être considéré comme auteur.
Le problème n’est pas vraiment là.

Le problème est que de par leur invisibilité médiatique, les coloristes sont souvent considérés comme la cinquième roue du carrosse dans leur propre milieu professionnel.
Et ils en voient des vertes et des pas mûres : travail sans contrat, tarifs dégueulasses, délais absurdes, mépris de classe d’une partie de la profession, relations de travail infantilisantes, débarquements brutaux des projets, modifications de plannings multiples, “des délais trop court pour finir l’album ? rassure-toi coloriste, on va prendre un second coloriste”, re-colorisation de vieux albums pour récupérer les éventuels droits d’auteurs, et j’en passe.
J’ai une pensée pour Bruno Tatti, coloriste aux ambiances magnifiques, dont le nom a récemment été oublié de l’un de ses albums…

Avec Goldorak, j’ai eu la chance de travailler avec des amis qui ont la même vision que moi sur la situation des auteurs, et en particulier des coloristes et du rôle de la couleur, ainsi qu’ avec Kana, une maison d’édition qui a accepté de jouer le jeu, à savoir : un coloriste peut aussi être un auteur à part entière. Ce qui implique d’avoir son nom sur la couverture, un contrat d’auteur avec une part des droits non rétrocédés, et d’être complètement intégré au processus créatif et éditorial.

Dès le début sur Goldorak, une part belle a été donnée à la couleur. Elle a été mentionnée sur plusieurs pages de la plaquette pédagogique “Dans l’atelier” (une trentaine de pages) que Kana a fourni aux libraires et aux journalistes quelques mois avant la sortie de l’album.

Cette politique à l’intention du travail de la couleur a eu un résultat des plus impressionnants : de très nombreuses interviews (une trentaine peut-être, dont plusieurs passages télé) ont eu une ou plusieurs questions sur la couleur. J’ai même eu l’occasion de faire deux directs télévisés sur la chaîne belge LN24, moi, un coloriste, et dans l’un deux la présentatrice Brigitte Weberman a même fait l’éloge des couleurs de l’album. La couleur est complimentée dans presque toutes les critiques, et il arrive que certaines me soient spécialement adressées, du jamais vu.
£L’énorme licence Goldorak nous a permis d’éclairer avec un gros projecteur le métier de coloriste, son importance, et l’intérêt qu’il peut susciter auprès du public.

Voilà, j’espère que mon message saura convaincre d’autres professionnels de la BD de ne plus considérer les coloristes comme une sorte de « mal nécessaire », mais comme un collaborateur de grande importance qu’il faut valoriser. Car ils participent grandement au succès de certains albums ; le grand public étant sensible à cet aspect graphique, qu’il s’en rende compte ou non.
Ah, et au passage, il faudrait aussi payer les coloristes correctement et les intéresser à la vente, car inciter quelqu’un qui va passer de nombreuses heures sur chacune de vos pages à considérer que le succès de l’album lui importe peu, me semble un bien mauvais calcul…

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Utopiales 2021

Cette année, programme exceptionnel aux Utopiales de Nantes avec une grande exposition sur notre bande dessinée Goldorak et la présence de toute l’équipe en conférence et dédicace.

Lorsque Denis avait réalisé l’affiche des Utopiales en 2016, il avait dessiné un robot géant repêchant un Nautilus dans la Loire. Un robot géant ? Avec des cornes, des sortes de haches sur les épaules et un plastron en V ?

En fait, à ce moment-là, le projet Goldorak avait déjà été accepté par Gō Nagai. Mais c’était une information top secrète et elle allait devoir le rester longtemps. Cela avait donc amusé Denis et ses coauteurs de préannoncer ainsi leur projet Goldorak… sans que personne ne puisse rien deviner.

C’est donc avec un immense plaisir que toute l’équipe vient fêter la parution de leur bande dessinée à Nantes cinq ans plus tard !

