IIe Rencontres Nationales de la BD

Ces IIe Rencontres Nationales de la Bande Dessinée organisées le 5 et 6 octobre 2017 par la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image promettent d’être tout aussi passionnantes que celles de l’année dernière. Ce sera aussi l’occasion de venir discuter avec Valérie et moi-même, qui y représenterons les États Généraux de la Bande Dessinée. On vous attend !

IIe Rencontres Nationales : Éducation et Bande Dessinée

Sous le titre Éducation et Bande Dessinée, la Cité internationale de la Bande Dessinée et de l’Image organise jeudi 5 et vendredi 6 octobre 2017 la deuxième édition de ses Rencontres Nationales de la Bande Dessinée.

Réunissant différents acteurs du secteur invités à débattre des problématiques professionnelles en cours, les rencontres visent à proposer un espace de débat et d’analyse pour l’ensemble de la profession, avec des éclairages issus des réflexions d’acteurs de la chaîne éditoriale ainsi que de grands témoins, permettant de restituer les enjeux de la bande dessinée dans un contexte plus large.

« Véritable observatoire du neuvième art, la Cité a choisi de s’intéresser aux relations qui relient l’enseignement et la bande dessinée. Officiellement étudiée en classe depuis la mise en œuvre de l’Histoire des Arts revalorisant les arts visuels (2008-2009), la bande dessinée semble avoir conquis des milieux qui lui ont longtemps résisté, à savoir, les programmes des premiers cycles d’enseignement, voire les études universitaires.

On ne compte plus les cas d’utilisation de la bande dessinée comme support d’enseignement. Ici et là naissent des initiatives telles que les classes BD, les séminaires pour les enseignants, les résidences d’auteurs en milieu scolaire, les projets de recherches pluridisciplinaires ayant en commun la bande dessinée…

S’adaptant à ce qui peut s’apparenter à un mouvement de fond, les éditeurs spécialisés se sont aussi emparés du thème, multipliant les collections à visée « pédagogique » (La Petite Bédéthèque des Savoirs, Sociorama, Cases d’histoires…).

Spécialiste du domaine, Nicolas Rouvière s’interrogeait récemment sur cette intégration de la bande dessinée en classe. Notre chercheur la jugeait « en trompe-l’œil », pointant, notamment, l’utilisation de la bande dessinée pour enseigner autre chose qu’elle-même, soulignant le manque de formation des enseignants et l’absence, encore aujourd’hui, d’un vrai consensus des parents d’élèves et du monde éducatif en faveur du neuvième art.

Le moment est donc venu de faire le point sur les relations entre éducation et bande dessinée ; d’envisager tous les aspects d’une vraie réflexion sur les pistes pédagogiques et didactiques que tracent l’enseignement et la pratique du neuvième art, ainsi que les méthodologies à appliquer en classe et sur les temps périscolaires. »

Ces rencontres bénéficient du partenariat du réseau Canopé du Ministère de la Culture et de la Communication, du Ministère de l’Éducation Nationale, des États Généraux de la Bande Dessinée, de GrandAngoulême, du Pôle Image Magelis et de la région Nouvelle-Aquitaine.

Renseignements, programme et inscriptions sur www.citebd.orgSourcewww.etatsgenerauxbd.org

Exposition : C’est arrivé demain

Je n’ai pas encore eu le plaisir d’aller vérifier de visu, mais tout le monde dit le plus grand bien de la grande exposition C’est arrivé demain que Poitiers consacre à la Bande Dessinée de Science-fiction. Ne serait-ce pour la richesse et la qualité des œuvres présentées, mais aussi au vu du sérieux avec lequel le commissaire d’exposition, Jean-Luc Dorchies, a organisé tout cela, je ne peux que vous recommander d’aller la visiter.

Je tiens à préciser que mon rôle dans l’organisation de cette exposition est très surestimé par l’article qui suit. Je n’ai fait principalement que prêter des originaux de références d’Universal War One.

Martin Landau

L’acteur Martin Landau est décédé hier. Il restera avant tout pour moi le commandant Koenig da la base lunaire Alpha dans la magnifique série des Anderson “Cosmos 1999”, vue gamin, planqué derrière le canapé tellement ça m’impressionnait.