 

Programme

Pendant 4 jours : l’exposition « Goldorak »

L’exposition présentera de nombreuses planches et illustrations de la bande dessinée en très grand format. Elle offrira surtout aux visiteurs une immersion dans les coulisses de la renaissance de Goldorak : recherches préliminaires, croquis, scénario, story-boards, versions provisoires et parfois abandonnées… Un travail de titan à la hauteur du robot géant !

 

Vendredi 29 octobre

► 14h45-15h45 : Table ronde « Les Chimères des Étoiles »

Du Château des étoiles aux Chimères de Vénus.

• Avec : Alex Alice, Alain Ayroles, Étienne Jung
• Modération : Denis Bajram
• Lieu : Salle 2001

► 17h15-18h15 : Table ronde « Les géants de Fer »

De l’armure au mecha, pourquoi l’humain est-il entré dans le robot ?

• Avec : Denis Bajram, Xavier Dorison, Hervé Tanquerelle, Fred Blanchard
• Modération : Gilles Francescano
• Lieu : Salle 2001

► 18h30-19h30 : Séance de dédicace Goldorak

• Avec : Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu et Yoann Guillo (sans Alexis Sentenac, donc)
• Lieu : librairie des Utopiales

Samedi 30 octobre

► 13h30-14h30 : Séance de dédicace Goldorak

• Avec : Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo
• Lieu : Librairie des Utopiales

► 14h30-15h30 : Atelier « Du noir au rouge »

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la couleur en compagnie du coloriste de Goldorak.

• Avec : Yoann Guillo
• Lieu : Salle Tschaï

► 17h15-18h15 : Table ronde « Évolutions de Goldorak »

Un des tous premiers anime japonais diffusé en France, Goldorak, le robot de l’espace a marqué les rêves de toute une génération. Les personnages de Gō Nagai, le dessin de Shingo Araki mais aussi la musique de Shunsuke Kikuchi sont ancrés dans la mémoire collective. Comment décrire et expliquer le mythe Goldorak ?

• Avec : Denis Bajram, Hervé de La Haye, Olivier Paquet
• Modération : Vincent Bontems
• Lieu : Salle 2001

► 19h00-20h30 : Dédicace Goldorak à la Mystérieuse Librairie Nantaise

Attention, sur réservation, contactez la librairie.

• Avec : Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo
• Lieu : Mystérieuse Librairie Nantaise, 2 Rue de la Paix, 44000 Nantes

Dimanche 31 octobre

► 11h30-12h30 : Séance de dédicace Noo

• Avec : Alexis Sentenac et Laurent Genefort
• Lieu : librairie des Utopiales

► 14h45-15h45 : Table ronde « Goldorak »

Le plus célèbre des robots géants des animes japonais se transforme une fois encore, passant de l’animation qui le rendit célèbre à la bande dessinée.

• Avec : Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo
• Modération : Gilles Francescano
• Lieu : Salle 2001

► 16h00-17h00 : Séance de dédicace Goldorak

• Avec : Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo
• Lieu : Librairie des Utopiales

► 18h00-19h00 : Table ronde « L’œuf du serpent »

Combien de romans de science-fiction théorisent-ils la montée des extrêmes et la fin de la démocratie ?

• Avec : Patrick K. Dewdney, Denis Bajram, Ludivine Bantigny
• Modération : Yann Olivier
• Lieu : Salle Shayol

Lundi 1er novembre

► 9h30-10h30 : Table ronde « Le Congrès de futurologie »

Le discours sur le futur, la divination, la prospective tendent à rester positifs. La science-fiction permet d’anticiper les problèmes tout en restant dans le domaine confortable de la fiction. La science-fiction ne resterait-elle pas la seule diseuse de mauvaise aventure que l’on accepte encore de consulter ?