Quand le festival BD d’Amiens m’avait proposé au début des 2000 de rendre un hommage dessiné à une série de mon enfance, j’avais fait un Goldorak et un Cosmos 1999 sans hésiter. Ce sont les toutes premières doses de science-fiction que j’ai reçues enfant, et elles m’ont rendu accro à vie. Quel plaisir ce fût de dessiner les vaisseau Eagles et le couple mythique de Barbara Bain et Martin Landau.

Je repense à leurs rôles dans “Mission : Impossible”. Je repense aussi à ceux de Martin dans “la Mort aux trousses” d’Hitchcock, dans “Cléopâtre”, dans un “Columbo”… Je repense enfin à la prodigieuse émotion qu’il avait su mettre dans le vieux Bela Lugosi du film “Ed Wood”. Je repense à la dimension qu’il avait su donner à la mort du vénérable acteur à la fois oublié et prodigieusement ancré dans les mémoires. Cette scène prend, hélas, un nouveau sens aujourd’hui.

Anal plus

Les organismes de gestion collective des auteurs ont l’outrecuidance de trainer Canal + devant les tribunaux ? Tout ça juste pour que la chaine paye les droits d’auteurs qu’elle doit par contrat aux créateurs de ses séries ? Paf, Canal+ réclame des audits sur ces même organismes, les accusant de fait de mauvaise gestion voire de malversation. Alors qu’ils sont contrôlés annuellement par la cours des comptes, eux. Le débiteur accuse donc ses créanciers pour masquer son forfait : on ne peut pas faire plus cynique !

Inversons à notre tour l’accusation et avec autant de vulgarité insultante : De quand peuvent bien dater les derniers contrôles fiscaux de Canal +, du groupe Bolloré et de Vincent Bolloré lui-même ?

Vax populi

Ça y est, comme Jupiter veut imposer une campagne de vaccination, en oubliant semble-t-il toute pédagogie, les anti-vaccination se déchaînent sur les réseaux sociaux.

Faut-il rappeler que la phobie anti vaccin est bien trop souvent basée sur des spéculations pseudo-scientifiques ? Qu’elle a été nourrie pendant des années par quelques beaux charlatans liés pour la plupart à l’extrême droite et à la manif pour tous ? Mais ce n’est pas un argument, même les crevures peuvent parfois avoir raison. Passons aux choses sérieuses :

Il y a de vraies raisons aux campagnes vaccinales massives. Avant tout, elles sont faites pour éradiquer des pathologies, qui autrement prolifèrent dans la population non vaccinée. Oui, accepter d’être vacciné, vacciner ses enfants,ce n’est pas que pour soi, c’est aussi pour participer à un acte de santé collectif et solidaire.

Oui certains vaccins peuvent provoquer dans de rares cas des réactions dures, voire très exceptionnellement ont provoqué des décès. Mais le risque encouru avec la vaccination est toujours beaucoup plus faible que les risques de la maladie ciblée. En se focalisant sur le risque du vaccin, on oublie le risque beaucoup plus grave de la maladie. Ne pas se vacciner, ce serait comme refuser de prendre l’avion parce que c’est dangereux, sans réaliser que c’est le moyen de transport le plus sûr, bien moins dangereux même qu’être piéton…

Après, que les labos se gavent, c’est possible et insupportable si c’est vrai. Mais il faut arrêter de boire du lait et de manger des yaourts dans ce cas, vu comment l’industrie agro-alimentaire fait fortune sur la misère des petits producteurs. Les arguments à double vitesse, ça va un temps. Combattre les bénéfices des labos qui seraient faits sur l’argent publique si ça s’avérait nécessaire, oui, combattre les bénéfices de la vaccination, sans moi.