• Avec : Ariel Kyrou, Pierre Cassou-Noguès, Vincent Bontems
• Modération : Denis Bajram
• Lieu : Salle Tschaï

Informations, programme, billetterie :

 

Goldorak, la couverture enfin dévoilée

Après la première petite vidéo qui annonçait notre projet de bande dessinée Goldorak, voici la seconde qui dévoile enfin la couverture de l’album !

Pour en savoir plus :

Bonnes années 2021 à 2061

En 2021 paraîtra la bande dessinée de Goldorak que je réalise avec Xavier Dorison, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo chez Kana d’après l’œuvre de Gō Nagai. Dire que quarante ans plus tôt, le jeune garçon de onze ans que j’étais dessinais de vrais petits albums de Goldorak de vingt pages, à moitié en copiant les BD disponibles à l’époque, à moitié en inventant ses propres images pour raconter les histoires du robot géant qu’il avait en tête.

En 2021 paraîtra aussi le premier album d’Alix classique scénarisé par Valérie. Les péripéties qu’elle y raconte seront dessinées par Chrys Millien. Elles trouveront leur conclusion dans le treizième Alix Senator qui se passe, comme toujours, une trentaine d’années plus tard. Dire que quarante ans plus tôt la petite fille qu’était Valérie se régalait dans sa chambre en lisant les aventures d’Alix…

Valérie et moi vous souhaitons donc à tous non seulement une bonne année 2021 mais aussi quarante merveilleuses années par la suite, ne serait-ce que pour compenser celle dont nous sortons. Rendez-vous en 2061, en espérant que nous aurons réussi, tous ensemble, à rendre notre monde plus beau.

Goldorak, go !

Cela fait des années qu’avec quelques copains nous cachons un lourd secret mais, ça y est, nous pouvons enfin le crier sur tous les toits : NOUS FAISONS UN GOLDORAK !

Ceux qui me suivent savent que j’ai très souvent rendu hommage au robot géant de mon enfance. C’est même avec Goldorak que commence pour moi la vie d’auteur, puisque, à l’âge de dix ans, j’avais imaginé et dessiné une aventure en 24 pages du héros.

Comment est né ce projet ? C’est lors du festival d’Angoulême de 2016, que Xavier Dorison raconta par hasard à Christel Hoolans, directrice de la maison d’édition Kana, que son plus grand rêve serait d’écrire une nouvelle aventure de Goldorak. Mais le hasard existe-t-il ? Christel venait justement d’entrer en contact avec Gō Nagai, le génial créateur du héros de notre enfance, avec cette même idée !

C’est donc un Xavier avec une tête de gamin en train de préparer un vol de sucreries qui m’approcha durant le festival : « Denis, tu sais qu’on pourrait avoir le droit de faire une BD de Goldorak ? ». À cet instant, les sismologues ont dû enregistrer un petit tremblement de terre inexplicable avec Angoulême pour épicentre. Mon vieux camarade connaissait déjà ma réponse, vu comment je suis un fan inconditionnel de Goldorak. Passée l’excitation, je réalisais que si on voulait que ce livre soit au top du top, il fallait qu’on s’entoure d’autres talents. Le soir même, j’attrapais donc mon copain de l’Atelier virtuel, Alexis Sentenac. Boum, re-séisme ! À deux heures du matin, l’onde de choc réveillait Brice Cossu sur la Côte d’Azur. Puis, quelques jours après, elle emportait Yoann Guillo en Bretagne. Notre « patrouille des aigles » était enfin complète !

Pourquoi n’en avons-nous pas parlé plus tôt ? Gō Nagai, le créateur de Goldorak, à qui nous avons présenté le projet il y a déjà quatre ans, nous a en fait donné son accord très vite,. Nous lui avions présenté un dossier avec croquis, synopsis et planches d’essai. Mais, Goldorak, c’est un mythe, et il a fallu de très longs mois pour arriver à régler, en japonais, tous les aspects d’un tel contrat.