Ah oui : ce n’est pas une invitation à discuter du pour et du contre. Si vous avez des arguments scientifiques nouveaux à apporter contre la vaccination, allez directement les présenter à l’Académie nationale de Médecine qui saura quoi en faire. Je suis un rationaliste, et je n’accepterai pas qu’on fasse campagne sur mon mur Facebook (à l’aide d’outils numériques forgés par une science que vous oseriez dénoncer en parallèle, rions un peu) dans le but de ramener notre médecine à la préhistoire et à ses 35 ans d’espérance de vie maximum.

Rémunération des auteurs en festival BD [2]

Je vois des auteurs qui s’inquiètent de ne plus être invités en festivals si la rémunération à la simple présence se mettait en place. Bah oui, s’il fallait payer, les festivals n’inviteraient plus que des auteurs “bankables”, c’est évident, non ? Et bien, non, justement.

Les auteurs bankables, il y en a hélas bien peu, sont déjà très convoités par les organisateurs, ne serait-ce juste pour attirer du monde. Ces auteurs bankables n’iront pas plus en festival qu’ils soient rémunérés ou pas, vu que cette rémunération restera anecdotique pour ceux qui gagnent déjà beaucoup. Bref, rien ne changera, les festivals les plus âpres au gain n’auront pas d’autre choix que de continuer à inviter plein d’auteurs pas bankables pour remplir leurs travées.

Si le SNAC BD a lancé le sujet, c’est justement pour les auteurs pas bankables, les précaires, ceux qui ont besoin de tous les compléments de revenu possibles pour juste pouvoir survivre. Bref, chers confrères, n’ayez pas peur de ne plus être invités, et battez-vous pour améliorer un peu vos revenus !

Windsor McCay à Cherbourg

Nous étions hier soir à l’inauguration de la grande exposition Windsor McCay à Cherbourg pour la biennale da la Bande Dessinée 2017. Cette exposition est une pure merveille ! Rien que les nombreux originaux de Little Nemo, accompagnés des pages de journaux d’époque, méritent le déplacement. Et ils sont entourés de nombreuses autres planches, dessins, projections de dessins animés…

On sait que Windsor McCay est le génie américain de la bande dessinée et du dessin animé du début du XXe siècle. J’avais beau bien connaître son travail, je le regarde depuis hier soir encore différemment. Une expérience à ne pas manquer, donc !

Mention spéciale pour la scénographie impeccable des commissaires de l’exposition, les amis François Schuiten et Benoit Peeters. Vous aurez le plaisir d’entendre ce dernier vous présenter en video la vie et l’œuvre de McKay.

Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement de vous rendre à Cherbourg d’ici fin septembre. Vous en profiterez pour admirer la très belle collection de peinture et de sculpture du Musée Thomas-Henry ou se trouve l’exposition, et pour visiter le beau Cotentin si vous ne le connaissez pas encore.

 

De gauche à droite Daria Schmitt, Fabrice Neaud, Benoit Peeters, votre serviteur et Valérie Mangin.
Photo de Martin Zeller.

Rémunération des auteurs en festival BD

Chers organisateurs de festival, savez-vous seulement qu’aujourd’hui, plus de la moitié des auteurs de BD gagnent moins que le SMIC ? Qu’un tiers d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté ? Et que c’est de pire en pire chaque année ? Dans ces conditions, trouvez-vous normal qu’ils passent leurs week-ends loin de chez eux, pour vendre, si tout va très bien, 20 livres qui leurs rapporteront donc entre 15 et 30 euros de droits d’auteur ? Et, encore, qui ne leur rapporteront probablement RIEN, vu que la plupart n’ont pas remboursé leurs avances sur droits, pourtant très faibles…

Chers organisateurs, si ça ne vous gêne pas de faire travailler des auteurs pauvres tout le week-end pour rien, alors il n’y a plus rien à faire. Si ça vous gêne, alors réfléchissez à comment repenser vos manifestations pour que les auteurs les plus pauvres en repartent un peu moins pauvres.

C’est dans ce cadre que le SNAC BD, syndicat des auteurs, s’adresse aux festivals et salons de bande dessinée à propos de la rémunération de la présence des auteurs et des autrices.