Qui fait quoi dans notre petite bande d’auteurs ? Dans les premiers mois, Xavier et moi avons commencé par réfléchir à une histoire, puis c’est Xavier qui l’a scénarisée intégralement. Puis Alexis, Brice et moi avons réalisé un minutieux brouillon des pages, le story-board, afin que Gō Nagai puisse valider leur travail. Tous les trois, nous sommes aujourd’hui en train de dessiner les planches de cette nouvelle aventure du prince d’Euphor. Enfin, Yoann, va apporter sa science de la couleur au robot de l’espace. Cet album de Goldorak, est donc, pour nous cinq, à la fois un rêve de gamins qui devient réalité mais aussi une grande histoire d’amitié. Et puis, plus on est de fans, plus on rit !

Kana nous avait proposé de présenter le projet à quelques privilégiés lors du festival d’Angoulême 2020. En plus des deux planches d’essai envoyées quatre ans plus tôt à Gō Nagai, ils avaient pu découvrir quelques extraits du story-board que nous étions en train de réaliser :

 

Hier, c’était enfin la présentation publique, en vidéoconférence comme il se doit en ce moment. Ça devait durer 20 minutes, mais, avec cinq auteurs trop heureux d’enfin dévoiler leur projet, c’est devenu une heure. Mais notre enthousiasme semble avoir été communicatif vu les nombreuses réactions en ligne ! Merci à vous, cela nous a fait très plaisir.

Le replay :

Et que ce soit dit : nous sommes tous incroyablement heureux de travailler sur ce projet. Merci Gō Nagai ! Merci Kana ! Goldorak, go !

 

Photoshop : la conversion RVB vers CMJN fait du bruit

Amis dessinateurs et graphistes, avez-vous déjà regardé de près un fichier RVB converti en CMJN avec Photohop ? De manière très étonnante, avec les réglages par défaut, du bruit apparait au niveau des pixels.

Ce phénomène est particulièrement visible dans les aplats. Si on s’amuse à convertir dix fois de suite un fichier de RVB vers CMJN puis RVB, on finit par obtenir un bruit très visible, comme on peut le constater sur l’animation ci-dessous (cliquez pour agrandir) :

Je ne m’étais jamais aperçu de cela auparavant. C’est Alexis Sentenac, mon compère de l’atelier virtuel, qui a levé ce lièvre, en découvrant que les aplats sur ses pages n’étaient plus vraiment des aplats après passage en CMJN, et que cela lui posait des problèmes pour les sélectionner proprement.

Après avoir exploré le problème avec lui dans Photoshop, on a fini par comprendre que c’était une option de conversion qui provoquait cela. C’est ce qu’Adobe appelle « simulation » en français, « dither » en anglais, et qu’on traduit d’habitude par « diffusion d’erreur » en français.

Diffusons des erreurs pour que ça aille mieux

Le dither est donc un procédé qui consiste à introduire du bruit dans un signal numérique. C’est courant dans le domaine de l’audionumérique, mais je n’avais pas réalisé que c’était aussi le cas par défaut dans notre bon vieux Photoshop. Mais pourquoi ajouter du bruit à une image au moment de la convertir ?

Il faut savoir que l’espace de couleur CMJN qui sert à l’impression est plus petit que l’espace RVB de nos écrans.

Donc, quand on passe de l’un vers l’autre, le CMJN peut manquer de couleurs pour représenter toutes celles du RVB. En conséquence beaucoup vont se retrouver transformées et simplifiées. Cela va se traduire, dans certains dégradés, par des transitions violentes entre certaines plages de couleurs, alors qu’elles étaient fluides en RVB, Cela provoque à l’arrivée des effets de bandes assez inesthétiques.

C’est pour cela qu’est introduit ce dither, ce bruit aléatoire, durant la conversion, afin de masquer ces transitions brutales.

C’est une assez bonne solution, mais il vaut mieux le savoir, car cela n’est donc pas sans impact sur nos fichiers. Et il ne faut surtout pas hésiter à décocher cette option pour certains usages qui nécessitent une grande fidélité des aplats. Pour contrôler cela au cas par cas, vous pouvez utiliser le menu Édition > Convertir en profil :

Une histoire de poids

Ce dither a un autre impact : cela fait longtemps que je ne comprenais pas pourquoi les fichiers CMJN étaient parfois beaucoup plus lourds que les RVB. Car si le RVB comporte trois couches et le CMJN quatre, la différence de poids entre les deux ne devrait être que de 25%. Or, le plus souvent, c’est beaucoup plus. C’est en fait lié à la manière dont les fichiers sont compressés et au dither.

Quand plusieurs pixels consécutifs ont la même couleur, les formats de fichiers courants se contentent de n’enregistrer la couleur qu’une seule fois, et de noter ensuite le nombre de pixels consécutifs de la même couleur. Décrire un grand aplat ne pèse donc pas bien lourd, une page blanche encore moins. Si au contraire, chaque pixel a une couleur particulière, c’est 3 octets en RVB, 4 octets en CMJN qu’il faut enregistrer à chaque fois.

Donc, avec l’ajout du bruit à la conversion, qui fait que chaque pixel devient un peu différent de son voisin, c’est bien la taille du fichier qui explose à la fin inévitablement. Tout s’explique.

Conclusion

Pour finir, ce qui m’effraye un peu, c’est d’avoir utilisé Photoshop depuis la version 2.0 sans n’avoir jamais été confronté à cette question du dither RVB vers CMJN. Ces logiciels font énormément de choses et on oublie trop vite à quel point on n’en maitrise jamais tous les arcanes, même avec une véritable expertise, même au bout de 30 ans. Un rappel de la prudence et de la modestie qu’il faut garder face à toutes les technologies qui ont envahi nos vies.

 

Albert Uderzo

J’apprends le décès d’Albert Uderzo. C’est un extraordinaire dessinateur qui vient de nous quitter. On ne l’imagine sans doute pas en voyant mes BD de science-fiction réaliste, mais J’ai toujours regardé de très près son travail. Albert Uderzo m’a donc beaucoup aidé à progresser, comme il a dû aider beaucoup d’autres dessinateurs et dessinatrices j’imagine. Hélas, je ne l’ai jamais croisé dans des circonstances un peu calmes. Je n’aurai donc jamais eu l’occasion de lui dire toute mon admiration, mais surtout de le remercier pour tout ce qu’il nous a offert.

Avec mes plus sincères condoléances aux siens.

En illustration, un dessin que j’avais posté sur les réseaux sociaux pour ses 90 ans.

 

Des neurones pour agrandir nos images

Ce matin, en utilisant Waifu2x, et je me suis dit qu’il pourrait rendre service à plus d’un ami, en particulier aux dessinateurs et dessinatrices.

À l’origine, Waifu2x était un outil qui permettait d’agrandir proprement des images issues de mangas et d’animes. Depuis, il a fait ses preuves sur tout type de dessins, d’images graphiques mais aussi de photos.

Au lieu de zoomer bêtement dans les pixels, avec le résultat imprécis et flou que l’on connait, Waifu2x recalcule l’image par le biais d’un réseau de neurones convolutifs. Cette branche de ce qu’on appelle l’intelligence artificielle imite les processus biologiques, dans ce cas précis, ce qui se passe avec la vue dans un cerveau : filtrer, différencier, reconnaitre, apprendre, comprendre1 .

Le résultat est le plus souvent bluffant. Par exemple,  en repartant d’une photo très peu définie de Valérie et moi trouvée sur Internet :

 

Cliquez pour agrandir

 

J’ai évidemment aussi testé Waifu2x sur mes dessins. J’ai volontairement abimé mon fichier original, et la “restauration” est plus que correcte :

 

Animation des deux versions

 

Il y a plusieurs versions de cet outil disponibles, mais le plus simple, pour commencer, est d’utiliser le site web :

Notes