Vers une rémunération minimale de la présence des auteurs.trices en Festival et Salon

Chers organisateurs.trices de manifestations de bande dessinée,

Nous tentons de vous contacter aujourd’hui pour vous parler de l’importance de la place de l’auteur en Festivals et Salons.

Pour beaucoup d’auteurs, les Festivals et Salons tiennent une place importante dans leurs agendas. Dans une étude récente, il est d’ailleurs précisé que 65 % des auteurs participent à ces manifestations (près des deux tiers des 1.500 auteurs sondés).

Dans la très grande majorité des cas, lors de ces manifestations, les auteurs sont très bien accueillis, et nous vous en remercions chaleureusement. Rencontres amicales, échanges conviviaux, ces moments sont évidemment précieux pour vous, les auteurs et le public. Tous, nous devons faire en sorte qu’ils perdurent.

La présence des auteurs est le cœur d’un Festival de bande dessinée, c’est donc aussi la source de son attractivité. Par leur présence en signatures et dédicaces, les auteurs consacrent de leur temps, de leur talent et donc de leur travail. S’ils le font avec enthousiasme et naturel, cette présence est une activité professionnelle à part entière et devrait être, comme elle l’est pour un musicien invité à un Festival de musique, naturellement rémunérée.

Dans le domaine du Livre, cette initiative d’organiser une rémunération des participants professionnels n’est pas nouvelle, elle est mise en place depuis plus de trente ans par la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. Il est évident que les organisateurs de Festivals et Salons qui mettront en place cette rémunération, non seulement approfondiront leur lien et leur implication auprès des auteurs, mais participeront également, plus largement, au soutien de la création.

Nous sommes conscients que la mise en place de cette rémunération dans l’équilibre souvent fragile de vos budgets sera probablement complexe et délicate, mais déjà, de nombreux auteurs ont annoncé leur décision de ne plus dédicacer.
C’est un fait : l’auteur ne peut plus se permettre de passer du temps loin de son travail, de sa famille, à titre gracieux. Aussi, nous vous encourageons vivement à prendre le plus rapidement possible cette proposition en considération, afin de pouvoir l’intégrer à votre projet de manifestation BD.

Vous trouverez ici les tarifs conseillés et les modalités ainsi qu’une FAQ. Sourcewww.snacbd.fr

Croquemitaine

Voici le dessin que j’ai réalisé pour le comics Croquemitaine de Mathieu Salvia et de l’ami Djet. Au delà du clin d’œil au copain de l’atelier virtuel, c’est vraiment un projet qui a de la gueule, au carrefour du comics , du manga et de la BD. Je ne peux que vous recommander d’aller y voir de plus près :

Château de cartes

Décidément Emmanuel Macron est un aimant à chance.

Il aurait eu du mal à être au second tour face à un Manuel Valls candidat, qui aurait empêché le ralliement de l’aile droite du PS à EM ? Paf, c’est l’aile gauche du PS qui sort vainqueur de la primaire et c’est elle qui se fait vampiriser par Mélenchon.

Il ne pouvait pas gagner face à Juppé, qui aurait capté la majorité des centristes ? Paf, c’est Fillon qui sort vainqueur de la primaire. Jusque-là on peut encore se dire que c’était prévisible, les opinions s’étant radicalisées à droite comme à gauche. Mais, vrai miracle, Fillon s’avère être, contre tout attente, un canard boiteux dans une mare d’affaires, ce qui accélère la défection du centre droit vers EM.

À ce moment, Emmanuel Macron s’allie tactiquement au Modem, ce qui permet d’éviter se faire voler des voix par une candidature de Bayrou et de renforcer sa position de centriste de droite vis à vis des déçus de Fillon. Vrai problème, il va devoir supporter François Bayrou le temps qu’il faudra si la majorité d’EM à l’assemblée devait être trop juste. Paf, nouveau miracle, une nouvelle affaire emporte tout le Modem, poussant tous ces braves gens dehors sans qu’on ne puisse absolument rien rapprocher à EM.

Résultat, Emmanuel Macron est au pouvoir, tout seul, sans partage, avec une majorité solide, alors qu’il n’avait même pas de parti début avril 2016.

On se croirait dans la série House of Cards.